Научная статья на тему 'Conflit d'Honoria avec Valentinien'

Conflit d'Honoria avec Valentinien Текст научной статьи по специальности «История и археология»

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Attila / Aetius / Honoria / Valentinien III / projet d'Empire romano-hunnique / guerres civiles dans l'Empire romain d'Occident.

Аннотация научной статьи по истории и археологии, автор научной работы — Grigori Tomski

Cet article propose une analyse de la transition des relations entre Attila et Aetius, qui sont passées de nombreuses années d'amitié à une confrontation, dans le contexte du conflit opposant la princesse (augusta) Honoria à son frère, l'empereur (auguste) Valentinien.

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Текст научной работы на тему «Conflit d'Honoria avec Valentinien»

Conflit d'Honoria avec Valentinien

Grigori Tomski Académie internationale CONCORDE g.tomski@gmail.com

Cet article propose une analyse de la transition des relations entre Attila et Aetius, qui sont passées de nombreuses années d'amitié à une confrontation, dans le contexte du conflit opposant la princesse (augusta) Honoria à son frère, l'empereur (auguste) Valentinien.

Mots clés : Attila, Aetius, Honoria, Valentinien III, projet d'Empire romano-hunnique, guerres civiles dans l'Empire romain d'Occident.

Introduction

Mon livre sur le rôle d'Attila dans l'histoire du monde [1, 2] confirme les conclusions que j'avais formulées en 2000-2001, au cours de la période de travail intense sur un roman-recherche visant à créer une image véridique d'Attila [3-11]. Depuis la publication de cet ouvrage, il y a plus de vingt ans, je n'ai trouvé aucune réfutation convaincante de mes affirmations de la part de spécialistes, fondées sur des sources primaires de l'époque d'Attila, et non sur des préjugés eurocentriques persistants.

Le livre [1, 2] est scientifique et s'appuie sur la Méthode unique de justification des théories scientifiques, développée par le philosophe et mathématicien Alexander Voïn [12, 13], qui attache une importance particulière au degré de fiabilité des données de base et faits, acceptés comme un types de postulats ; à l'exactitude des définitions utilisées, ainsi que à la clarté des affirmations prouvées ou discutées.

Bien entendu, le degré de fiabilité de ces affirmations dérivées est déterminé par le degré de fiabilité des données de base et faits originaux, le degré de confiance dans les sources qui les décrivent dans le cas d'événements et de processus historiques.

Nous divisons le degré de fiabilité des événements historiques décrits dans les sources en absolument fiables, très probables, probables, douteux et impossibles. Les affirmations qui en découlent sont également classées comme absolument fiables (affirmations absolument certaines ou faits historiques prouvés), très probables, probables, douteuses et incorrectes (erronées).

Les procédures visant à prouver la vérité ou à établir le degré de fiabilité de ces déclarations reposent principalement sur une analyse logique et objective des événements et processus historiques, et non sur les opinions des spécialistes reconnus, mais exprimées sans les démonstrations bien fondées.

Cet article est une présentation élargie du quatrième chapitre du livre [1, 2] et contient des preuves de l'affirmation selon laquelle le conflit opposant la princesse (augusta) Honoria à son frère, l'empereur (auguste) Valentinien était une guerre civile.

Sur la validité des revendications d'Honoria

Examinons d'abord le témoignage de Priscos (Priscus de Panium) sur l'exigence d'Honoria de respecter ses droits :

« Attila commença la campagne et renvoya certains membres de sa suite en Italie, exigeant l'extradition d'Honoria. Il prétendit qu'elle lui était fiancée et montra l'anneau envoyé par Honoria, qu'il envoya avec ses ambassadeurs pour preuve. Il affirma que Valentinien devait lui céder la moitié de l'Empire, car Honoria avait également hérité de son père le pouvoir qui lui avait été enlevé par l'avidité de son frère ; et comme les Romains d'Occident, s'accrochant à leurs idées antérieures, ne cédèrent à aucune de ses revendications, il commença à se préparer à la guerre de manière plus décisive, rassemblant une grande armée. »

Complétons ces informations les plus fiables avec le récit de l'historien Jean d'Antioche, qui vécut au Vile siècle, c'est-à-dire deux siècles plus tard que les événements qu'il a décrits :

« Car un messager arriva avec la nouvelle qu'Attila se préparait à attaquer la famille impériale à Rome, depuis qu'Honoria, la sœur de Valentinien, l'avait appelé à son secours. Car Honoria, qui possédait elle-même les symboles de l'autorité impériale, fut prise dans une liaison clandestine avec un certain Eugenius, responsable de son domaine. Il fut exécuté pour ce crime, et elle fut privée de son autorité impériale et fiancée à Herculanus, un homme de rang consulaire et de si bonne moralité qu'il n'était soupçonné de desseins ni de royauté ni de révolution.qu'il n'était soupçonné de desseins ni de royauté ni de révolution. Considérant la situation comme un malheur et un terrible désastre, elle envoya l'eunuque Hyacinthe à Attila en lui offrant de l'argent pour venger son mariage. En outre à cela, elle envoya également son anneau comme gage au Barbare. Il se prépara à affronter l'Empire d'Occident et planifia comment il pourrait d'abord capturer Aetius, car il pensait qu'il n'atteindrait pas son objectif s'il ne l'éliminait pas.

Lorsque Théodose apprit cela, il conseilla à Valentinien de remettre Honoria à Attila. Mais Valentinien arrêta Hyacinthe et mena une enquête approfondie sur l'affaire. Après lui avoir infligé de nombreuses tortures, il ordonna qu'il soit décapité. Il a offert sa sœur Honoria en cadeau à sa mère, après que celle-ci lui ait fait de nombreuses demandes. En conséquence, Honoria s'échappa à cette occasion ... » ([14], p. 405)

Ces témoignages admettent que la princesse Justa Grata Honoria, fille de l'empereur Constance III (général Flavius Constantius, devenu co-empereur de l'empereur Honorius en 421) et Galla Placidia, sœur d'Honorius, «avait également

hérité de son père le pouvoir» et « possédait elle-même les symboles de l'autorité impériale», car elle portait le titre d'Augusta.

En témoigne une pièce d'or (solide) frappée (selon les collectionneurs en 439) avec l'inscription D N IVST GRAT HO-NORIA P F AVG (Augusta Grata Honoria, couronné par Dieu).

Vers 441, le poète Flavius Merobaudes, proche d'Aetius et de Valentinien, écrit un poème en l'honneur du baptême de la fille de Valentinien, où il consacre quelques vers à Honoria :

« Quand sa sœur se tient à côté de lui, elle est comme la lune éclairée par la lumière du soleil. Si elle se marie, l'image appropriée serait l'union de Thétis avec Pélée. » (Merobaudus Flavius, Carminum Panegirique Relequiae, Carm. I. Traduction de la phrase :J. B. Bury / https://ru.wikipedia.org/wiki/Wcma_rpama_roHopuM).

André Loyen écrit à propos du même poème, créé selon lui entre 440 et 446 :

« Le carmen I (24 vers) s'ouvre par la description de deux oeuvres d'art (mosaïque ou peinture) de la salle à manger du palais impérial, à Ravenne. Sur la porte est représentée la table, à laquelle s'asseoient la Concorde et le couple impérial qui donne à ses hôtes des festins éternels (vers 1-4) 3. Sur la mosaïque du plafond brillent le Prince et son épouse, comme des astres lumineux... Suit l'évocation de toute la famille impériale dans des scènes qui sont peut-être elles aussi représentées en mosaïque : la mère de l'empereur embrassant son fils, qui fait penser à Latone embrassant Apollon ; la soeur de l'Empereur, qui éveille la comparaison avec la brillante lumière de la lune à côté du soleil de son frère ; l'épouse de l'empereur, qui rappelle au poète l'union de Thétis et de Pelée (vers 11-16) ...

Toute cette série de devinettes est en réalité d'interprétation assez facile. Le couple impérial, c'est naturellement Valentinien III et sa femme Eudoxia, fille de Théodose II, leur mariage ayant été célébré, en 437, à Constantinople (vers 10). La mère de l'Empereur (vers 11) est Galla Placidia, cueillant des baisers sur la bouche de son fils; la soeur de l'empereur (vers 13) est Justa Grata Honoria, qui tombera en

disgrâce en 449, à la suite d'aventures romanesques, mais est encore, au moment de la rédaction du carmen I, particulièrement honorée. » ([15], p. 167-168)

Quelques années plus tard, en 450, après la mort de l'empereur Théodose, Marcien, ancien garde du corps du général Aspar, d'origine alaine, et de son fils Ardaburius, devenu plus tard sénateur et commandant de la garde grâce au patronage de ces généraux, devient empereur de l'Empire romain d'Orient, grâce à son mariage avec augusta Pulchérie, sœur de Théodose II.

Gibbon décrit cet événement comme suit ([16], Chapitre XXXIV) :

« L'empereur Théodose ne survécut pas long-temps à la circonstance la plus humiliante de son inutile vie. Comme il chassait en se promenant à cheval aux environs de Constantinople, son cheval le désarçonna et le jeta dans la rivière de Lycus. Blessé à l'épine du dos, Théodose expira peu de jours après, des suites de sa chute, dans la cinquantième année de son âge et dans la quarante-troisième de son règne. Sa sœur Pulchérie, que la pernicieuse influence des eunuques avait souvent contrariée dans l'administration des affaires civiles et ecclésiastiques, fut unanimement proclamée impératrice d'Orient ; et une femme occupa pour la première fois le trône des Romains. Aussitôt qu'elle y fut placée, Pulchérie satisfit, par un acte de justice, son ressentiment personnel et celui du public. Sans formalité ni procédure, on exécuta l'eunuque Chrysaphius devant les portes de la ville ; et les richesses immenses qu'avait accumulées cet avide favori, ne servirent qu'à hâter et à justifier son châtiment.

Au milieu des acclamations générales du peuple et du clergé, l'impératrice ne se dissimula pas le désavantage auquel les préjugés exposent son sexe, et résolut de prévenir les murmures par le choix d'un collègue qui respectât toujours la chasteté et la supériorité de son épouse. [Marcien succède au trône de Théodose le 25 août.] Elle donna sa main à Marcien, sénateur de Théodose âgé d'environ soixante ans, et avec le nom de son mari, il reçut le don de la pourpre impériale ...

Né dans la Thrace, et élevé dans la profession des armes, Marcien avait éprouvé dans sa jeunesse les maux cuisans de l'infortune et de la pauvreté ; et toutes ses ressources, en arrivant à Constantinople, consistaient en deux cents pièces d'or que lui avait prêtées un ami. Il passa dix-neuf ans au service domestique et militaire d'Aspar et de son fils Ardaburius, suivit ces généraux puissants dans les guerres de Perse et d'Afrique, et obtint par leur protection l'honorable rang de tribun et de sénateur. Son mérite le fit estimer de ses patrons ; et la modestie de son caractère le mit à l'abri de leur jalousie. Il avait vu, et peut-être senti personnellement les abus d'une administration vénale et oppressive ; et son propre exemple donna du poids et de l'énergie aux lois qu'il promulgua pour la réforme des mœurs. »

Notons que le «général puissant» Aspar fut écrasé par Attila, en 443, lors de la bataille de Chersonèse de Thrace.

Augusta Honoria avait les mêmes droits sur le trône de son empire qu'Augusta Pulcheria. Par conséquent, le mari d'Honoria pouvait très bien revendiquer le trône romain d'Occident, ce qui devint clair pour Attila en 450, quand Marcien fut proclamé

empereur. Par conséquent, il considérait naturellement qu'Honoria serait un co-dirigeant idéal de l'Empire romano-hunnique qu'il était en train de créer. Cette affirmation semble absolument fiable en raison de la certitude absolue du projet de création d'un tel empire.

Honoria savait ou devinait sans aucun doute qu'Attila avait un projet de la création de l'Empire romano-hunnique, car elle ne pouvait ignorer que le roi wisigothique Ataulphe, premier mari de sa mère Galla Placidia, avait l'idée de la création de l'Empire romano-gothique.

De plus, Galla Placidia craignait sans aucun doute Aetius, non seulement en raison de son accession au pouvoir suprême dans l'Empire romain d'Occident grâce aux Huns, mais aussi parce qu'il comprenait que cet ami d'Attila était, avant l'initiative d'Honoria, le meilleur candidat pour la direction commune du futur Empire romano-hunnique.

Après qu'Attila ait créé et renforcé son puissant Empire du Nord, ses victoires sur l'Empire romain d'Orient et les victoires des Huns sur les Barbares et les Romains sur le territoire de l'Empire romain d'Occident; Galla Placidia, Valentinien et Honoria ne pouvaient avoir plus aucun doute sur la proximité de la création de l'Empire romano-hunnique

Dans une telle situation, diverses raisons pour l'initiative d'Honoria, non mutuellement exclusives, étaient possibles, par exemple :

1. Honoria pourrait vouloir de devenir la première dame du monde dans le futur Empire romano-hunnique et d'empêcher la possibilité qu'Aetius, dangereux pour leur famille, atteigne le sommet du pouvoir, car il a montré sa perfidie lors de sa confrontation avec le comte Boniface.

2. Honoria voulait vraiment se venger de son frère Valentinien pour la mort d'Eugène ou d'autres griefs avec l'aide d'Attila et éviter d'épouser une personne malaimée.

3. Galla Placidia aurait pu conseiller à Honoria d'épouser Attila par crainte pour la vie de son fils Valentinien, dont Aetius aurait voulu se débarrasser en cas de sa direction conjointe avec Attila de l'Empire romano-hunnique, afin de transférer ensuite le pouvoir à son fils.

Différentes combinaisons de ces motifs sont possibles : 1-2, 1-3, 2-3, 1-2-3. Nous ne savons pas et ne saurons pas avec une certitude absolue ce qui s'est réellement passé.

Katalin Escher, de l'Université de Cergy-Pontoise, est l'un des rares expertes européens à donner une évaluation correcte de l'initiative d'Honoria. Elle écrit :

« En 450, Honoria, sœur de Valentinien III, empereur romain d'Occident, tente de s'allier avec le grand chef des Huns. En dehors des aspects potentiellement romantiques, l'enjeu politique est de taille : le couple pourrait réunir sous son sceptre la

partie occidentale de l'empire et les royaumes sous domination hunnique. » ([17], p. 46-47)

L'initiative d'Honoria a conduit Attila à abandonner l'idée d'impliquer Aetius dans la codirection de l'Empire romano-hunnique qu'il était en train de créer. Leurs relations auraient dû être moins amicales en raison des actions incompétentes de Litorius, qui ont conduit à la mort de nombreux guerriers huns près de Toulouse, ainsi qu'en raison de la perfidie d'Aetius dans la lutte contre Boniface, informations sur laquelle aurait dû être largement diffusée par Galla Placidia en 432-433, au plus fort moment de sa lutte contre Aetius, pour expliquer les raisons de disgrâce d'Aetius et son élimination de postes élevés. Je décris ce sujet dans l'épisode Refroidissement de mon roman-recherche sur Attila.

Selon Jean d'Antioche, Attila «se prépara à affronter l'Empire d'Occident et planifia comment il pourrait d'abord capturer Aetius, car il pensait qu'il n'atteindrait pas son objectif s'il ne l'éliminait pas».

Nous considérons cette action contre l'Empire d'Occident afin de soutenir Augusta Honoria dans sa lutte contre Auguste Valentinien comme une préparation à l'intervention hunnique pour soutenir l'une des parties dans la prochaine guerre civile, car Honoria ne disposait pas de ses propres formations militaires. De plus, la capture attendue d'Aetius, qui conduirait à un affaiblissement catastrophique de l'Empire romain d'Occident, et l'annexion de la moitié de la Gaule à la Puissance (empire) du Nord d'Attila devaient être une étape décisive dans la création de l'Empire romain-hunnique.

Défauts de l'analyse traditionnelle

Gibbon explique l'action d'Honoria comme suit ([16], Chapitre XXXV) :

« Au milieu d'une pompe vaine et insipide, Honoria soupirait, et cédant enfin à la voix de la nature, elle se jeta dans les bras d'Eugène son chambellan. Des signes de grossesse trahirent bientôt ce que, dans l'absurde langage d'un sexe impérieux, on appela son crime et sa honte, et le public en fut instruit par l'imprudence de l'impératrice Placidie, qui fit partir sa fille pour Constantinople, après l'avoir tenue long-temps dans une captivité ignominieuse.

La malheureuse Honoria passa douze ou quatorze ans dans la triste société des sœurs de Théodose et de leurs chastes compagnes. La fille de Placidie ne pouvait plus prétendre à leur mérite, et se conformait avec répugnance aux pratiques pieuses des prières, des jeûnes et des vigiles. L'impatience d'un célibat dont elle n'espérait plus de sortir, lui fit entreprendre une démarche extraordinaire et désespérée. Le nom redouté d'Attila se trouvait souvent dans les entretiens des habitans de Constantinople, et ses fréquentes ambassades entretenaient une correspondance presque continuelle entre son camp et le palais impérial.

Sacrifiant tous les préjugés et tous les devoirs aux désirs de l'amour, ou plutôt de la vengeance, la princesse offrit de se remettre elle-même dans les bras d'un prince barbare, dont elle ignorait le langage, dont les traits présentaient à peine l'idée d'une figure humaine, et dont elle abhorrait les mœurs et la religion.

Par le moyen d'un eunuque de confiance, elle fit remettre à Attila une bague pour garant de sa foi, et le conjura de la réclamer comme sa légitime épouse, avec laquelle il aurait été secrètement uni. Le monarque reçut avec froideur ces avances indécentes, et continua de multiplier le nombre de ses épouses jusqu'au moment où deux passions puissantes, l'avarice et l'ambition, éveillèrent son amour pour Honoria.

Son entrée dans la Gaule fut précédée d'une déclaration formelle par laquelle il demandait la main de la princesse et la part égale à laquelle elle avait droit de prétendre dans le patrimoine impérial.

Ses prédécesseurs, les anciens Tanjoux (Khunnus, Huns asiatiques), avaient souvent demandé, avec la même arrogance, les princesses de la Chine, et les prétentions d'Attila ne parurent pas moins offensantes à l'empereur des Romains. Ses ambassadeurs reçurent un refus ferme, quoique sans hauteur. Malgré les exemples récens de Pulchérie et de Placidie, on déclara que les femmes n'avaient aucun droit à la succession de l'empire ; et à la demande de la princesse on opposa ses engagemens indissolubles.

Dès le moment où l'on avait eu connaissance de sa correspondance avec le roi des Huns, la coupable Honoria avait été enlevée de Constantinople comme un objet d'horreur, et reléguée au fond de l'Italie ; on épargna sa vie, mais aussitôt après la cérémonie par laquelle on donna à quelque particulier obscur le titre de son époux, on l'enferma dans une prison perpétuelle, pour y pleurer des crimes et des infortunes auxquelles Honoria aurait peut-être échappé, si elle n'eût pas été la fille d'un empereur. »

La colère de Gibbon contre Honoria vient du fait que, selon son opinion eurocentrique, Attila était laid (!), ses «traits présentaient à peine l'idée d'une figure humaine», et on était censé être dégoûté par sa religion et sa morale, «malgré les exemples récens de Pulchérie et de Placidie, on déclara que les femmes n'avaient aucun droit à la succession de l'empire» .

Некоторые более поздние авторы добавили к этому выдуманное ими MHeHCertains auteurs y ajoutèrent leur opinion inventée sur la dépravation d'Honoria, décrite de manière plus complète par Bouvier-Ajam :

« Curieuse nature, en vérité. L'enfant le plus la plus capricieuse qui puisse être, détestant son frère Valentinien - qui sera Valentinien III — et en étant jalouse, ne supportant absolument pas la discipline maternelle. Par ailleurs instruite, aimant les arts et les livres d'histoire, coquette à souhait. Elle se dévergonda très vite et les précautions de Placidia se révélèrent vaines. La réputation de la fille rendit un noble mariage à peu près impossible. Elle connut du cloître à Ravenne et une surveillance spéciale à la Cour de Constantinople, ne manqua pas de s'échapper et de fièrement

réapparaître ; Valentinien III parla de forteresse et d'exil, mais le scandale eût été encore plus grande.

A vingt-trois ans, elle promit de s'assagir si on la mariait à quelque prince étranger. Ravenne se souciait peu des difficultés qui ne ne manqueraient pas de naître de ce fait avec une Cour étrangère. On ne lui répondit pas et elle ne s'assagit pas.

L'histoire de «l'épée de Mars» l'exalta. Elle envoya un messager à Attila, qui le remit une lettre et un anneau. Honoria demandait tout simplement à Attila de l'épouser et d'exiger comme dot la moitié de l'Empire d'Occident qui, affirmait-elle, lui revenait comme héritière de son père Constance III. Quant à l'anneau, elle le priait de le considérer comme une bague de fiançailles.

Attila se méfia ... Valentinien avait aussitôt enfermé sa sœur dans le plus sûr couvent de Ravenne. Vaine précaution ! Elle ne mit que quelques mois à préparer et réussir une évasion nouvelle et disparut pendant quelques années ... Elle fit sa rentrée à la Cour de Valentinien III et reprit des amants ; on ferma les yeux mais le ricanements des courtisans et des officiers irritaient fortement les oreilles impériales. Elle commit l'erreur de se mêler à une intrigue de cour un peu sérieuse, à laquelle participaient des officiers qui se partageaient alors se faveurs. Elle fut une nouvelle fois embarquée pour Constantinople sans possibilité d'évasion ...

La nature d'Honoria a intrigué plus d'un historien et plus d'un psychologue. Pour certain, c'est tout simplement une folle, une nymphomane doublée d'une paranoïaque. Pour d'autres, une enfant malheureuse, privée toute jeune d'un père qu'elle aimait, brimée par une mère incompréhensive et un frère hypocrite et méchant, condamnée par eux à un célibat immérité et cherchant à se venger spectaculairement des injustices familiales. Pour d'autres encore, c'est une hypersensible que le tumulte consécutif à la mort d'Honorius a définitivement influencée : obligée de suivre à Constantinople la mère et le frère qu'elle n'aimait pas, elle souhaitait le triomphe de l'Usurpateur Jean, donc le succès de la considérable armée de Huns qui conduisait Aetius ; sa passion pour les Huns daterait de là. Enfin, certains encore pensent que cette lettrée, cette imaginative était une romanesque : ce qu'elle savait du génie, de la gloire, de la barbarie redouté, de la renommée internationale du chef hun, tout cela la fait tomber réellement amoureuse de lui et, après la découverte de «l'épée de Mars», elle ne résiste plus au désir d'être acceptée par lui.

En tout cas, Attila, s'il ne donne pas de réponse à cette demande saugrenue, garde précautionneusement et la lettre et l'anneau, pensant que cela pourra peut-être un jour servir. » ([18], p. 125-127)

Bouvier-Ajam poursuit, à la manière caractéristique de certains historiens, qui décrivent des événements passés depuis longtemps, comme s'ils y étaient présents :

« Honoria, l'inquiétante Honoria, sœur de Valentinien III, a poursuivi son inquiétante carrière. Dans son cloître constantinoplien, elle a fait preuve de suffisamment de résignation pour obtenir de son frère le droit de réapparaître à la Cour de Ravenne. Elle s'est immédiatement remise à ses débordements et a été à nouveau mise en « liberté surveillée » dans un couvent de Ravenne. »

Le récit de Bouvier-Ajam prend ensuite une forme littéraire avec des dialogues :

« Attila, tout soudain, convoque une façon de Conseil des ministres : Onégèse, Edécon, Oreste, Berik, Scotta, Esla et... son conseiller-secrétaire Constant. Il y a bien longtemps - depuis le décès de la fille d'Eskam - qu'on ne l'a vu si gai: « Oh, là, Gaulois ! - c'est à Constant qu'l s'adresse, - tu va avoir la plus belle mission de ta carrière ! Sachez bien que j'ai reçu - voilà quelque quinze ans - une demande en mariage : celle de la princesse Honoria, sœur de Valentinien. J'ai son message l'anneau de fiançailles qui l'accompagnait. J'ai pris du temps de réfléchir : quinze ans, c'est assez, n'est-ce pas ?... Je suis d'accord.

«D'après ce que je sais, ma fiancée n'est pas bien traitée. On m'a dit que sa mère et son frère n'avaient pas approuvé la passion qu'elle éprouvait pour moi. Tu dira que j'en suis choqué et que j'espère bien que son actuel emprisonnement cessera.

On s'étonnera peut-être que j'aie tant différé ma réponse. Tu l'expliqueras : je ne pouvais offrir à la sœur de l'empereur d'Occident autre chose que le rang de reine-impératrice. Hélas! Le destin a voulu que nulle ne détienne plus ni ne puisse détenir ce titre : elle sera donc impératrice des Huns.

Dans son message, elle m'informe qu'elle m'apportera en dot la moitié de l'Empire d'Occident, c'est-à-dire sa part dans l'héritage de son père Constance III. J'en suis bien d'accord mais je suis tout disposé à fixer les démarcations avec Valentinien III lui-même : il faut savoir de montrer accommodant, surtout entre les beaux-frères.

Tu préciseras bien que ce sera pour moi un grand honneur que de devenir effectivement son beau-frère et que ce mariage sera le plus sûr gage de paix entre nos deux Empires.».

Tout le monde s'esclaffe, et Constant plus encore que les autres : c'est, en vérité, la mission la plus drôle de sa vie, et c'est pour qu'il est bien décidé à l'accomplir avec le plus grand sérieux.

Valentinien III est sidéré par tant d'audace; il fait venir Aetius, un Aetius inquiet et prudent : Attila émet une revendication sur un terrain, en somme, juridique. Il faut lui répondre avec circonspection et sans risquer le pire. Honoria sort de son couvent et se voit marier avec un officier complaisant : Flavius Cassus Herculanus. Et Valentinien fait tenir sa réponse à Attila : Honoria n'était pas séquestrée, mais elle a convolé en juste noce, ce mariage - qui l'eut fort réjoui, lui, Valentinien - n'est donc plus possible ; de surcroît, la loi romaine veut que l'Empire ne soit pas un patrimoine susceptible de partage et les femmes n'y peuvent exercer que des régences, sans avoir le moindre droit de propriété territoriale. » ([18], p. 195-197)

Ces passages contiennent des dialogues qui apparaissent à plusieurs autres endroits du livre. À ce propos, voici les explications de Bouvier-Ajam :

« Je n'ai donc en principe tenté de reconstruction de dialogues que quand il y avait tout à la fois grande vraisemblance, recoupement sérieux et apparente confirmation par des faits. » ([18], p. 410)

Soulignons qu'aucune information sur la dépravation d'Honoria n'est contenue dans les informations de Priscos (Priscus de Panium), un contemporain d'Honoria, et dans la description de Jean d'Antioche, qui vécut au VIIe siècle.

Par contre, le poème de Flavius Merobodes contient une description enthousiaste d'Honorius, évoquant «la soeur de l'Empereur, qui éveille la comparaison avec la brillante lumière de la lune à côté du soleil de son frère».

Jordanès pensait qu'Honoria était un vierge :

« On disait que cette Honoria, par la volonté de son frère, était maintenue emprisonnée dans un état de virginité (ad castitatem tenetur) pour l'honneur du palais ; elle envoya secrètement un eunuque à Attila et l'invita à la protéger de la soif de pouvoir de son frère - un acte totalement indigne : s'acheter la liberté de volupté pour elle-même au prix du mal pour l'État tout entier. » ([19], p. 103)

Michelle Loi a créé un portrait positif et romantique d'Honoria dans son roman (qu'elle a qualifié «de chronique littéraire des événements et de récit épique des grandes actions d'Attila») :

« Honoria ... fit très vite son choix entre les deux mondes qui depuis son enfance s'offraient à son regard, d'un côté la violence, la lâcheté et la corruption de prétendus généraux qui n'étaient que des seigneurs de guerre et des amants de sa mère, de l'autre le courage, la fidélité, la probité qui avaient été les vertus majeures de son père. » ( [20], p. 62)

Elle suppliait Attila «de venir la libérer de son mariage et de sa prison, de se faire champion contre les deux empereurs de Rome, son frère et son oncle ; elle lui promettait en récompense de lui donner la moitié de l'Empire dont elle était légataire par son père ; en gage de sa bonne foi elle joignit à sa lettre un anneau. » ([20], p. 122)

Bouvier-Ajam se trompe sans doute lorsqu'il croit qu'Honoria a écrit sa lettre vers 435, car à cette époque Attila était co-dirigeant des Huns avec son frère Bleda et n'avait encore commis des actes susceptibles de susciter si grande admiration de la princesse romaine. L'«épée de Mars», après la découverte de laquelle Honoria «ne résiste plus au désir d'être acceptée par lui (par Attila)», a été retrouvée, selon Bouvier-Ajam, en 439 ou 440.

Il est naturel de supposer qu'Honoria aurait dû être plus admirative de la victoire d'Attila sur l'Empire romain d'Orient et elle a très probablement écrit la lettre à Attila en 449.

Pour conclure cette section, nous présentons des extraits de descriptions classiques des traits de Huns, inhabituels pour les Romains.

Ammien Marcellin lui-même n'a pas vu les Huns, mais à la fin du IVe siècle il décrit les terribles rumeurs qui circulaient à leur sujet [21]:

« Les Huns, dit-il, dépassent tout ce qu'on peut imaginer de plus barbare et de plus sauvage. Ils sillonnent profondément avec le fer les joues de leurs en- fans nouveau-nés, afin que les poils de la barbe soient étouffés sous les cicatrices; aussi ont-

ils, jusque dans leur vieillesse, le menton lisse et dégarni comme des eunuques. Leur corps trapu, avec des membres supérieurs énormes et une tête démesurément grosse, leur donnent une apparence monstrueuse : vous diriez des bêtes à deux pieds, ou quelqu'une de ces figures en bois mal charpentées dont on orne les parapets des ponts. Au demeurant, ce sont des êtres qui, sous une forme humaine, vivent dans l'état des animaux. Ils ne connaissent pour leurs alimens ni les assaisonnemens ni le feu : des racines de plantes sauvages, de la viande mortifiée entre leurs cuisses et le dos de leurs chevaux, voilà ce qui fait leur nourriture ...

C'est à cheval qu'ils passent leur vie, tantôt à califourchon, tantôt assis de côté à la manière des femmes : ils y tiennent leurs assemblées, ils y achètent vendent, ils y boivent et mangent, ils y dorment même, inclinés sur le cou de leurs montures. »

Evidemment, cette description contredit le témoignage de Priscos, qui communiquait beaucoup avec les Huns. Il est regrettable que ce passage soit encore cité dans de nombreux ouvrages sur les Huns.

Le poète Sidoine Apollinaire a vu les Huns et en parle dans son Panégyrique à Auguste Anthémius [22]:

« Aux lieux où le blanc Tanaïs tombe des monts Riphéens, et coule dans les vallées hyperboréennes, sous le pôle de l'ourse, habite une nation dont le courage et la stature inspirent l'effroi; on remarque même je ne sais quoi de terrible sur le visage des enfants. Leurs têtes étroites ne présentent qu'une masse ronde; au-dessous du front leurs yeux vont se perdre en deux profondes cavités; là, la lumière, jetée dans les enfoncements du cerveau, parvient à peine vers leurs orbites fugitifs, qui toutefois ne sont pas fermés au jour; car, à travers une étroite issue, ils aperçoivent de vastes espaces, et ce qui les dédommage de cette difformité, c'est qu'ils distinguent même un objet au fond d'un puits. Dès qu'ils sont nés, un bandeau qui environne leur tête écrase et aplatit leurs narines, pour qu'un jour le casque ne trouve pas d'obstacle. C'est ainsi que ces enfants destinés aux combats, la tendresse maternelle ne craint pas de les rendre difformes, car les joues présentent une plus e surface dès que le nez est effacé.

Le reste de leur corps est beau; ils ont une vaste poitrine, de larges épaules et une taille svelte. S'ils sont à pied, on les croirait d'une médiocre stature; s'ils sont à cheval ou assis, ils paraissent très grands. L'enfant quitte à peine le sein de sa nourrice, que le coursier lui présente son noble dos vous croiriez qu'ils ne font qu'un, si bien le cavalier reste comme cloué au cheval. Les autres nations se font porter souvent par les coursiers ; celle-ci habite sur eux; elle aime les arcs et les javelots; les mains de ses guerriers sont terribles et sûres, leurs traits donnent infailliblement la mort, et leur fureur fut instruite à ne porter jamais des coups incertains. »

La première partie de cette description reflète les suppositions des Romains sur la raison pour laquelle les Huns avaient de petits nez par rapport à leurs «nez romains», grand et bossus ; la deuxième partie contient des observations précises.

Citons maintenant épisode étonnant de l'histoire le peuple Avar, apparenté aux Huns, qui s'installèrent après eux, au VIe siècle, sur le territoire de la Hongrie actuelle :

« En 610, la scène change : ce n'est plus pour assister les Lombards que le kha-kan des Avars descend en Italie, mais pour les surprendre et les piller. À la tête d'une armée formidable, il se jette sur le Frioul, qui faisait partie du royaume lombard sous des ducs héréditaires de la famille d'Alboïn. L'irruption avait été si vive, que le duc régnant, nommé Ghisulf, se trouva hors d'état d'y résister ; les troupes qu'il avait rassemblées à la hâte furent battues ; lui-même fut tué, et ses capitaines coururent se renfermer dans les châteaux voisins avec les soldats qui survivaient. L'ancienne ville romaine de Forum-Julii, forte d'assiette et ceinte de bonnes murailles, était la citadelle du duché en même temps que sa métropole : la veuve et les enfans de Ghisulf s'y réfugièrent ainsi que les plus qualifiés des seigneurs lombards et la meilleure partie des troupes.

Cette veuve de Ghisulf, nommée Romhilde, était une femme d'un caractère viril et résolu, mais impudique et livrée à des passions sans frein. Il lui restait de son mari huit enfans ...

Sa double qualité de veuve et de mère de ducs lui donnant part au gouvernement des affaires suivant la coutume germanique, Romhilde s'occupait avec sollicitude de tout ce qui regardait la défense de la place, dont les Avars n'avaient pas tardé à faire le siège. Leurs attaques furent d'abord sans aucun succès ... , ils se découragèrent, et songeaient déjà à partir quand une aventure romanesque les retint.

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Un matin que le kha-kan, voulant examiner par lui-même l'état des murs, en faisait le tour avec une escorte de cavaliers, Romhilde, embusquée sur le rempart, l'aperçut et le suivit longtemps des yeux. Il paraît que le successeur de Baïan était jeune et beau et que sa tournure .martiale se dessinait bien sous le costume éclatant de sa nation, car Romhilde fut séduite. Tant qu'il fut là, son regard ne put le quitter, et quand il eut disparu, elle le voyait encore ; enfin il laissa dans l'âme de la Germaine un désir indomptable qu'elle résolut de satisfaire à tout prix. Dès le lendemain, elle lui faisait offrir par un message de lui livrer Forum-Juin, s'il s'engageait à la prendre pour femme.

Aux yeux d'un kha-kan des Avars, l'engagement n'avait rien de bien grave, et celui-ci n'était pas homme à refuser une ville pour si peu. Il fit donc bon accueil au messager, s'entretint avec lui des moyens d'exécution, et après quelques allées et venues le marché fut conclu. Une porte laissée ouverte pendant la nuit par les soins de Romhilde donna passage aux assiégeans, qui se précipitèrent dans les rues le fer et la flamme à la main. La veuve de Ghisulf était là ivre d'amour ; elle aborde le kha-kan, l'entraîne avec elle dans son palais. » ([23], p. 58-60)

On sait qu'Attila était marié, au moins, à une princesse allemande - la sœur du roi Gépide Ardaric, son fidèle vassal. Il était un mari enviable et prestigieux pour les princesses des autres peuples germaniques, comme en témoignent les nombreuses légendes sur l'origine de sa dernière épouse Ildico.

Il est donc temps pour les historiens de cesser de s'étonner de l'initiative d'Honoria et de réfléchir sérieusement aux vraies raisons de ses actes.

De l'amitié à la confrontation

L'acte d'Honoria oblige Aetius à élaborer un plan d'action complexe dans la situation dangereuse pour lui, décrite dans l'épisode Confrontation de mon roman-étude sur Attila [5, 7]:

« Aetius sait, qu'en violant ses deux serments solennels de fidélité aux Huns, en se montrant l'adversaire du mariage d'Attila avec Honoria, il devient le plus grand ennemi de son ancien ami.

Il fait ce pas, très risqué pour lui, ayant arraché la promesse de l'empereur Valentinien d'accorder la main de sa fille, la princesse Eudoxie, à son fils Gaudentius. Puisque l'impératrice Eudoxie, la femme de Valentinien, était la fille de Théodose, Marcien et Pulchérie constituaient une famille fictive, Aetius comptait, qu'un jour son Gaudentius deviendrait l'empereur, non seulement de l'Empire romain d'Occident, mais qu'il pourrait prétendre au diadème impérial de l'Empire romain d'Orient.

Pour cela Aetius devait organiser une forte résistance à Attila, pour se présenter comme un sauveur de l'Empire et marier son fils avec la princesse Eudoxie. On pourrait même se débarrasser ensuite de ce capricieux Valentinien et, après s'être reconcilié alors avec les Huns, entrer avec une nouvelle armée alliée à Constantinople. Réunir l'Empire! Alors il pourra conclure un accord avec Attila et créer l'Empire romano-hunnique de leur rêve, où le rôle principal sera joué par les Romains. Par contre, s'il favorise le mariage d'Attila avec Honoria, Aetius sera probablement privé du pouvoir. Contre lui agiront non seulement Honoria, mais encore Oreste et Onégèse.»

Bouvier-Ajam écrit à ce sujet :

« Ils avaient eu (dans la famille de Théodose, empereur romain d'Orient) pour fille Eudoxie - Eudoxie II, si on veut, qui avait épousé Valentinien III. Et de ce mariage était née une autre Eudoxie - Eudoxie III, si on veut — qui fut justement celle que l'Empereur affecta de réserver à Gaudentius (fils d'Aetius) ... Le patrice savait qu'il pouvait compter sur elle (l'épouse de Valentinien) et qu'elle était acquise à l'union de sa fille avec Gaudentius ...

Lui, bien sûr, serait alors dans une position de force inattaquable, et meme les caprices de Valentinien III ne pourraient guère l'atteindre. Sans aucun doute généralissime, il serait un réel détenteur du pouvoir. De plus, il partageaient avec Eudoxie II - la fille de Théodose, la fille d'un empereur d'Orient - le rêve de la réunification du grand Empire de Rome, le rêve de la réunion des deux Empire sous une seule couronne. Marcien, l'actuel Empereur d'Orient, n'avait pas d'enfants et, les ans en étant la cause, il n'était pas question qu'il en eût de son épouse, l'Augusta Pulchérie. Tous les espoirs étaient permis.

Et c'est précisément parce que tous les espoirs étaient permis qu'Aétius avait abandonné - s'il les avait vraiment eus un jour - les projets d'une «association» ou d'une «association-partage» avec Attila. » ([18], p. 328-329)

Lors de l'écriture de mon roman-étude, j'ai développé cette idée de Bouvier-Ajam, c'est pourquoi il est utile d'apporter quelques précisions qui sont en réalité importantes pour comprendre la réaction d'Aetius face à l'initiative d'Honoria. Mais en 2001, alors que je travaillais sur la première version du roman, je n'avais pas encore vérifié toutes les déclarations de Bouvier-Ajam à partir de sources primaires. Il ne s'agit ici que des noms du fils d'Aetius et de la fille de Valentinien, qui devaient se marier selon les plans d'Aetius.

Selon André Loyen, Aetius a eu deux fils :

« Un point pourtant reste obscur : l'identité de l'épouse d'Aétius et, par voie de conséquence, de son père (vers 15). Nous savons pourtant par Sidoine Apollinaire (carmen V, 128 et 203) que la mère de Gaudentius était une princesse gothique et Mérobaude (vers 17) confirme en somme ce témoignage. Mais nous savons aussi qu'Aétius fut marié une première fois à la fille d'un comes domesticorum, Carpilio, dont il eut un fils nommé aussi Carpilio, et une seconde fois, en 432, à la veuve de son ennemi, le comte Boniface, connue sous le nom de Pelagia. Frank M. Clover se donne beaucoup de mal pour essayer de démontrer que la princesse gothique, mère de Gaudentius, est bien Pelagia ....

Il est beaucoup plus raisonnable de penser qu'Aétius s'est marié trois fois : une première fois avec la fille de Carpilio (témoignage de Frigeridus), une seconde fois avec Pelagia (témoignages de Marcellinus comes et de Jean d'Antioche), une troisième fois avec la princesse gothique (témoignages de Sidoine et de Mérobaude). Que la princesse gothique ait fait baptiser son fils Gaudentius, en 441, suivant le rite orthodoxe, qu'elle soit présentée dix ans plus tard comme une catholique fervente (témoignage de Grégoire de Tours) ne ruine pas du tout notre hypothèse ...

Il est donc très vraisemblable, comme l'ont déjà pensé plusieurs érudits, que le mariage d'Aétius avec la princesse gothique avait pour objet de sceller le traité d'alliance passé en 439 entre l'empereur Valentinien III et le roi wisigoth Théodoric Ier. Les exemples de ces mariages « diplomatiques » sont nombreux : Huniric, fils du Vandale Geiséric, sera fiancé à Eudocia, fille aînée de l'empereur Valentinien, pour garantir le traité de 442, et l'épousera en 456. Il est remarquable en tout cas que Théodoric Ier, fort turbulent dans les années antérieures, de 425 à 439, est par la suite d'une sagesse exemplaire et deviendra même l'allié des Romains, en 451, contre Attila. Du coup, l'expression de Mérobaude : cum socio parente (vers 15) s'éclaire pleinement. Aétius a épousé, en 439, une fille de Théodoric. » ([15], p. 171-173)

D'après cette source, l'un des fils d'Aetius, Caprilio ou Gaudentius, aurait pu être fiancé non pas à la princesse Eudoxia (appelée Eudoxia la Jeune), mais à sa sœur (appelée Galla Placidia la Jeune).

« Mais peut-il résister à Attila ? Il ne peut compter que sur sa connaissance des coutumes des Huns et leur tactique de la conduite de la guerre. En effet, personne parmi les Romains ne le sait mieux qu'Aetius.

Ainsi il sait bien que le but d'Attila ne sera pas l'occupation des grands territoires et que l'invasion des grandes masses de la cavalerie en dehors de la zone des

steppes ne durent jamais longtemps. Ces expéditions éclairs sont toujours courtes, elles ne durent pas plus de quatre ou cinq mois car les chevaux ne peuvent pas supporter plus d'efforts et doivent revenir se reposer dans leurs pâturages. Il faudra donc s'activer seulement, quand Attila, quatre mois après le début de l'invasion, commencera le retrait de sa cavalerie. Il suffira alors de suivre discrètement les troupes hunes partantes afin de créer l'illusion d'une offensive afin de crier ensuite victoire !

Il sait bien comme Attila est économe de la vie de ses cavaliers. Il suffit donc que l'infanterie romaine puisse résister aux attaques de la cavalerie, en se protégeant de grands boucliers. Heureusement, il a réussi à ce que ses légionnaires commencent à porter des casques et même des cuirasses et à utiliser pour leur protection de grands boucliers métalliques. Quels grands efforts cela lui a demandé! Mais maintenant, il existe un espoir de supporter une bataille éventuelle avec la cavalerie, pressée de rentrer à la maison avec ses butins. »

Une bonne analyse de l'art militaire des guerriers de steppes se trouve dans la monographie de Gérard Chaliand sur les empires nomades [24], et le livre d'Arman Zhumadil contient une analyse historiographique de cette question [25].

« Après une telle analyse de ses possibilités, Aetius devient plus tranquille. Il faut mobiliser une grande armée. La première année de la guerre, Attila attaquera probablement la Gaule afin d'assurer la participation à la campagne de ses alliés germaniques. Tant mieux !

La Gaule est remplie de Wizigoths et d'Alains dont les ancêtres se sont sauvés de l'offensive hune au nord de la mer Noire il y a trois quarts de siècle; ainsi que les Francs, les Burgondes et d'autres Barbares, hostiles aux Huns qui sous sa demande combattaient ces Barbares en protégeant le Gaule pendant les deux dernières décennies!

Les détachements privés des grands propriétaires fonciers fusionneront comme des ruisseaux en rivière. Pendant la guerre avec l'Empire romain d'Orient, les Huns libéraient les esclaves, mais emmenaient les riches afin de demander une rançon. C'est bien connu des propriétaires des villas qui constituent le support le plus fidèle du pouvoir romain.

Mais comment se comporteront les pauvres ? En effet, les Bagaudes peuvent être à côté d'Attila. On dit que le Grec Eudoxe est revenu en Gaule et conduit la propagande, en expliquant aux paysans qu'Attila gardera leur autonomie et percevra seulement dix pour cent d'impôts sur leur revenu. Promettons donc à ces révoltés l'amnistie, la préservation de l'autonomie des territoires contrôlés par eux, et même l'exonération totale des impôts ! On verra après.

Dans tous les cas Attila mènera la guerre sans se presser. Terrorisé, Valentinien acceptera pendant la deuxième ou la troisième année de la guerre le mariage de sa fille Eudoxie avec Gaudentius ! Pour effrayer davantage ce pauvre empereur, il faut faire circuler la rumeur sur la trahison possible du roi alain Sangiban, sur les négociations secrètes des Huns avec les Vandales. »

Notre principale conclusion bien fondée de l'analyse effectuée dans ce chapitre est l'affirmation selon laquelle le conflit de 451-452 était une guerre civile entre les partisans d'Auguste Valentinien, commandés d'Aetius, et les partisans d'Augusta Honoria, dirigés par Attila. Cette affirmation est non seulement très probable, mais à notre avis, elle est absolument vraie.

De la diplomatie matrimoniale en Occident au Ve siècle

Aetius épousa (selon André Loyen en 439) une princesse gothique pour renforcer ses relations avec les Wisigoths et souhaita marier son fils à la fille de Valentinien III afin de réaliser ses grandes ambitions politiques.

Flavius Mérobaudes estime qu'Aetius, grâce à son habileté diplomatique et à ses succès militaires (principalement des cavaliers huns engagés par lui), l'Empire romain d'Occident «goûte désormais sur l'ensemble du territoire la tranquillité» (au début de son troisième consulat en 446). Cependant, la soumission nominale du roi vandale Genséric (Geiséric) à l'empereur Valentinien fut obtenue grâce aux fiançailles de son fils avec une princesse romaine :

« En Afrique, l'Empereur Valentinien III avait déjà traité, en 435, avec le roi des Vandales, Geiséric, à des conditions avantageuses pour l'Empire ; mais c'est à un nouveau traité, passé en 442, après de nouveaux empiétements du Vandale, que Mérobaude manifestement fait allusion. Dans son style fleuri, le poète confirme (vers 25-26) la prise de Carthage par les Barbares, en 439, mais il insiste surtout sur l'une des clauses du traité de 442 : le désir de Geiséric d'allier sa descendance à la famille de l'Empereur. Nous savons en effet que le roi vandale envoya, en gage de paix, son fils aîné Huniric comme otage à la Cour impériale, mais qu'il intrigua immédiatement pour obtenir que le jeune prince barbare fût fiancé à la fille aînée de l'empereur, Eudocie la Jeune, née en 439, ce qui était chose faite en 445, semble-t-il. » ([15], p. 163)

Notons que durant les 49 années de son règne (de 428 à 477), Genséric bat presque toujours les armées et flottes romaines, voire les forces combinées des deux empires romains. Procope de Césarée écrit à propos de son armée :

« Genséric distribua ensuite en cohortes les Vandales et les Alains, et créa quatre-vingts chefs, qu'il appela chiliarques, pour faire croire qu'il avait quatre-vingt mille combattants présents sous les drapeaux. » ([26], V, 18)

Pour information, nous présentons des extraits de l'analyse du rôle des femmes dans la diplomatie romano-barbare à l'époque qui nous intéresse, réalisée par Audrey Becker-Piriou [27]. Commençons par décrire le rôle du mariage du roi Athaulf et de Galla Placidia dans la création du futur Empire romano-gothique, dont rêvait le roi gothique :

« Pour Athaulf, cette union dont il était le véritable instigateur lui permettait d'espérer pour les enfants à venir une double légitimité : gothique, bien sûr, mais surtout romaine par l'intermédiaire de leur mère qui est alors, par le biais de ses futurs enfants, le vecteur incontournable de prolongation et de transmission de façon durable

des liens de parenté créés par ce mariage ... Dans ce contexte, l'idée d'un double mariage est particulièrement intéressante et participerait de cette construction, car le respect des deux rites interdirait toute remise en cause de la double légitimité des enfants à naître. Il est bien sûr très peu probable que cela ait été prémédité dès le premier mariage, car alors on ne saisit pas bien pourquoi Athaulf aurait attendu jusqu'en 414 pour célébrer la seconde cérémonie. Mais, au final, lorsque Théodose naît, personne ne peut remettre en cause sa légitimé à régner sur les Goths ou sur l'Empire romain. D'ailleurs, cette légitimité peut être évaluée a contrario par la réaction de la cour de Constantinople lorsqu'elle apprend le décès d'Athaulf peu après celui de l'enfant : il y eut, en effet, des fêtes et de nombreuses illuminations dans la ville pour « célébrer » ces décès. » (p. 510-511)

Les calculs politiques de Genséric sont évalués de la même manière :

« La volonté d'entrer dans la parenté de la famille impériale est également, à n'en pas douter, ce qui motive Genséric lorsque, quelques années plus tard en 455, Eudocia, la fille de Valentinien III et d'Eudoxia, emmenée comme otage par Genséric après le pillage de Rome, est mariée de force au fils du roi vandale, Hunéric ... Comme pour le mariage précédent, ce qui est a priori surprenant, c'est l'absence de toute condamnation ou de remise en cause de la validité d'une telle union. En réalité, condamner cette union aurait été très difficile à justifier car, avant que les relations ne se dégradent entre Vandales et Romains, Hunéric avait été envoyé à Rome par son père en 442 comme garantie du traité conclu cette année-là. » ([27], p. 511)

À propos de l'initiative d'Honoria, on dit que :

« Bien mieux, cette union entre Hunéric et Eudocia fut probablement reconnue par l'Empire romain d'Orient. De la même façon d'ailleurs, d'après Jean d'Antioche, Théodose II n'aurait pas non plus hésité, auparavant, à demander à Valentinien III de livrer Honoria à Attila, comme celui-ci le demandait après avoir été appelé à l'aide par la soeur de l'empereur. » ([27], p. 511-512).

Becker-Piriou, avec un certain scepticisme, cite l'hypothèse de Giuseppo Zecchini, qui estime que derrière l'épisode d'Honoria envoyant la lettre et la bague à Attila, il faut en réalité voir «une manipulation de sa mère visant à permettre un mariage romano-barbare dans la tradition de celui qu'elle avait elle-même conclu avec Athaulf. Galla Placidia n'aurait pas supporté d'avoir moins d'influence sur son fils à partir de 438 et aurait prévu, dès 450, de retrouver une partie de cette influence grâce au mariage de sa fille avec Attila». ([27], p. 522-523).

À cet égard, Becker-Piriu fait une comparaison avec l'exemple d'Eudoxie, qui invita les Vandales à Rome en 455 :

« Concernant les rumeurs elles-mêmes, si on admet qu'elles sont fondées, le parallèle avec les raisons qui ont poussé Honoria à faire appel à Attila s'impose : toutes les deux auraient avant tout cherché à récupérer le pouvoir qu'elles venaient de perdre au sein de l'Empire, quitte, pour cela, à rechercher une alliance de circonstance avec un roi barbare. Leurs situations n'étaient certes pas exactement identiques mais présentaient cependant des points communs. Dans les deux

cas, ce sont des événements extérieurs à leur volonté qui leur font perdre le pouvoir : pour l'une la découverte de son amant par son frère et l'enfermement qui s'ensuit, pour l'autre le meurtre de son mari et son remariage forcé. » ([27], p. 526).

Une analyse intéressante de la participation à la diplomatie hunnique de l'épouse d'Attila, qui invitait les ambassadeurs romains à dîner :

« Il s'agit certes d'une invitation privée hors du champ officiel des relations diplomatiques, qui a d'ailleurs lieu non chez la reine mais chez son intendant. Mais cette rencontre a nécessairement une dimension diplomatique importante précisément parce qu'elle a lieu dans la sphère privée, en dehors des obligations et des contraintes imposées par les modalités protocolaires diplomatiques de la sphère publique. De plus, inviter les ambassadeurs romains non chez elle mais chez son intendant est pour Héréka (Kere-ko) un acte politique réfléchi : elle choisit dans sa sphère privée un lieu de rencontre d'une relative neutralité. » ([27], p. 517)

Attila rêve de vie heureuse et veut'créer l'Empire européen avec Aetius

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Attila et Héréka (Kere-ko)

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Notons qu'Honoria a écrit à Attila après la mort de Héréka (Kere-ko). Si elle avait épousé Attila, elle serait devenue une véritable co-dirigeante de l'Empire romano-hunnique qu'il était en train de créer.

De plus, Attila et Honoria (née en 417) auraient pu avoir un fils, dont personne ne pouvait remettre en cause sa légitimité à régner sur l'Empire du Nord des Huns et l'Empire romain d'Occident. De plus, Attila et Honoria (nées en 417) auraient pu avoir un fils, dont personne ne pouvait remettre en cause sa légitimité à régner sur les

Empires du Nord des Huns et Empire romain d'Occident. Ce leur futur descendant aurait aussi le droit de diriger l'Empire romain d'Orient, car Marcien n'avait pas d'enfants et il ne pouvait être question qu'il ait des enfants avec sa femme fictive, Augusta Pulcheria, cousine d'Augusta Honoria, petite-fille de Théodose le Grand.

Cela repondait à l'aspiration de tous ceux qui ne voulaient pas voir une anarchie détestable s'installer dans les ruines de Rome. D'après Marcel Brion :

« Comme un organisme qui veut vivre, et dont le salutaire instinct s'élance au-delà de sa désagrégation commençante, vers les forces de cohésion, cette Europe avait tendu la main vers le Huns, sans se préoccuper que ce fût un Asiatique qui vînt apporter au monde blanc le salut dont il avait besoin. Et ce Hun, animé alors d'une exigence collective plus puissante que sa propre ambition, avait répondu à cette volonté du temps, qui s'exprimait avec tant de voix différentes. » ([28] p. 162).

L'initiative d'Honoria répondait à ces exigences de la période de crise et du début de l'effondrement.

Iaroslav Lebedynsky souligne dans son livre, publié en 2018, le manque de compréhension parmi les historiens et les écrivains de l'importance de cette initiative :

« Cette affaire a souvent été minimisée par les historiens (et contée de façon fantaisiste par les romanciers et les cinéastes), mais elle était très grave : Attila était sûrement flatté et ravi qu'on lui offre un prétexte supplémentaire de s'immiscer dans les affaires romaines. Il envisageait comme dot rien de moins que la moitié de l'empire (Priscus, fr. 16). Pire, l'augusta détenait par son sang et par son titre une part de la légitimité dynastique. S'il l'épousait, leur enfant pourrait même prétendre au trône d'Occident, Valentinien III n'ayant pas de fils. » ([29], p. 83).

Notons la circonstance suivante. Galla Placidia possédait son propre palais à Constantinople (à côté du Grand Palais Impérial) et deux maisons ([30], p. 25). Honoria, en exil, devait ainsi vivre dans les conditions très confortables. En envoyant la lettre à Attila, il est peu probable qu'elle ait eu l'intention de quitter Constantinople longtemps. Très probablement, elle pensait que l'Empire romano-hunnique serait créé rapidement et qu'elle reviendrait bientôt et occuperait le Grand Palais.

Cette initiative d'Honoria ayant été très bénéfique pour Attila, ainsi la version suivante des événements ne peut pas être ecartée. Rappelons que Priscos a souligné l'excellence des renseignements huns, qui ont appris le contenu de la lettre diplomatique secrète de Théodose, que l'ambassade de Maximin était chargée transmettre à Attila. Par conséquent, l'un des agents d'Attila aurait pu rencontrer Honoria à Constantinople et influencer sa décision.

Quant à l'activité des renseignements romains, «des agents présumés du généralissime occidental (Aetius) se trouvaient au cœur même du pouvoir hunnique» ([31], p. 94). Ainsi, l'histoire d'Attila fournit des sujets même pour des romans d'espionnage passionnants !

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