Научная статья на тему 'Panorama de la littérature oudmourte (votiake)'

Panorama de la littérature oudmourte (votiake) Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

CC BY
78
12
i Надоели баннеры? Вы всегда можете отключить рекламу.
i Надоели баннеры? Вы всегда можете отключить рекламу.
iНе можете найти то, что вам нужно? Попробуйте сервис подбора литературы.
i Надоели баннеры? Вы всегда можете отключить рекламу.

Текст научной работы на тему «Panorama de la littérature oudmourte (votiake)»

PANORAMA DE LA LITTÉRATURE OUDMOURTE

(VOTIAKE)

[Paris, 1966]

Sans doute l'apparition d'une véritable littérature en oudmourte constitue-t-elle déjà, dans la mesure où elle signifie la multiplication des textes rédigés en cette langue, un phénomène assez important pour justifier notre attention. L'oudmourte -ou, pour l'appeler de son ancien nom russe, le votiak - est en effet la plus largement diffusée des langues permiennes, et il n'est pas nécessaire de rappeler l'importance du permien dans l'étude du finno-ougrien en général. Ce serait pourtant réduire singulièrement la portée de cette littérature que de ne voir en elle qu'une illustration de la langue dans laquelle elle s'exprime. Nombreux sont les idiomes parlés en URSS qui, dotés d'un alphabet à la suite de la Révolution de 1917, se sont vus promus au rang de la langues écrites sans que les quelques romans édifiants issus de cet avatar puissent pour autant être considérés comme des œuvres littéraires. Or c'est bien, malgré sa jeunesse, d'une littérature qu'il s'agit ici, - littérature dont l'élaboration a été favorisée par la situation relativement privilégiée qui est celle des Oudmourtes en regard des autres ethnies finno-ougriennes de Russie.

Par leur nombre - 625 000 au recensement de 1959 - ils constituent le troisième peuple finno-ougrien de l'U.R.S.S. après les Mordves (1 300 000) et les Estoniens (950 000). Mais au contraire des Mordves dont les villages sont disséminés par petits ilots alternant avec les villages russes, la population oudmourte se distingue par son homogéneité et sa densité. Sédentarisée depuis déjà plusieurs siècles, elle est concentrée presque tout entière entre la Viatka et la Kama, 76% des Oudmourtes habitant dans la République Autonome d'Oudmourtie. A cette cohésion géographique s'ajoute une cohésion linguistique remarquable, qui n'est pas sans rappeler celle du hongrois. La langue littéraire a pu naître sans difficulté sur la base des parlers de transition entre les dialectes du Nord et ceux du Sud, eux-mêmes peu différenciés.

Rappelons également que l'Oudmourtie, située dans l'une des régions économiques les plus importantes de l'URSS, fut enlevée par les princes de Moscou au khanat tatar de Kazan à l'époque où la Bretagne devenait française. L'arrivée de paysans russes à partir du XVIe siècle permit à la population indigène, que l'analphabétisme protégeait de manière suffisamment efficace des risques d'assimilation, d'entrer en contact avec une civilisation techniquement plus développée que la sienne. Conséquence de cette colonisation, la présence de plusieurs villes importantes a pu fournir, malgré la prépondérance de l'élément russe dans la population citadine, les centres nécessaires à la vie culturelle oudmourte : la capitale, Ijevsk, centre industriel et l'un des principaux nœuds ferroviaires de l'Oural, ne compte actuellement pas moins de 300 000 habitants.

ПАНОРАМА УДМУРТСКОЙ (ВОТСКОЙ) ЛИТЕРАТУРЫ

[Париж, 1966]

Несомненно, появление настоящей литературы на удмуртском языке в той мере, в которой она представляет множество текстов, созданных на этом языке, уже весьма важный феномен, чтобы привлечь наше внимание. Удмуртский язык - или, называя его старым русским словом вотский, -действительно является самым распространенным из пермских языков, и нет необходимости напоминать о значении пермского языка в исследовании финно-угорских в целом. Тем не менее, было бы неверно свести влияние этой литературы исключительно к тому, чтобы видеть в ней лишь иллюстрацию языка, на котором она написана. В СССР множество разговорных языков, получивших после революции 1917 г. алфавит, перешли в ранг письменных языков, без того чтобы малочисленные изданные романы, связанные с этой метаморфозой, могли бы рассматриваться как литературные произведения. Однако, действительно, несмотря на свою молодость, литература, о которой здесь пойдет речь, - это литература, созданию которой способствовало относительно привилегированное положение удмуртов по отношению к другим финно-угорским этносам России.

По численности - 625 000 человек, по данным переписи 1959 г., -удмурты составляют третий финно-угорский народ СССР после мордвы (1 300 000) и эстонцев (950 000). Но, в отличие от мордвы, чьи деревни маленькими островками рассеяны среди русских деревень, удмуртское население отличается своей однородностью и плотностью. Оседлое в течение уже нескольких веков, оно почти полностью сосредоточено между реками Вятка и Кама, 76 % удмуртов проживают в Удмуртской автономной республике. К этой географической сплоченности добавляется заметная языковая сплоченность, которая напоминает венгерскую. Литературный язык мог без затруднений родиться на базе говоров, переходных от диалектов севера и диалектов юга, мало отличающихся друг от друга.

Напомним также, что Удмуртия, расположенная в одном из наиболее важных экономических регионов СССР, была отвоевана московскими князьями у Казанского татарского ханства в те времена, когда Бретань стала французской. Появление русских крестьян, начиная с XVI в., позволило коренному населению, безграмотность которого достаточно эффективно защищала от риска ассимиляции, войти в контакт с технически более развитой цивилизацией. Следствие этой колонизации - появление нескольких крупных городов - смогло обеспечить, несмотря на преобладание русского элемента в городском населении, необходимые центры для удмуртской культурной жизни: столица, Ижевск, промышленный центр и один из главных железнодорожных узлов Урала, в настоящее время насчитывает не менее 300 000 жителей.

Encore que les choses ne soient peut-être pas aussi simples, pour peu que l'on veuille bien se souvenir de la résistance opposée par les nationalistes aux autorités de Moscou, lorsque celles-ci décrétèrent en 1921 que le chef-lieu de ce qui n'était encore que la Province Autonome des Votiaks serait non plus la petite bourgade de Glazov, capitale officieuse de ces mêmes Votiaks sous l'ancien régime, mais précisément Izevsk, bastion industriel russe où la présence d'un prolétariat ouvrier pourrait servir d'ossature à l'activité du parti communiste. « Il faut haïr Izevsk », déclara ouvertement Kouzébaï Gherd.

Dans cette société tribale où le conseil des anciens, le kénech, restait dans chaque village la seule autorité reconnue, où le système du vèmè faisait obligation à tous les membres de chaque clan de se prêter mutuellement assistance, les nationalistes eurent en effet beau jeu de s'opposer à la propagation des idées de lutte des classes prêchées par les Russes. Une Conférence des Oudmourtes Cultivés, réunie en 1929, se termina par un fiasco pour le parti communiste. En dépit de son caractère évident d'utopie, le rêve d'une Grande Finlande, qui devait englober les Oudmourtes, les Maris, les Komis, les Caréliens et les Finnois de Finlande, fut largement répandu chez les intellectuels du pays. En 1933, la revue soviétique Revolioutsionny Vostok ne fit-elle pas encore appel aux historiens soviétiques pour mener à bien une histoire marxiste-léniniste des Ourmourtes qui dénonçât les théories panfinnoises ? Bon nombre des oeuvres littéraires publiées entre les deux guerres doivent être comprises comme des illustrations de l'idéologie orthodoxe répondant à ces vues des nationalistes.

À l'heure actuelle, les Oudmourtes semblent être les premiers à comprendre que leur destin, ne serait-ce que par leur situation géographique, reste indissolublement lié à celui des Russes. En revanche, il apparaît clairement que sans la promotion des langues nationales survenue en URSS après la révolution russe de 1917, il n'existerait sans doute pas de littérature oudmourte.

Avant cette date en effet, nous ne pouvons guère parler que du folklore. Riche et varié, il sera au demeurant assez largement exploité par les écrivains de la période soviétique et mérite à ce titre d'être mentionné ici. La première place y revient aux chansons qui étaient généralement interprétées sans accompagnement et dont l'improvisation jouait un grand rôle dans la vie quotidienne. C'est ainsi qu'à l'occasion des différentes festivités familiales il était d'usage que la maîtresse de maison en composât pour ses hôtes, qui, à leur tour, devaient lui répondre en improvisant. Dans le Sud du pays les chansons célébrant la beauté de la jeune fille aimée dénotent une assez nette influence des Tatars et des Bachkirs. Plus caractéristique sont celles que devaient traditionnellement composer et laisser en souvenir d'eux les jeunes gens appelés par la conscription ainsi que les jeunes filles qui quittaient leur village pour suivre un époux. Nombreux sont également les contes pour lesquels les Oudmourtes semblent avoir, aujourd'hui encore, un goût particulièrement vif, et dont l'Institut de Recherche Scientifique d'Izevsk a déjà publié plusieurs recueils. N'oublions pas les dictons, les proverbes, les devinettes.

Возможно, положение дел не было столь простым хотя бы потому, что стоит вспомнить о сопротивлении, оказанном националистами властям Москвы, издавшим декрет, что столицей того, что являлось пока лишь автономной вотской областью, больше не будет маленький городок Глазов, официальная столица вотяков при старом режиме, а станет Ижевск -русский промышленный бастион, где наличие рабочего пролетариата могло бы послужить опорой для деятельности коммунистической партии. «Нужно ненавидеть Ижевск», - открыто заявил Кузебай Герд.

В этом родо-племенном обществе, где совет старейшин, кенеш, оставался в каждой деревне единственно признанной властью, где система веме вменяла в обязанность всем членам каждого клана оказывать обоюдную помощь, националисты действительно хорошо сыграли на оппозиции, пропаганде идей классовой борьбы, проповедуемых русскими. Конференция образованных удмуртов, собравшаяся в 1929 г., завершилась провалом для коммунистической партии. Вопреки своему очевидно утопическому характеру, мечта о Великой Финляндии, которая должна вобрать в себя удмуртов, марийцев, коми, карелов и финнов Финляндии, была широко распространена среди удмуртской интеллигенции. В 1933 г. советский журнал «Революционный Восток» разве не призвал еще раз советских историков успешно завершить марксистско-ленинскую историю удмуртов, которая отвергла панфинские теории? Многие литературные произведения, опубликованные между двумя войнами, должны пониматься как иллюстрации ортодоксальной идеологии, отвечающей этим националистическим взглядам.

В настоящее время похоже, что удмурты первыми осознали, что их судьба, возможно, лишь из-за их географического положения остается неразрывно связанной с судьбой русских. С другой стороны, представляется очевидным, что без продвижения национальных языков, начавшегося в СССР после революции 1917 г., удмуртской литературы, безусловно, не существовало бы.

В действительности, до этой даты мы могли говорить лишь о фольклоре. Богатый, разнообразный, он будет достаточно широко эксплуатироваться писателями советского периода и заслуживает того, чтобы быть упомянутым здесь в этом качестве. Первое место принадлежит песням, исполнявшимся в основном без аккомпанемента, и импровизация которых играла важную роль в повседневной жизни. Поэтому по случаю различных семейных праздников было в обычае, чтобы хозяйка дома сочиняла песни для своих гостей, которые, в свою очередь, должны были ей ответить тем же. На юге Удмуртии песни, воспевающие красоту любимой девушки, отмечены достаточно сильным влиянием татар и башкир. Наиболее характерными являются те, которые по традиции должны были сочинять и оставлять в своей памяти молодые люди, призванные на военную службу, так же, как и девушки, покидавшие свою деревню, чтобы следовать за супругом. Многочисленны также сказки, к ним, кажется, и по сей день удмурты имеют особенно живой интерес и несколько сборников которых уже опубликованы Институтом научных исследований Ижевска. Не будем также забывать о пословицах, поговорках, загадках.

L'influence de cette tradition orale reste fort sensible dans la seule œuvre écrite antérieure à 1914, Le Déserteur de Michel Mojghine, publié en 1910 dans l'Almanach Oudmourte, édité à Kazan. Ce récit en vers, consacré à l'histoire d'un jeune homme faussement accusé du meurtre de son ami, se veut, en même temps qu'un poème, un pamphlet contre l'armée et la justice tsaristes et une défense des droits de l'individu.

À partir de 1917, les étapes de la littérature oudmourte coïncident à peu près avec celles de la littérature russe.

Jusqu'en 1925 environ, ses débuts sont marqués par une nette prédominance de la poésie. Deux tendances s'y font jour : d'une part une poésie de combat inspirée de la Révolution et de la Guerre civile ; d'autre part, un lyrisme plus individualiste tourné vers la recherche d'une tradition nationale.

À la première tendance appartient Maxime Prokopiev (1884-1919) qui débuta en 1917 en dotant les révolutionnaires oudmourtes d'une traduction de l'Internationale d'Eugène Potier. Dans son unique volume, les Œuvres de Maxime, imprimées en 1918 et dont presque tous les exemplaires furent détruits par les gardes blancs de Koltchak, il exhorte ses compatriotes à se joindre aux Russes et à soutenir les communistes. Son ami, Daniel Maïorov, disciple d'Alexis Koltsov et de Demian Bedny, engage le prolétariat paysan oudmourte à rejoindre les rangs du parti (Je suis un pauvre, 1920) et s'en prend aux ennemis du jeune état soviétique (Monsieur le Polonais, 1920). Selon un ouvrage récent, « son activité littéraire fut l'objet de violentes attaques de la part des nationalistes bourgeois et il fut tué par les koulaks en 1923 ».

À la seconde tendance appartiennent deux personnalités fort attachantes : la poétesse Achaltchi Oki et Kouzébaï Gherd.

Achaltchi Oki - pseudonyme de Lina Vekchina - née en 1898, est peut-être le meilleur et le plus authentique poète de langue oudmourte. Son lyrisme, très féminin, sait demeurer profondément sincère et humain, tout en se gardant des facilités de la rhétorique et des professions de foi par trop déclamatoires. D'une voix simple et juste, elle chante, non sans délicatesse, la douceur d'un grand amour un peu mélancolique aux couleurs de son pays. Ses vers, réunis en 1925 dans Au bord de la route, connurent un grand succès. Mais accusée, dans les années trente, de collusion avec les nationalistes, Achaltchi Oki aurait par la suite cessé toute activité littéraire pour se consacrer tout entière à sa profession de médecin. Du moins n'a-t-elle à notre connaissance rien publié depuis lors, à l'exception de cinq poèmes parus en 1957 dans la revue Molot.

Влияние устной традиции остается весьма ощутимым в единственном произведении, написанном до 1914 г., - «Дезертир» Михаила Можгина, опубликованном в 1910 г. в «Удмуртском альманахе», издававшемся в Казани. Этот рассказ в стихах, посвященный истории молодого человека, ложно обвиненного в убийстве своего друга, является одновременно как стихотворением, так и памфлетом против царской армии и суда и защитой прав личности.

Начиная с 1917 г. этапы развития удмуртской литературы практически совпадают с этапами развития русской литературы.

Примерно до 1925 г. ее первые шаги отмечены четким преобладанием поэзии. Здесь проявляются два направления: с одной стороны, героическая поэзия, вдохновляемая революцией и гражданской войной, с другой стороны, более индивидуалистический лиризм, обращенный к поиску национальной традиции.

К первому направлению принадлежит Максим Прокофьев (18841919), который дебютировал в 1917 г., снабдив удмуртских революционеров переводом «Интернационала» Эжена Потье. В единственном томе «Сочинения Максима», изданном в 1918 г., почти все экземпляры которого были уничтожены белогвардейцами Колчака, он призывает своих соотечественников присоединиться к русским и поддержать коммунистов. Его друг Даниил Майоров, ученик Алексея Кольцова и Демьяна Бедного, призывает сельский удмуртский пролетариат вступить в ряды партии («Я бедняк», 1920) и нападает на врагов молодого советского государства («Господин Поляк», 1920). Ссылаясь на один из недавних трудов, «его литературная деятельность была объектом яростных нападок со стороны буржуазных националистов, он был убит кулаками в 1923 г.».

Ко второму направлению принадлежат две очень связанные личности: поэтесса Ашальчи Оки и Кузебай Герд.

Ашальчи Оки (псевдоним Лины Векшиной), родившаяся в 1898 г., возможно, лучший и самый настоящий поэт, писавший на удмуртском языке. Ее лиризм, очень женственный, остается глубоко искренним и человечным, лишенным риторических упрощений и слишком декла-маторских вероисповеданий. Простым и ясным голосом она воспевает, не без деликатности, нежность большой и немного меланхоличной любви в красках своей родины. Ее стихи, собранные в 1925 г. в сборник «На краю дороги», имели большой успех. Но будучи обвиненной в тридцатые годы за связь с националистами, Ашальчи Оки прекратила всякую литературную деятельность, чтобы полностью посвятить себя профессии врача. По крайней мере, насколько нам известно, она ничего не публиковала с тех пор, за исключением пяти стихотворений, вышедших в 1957 г. в журнале «Молот».

Né la même année qu'elle, Kouzébaï Gherd - connu aussi sous le nom de Kouzma Tchaïnikov - dont le procès fut révisé et la mémoire réhabilitée en 1958, fut le plus célèbre et le plus intéressant des écrivains de la première génération postrévolutionnaire. Ethnographe, grand connaisseur du folklore, il consacra sa vie à la défense de la langue oudmourte, dont on lui reproche, aujourd'hui encore, d'avoir voulu généraliser l'emploi avec un zèle quelque peu excessif. Après avoir accueilli favorablement la Révolution d'Octobre, il ne cacha pas son désappointement quand les chefs communistes subordonnèrent les intérêts nationaux des Oudmourtes à ceux de l'État soviétique. Dans ses poèmes (Le joueur de guzla, 1922 ; La terre qui fleurit, 1928 ; Les marches,1931), les thèmes révolutionnaires côtoient curieusement les évocations du culte des morts et des prières rituelles adressées dans la boulaie sacrée au dieu du mal Kérémèt. Sous l'inculpation de nationalisme bourgeois, il fut arrété en 1932 et mourut cinq ans plus tard sans avoir recouvré sa liberté. L'impulsion donnée par lui à l'élaboration de la langue littéraire qu'il s'efforça de fixer et d'imposer, en particulier en composant plusieurs livres de lectures à l'usage des écoles primaires, n'en eut pas moins des effets durables.

L'époque de la guerre civile se prêtait mal à la création d'œuvres de longue haleine. Aussi la prose ne fait-elle son apparition que vers 1925.

Nous sommes mal renseignés sur D. Ping, dont nous savons seulement qu'il fut le premier prosateur, son nom, comme ceux de Timachev, Sokolov, Zagrebine, Marxistsky, étant à peine cité dans les publications soviétiques. Nous avons en revanche plus de chance avec Kedra Mitreï - nom de plume de D. Korepanov - mort en déportation, mais réhabilité en 1956. Dès 1912 il avait composé la première tragédie oudmourte, Ech-Terek, publiée trois ans plus tard à Blagovechtchensk. Cette œuvre de jeunesse, qui n'est guère plus qu'une compilation de différentes légendes populaires, fut suivie en 1925 d'une autre tragédie, Idna-Batyr. Dans sa nouvelle Le vieux village (1926), considérée comme un jalon important dans l'histoire de la prose oudmourte, Kedra Mitreï analyse l'évolution de la conscience paysanne entre les années qui précèdent la révolution et l'instauration de la NEP. Mais son œuvre la plus remarquable qui est aussi le premier roman de cette littérature, est Le poids du joug, publié en 1929, dans lequel il met en lumière l'exploitation des paysans par le pouvoir tsariste, le clergé et les koulaks indigènes, pendant la tentative d'évangélisation du pays qui marqua la fin du XIXe siècle. Deux personnages y retiennent particulièrement l'attention : Dangyr, tête-brûlée vaguement anarchiste et Dydyk, incarnation de la jeune fille oudmourte conciente de ses droits et de ses responsabilités.

Si l'œuvre abondante et multiforme de I. Diadioukov (1896-1955) ne parvient pas toujours à se hisser au niveau de ses bonnes intentions, mentionnons tout de même sa nouvelle Pachka Pedor (1925) consacrée elle aussi à la situation des paysans oudmourts avant la Révolution, l'un des thèmes majeurs de cette époque avec celui de la Guerre Civile.

Родившийся в том же году, что и она, Кузебай Герд, известный также под именем Кузьма Чайников, приговор которого был пересмотрен и чья память была реабилитирована в 1958 г., был самым известным и самым интересным из писателей первого послереволюционного поколения. Этнограф, большой знаток фольклора, он посвятил свою жизнь защите удмуртского языка, хотя его упрекают и по сей день за то, что он хотел ввести язык в общее употребление с несколько излишним рвением. Благосклонно приняв Октябрьскую революцию, он не скрывал своего разочарования, когда коммунистическое руководство подчинило национальные интересы удмуртов интересам советского государства. В его поэмах («Гусляр», 1922; «Цветущая земля», 1928; «Ступени», 1931) революционные темы любопытным образом соседствуют с упоминанием о культе мертвых и ритуальных молитвах, обращенных в священной березовой роще к божеству, злому Керемету. По обвинению в буржуазном национализме он был арестован в 1932 г. и умер пять лет спустя, так и не обретя свободу. Импульс, посланный им в целях совершенствования литературного языка, который он пытался зафиксировать и ввести в употребление, в частности, путем написания нескольких учебников для начальных школ, тем не менее, имел длительное воздействие.

Эпоха гражданской войны плохо предназначена для создания произведений долгого дыхания. Поэтому проза появляется лишь к 1925 г.

Мы плохо осведомлены о Д. Пинге, о котором знаем лишь, что он был первым прозаиком; его имя, так же, как имена Тимашева, Соколова, Загребина, Марксистского, редко цитируемы в советских публикациях. Зато нам больше повезло с Кедра Митреем (псевдоним Д. Корепанова), который умер в ссылке, но был реабилитирован в 1956 г. С 1912 г. он начал сочинять первую удмуртскую трагедию «Эш-тэрек», опубликованную три года спустя в г. Благовещенске. Это юношеское произведение, являющееся не более чем компиляцией разных народных легенд, имело продолжением в 1925 г. другую трагедию - «Идна-Батыр». В своей новелле «Старая деревня» (1926), рассматриваемой как важная веха в истории удмуртской прозы, Кедра Митрей анализирует эволюцию крестьянского сознания в годы, предшествующие революции и установлению НЭПа. Наиболее значительным является его произведение, ставшее первым романом этой литературы, - роман «Тяжкое иго», опубликованный в 1929 г., в котором он описывает эксплуатацию крестьян царской властью, церковниками и местными кулаками в период попытки евангелизации страны, имевшей место в конце XIX в. Два персонажа привлекают здесь особое внимание: Дангыр, неопределившийся анархист, горячая голова, и Дыдык, воплощение девушки удмуртки, сознающей свои права и ответственность.

Хотя богатому и многогранному творчеству И. Дядюкова (18961955) не всегда удается подняться на уровень его благих намерений, отметим все-таки его новеллу «Пашка Педор» (1925), также посвященную положению удмуртских крестьян до революции - одной из главных тем того времени наряду с темой гражданской войны.

De 1930 à 1940 nous assistons à l'épanouissement de la littérature dite des plans quinquennaux. Les oeuvres de plus en plus nombreuses ne brillent pas toutes par leur originalité, et les romans sur la collectivisation ne font généralement, avec plus ou moins de bonheur, que démarquer leurs modèles russes. Au naturalisme des débuts succède peu à peu le « réalisme socialiste ».

Le plus remarquable prosateur de cette période est Michel Konovalov, qui, dans Le visage balafré (1933), nous propose un reportage sur la vie des ouvriers d'usine en Oudmourtie. Connu surtout pour son roman historique Gaïane, dans lequel il rappelle avec une grande maîtrise et en s'appuyant sur une documentation historique détaillée, le rôle joué par les Oudmourtes dans la révolte de Pougatchov au XVIIIe, Konovalov fut malheureusement victime du stalinisme en 1939.

Il en fut semble-t-il de même de Grégoire Medvedev (1904-1938) à qui l'on doit surtout une trilogie sur la collectivisation, et dont l'oeuvre trahit une influence notable de Cholokhov.

Un autre nom se détache dès cette époque : celui de Michel Pétrov (19051955). Fils de paysans pauvres, orphelin à 12 ans, Petrov qui, formé à l'école du parti et de l'armée, avait travaillé pendant plusieurs années dans les services de la Guépéou, se vit confier à partir de 1933 d'importantes responsabilités dans le domaine de la presse. Son premier récit, Stiopane Petyr (1928) était consacré à la vie des membres de la Tchéka. Il publia ensuite Dent pour dent (1929), Le joug tremble (1937), ainsi qu'une pièce, Le journalier. En fait il sera surtout le grand homme de l'après-guerre.

Le Théâtre d'Etat d'Oudmourtie fut inauguré en 1931 avec Les murmures de la rivière Vola du poète I. Gavrilov, auteur dramatique fort abondant.

Les autres ouvrages notoires de cette période sont le roman inachevé de P. Blinov, La volonté de vivre (1940), qui traite des problèmes posés par la rééducation d'un okty-kalty, enfant abandonné analogue aux besprizorniks de Russie ; Katia de Philippe Kedrov (1940), qui nous fait assister à la prise de conscience politique d'une femme oudmourte ; ainsi que les récits d'Alexandre Mironov et Trophime Arkhipov sur la collectivisation. La poésie civique est aussi largement représentée par P. Tchaïnikov, A. Boutoline, A. Korepanov.

Pendant la guerre les écrivains oudmourts proclament, comme les Russes, leur amour de la patrie soviétique, leur haine de l'envahisseur, leur confiance en Staline et leur attachement au parti communiste. La poésie est naturellement à l'honneur. On publie des almanachs: Nous vaincrons (1941), Les patriotes (1943). Bon nombre de ces poèmes, composés dans le feu des combats et qui ne sont pas sans rappeler ceux d'un Simonov ou d'un Tvardovsky, inspirent le respect par leur accent de profonde sincérité. Tels Mon arme de T. Chmakov, Sur le champ de bataille, premier recueil du jeune poète Stéphane Chirobokov, et A travers l'ouragan de Michel Petrov. Signalons également deux récits de ce dernier : En une nuit et Au nom de la vie.

С 1930 по 1940 г. мы присутствуем при расцвете литературы, называемой литературой пятилеток. Далеко не все из многочисленных произведений блещут своей оригинальностью, и романы о коллективизации в целом лишь более или менее удачно подражают русским моделям. «Социалистический реализм» понемногу сменяет первоначальный натурализм.

Самый заметный прозаик этого периода - Михаил Коновалов, предложивший нам в романе «Лицо со шрамом» (1933) репортаж о жизни заводских рабочих в Удмуртии, благодаря историческому роману «Гаян», где он с большим мастерством, опираясь на подробные исторические документы, напоминает о роли, которую сыграли удмурты в бунте Пугачева в XVIII в.; к несчастью, Коновалов пал жертвой сталинизма в 1939 г.

Судя по всему, об этом же писал Григорий Медведев (1904-1938), которому мы обязаны, прежде всего, трилогией о коллективизации и творчество которого выдает значительное влияние Шолохова.

Еще одно имя из той эпохи - Михаил Петров (1905-1955). Сын бедных крестьян, оставшись сиротой в двенадцать лет, воспитанный школой партии и армии, он в течение нескольких лет работал в ГПУ, начиная с 1933 г. с большой ответственностью трудился в сфере печати. Его первый рассказ «Стёпан Петыр» (1928) был посвящен жизни членов ЧК. Затем он опубликовал «Зуб за зуб» (1929), «Ярмо дрожит» (1937), а также пьесу «Батрак». Фактически, он станет, прежде всего, большим человеком послевоенного времени.

Государственный удмуртский театр отметил свое открытие в 1931 г. пьесой «Шумит река Вала» поэта И. Гаврилова, очень плодовитого драматического автора.

Другие заметные произведения этого периода: незаконченный роман П. Блинова «Жить хочется», который затрагивает проблемы, поставленные перевоспитанием одного окты-калты, брошенного ребенка, похожего на русских беспризорников; «Катя» Филиппа Кедрова (1940), показывающее становление политического сознания у женщины удмуртки; также рассказы Александра Миронова и Трофима Архипова о коллективизации. Гражданская поэзия широко представлена П. Чайниковым, А. Бутолиным, А. Корепановым.

Во время войны удмуртские писатели, так же, как и русские, провозглашают свою любовь к советской Родине, ненависть к захватчику, веру в Сталина и связь с коммунистической партией. Естественно, поэзия оказывается в чести. Публикуются альманахи «Мы победим» (1941), «Патриоты» (1943). Значительное количество этих стихотворений, написанных в огне сражений и напоминающих стихи Симонова и Твардовского, вызывает уважение своей глубокой искренностью. Таковы «Мое оружие» Т. Шмакова, «На поле битвы» - первый сборник молодого поэта Степана Широбокова и «Сквозь ураган» Михаила Петрова. Отметим также два рассказа последнего: «Однажды ночью» и «Во имя жизни».

Après la guerre les consignes données aux littérateurs soviétiques par le IIe Congrès des Écrivains incitent les auteurs oudmourts à concentrer leur attention sur les problèmes de l'heure. Plusieurs ouvrages voient le jour qui seront rapidement considérés comme des classiques.

Le roman d'Arkhipov Au bord de la rivière Loudzi (1949) relate la vie d'un kolkhoze oudmourte pendant et après la guerre. Les mêmes thèmes inspirent Au nom du bonheur (1950) de M. Liamine et les nouvelles réunies en 1953 par G. Krassilnikov dans Un jour ordinaire. Mais l'œuvre la plus intéressante de cette période, tant par le sujet traité que par la manière dont il est abordé, est à coup sûr Vouj Moultane (1954) de Michel Petrov. Ce roman retrace un épisode particulièrement fameux des relations entre Russes et Oudmourtes à la fin du siècle dernier. Le cadavre d'un mendiant ayant été découvert près du village de Vouj Moultane, dix paysans oudmourtes furent accusés par les autorités russes de l'avoir assassiné en sacrifice aux divinités païennes. Les efforts d'évangélisation et de russification venaient d'être intensifiés, et il semble bien que les autorités tsaristes aient voulu chercher une mauvaise querelle aux Oudmourtes et attiser l'inimitié qui pouvait exister entre la population autochtone et les Russes installés dans le pays. Toujours est-il que ce procès, qui dura de 1892 à 1896, eut un énorme retentissement dans toute la Russie, grâce à l'intervention de plusieurs intellectuels russes, dont le grand romancier Korolenko, qui se prononcèrent en faveur des inculpés et alertèrent l'opinion publique. Dans son roman, Pétrov s'applique à faire ressortir le rôle joué dans cette affaire par les intérêts de classe, et met en relief l'union nécessaire des prolétariats paysans oudmourte et russe.

Les dernières années du stalinisme sont également marquées par Chansons venues du cœur (1950) de Chirobokov et de nombreuses pièces de théâtre dont Les remous de la mer bleue (1950) de M. Sadovnikov et M. Tronine.

Après le XXe Congrès du Parti Communiste et la condamnation du « culte de la personnalité » rendue publique par le « rapport secret » de Khrouchtchov, un changement d'orientation se manifeste en Oudmourtie comme dans le reste de l'Union Soviétique. L'exemple le plus net n'en sera donné qu'en 1959 par le recueil de nouvelles Le printemps est venu au village de Michel Vorontsov, mais on en trouve également de nombreux témoignages dans les livres de Krassilnikov : La vieille maison (1956), nouveau tableau de la vie paysanne ; Je reste avec toi (1960), consacré aux difficultés d'une jeunesse inquiète de trouver sa place dans la vie ; plus encore dans les récits où ce même auteur aborde des problèmes individuels, - tels : La fiancée, Un tiers est superflu, Le collier vert. Les mêmes préoccupations s'expriment dans les vers de Baïteriakov, Chirobokov, et des poètes de la nouvelle génération : Belonogov, Flor Vassiliev, Khodyrev, Votiakov, Pozdeïev, sur les oeuvres desquels il serait toutefois prématuré de vouloir porter un jugement.

Ce panorama serait incomplet si nous ne signalions l'importance de la littérature enfantine à laquelle des écrivains de talent comme Bagaï Arkach, traducteur de Robinson Crusoe, ou Philippe Alexandrov ont consacré le meilleur de leur activité, et dont le rôle, dans la défense de la langue, est loin d'être négligeable.

После войны указания, данные советским литераторам II съездом писателей, побуждают удмуртских авторов сосредоточить свое внимание на актуальных проблемах. Многие выходящие произведения скоро будут рассматриваться как классические.

Роман Архипова «У реки Лудзинки» (1949) рассказывает о жизни удмуртского колхоза во время и после войны. Те же темы вдохновляют роман «Во имя счастья» (1950) М. Лямина и новеллы, собранные Г. Красильниковым в сборнике «Обыкновенный день». Но наиболее интересное произведение этого периода, как по разрабатываемому сюжету, так и по манере его изложения, это, несомненно, «Вуж Мултан» (1954) Михаила Петрова. Этот роман возвращает нас к знаменитому эпизоду в отношениях между русскими и удмуртами в конце прошлого века. Труп нищего был обнаружен около деревни Вуж Мултан, и десять удмуртских крестьян подверглись обвинению со стороны русских властей якобы за убийство с целью жертвоприношения языческим божествам. Усилия по евангелизации и русификации были приумножены, по-видимому, действительно царские власти хотели найти предлог для ссоры с удмуртами и разжечь вражду, которая могла существовать между автохтонным населением и русскими, поселившимися на этой земле. Этот судебный процесс, продлившийся с 1892 по 1896 г., имел огромный резонанс во всей России благодаря вмешательству многих русских интеллигентов, в том числе великого русского романиста Короленко, которые высказались в пользу обвиняемых и воззвали к общественному мнению. В своем романе М. Петров пытается выявить роль, которую сыграли в этом деле классовые интересы, и подчеркивает необходимость солидарности удмуртского и русского сельского пролетариата.

Последние годы сталинизма отмечены сборниками «Песни, идущие от сердца» (1950) Широбокова и многочисленными театральными пьесами, среди которых «Волнуется синее море» (1950) М. Садовникова и М. Тронина.

После XX съезда Коммунистической партии и изобличения в «культе личности», оглашенного публично в «секретном докладе» Хрущева, в Удмуртии проявляется изменение ориентиров, как во всем Советском Союзе. Наиболее отчетливый пример нам представлен лишь в 1959 г. благодаря сборнику новелл «Весна пришла в деревню» Михаила Воронцова. Мы также находим многочисленные свидетельства о новой картине жизни крестьянства в книгах Красильникова «Старый дом» (1956), «Я остаюсь с тобой» (1960), посвященной трудностям молодежи, которая хочет найти свое место в жизни, еще в тех рассказах, где этот же автор поднимает личностные проблемы, таких как «Невеста», «Третий лишний», «Зеленые бусы». Та же озабоченность выражается в стихах Байтерякова, Широбокова и поэтов нового поколения: Белоногова, Флора Васильева, Ходырева, Вотякова, Поздеева, судить о творчестве которых пока преждевременно.

Эта панорама была бы неполной, если бы мы не отметили значение детской литературы, которой такие талантливые писатели, как Багай Аркаш, переводчик «Робинзона Крузо», или Филипп Александров, посвятили лучшее из своего творчества и чья роль в защите языка далека от пренебрежения.

Les traductions, surtout celles des classiques russes, occupent également une très grande place dans le volume des publications en langue oudmourte.

N'oublions pas non plus de mentionner le rôle décisif joué par la presse dans la diffusion de cette littérature, en particulier dans les premières années de son développement.

Quelles sont les perspectives d'avenir ? C'est une question à laquelle il est malaisé de répondre. Mais il est bien certain que le destin d'une littérature dépend en premier lieu de celui de la langue dont elle use. Or, si les écrivains de la première génération se sont efforcés de pratiquer une langue aussi pure que possible, la langue actuelle, surtout celle des journaux, fourmille de mots directement empruntés au russe. De même l'application en poésie du vers syllabo-tonique russe à une langue où l'accent affecte généralement la dernière syllabe des mots ne va sans entraîner à la longue une assez fâcheuse monotonie. Enfin les mêmes conditions historiques qui ont permis la naissance de cette littérature ont rapidement abouti à la confiner dans l'imitation de modèles russes plus ou moins recommandés, autrement dit à lui interdire, à un moment décisif de son développement, toute possiblité d'une vocation originale.

Bien que l'avenir de la langue oudmourte soit assuré pour plus longtemps que celui du breton ou du basque, il n'en reste pas moins clair que le vrai problème est celui de sa survie. Il serait mal venu de s'en prendre à la mauvaise volonté du gouvernement dans la langue maternelle, qui reste un article fondamental de la politique des nationalités, contribue pour une grande part au maintien de l'oudmourte, et la comparaison des chiffres de population fournis par les recensements de 1939 et 1959 indique même une augmentation des oudmourtophones. Toutefois l'afflux de la main-d'œuvre russe, dû à l'industrialisation de l'Oural pendant la dernière guerre, a eu pour conséquence de mettre la population autochtone en minorité, surtout dans les villes. Selon la Grande Encyclopédie Soviétique (édition de 1956), les Oudmourtes représentaient en 1939 52,3% et les Russes 43,3% de la population totale de la république, le reliquat étant constitué par les minorités tatare, marie, bachkire et autres. En 1959, l'Oudmourtie compte 1 373 000 habitants; or il n'y a, nous l'avons dit, que 625 000 Oudmourtes, dont un quart ne vit pas dans la république. L'utilisation inévitable du russe dans la plupart des secteurs de la vie publique : postes, transports, armée, etc. - entraîne d'ores et déjà un bilinguisme dont les intellectuels et les cadres sont nécessairement les premiers touchés. Malgré l'attachement certain manifesté par les écrivains à leur langue, il ne faudrait pas trop s'étonner de voir s'exprimer en russe un talent dont les ambitions dépasseraient les limites de la communauté nationale. Nombreux sont déjà les jeunes auteurs prudents qui se chargent de traduire eux-mêmes leurs oeuvres dans une langue plus sûre au fur et à mesure de leur production.

Переводы, прежде всего переводы русских классиков, также занимают большое место в объеме публикаций на удмуртском языке.

Не забудем указать и на решающую роль, которую сыграла пресса в распространении этой литературы, в частности в первые годы ее развития.

Каковы перспективы на будущее? Это вопрос, на который трудно ответить. Но ясно, что судьба литературы зависит в первую очередь от судьбы языка, которым она пользуется. Однако писатели первого поко -ления старались использовать чистый язык, насколько это было воз -можно, современный же язык, особенно язык газет, кишит словами, напрямую заимствованными из русского. Таково же применение в стихосложении русского силлабо-тонического стиха к языку, где ударение падает, главным образом, на последний слог слова и влечет за собой весьма досадную монотонность. Наконец, те исторические условия, кото -рые привели к рождению этой литературы, быстро привели ее к подражанию более или менее рекомендованным русским моделям, иначе говоря, запретили ей в решающий момент развития всякую возможность оригинального призвания.

Хотя будущее удмуртского языка обеспечено на более долгое время, нежели будущее бретонского или баскского языков, не менее очевидным является то, что настоящая проблема - это проблема его выживания. Было бы не к месту ополчиться на злую волю советского правительства. Право получать образование на родном языке, которое остается фундаментальной статьей национальной политики, играет важную роль в поддержании удмуртского языка, и сравнение предоставленных цифр переписей населения 1939-1959 гг. также указывает на увеличение числа владеющих удмуртским языком (удмуртофонов). Тем не менее, приток русской рабочей силы, обусловленный индустриализацией Урала во время последней войны, привел к тому, что автохтонное население стало меньшинством, особенно в городах. По сведениям Большой Советской Энциклопедии (издание 1956 г.), удмурты представляли в 1939 г. 52,3 %, а русские - 43,3 % от общего населения республики, остальное население составляли татарские, марийские, башкирские и другие меньшинства. В 1959 г. Удмуртия насчитывает 1 373 000 жителей; но среди них, как мы сказали, лишь 625 000 удмуртов, четвертая часть которых не живет в республике. Неизбежное использование русского языка в большинстве сфер общественной жизни: почта, транспорт, армия и т. д., - влечет отныне билингвизм, которым затронуты в первую очередь, по необходимости, интеллигенция и ответственные работники. Отмечая определенную привязанность к своему языку, не следует слишком удивляться, видя пишущего по-русски талантливого писателя, чьи амбиции переходят границы национального сообщества. Уже немало предусмотрительных молодых авторов постепенно берутся за перевод своих произведений на более надежный язык.

Перевела Т. Белова, 2013

Bibliographie

Munkâcsi Bernât. Votjâk népkôltészeti hagyomânyok. Budapest, 1887. Robert Lach. Gesänge russischer Kriegsgefangener (I, I). Vienne et Leipzig, 1926. Munkâcsi Bernât'. Volksbräuche und Volksdichtung der Wotjaken. Herausgegeben von D. R. Fuchs. Helsinki, 1952.

Н. П. Кралина. Удмурт калык выжытылъёс. Ижевск, 1954. Очерки истории удмуртской литературы. Ижевск, 1962. Писатели Удмуртии. Ижевск, 1963. On pourra également consulter avec profit :

- l'article «Удмуртская АССР» de la Grande Encyclopédie Soviétique;

- le chapitre consacré aux Oudmourts dans «Народы европейской части СССР», 1964;

- l'article de Thomas Iermakov sur « La nouvelle littérature oudmourte » dans Élet és Irodalom du 3 février 1961.

Библиография

Munkacsi Bernaf. Votjak nepkölteszeti hagyomanyok. Budapest, 1887.

Robert Lach. Gesänge russischer Kriegsgefangener (I, I). Vienne et Leipzig,

1926.

Munkacsi Bernaf. Volksbräuche und Volksdichtung der Wotjaken.

Herausgegeben von D.R. Fuchs. Helsinki, 1954.

Кралина Н. П. Удмурт калык выжытылъёс. Ижевск, 1954.

Очерки истории удмуртской литературы. Ижевск, 1962.

Писатели Удмуртии. Ижевск, 1963.

Можно также обратиться:

- раздел «Удмуртская АССР» в Большой Советской Энциклопедии;

- глава, посвященная удмуртам в книге «Народы европейской части СССР», 1964;

- статья Фомы Ермакова «Новая удмуртская литература» в Elet es Irodalom от 3 февраля 1961 г.

i Надоели баннеры? Вы всегда можете отключить рекламу.