Научная статья на тему 'Relations d'Attila et d'Aetius'

Relations d'Attila et d'Aetius Текст научной статьи по специальности «История и археология»

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Concorde
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Attila / Aetius / projet de l'Empire romano-hunnique / guerre civile dans l'Empire romain d'Occident en 425 / lutte d'Aetius avec Boniface en 432 / interventions de l'armée hunnique à la demande d'Aetius / protection de la Gaule contre les barbares par des mercenaires hunniques.

Аннотация научной статьи по истории и археологии, автор научной работы — Grigori Tomski

Cet article est consacré à la desmonstration de l'affirmation selon laquelle le célèbre général romain Aetius était une création politique des Huns et d'Attila.

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Текст научной работы на тему «Relations d'Attila et d'Aetius»

Relations d'Attila et d'Aetius

Grigori Tomski Académie internationale CONCORDE [email protected]

Cet article est consacré à la desmonstration de l'affirmation selon laquelle le célèbre général romain Aetius était une création politique des Huns et d'Attila.

Mots clés : Attila, Aetius, projet de l'Empire romano-hunnique, guerre civile dans l'Empire romain d'Occident en 425, lutte d'Aetius avec Boniface en 432, interventions de l'armée hunnique à la demande d'Aetius, protection de la Gaule contre les barbares par des mercenaires hunniques.

Introduction

Mon livre sur le rôle d'Attila dans l'histoire du monde [1, 2] confirme les conclusions que j'avais formulées en 2000-2001, au cours de la période de travail intense sur un roman-recherche visant à créer une image véridique d'Attila [3-11]. Depuis la publication de cet ouvrage, il y a plus de vingt ans, je n'ai trouvé aucune réfutation convaincante de mes affirmations de la part de spécialistes, fondées sur des sources primaires de l'époque d'Attila, et non sur des préjugés eurocentriques persistants.

Le livre [1, 2] est scientifique et s'appuie sur la Méthode unique de justification des théories scientifiques, développée par le philosophe et mathématicien Alexander Voïn [12, 13], qui attache une importance particulière au degré de fiabilité des données de base et faits, acceptés comme un types de postulats ; à l'exactitude des définitions utilisées, ainsi que à la clarté des affirmations prouvées ou discutées.

Bien entendu, le degré de fiabilité de ces affirmations dérivées est déterminé par le degré de fiabilité des données de base et faits originaux, le degré de confiance dans les sources qui les décrivent dans le cas d'événements et de processus historiques.

Nous divisons le degré de fiabilité des événements historiques décrits dans les sources en absolument fiables, très probables, probables, douteux et impossibles. Les affirmations qui en découlent sont également classées comme absolument fiables (affirmations absolument certaines ou faits historiques prouvés), très probables, probables, douteuses et incorrectes (erronées).

Les procédures visant à prouver la vérité ou à établir le degré de fiabilité de ces déclarations reposent principalement sur une analyse logique et objective des événements et processus historiques, et non sur les opinions des spécialistes reconnus, mais exprimées sans les démonstrations bien fondées.

Cet article est une présentation élargie du troisième chapitre du livre [1, 2] et contient des preuves de l'affirmation selon laquelle le célèbre général romain Aetius était une création politique des Huns et d'Attila.

Premières rencontres et longue amitié

Gibbon donne le portrait suivant d'Aetius, qui «quoique flatté, contient cependant plus de vérité que d'adulation» ([14], Chapitre XXXV) :

« Sa mère était Italienne, d'une famille noble et opulente, et son père, Gaudentius, qui tenait un rang distingué dans la province de Scythie, s'éleva graduellement d'un poste de domesticité militaire au rang de maître général de la cavalerie. ^tius, placé dans les gardes presque dès son enfance, fut donné comme otage, d'abord à Alaric et ensuite aux Huns. Il obtint successivement les honneurs civils et militaires du palais, et partout il fit briller un mérite supérieur. Il avait la figure noble et agréable ; sa taille était moyenne, mais admirablement proportionnée pour la beauté, la force et l'agilité. Il excellait dans les exercices militaires, tels que de manier un cheval, tirer de l'arc et lancer le javelot. Il savait supporter patiemment le défaut de sommeil et de nourriture ; son corps et son âme étaient également capables des plus pénibles efforts. ^tius méprisait les dangers et dédaignait les injures, et il était impossible de tromper, de corrompre ou d'intimider la noble fermeté de son âme. »

Gibbon souligne que «ce portrait est de Renatus-Profuturus-Frigeridus, auteur contemporain, connu seulement par quelques extraits que saint Grégoire de Tours a conservés, l. II, c. 8, t. II, p. 163. Il était sans doute du devoir, ou au moins de l'intérêt de Renatus, d'exagérer les vertus d'^tius ; mais il eût été plus adroit de ne point insister sur sa patience et sa facilité à pardonner.»

Un autre grand admirateur d'Aetius était le poète Flavius Merobaudes, qui devint sénateur grâce au patronage d'Aetius et reçut même une statue de bronze au Forum de Trajan à Rome [15]. Il écrivit deux panégyriques en l'honneur de son protecteur, l'un en vers, l'autre en prose. En particulier, il souligne qu'Aetius a eu une enfance rude dans un pays rude et que ses jeux virils le préparaient déjà aux épreuves futures.

On pense qu'Aetius était avec les Huns vers 405-408 et à partir de ce moment-là, il commença à faire la connaissance du prince hunnique Attila, qui avait cinq ans de moins que lui, et leur amitié se poursuivit lors du séjour ultérieur du jeune Attila en Italie en qualité d'un otage d'honneur vers 408-412.

Éric Deschaudt écrit :

« Attila, très jeune encore, mais non moins valeureux, va désormais se partager entre Ravenne et Rome. Il n'a pas laissé non plus d'impression écrites mais ses actes un jour auront plus d'éloquence que tous les manuscrits du monde.

Il ira de Ravenne à Rome et de Rome à Ravenne, très bien reçu de part et d'autre jusqu'à la fin de son séjour, en un mot traité en prince à la cour la plus décadente et donc raffiné du monde. » ([16], p. 47)

Le jeune prince hun avait certainement des sentiments mitigés pour les Romains. Pas question, qu'il éprouve la supériorité de la population sédentaire sur la population hunnique, c'est-à-dire, la supériorité des agriculteurs sur les éleveurs.

Au contraire, il avait un sentiment de supériorité des cavaliers sur les piétons. Chez les Romains aussi les chevaliers formaient une aristocratie. Les cavaliers romains jouissaient depuis toujours d'une estime particulière et de privilèges. Un cavalier a été considéré comme supérieur au centurion de l'infanterie.

Les Huns n'aiment pas marcher à pied même sur de courtes distances. Un guerrier, dont le cheval est tué, est considéré comme perdu. Un cavalier des steppes doit disposer normalement de trois montures pour sa remonte, l'expression un «cavalier avec un seul cheval» exprime un grand mépris. Un chevalier, qui se respecte, doit avoir un superbe cheval de sept ans. Seulement les pauvres montent des chevaux plus jeunes.

De même, la perte provisoire de son cheval porte atteinte à la dignité de l'homme. Un homme doit voyager en selle, le déplacement dans un chariot est dévalorisant pour lui. Quand des cavaliers se rencontrent, celui qui descend de son cheval montre par cette action la reconnaissance de la supériorité de l'autre, soit par son âge ou d'une autre sorte. ([17], p. 241-259)

Adrian Goldsworthy écrit sur les chevaliers romains :

« Après les sénateurs venait l'ordre équestre, ou «chevaliers» - le nom est une survivance d'une époque antérieure où ceux qui étaient assez riches pour se permettre un cheval avaient servi comme cavalerie dans l'armée de Rome ... Il se pourrait bien qu'il y ait eu 10 000 chevaliers dans tout l'empire, peut-être, nettement plus que cela. Sous la République, peu de postes officiels leur étaient ouverts, mais Auguste changea cette situation et créa pour eux un large éventail d'emplois administratifs et militaires. Les petites provinces étaient gouvernées par des chevaliers, tout comme l'Égypte, où les légions étaient également commandées par des chevaliers. » ([18], p. 65).

Dans le même temps, Attila ne pouvait s'empêcher d'admirer les monuments de la civilisation romaine, les œuvres des ingénieurs romains et les fruits du travail du peuple et des esclaves. Il a probablement appris le latin populaire pendant le séjour d'Aetius chez les Huns et aussi avec des serviteurs et d'autres membres de la diaspora romano-grecque avant d'arriver en Italie.

Au cours de ses années en Italie, le jeune Attila a amélioré ses connaissances en langues, il a eu du temps pour recevoir un niveau d'éducation gréco-romaine normal pour son âge, c'est-à-dire apprendre à lire, écrire et compter, se familiariser avec l'histoire romaine et bien d'autres chose encore; pour maîtriser l'étiquette diplomatique et les bases de protocoles principales de la cour impériale.

À cet égard, il est intéressant de noter qu'Edina Bozoky de l'Université de Poitiers, dans son article sur le raffinement de la Cour d'Attila pour son époque, note une influence romaine notable dans le comportement d'Attila et dans le protocole de sa cour qu'il a établi :

« Priscos aperçoit le souverain, sortant de son palais, marchant d'un pas altier, pour aller rendre la justice. Au grand banquet auquel ce dernier invite les ambassadeur, il a une occasion privilégiée de l'observer de près. Attila se comporte d'une façon particulièrement digne ...

L'austérité et la retenue d'Attila correspondent aux qualités idéales d'un empereur, selon les valeurs romaines ...

Attila est assit au milieu, sur un lit orné d'étoffes de plusieurs couleurs ; à une extrémité se trouve son fils aîné. Onégèse est placé à la droite du roi, le côte le plus noble, tandis que les deux autre fils d'Attila et les ambassadeurs prennent place à sa gauche. Cette scène rappelle le «plan de table» et le protocole selon lequel l'empereur romain s'adresse aux invités lord d'un banquet s'étant déroulé en 461 et que décrit l'aristocrate gallo-romaine Sidoine Apollinaire dans l'une de ses lettres. » ([19], p. 3638)

L'amitié d'Attila avec Aetius a duré au moins 45 ans et est confirmée par de nombreux faits. Commençons par les témoignages de Priscos :

« Ce Rusticius était venu avec nous pour ses propres affaires et pour voir Constance, qui était secrétaire d'Attila recommandé à ce prince par Aétius, général des Romains occidentaux. »

« Lorsque cela fut fait, Attila ordonna à Esla d'aller à Constantinople avec Vigilas, et de redemander tous les transfuges depuis Carpillon, le fils d'Aetius, qui avait été en otage chez lui. »

« Les principaux de l'ambassade étaient le Comte Romulus, Promutus - Préfet de la Norique, et Romanos — un général: Avec eux se trouvait Constance qu'Aétius avait envoyée à Attila pour lui servir de secrétaire et Tatulle - père d'Oreste ...

Ainsi ces ambassadeurs venaient de la part d'Aétius et de l'Empereur d'Occident dire, que Sylvanus avait avancé de l'argent et contre ces vases ; mais qu'il ne les avait pas volés, qu'au contraire il les avait cédés pour de l'argent à des prêtres pour la raison qu'il n'était pas permis de convertir à son propre usage de vases consacrés à Dieu. »

« Après la mort de Bleda, Attila se débarrassa de lui (de Zercon) en l'envoyant à Aetius qui, à son tour, le rendit à Aspar, lequel ne pouvait se consoler de l'avoir perdu. Mais Zercon le quitta et après bien des aventures, il rencontra à Constantinople Edécon qui l'emmena. »

Il est également intéressant de mentionner la visite de chefs militaires hunniques en Italie : « Autrefois ils ont pénétré jusqu'au Pays des Mèdes. Ensuite Basikh et Kursikh, chefs de cette expédition, sont venus à Rome pour faire alliance avec nous, et ils nous ont conté les particularités de cette expédition. »

Évidemment, Basikh et Kursikh sont venus à Rome discuter de questions de coopération militaire, décrit dans les paragraphes suivants.

Intervention de l'armée hune en 425

Gibbon raconte la guerre civile qui suivit la mort de l'empereur Honorius en 423 dans les termes suivants :

« les hordes qui obéissaient à son oncle Roas (ou Rugilas), ont campé dans les limites de la Hongrie moderne, et occupé un pays fertile qui fournissait abondamment aux besoins d'un peuple de pâtres et de chasseurs. Dans cette situation avantageuse, Roas et ses frères ajoutaient continuellement à leur puissance et à leur réputation ; ce monarque menaçait sans cesse les deux empires, et les forçait alternativement à la guerre et à la paix. Son amitié pour le célèbre Aetius cimenta l'alliance qu'il conclut avec les Romains de l'Occident. Aetius trouvait toujours dans le camp des Barbares un asile sûr et un secours puissant.

Ce fut à sa sollicitation que soixante mille Huns s'avancèrent vers l'Italie pour soutenir la cause de l'usurpateur Jean, et firent payer cher à l'état leur marche et leur retraite. La politique reconnaissante d'Aetius abandonna à ses fidèles alliés la possession de la Pannonie. Les Romains de l'Orient ne redoutaient pas moins les entreprises de Roas, qui menaça leurs provinces et même leur capitale. Quelques écrivains ecclésiastiques ont employé la foudre et la peste à détruire les Barbares ; mais Théodose fut contraint d'avoir recours à de plus humbles moyens, et de stipuler un payement annuel de trois cent cinquante livres pesant d'or ; tribut dont il déguisa la honte en donnant le titre de général romain au roi des Huns, qui daigna l'accepter. » ([14], Chapitre XXXIV)

« Aetius avait fomenté cette révolte, et l'usurpateur était redevable à son zèle, du secours de soixante mille Huns accourus des bords du Danube aux frontières de l'Italie. La prompte mort de Jean le força d'accepter un traité avantageux ; mais ses nouveaux engagemens avec Valentinien ne l'empêchèrent point d'entretenir une correspondance suspecte et peut-être criminelle avec les Barbares ses alliés, dont on n'avait obtenu la retraite que par des présens considérables et des promesses encore plus brillantes. » ([14], Chapitre XXXIII)

Eric Deschaudt raconte ces événements avec sa manière claire et concise qui le caractérise :

« L'opportunité d'une intervention directe des Huns dans les affaires de l'Empire se présente très vite : Honorius meurt en 423.

La succession est difficile. Des troubles éclatèrent partout. Un certain Johannes, haut dignitaire à Ravenne et grand ami d'Aetius, devenu compte du palais, se fait proclamer empereur sous le nom de Jean, aussitôt surnommé de Jean l'Usurpateur, contre l'héritier naturel d'Honorius, son neveu Valentinien. Valentinien était le fils de sa

sœur Galla Placidia et du général valeureux, Flavius Constantin, à qui il lavait mariée, après l'avoir associé à son pouvoir sous le nom de Constance III....

Galla Placidia en appelle à Théodose II qui ne peut rien et à la loyauté des généraux de son frère défunt pour défendre les droits de son fils. Les généraux ne la déçoivent pas et l'Usurpateur s'inquiète : il n'a pas d'armée. Aetius le rassure, lui déclare s'occuper de tout et va voir Roas.

Attila est là. Roas le consulte. Rien ne trop beau pour l'ami d'enfance, qui fur toujours été celui des Huns. Cinquante mille cavaliers, chiffre énorme, prennent la route de l'Italie sous le commandement d'Aetius, insigne marque de confiance de la part des Huns, pour conforter l'Usurpateur.

Ils arrivent trois jours trop tard. Les loyalistes ont été plus rapides. L'Usurpateur, vaincu, vient d'être décapité. Valentinien III a été proclamé. Mais Galla Placidia n'est pas encore tranquille : Huns et Romains sont face à face. Ils ne se sont jamais affrontés en bataille rangée. Les Romains ne mènent pas large. Tout peut changer.

La bataille n'aura pas lieu. Aetius et Galla Placidia font - ils se serait même embrassés devant leurs troupes. Largement dédommagés de leur dérangement et de leurs frustration, les Huns repartent outre-Danube. Aetius revient à Ravenne comme si de rien ne s'était passé, mais Galla Placidia se donne de l'air en le nommant maître des Gaules. » ([16], p. 59-60)

Ainsi, Galla Placidia ne pouvait pas se permettre d'accuser Aetius de rébellion, car ses alliés, les Huns, étaient trop puissants. Il fut nommé commandant des troupes en Gaule. Valentinien III, qui n'a que six ans, est proclamé Auguste au nom de Théodose II par patrice Gelion en présence des sénateurs romains. Sa mère, Galla Placidia, devint naturellement la régente de l'Occident.

De tout ce qui est dit, ce qui est important pour ce chapitre est l'affirmation irréfutable selon laquelle sans l'intervention de l'armée hunnique, Aetius aurait dû être exécuté en 425 avec son ami «l'usurpateur» Jean, qui était en fait légalement élu par le Sénat romain.

Notons que les guerres civiles étaient très courantes dans l'Empire romain :

« Il convient de souligner que de 217 jusqu'à l'effondrement de l'Empire d'Occident, il n'y a eu que quelques intervalles de dix ans pendant lesquels la guerre civile n'a pas éclaté ...

Il est facile de se souvenir de Constantin comme du grand empereur qui a uni l'ensemble de l'empire sous son contrôle, mais nous ne devons pas oublier qu'il était un usurpateur qui soit a combattu dans des guerres civiles, soit s'y est préparé tout au long de la première moitié de son règne.

La guerre civile et les revendications au trône impérial étaient des phénomènes courants. Chaque empereur adulte depuis Septime Sévère a connu au moins un de ces conflits au cours de sa vie. » ([18], p. 650-651)

Ces guerres ont été la principale raison de la grave dégradation du système militaire :

« Les empereurs et les usurpateurs percevaient certainement les menaces extérieures comme un moindre mal par rapport aux rivaux internes. À maintes reprises, ils se sont mis d'accord avec les envahisseurs étrangers, y compris les Perses, ou leur ont accordé la paix à des conditions favorables et ont ainsi pu poursuivre la lutte pour le trône.

Il y avait une autre facette de la guerre civile. Lorsqu'une armée romaine en rencontrait une autre au combat, on ne pouvait pas compter sur une supériorité en matière de discipline, de tactique et d'équipement. Dans de telles conditions, le nombre devenait le facteur décisif, mais il n'était pas facile de recruter et de former rapidement de nouveaux soldats. Les hostilités fréquentes réduisirent le nombre de troupes régulières et perturbèrent le recrutement et l'entraînement normaux. Le recrutement de chefs barbares et de leurs guerriers semblait une solution tentante, préférée par de nombreux dirigeants romains. Ces guerriers manquaient peut-être de la discipline de l'armée romaine, mais ils se sont révélés être une force bien plus efficace que les recrues ou les volontaires enrôlés à la hâte. » ([18], p. 193)

« La conséquence la plus tangible de la dégradation du système militaire romain tardif fut peut-être la disparition de la force principale de l'armée, de l'infanterie lourdement armée. Selon Végétius, l'infanterie romaine a déjà cessé

d'utiliser des casques et des armures sous Gratien. Évidemment, la raison de ce phénomène doit être vue dans la transition de l'État vers un nouveau système de recrutement de l'armée : les soldats provinciaux ont été remplacés par des détachements de Barbares qui utilisaient leurs propres armes et leurs propres méthodes de combat. Végétius lui-même affirme que la majeure partie de l'infanterie romaine de son époque contemporaine était constituée de porteurs de boucliers ...

Barbarisation massive de l'armée à la fin du IVe siècle - début du Ve siècle a contribué au fait qu'entre les Romains et les Barbares toute différence d'armes a finalement disparu. » ([20], p. 217)

Contribution des Huns à la défense de la Gaule

Ludovic Martinet, dans sa thèse sur les relations entre Romains et rois barbares en Gaule de 395 à 534, écrit :

« Aetius doit sa popularité en Gaule au fait qu'il y fut envoyé pour la défendre en 425. Ce dernier était devenu trop puissant et même si Jean était vaincu, la régente ne pouvait se permettre de le combattre. C'est la raison pour laquelle il est envoyé en Gaule. Durant les presque trente prochaines années, Aetius établit son autorité sur la Gaule grâce à ses victoires et son statut de dernier défenseur des provinces occidentales ...

Si l'usurpateur Jean est vaincu en 425, un de ses généraux réussit à survivre et à rester assez puissant pour que la cour impériale doive traiter avec lui et ses auxiliaires Huns. Cet homme qui devient magister militum cette même année se nomme Flavius Aetius. Ancien otage chez les Wisigoths et les Huns, le jeune militaire connait alors très bien le monde barbare et les Huns tout particulièrement. » ([21], p. 46-47)

La même année 425, les Wisigoths attaquent Arles, capitale des Gaules :

« Aetius fait lever le siège aux Wisigoths en leur infligeant une défaite avec l'aide de ses auxiliaires Huns. » ([21], p. 47)

Bouvier-Ajam décrit les batailles avec d'autres barbares :

« Aetius a été le vainqueur des Francs, des Rhètes et autres Barbares, qui ont été astreints - pour l'instant - à respecter ses décisions ; le seul grand allié de Rome est vraiment le Hun. Il ne tint pas à Aetius qu'il ne le restait.

Quand les Burgondes, sous la conduite de leur roi Gundahar ou Gondicaire - le Gunther de la légende des Nibelungen - envahissent la Belgique, c'est une armée composée principalement d'Alain, de Francs et d'Hérules qu'Aetius charge de les refouler, mais il suscite aussi contre eux une forte attaque des Huns, qui seront chargés de les contenir sous leur menace constante jusqu'à ce qu'ils reçoivent l'autorisation de s'installer en Savoie. Gondicaire sera d'ailleurs tué par un Hun.

Quand le Galois Tibaton, fort de l'appui de masses bagaudes, se fait sécessionniste et agresse des légions, c'est à des Huns qu'Aetius fait pricipalement appel.

Quand, presque dans le même temps (437), les Wisigoths tentent d'atteindre la côte méditerranéenne, c'est un gros contingent hunnique qu'Aetius place sous le commandement de son premier lieutenant, Litorius. La défaite wisigothe semble acquise quand, près de Toulouse, Litorius es blessé et fait prisonnier. Privé de commandement, les Huns sont battus, mais c'est en grande partie sur la menace d'appeler de nouvelle troupes hunniques qu'Aetius impose un nouvel accord aux Goths. » ([22], p. 76)

Un épisode intéressant fut le sauvetage de Narbonne par les Huns, lorsque l'armée wisigoth du roi Théodoric assiégea cette ville. Après un long siège, les habitants, réduits par la famine aux dernières extrémités, voient que leurs murs commencent à céder aux coups de béliers et aux tirs des catapultes. Enfin, après la défaite des Burgondes, vient l'armée des Huns, sous le commandement de Litorius, qui vainc les Wisigoths sous les murs de Narbonne. Chaque cavalier transporte, sur la croupe de son cheval, deux sacs de farine pour les citadins terriblement affamés.

Гуннский воин, состоящий на службе византийской империи. M в.

Dessin de l'artiste Dmitry Aleksinsky

Litorius, après la libération de Narbonne, a décidé d'en finir avec les Wisigoths. Il a conduit les Huns sous les murs de Toulouse. Terrifié, le roi Théodoric voulait négocier et lui a envoyé quelques délégations dirigées par les évêques. Mais Litorius, qui était un païen, n'a pas écouté leurs mots. Il a rejeté toutes les propositions et sans préparatifs suffisants a commencé le siège de la capitale des Wisigoths.

Notons qu'une véritable guerre eut également lieu, en 435-436, avec les Burgondes, au cours de laquelle ils perdirent vingt mille guerriers dans des batailles contre les Huns et furent contraints d'accepter de vivre dans les Alpes savoyardes et de prêter serment d'allégeance aux Romains.

Ainsi, Aetius doit la défense réussie de la Gaule contre les barbares aux guerriers huns.

A cette époque, la guerre couvait avec l'Empire romain d'Orient :

« Cependant que les Huns devenaient les plus vaillants défenseurs de l'Empire romain d'Occident, l'Empire d'Orient ne trouvait rien de mieux à faire, au mépris des accords conclus, que semer de susciter des conflits outre-Danube entre les Huns et leurs divers voisins barbares. » ([22], p. 76-77)

Sauvetage d'Aetius par les Huns en 433

Pendant ce temps, en 432-433, Aetius s'engagea dans une lutte politique risquée, qui aboutit à une nouvelle guerre civile dans l'Empire romain d'Occident.

Gibbon raconte les intrigues insidieuses d'Aetius contre le comte Boniface ([14], Chapitre XXXIII) :

« Durant le temps de son exil et de ses malheurs, le seul Boniface avait soutenu sa cause avec une inébranlable fidélité, et avait efficacement employé les troupes et les trésors de l'Afrique à l'extinction de la révolte, Aetius avait fomenté cette révolte, et l'usurpateur était redevable à son zèle, du secours de soixante mille Huns accourus des bords du Danube aux frontières de l'Italie. La prompte mort de Jean le força d'accepter un traité avantageux ; mais ses nouveaux engagemens avec Valentinien ne l'empêchèrent point d'entretenir une correspondance suspecte et peut-être criminelle avec les Barbares ses alliés, dont on n'avait obtenu la retraite que par des présens considérables et des promesses encore plus brillantes ; mais Aetius jouissait d'un avantage précieux sous le règne d'une femme ; il était présent, ses flatteries artificieuses assiégeaient assidûment la cour de Ravenne, et, déguisant ses desseins perfides sous le masque de l'attachement et de la fidélité, il parvint à tromper à la fois et sa maîtresse présente et son rival absent, par une double trahison qu'une femme faible et un brave homme ne pouvaient pas aisément soupçonner.

Aetius engagea secrètement Placidie à rappeler Boniface de son gouvernement d'Afrique, et conseilla secrètement à Boniface de désobéir aux ordres de l'impératrice. Il faisait considérer à Boniface son rappel comme une sentence de mort, et peignait à Placidie la désobéissance du gouverneur comme l'indice certain d'une révolte. Lorsque le crédule et confiant Boniface eut armé pour défendre sa vie, Aetius se fit un mérite vis-à-vis de l'impératrice, d'avoir prévu un événement amené par sa propre perfidie ...

Aetius ne put voir sans colère la découverte de sa trahison, le ressentiment de l'impératrice, et la faveur dont jouissait son rival. Il revint précipitamment de la Gaule en Italie avec une suite ou plutôt une armée de Barbares ; et telle était la faiblesse du gouvernement, que les deux généraux décidèrent leur querelle particulière dans une bataille sanglante. Boniface remporta la victoire et perdit la vie ; il revint mortellement blessé de la main d'Aetius, et ne vécut que peu de jours. ...

Prosper et Marcellin parlent de sa mort, et le dernier observe que dès la veille du combat Aetius avait préparé une lance plus longue que celle dont il avait coutume de se servir ; cette circonstance annoncerait presque un combat singulier. »

Ainsi, grâce à la nouvelle intervention de l'armée hunnique, Aetius devient cette fois le véritable maître de l'Empire romain d'Occident : commandant en chef des armées romaines d'Occident et régent qui gouverne au nom de l'empereur Valentinien III, qui était encore un adolescent.

Nous considérons que notre deuxième affirmation principale, selon laquelle Aetius était une création politique des Huns et d'Attila, est prouvée, sur la base des faits suivants incontestables :

- Grâce à la première intervention de l'armée hunnique en 425, Aetius, qui était un partisan de l'empereur Jean, vaincu et exécuté pendant la guerre civile, non seulement ne fut ni exécuté ni sévèrement puni, mais devint gouverneur de la Gaule.

- Grâce principalement aux guerriers huns, Aetius défendit avec succès la Gaule contre les barbares (Wisigoths, Francs, Burgnondes et autres) et reçut à trois reprises le rang de consul (en 432, 437 et 446).

- Grâce à la seconde intervention de l'armée hunnique en 433, Aetius, déclaré criminel d'État après l'assassinat du général Boniface, non seulement ne fut pas exécuté ni sévèrement puni, mais devint le commandant en chef des armées romaines occidentales et patricie - «père de l'empereur».

Le général Aetius a remporté toutes ses victoires majeures sur les Romains, les Francs, les Bourgondes, les Wisigoths et d'autres adversaires grâce aux mercenaires huns.

En 441, commença la guerre victorieuse des Huns avec l'Empire romain d'Orient, qui viola constamment les termes de la paix de Margum, conclue en 435. Dans le même temps, grâce à la dépendance d'Aetius à l'égard d'Attila, les relations entre les Huns et l'Empire romain d'Occident restèrent normales.

Référence

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