UDC 94
Ludmilla Alekseevna KARTACHOVA membre titulaire de l'Académie Malgache Moscou, Russie adavidson@yandex.ru
CONTES MERVEILLEUX DE MADAGASCAR
L'isolement de Madagascar a aidé à préserver l'originalité du patrimoine des contes de fées. La singularité des contes de fées malgaches est un mélange du merveilleux et de l'ordinaire, de l'attitude prosaïque envers le miraculeux comme l'élément de la vie quotidienne. Beaucoup de fabuleux motifs sont semblables à ceux qui existent dans d'autres civilisations: le motif de la conception miraculeuse, la lutte contre les monstres, le «matchmaking difficile». Les motifs populaires: héroïne persécutée; libération des princesses enlevées du monde souterrain; une naissance merveilleuse. Il y a aussi des motifs de légendes bibliques: la création de l'homme et le premier péché; l'origine d'une femme de la côte d'un homme; à propos du deluge universel. Et les motifs étiologiques: la création du monde et l'apparition de l'homme. Les contes de fées reflètent des éléments de la vie réelle: des animaux et des oiseaux, connus seulement à Madagascar; les noms des personnes historiques; les noms des localités; les noms des ancêtres des rois malgaches et des fondateurs des anciens royaumes malgaches. Un trait distinctif des contes de fées est leur imagerie: les textes regorgent de paroles et de dictons, de poèmes et de chants, qui sont souvent inclus dans le texte en prose.
Mots clés: Madagascar; les contes de fées; les motifs fabuleux; les animaux et des oiseaux, connus seulement à Madagascar; les noms des localités; les fondateurs des anciens royaumes malgaches; l'imagerie des contes de fees
DOI: 10.17748/2075-9908-2017-9-6/1-67-75
КАРТАШОВА Людмила Алексеевна действительный член Малагасийской
академии г. Москва, Россия adavidson@yandex.ru
ВОЛШЕБНЫЕ СКАЗКИ МАДАГАСКАРА
В силу естественной изоляции Мадагаскар сохранил оригинальность сказочного наследия. Своеобразие малагасийских волшебных сказок - смешение чудесного с обыденным, прозаическое отношение к чудесному как к элементу повседневной жизни. В сказках много мотивов, сходных с распространенными у других народов: мотив чудесного зачатия, борьба с чудовищами, «трудное сватовство». Популярны мотивы: преследуемая героиня; освобождение похищенных принцесс из подземного царства; чудесное рождение. Встречаются и мотивы библейских легенд: о создании человека и первом грехе; о происхождении женщины из ребра мужчины; о всемирном потопе. И этиологические мотивы: о сотворении мира и появлении человека. Интересны сказки, объясняющие старинные обычаи и табу: обычай полигамии; суеверие по отношению к кайманам, нелюбовь к фусе. В сказках отражаются элементы реальной жизни: фигурируют животные и птицы, известные только на Мадагаскаре; упоминаются имена исторических лиц, названия местностей; имена первопред-ков малагасийских королей и основателей древних малагасийских королевств. Отличительная черта сказок - их образность: тексты изобилуют поговорками и изречениями, стихами и пением, которые зачастую включаются в прозаический текст.
Ключевые слова: Мадагаскар; волшебные сказки; популярные мотивы; животные и птицы, известные только на Мадагаскаре; названия местностей; основатели древних малагасийских королевств; образность сказок
Grâce à son isolation naturelle l'île de Madagascar évolua loin des influences extérieures et sut conserver non seulement sa flore et sa faune uniques mais aussi un patrimoine folklorique très original. L'étude de la tradition populaire orale représente un grand intérêt si l'on veut comprendre l'héritage spirituel du peuple.
Durant des siècles les contes se transmettaient oralement de génération en génération. N'ayant pas leur propre écriture au cours de plusieurs siècles, les Malgaches utilisèrent le graphique arabe depuis à peu près le XIIe siècle. Mais c'est seulement avec l'adoption de l'alphabet malgache à base des caractères latins (1823) et l'organisation de l'imprimerie que commença l'histoire de la collecte et de l'exploration du folklore malgache.
Les premières publications sur Madagascar - dans les livres de E. de Flacourt et R.P. Callet [1] - contiennent déjà des exemples des textes folkloriques. Quelques contes figurent également dans les ouvrages de S. Copland, W. Ellis, E. Baker, J. Kessler [2].
Le premier Malgache à compiler les contes fut Rainandriamampandry (1836-1896) -homme politique et intellectuel de Madagascar [3]. J. Cameron (1800-1875), missionnaire de "London Missionary Society", traduisit en anglais quelques contes de ses contes qu'il publia en 1871 à Cape Town [4]. Un livret de 42 pages de Rainandriamampandry donnant la version complète du conte de Ikotofetsy et Imahaka parut en 1876 [5].
On trouve des contes dans les travaux des folkloristes (Ar. Marre de Marin, J. Richardson, J. Sibree,..) [6], dans les journaux spécialisés de France, Angleterre, Afrique du Sud, l'Ile Maurice
[7], "The Antananarivo Annual" [8], les éditions de "The Malagasy Folk-lore Society" [9] et de la Société folklorique britannique "The folklore record" (rebaptisée en "The folklore journal") [10].
Mais la collecte systématique du folklore malgache commença par la parution du recueil de L. Dahle (1843-1925), pasteur de la Mission luthérienne de Norvège. L. Dahle débarqua à Madagascar en 1870 et y resta jusqu'à 1887. De 1873 à 1887, il travailla sur la révision de la traduction en malgache de la "Bible" parue en 1835. Connaissant l'hébreu, L. Dahle se basa sur les textes originaux dans cette langue, vérifia et corrigea la traduction de la "Bible", du "Vieux Testament" avant tout.
Son recueil "Specimens of Malagasy Folk-Lore" parut en 1877 [11]. Les textes sont transcrits dans la langue originale, les commentaires des conteurs sont conservés. En 1908, un missionnaire de la FFMA [12] J. Sims compléta et rédigea les textes et le recueil sortit sous le titre de "Anganon'ny Ntaolo" [13]. Il fut réédité plusieurs fois sans modifications et garda sa valeur jusqu'à présent. Il fut traduit en français en 1992 [14]. Quelques contes du recueil furent publiés en russe [15].
G. Ferrand (1864-1935) fit paraître, en 1893, un recueil de contes muni de traduction parallèle en français [16].
Le recueil de contes en trois volumes de Ch. Renel (1866-1925) est la plus grande réunion de contes malgaches [17]. Il contient des textes qui ne répètent pas les sujets des éditions précédentes. On y trouve des variantes de sujets ainsi que la classification par genre.
Dans la première moitié du XXe siècle, on coucha sur le papier un grand nombre de contes des ethnies différentes de Madagascar: menabe, skalava, tsimihety, antaisaka... [18]. Les contes recueillis par J. Faublée (1912-2003) sont parmi les meilleures publications de ce genre [19]. C'est un ouvrage folklorique fondamental de bara. Le texte malgache est donné en dialecte bara et traduit en français (la traduction est presque littérale, sans ajouts ni embellissements littéraires).
L'activité des folkloristes fut intense dans la deuxième moitié du XXe siècle. Les chercheurs malgaches Z.R. Bemananjara, Rabearison et certains autres publièrent quelques recueils [20]. Les éditions de L. Molet, R. Decary, O.C. Dahl, O.B. Sambo et d'autres furent largement propagées [21]. Une bonne quantité de contes entrèrent dans les séries de "Contes malgaches" (Angano malagasy) [22].
Le professeur français N.J. Gueunier, chercheur dans le domaine des langues et du folklore, occupa une place toute particulière. Il publia quelques éditions scientifiques de contes malgaches dont ceux de Madagascar d'Ouest [23].
On vit apparaître les premières recherches folkloriques [24], et les comparaisons des
contes malgaches avec ceux des autres peuples [25].
* * *
Le conte, tel un miroir, reflète l'âme du peuple V. Belinski
Les folkloristes répartissent ordinairement les contes de Madagascar en mythologiques, merveilleux et ceux d'animaux. Cette répartition est pourtant assez conventionnelle car les genres ne sont pas toujours nettement exprimés.
Les contes merveilleux ou contes de fées représentent un groupe le plus intéressant. Leur particularité consiste dans un mélange de l'extraordinaire et du quotidien où l'extraordinaire est traité comme un élément de la vie quotidienne, ce qui est propre, selon You. Rodman [26], à la première période de la tradition orale.
Un fantastique surprenant apparaît de façon naturelle et spontanée. Le merveilleux est interprété comme une chose très ordinaire: les arbres et les herbes savent parler; les animaux raisonnent comme les hommes; un héros qui se change en un autre; les personnages se transportent par air au-dessus des mers et des montagnes; la femme du héros tombe du ciel sous forme d'une fleur... On trouve ces métamorphoses bien naturelles.
Il n'y a pas de frontières nettes séparant le monde humain et le monde animal, les animaux se transforment en hommes sans aucune aide surnaturelle ("Andamohamy", "Rasoanoromanga
et Telovohalogosy", "Fille d'oiseau devenue épouse du roi"), tandis que les hommes se transforment en animaux ("Rasoandranovola et Rasoandranomanga", "Le Serpent à sept têtes").
On retrouve dans les contes malgaches beaucoup de sujets qui se répètent souvent chez d'autres peuples.
Le motif de la conception miraculeuse est fréquent: l'héroïne a avalé cinq grains de riz et a accouché de cinq fils ("Le roi Ravohimena ou les graines magiques"); ou la conception mystérieuse après que la femme a mangé du poisson ("Le roi Andrianonibe et sa femme stérile") ou du miel et des légumes ("Zanakaminamina") ou bien grâce à la force magique de l'eau ("Le roi qui voulait avoir des enfants").
Le motif de «matchmaking difficile» est très répandu. Le sujet remonte aux rituels de mariage malgaches, comme le note encore E.M. Meletinski [27]. S'y rattache le motif de reconnaissance impliquant que le père accueille le fiancé de sa fille par un coup de lance que celui-ci doit parer. Il y a des contes où l'homme doit reconnaître sa fiancée dans un groupe de jeunes filles ("Ramanongavato", "Les sept frères qui veulent épouser Ramitoviamandreniny", "Andamohamy").
Nombreux sont les contes de la «femme miraculeuse» ("Rafara, fille des eaux", "Faralahy, le riche héritier"). Ce sujet inclut souvent le motif de jalousie et de substitution de la femme ("Rasoandranovola et Rasoandranomanga", "Andamohamy") ou le motif de disparition de la femme si une condition posée n'est pas respectée: le héros a bu du toaka [28] ("Ratolandohamivolana"), le mari n'a pas gardé le secret de son apparition ("Besorongola") ou bien a prononcé les mots que la femme lui avait interdit de dire ("Le Roi du nord").
L'un des motifs des plus populaires est celui de fuite: les pourchassés jettent des objets différents (parfois il s'agit des grains de riz pris spécialement à cet effet), le poursuivant s'arrête pour les ramasser et les fugitifs en profitent pour se sauver ("La Vache sans cornes", "La peau de bœuf devenant une vache pleine", "Bibiolo, le monstre géant et les garçons malins"); comme variante: le héros fait danser ses persécuteurs en battant le tambour ("Les sept frères").
Le sujet assez fréquent est la lutte contre les monstres. Il renferme des motifs tels que la ruse ("Isilakolona, moitié homme, moitié bois"), le serpent à sept têtes ("Les deux frères du roi"), la délivrance des gens avalés par le monstre ("La Vieille femme et le monstre cruel").
Tout un cycle est consacré à l'affrontement des enfants et des monstres où les enfants triomphent des monstres terribles ("Bibiolo, le monstre géant et les garçons malins", "Rabibibe et Kifondry ou la grande bête et le garçon subtil", "Ifaramalemy et Ikotobekibo ou la fille paralysée et le garçon au gros ventre").
Les monstres des contes malgaches sont souvent privés d'apparence extérieure précise étant mi-hommes, mi-animaux (Bibiolo, Rabibibe, Itsihitanantso, Kinolo, Le tsy aomby aomby). Certains chercheurs font remarquer que les Malgaches croient en existence réelle des personnages de leurs contes en affirmant même d'avoir vu Le tsy aomby aomby, Les Kinoly, Le nain Kalanoro [29].
Un grand groupe de contes est lié aux transformations magiques : les morts se transforment en papillons ou oiseaux ("L'enfant d'Antsaly, ou le petit oiseau qui continuait à chanter dans le ventre de l'homme"), la fleur se transforme en une jeune fille très belle ("Faralahy, le riche héritier"), la petite sœur calomniée - en lémurien babakoto ("Le roi Ravohimena ou les graines magiques"), le fils se change en finampitoloho ("Le serpent à sept têtes"), les grandes sœurs - en lézards ("Les trois princesses et Andriamohamona"). La métamorphose est souvent liée à la force magique de l'eau ("Le roi, qui voulait avoir un enfant").
Les métamorphoses ne se produisent pas par un sortilège, mais par la volonté de Dieu Créateur Zanahary ou des bons génies ("Le roi Ravohimena et les graines magiques").
Les motifs les plus populaires sont: l'héroïne poursuivie ("Ivorombé"), souvent par la marâtre méchante ("Rafaranomby"); la libération des princesses enlevées du royaume souterrain ("Ramanongavato"); la nourriture obtenue par la magie ("Rafaranomby"); «le jugement de Dieu» ("Ivolameitso, Faralahy et Faravavy", "Les deux frères et Zanahary"); «la moitié d'homme» ("Isilakolona, moitié homme, moitié bois"; "Zatovo qui n'a pas été crée par Dieu"). Ou bien: le bananier, signe de la vie, devient sèche quand le héros est en danger ("Isilakolona, moitié homme, moitié bois"); la plante périt si le héros est mort ("Le roi
Andrianonibe et sa femme stérile"); la naissance miraculeuse ("Ivorombe, Madame l'Oie"); le ravissement de la princesse (cycle des contes de Ibonia); la recherche de la fiancée ("Fille du ciel").
Le rôle des «méchants» dans les contes malgaches tient le caméléon ("Andamohamy"), le crocodile ("Soafara"), fanampitoloho ("Le serpent à sept têtes") ou l'orge géant Trimobe ("Ifaramalemy et Ikotobekibo").
Le héros n'affronte pas ouvertement les monstres et ne se bat pas contre eux, mais il l'emporte grâce à son habilité et son esprit ingénieux. Les enfants ou les vieux, c'est-à-dire les faibles qui ne peuvent s'opposer à la force qu'en usant de ruse et d'intelligence, prennent le dessus ("Bibiolo, le grand monstre et les garçons malins", "Rabibibe et Kifondry ou La grande Bête et le Garçon subtil", "Isilakolona, moitié homme, moitié bois", "La Vieille femme et le monstre cruel", "Itsihitanantso, ou le garçon changé en bête et la poupée de glu").
Les contes de Faralahy représentent un groupe à part. «Il y a des contes malgaches dont les sujets rappellent étonnamment les contes malaysiens où figurent les orphelins, seulement c'est le frère cadet (faralahy) qui occupe invariablement leur place dans le folklore malgache» [30]. L'idéalisation de Faralahy s'exprime en l'opposition de la bonté et de la sagacité du petit frère à l'orgueil et à la niaiserie des grands. Le héros «humble» dès sa naissance, infortuné, défavorisé et pourchassé par les grands, sort honorablement vainqueur de toutes les épreuves. Faralahy est toujours le plus courageux des frères, le plus intelligent, le plus bon et juste. Il surmonte les obstacles parce qu'il se comporte bien avec les animaux, respecte les lois des ancêtres et vénère les génies ("Rataolandohamivolana", "Ramanongavatoy", "Isilakolona, moitié homme, moitié bois", "Les sept frères qui veulent épouser Ramitoviamandreniny", "Besorongola").
Plusieurs contes merveilleux reflètent les représentations populaires du bien et du mal: le roi des oiseaux est élu pour son bon caractère et son beau plumage ("Le Roi des oiseaux", "Les oiseaux qui veulent élire un roi"); et bien souvent c'est seulement par une ruse qu'on peut avoir le dessus du malheur ("Rafaranomby", "Trois frères qui ont des queues", "Ifaramalemy et Ikotobekibo", "Les deux frères et le dieu", "La Vieille et la Bête méchante", "Razatovo et Ranonera"). La compassion et la pitié sont des vertus; il en est de même pour l'amour familial et la vie domestique qui est imprégnée de respect (haja).
Les punitions infligées aux «méchants» sont perçues comme le triomphe naturel de la justice ("Rabibibe et Kifondry, ou La grande Bête et le Garçon subtil").
Le protagoniste est soumis aux épreuves difficiles dans sa voie vers le but. Il trouve souvent l'aide des oiseaux ou des animaux: oie ("Ivorombe"), tsintsina [31] ("Le serpent à sept têtes"), bœuf ("Rafaranomby"), le chien ("Le serpent à sept têtes"), porc ("Les sept frères qui veulent épouser Ramitoviamandreniny")...
Parfois ce sont les ancêtres, les parents morts ou les dieux et les esprits qui lui prêtent leur concours. Le fils cadet trouve une femme merveilleuse grâce à la protection de l'esprit Zavatra ("Besorongola"). «Le fils cadet déshérité est l'objet de soins et de compassion des esprits» [32]. Le retour du héros sur la terre se fait grâce à Dieu-Créateur Zanahary ("Ramanongavato"). Zanahary transforme la fleur en une belle jeune fille ("Faralahy, le riche héritier").
Les contes merveilleux comportent également des motifs étiologiques tels que la création de l'univers, l'origine de l'homme ("Zatovo qui n'a pas été crée par Dieu", "Origine de l'homme") ou des phénomènes naturels ("Zatovo qui n'a pas été crée par Dieu", "Vatomandry").
Il est intéressant de citer les contes qui expliquent les traditions et les tabous anciens -polygamie ("Ravohimena ou les graines magiques"); interdiction de manger l'oiseau railovy ("La Vieille et le monstre cruel"); mauvais augure ("Takatra et vorondolo") [33]; superstition liée aux caïmans, antipathie envers fosa ("Rafosa, Rafanaloka et Ravoantsira"); peur de ne pas tenir la parole donnée ("La Vieille et le monstre cruel").
Le comportement par rapport à la pauvreté est assez curieux. Malgré la sympathie envers les pauvres et les poursuivis, la pauvreté en elle-même ne suscite ni pitié, ni compassion. Elle est redoutable et condamnable ("Les deux frères et Zanahary"). Et, au contraire, si le pauvre arrive à
la richesse, il gagne en amour et en respect ("Ifaramalemy et Ikotobekibo").
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«Tel est le conte, notre histoire des temps anciens malgaches,...»
Bien que pleins de fantaisie, les contes merveilleux malgaches reflètent les éléments de la vie réelle.
L'action ne se passe pas dans un lointain royaume quelconque mais sur le sol de Madagascar.
Toute l'ambiance est reconnaissable et concrète même sans donner le nom du pays. Y figurent des animaux et des oiseaux qui n'habitent qu'à Madagascar (fosa, takatra, tsintsina...). Sont évoqués des personnages historiques (Andriamanelo, Andrianjaka) [34], des divers paysages distinctifs, des noms géographiques locaux: rivières (Matitana, Ampanobe), lacs (Rasoabe et Rasoamasay), cités (Vatomandry, Andranoro, Antambola)...
On y retrouve les traces de l'histoire très ancienne: le héros combat contre les monstres maritimes et terrestres: animaux et oiseaux géants ("Le Bœuf d'eau", cycles des contes de Rapeto et Ibonia). Certains chercheurs estiment que cela reflète la lutte contre les espèces animales préhistoriques aujourd'hui éteintes (épyornis, tokandia, hippopotames géants...). On voit même dans le géant Rapeto qui pouvait toucher la lune un descendant des êtres extraterrestres [35].
Il est intéressant toutefois que les contes ne contiennent aucune mention de la traversée odysséenne de l'océan Indien (théorie du peuplement de Madagascar).
On peut aussi y trouver d'autres reflets historiques de l'évolution de la société. D'aucuns croient, par exemple, que les nains kalanoro sont l'ancienne représentation de la population Vazimba [36].
Ou, par exemple, les sujets des premiers ancêtres: «l'ancêtre céleste» (Zanahary/Zanaharibe, Andriamanitra Andriananahary) [37], le père de la caste «andriana» et le fondateur de la monarchie malgache. Le conte de Ibonia dit que Rainilanitra fut l'un des fils de Dieu. Il épousa les filles de l'homme. La fille de Rainilanitra fut la mère des cinq andriambahoaka (souverains) de cinq parties du pays - Est, Nord, Ouest, Sud et Centre) qu'on croit être ancêtres des rois malgaches et fondateurs des royaumes anciens à Madagascar [38].
Une autre version dit qu'ils descendent des hommes [39] et que les hommes eux-mêmes sont d'origine terrestre. Zatovo qui n'a pas été crée par Dieu (Ramosa, Ietse dans d'autres contes) fit deux figurines d'argile qui se transformèrent en un homme et une femme. Étant des humains, ils devinrent sujets du roi. Leur vocation fut de labourer la terre et d'élever le bétail.
Une particularité intéressante des contes de rois est leur démocratisme: il n'y a ni de luxe, ni de descriptions pompeuses de la vie royale, les héros et les héroïnes ne vivent pas dans des palais mais dans des chaumières pauvres; les rois vont travailler dans les champs avec leurs serviteurs et se marient avec les jeunes filles pauvres ("Les trois frères qui ont des queues", "Rafaranomby"). Le motif de mariage avec la fille du roi, bien répandu chez les autres peuples, est absent dans les contes malgaches.
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Voilà ce que disent les vieux, C'était vrai ou pas vrai, Je n'y suis pour rien, Je raconte ce qu'on m'a raconté.
Le trait distinctif des contes malgaches est leur manière narrative très imagée et pittoresque. D'innombrables vers et chants inclus dans le texte prosaïque les rendent particulièrement poétiques et émotionnels.
Les formules d'ouverture et de clôture sont aussi bien particulières. La narration commence par: «Il était une fois...», «Il y avait une fois, dit-on...», «Dit-on, raconte-t-on...». Parfois ce préambule indique l'ancienneté de l'action: «Il y a bien longtemps...».
La plupart des contes se terminent par les formules: «Conte, conte, ce n'est pas moi qui mens, mais les anciens d'autrefois». «Voilà ce que racontent les vieux!»... Les fins typiques sont aussi: «Mon bref récit est terminé» ou «Mon long récit est terminé», «Maintenant, c'est à quelqu'un d'autre à raconter, et moi, je suis fatigué»...
Les formules finales expriment souvent l'attitude du conteur envers le récit. Il cherche par là à souligner son impartialité vis-à-vis de la narration prétendant que ce n'est pas lui qui ait inventé le conte, mais les gens d'autrefois. C'est une manière de se distancier du récit, ainsi que tous ces «on dit» qui le protègent d'improbation.
Beaucoup des contes ont des conclusions étiologiques: «voilà pourquoi les gens disent: les parents aiment ceux qui sont beaux et riches» ("Ifaramalemy et Ikotobekibo"); «et depuis les Tsimihety ont le proverbe: Zanahary n'aime pas les pauvres» ("Les deux frères et Zanahary"); «c'est pourquoi les Malgaches ne tuent pas vorondreo, dit-on» ("Razatovo et Ranonera"); «et depuis les Hova et les Andriana ne sont plus ennemis» ("Trois frères qui ont des queues")...
Encore une particularité des contes malgaches exprime la perception imagée du monde propre aux Malgaches: les textes abondent en proverbes et dictons: «on a beau s'efforcer de s'enrichir si le destin est contre», «une bonne affaire n'est jamais vaine», «de bons amis s'entraident en malheur», «la patience est toujours couronnée de succès»... Parfois ils sont parsemés dans le texte ("Razatovo et Ranonera"), parfois ils concluent le récit ("Les sept frères qui veulent épouser Ramitoviamandreniny"), parfois ils en font la trame ("Le Vieillard et les sept fils").
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Les scientifiques notent la similitude des thèmes (ce qu'on appelle «sujets errants») dans le répertoire de contes des peuples qui habitent dans différents coins d'Asie, d'Europe ou d'Afrique. On trouve dans les contes malgaches les motifs communs avec les contes malayo-indonésiens, arabes et africains [40].
Certains motifs sont semblables à ceux des contes européens. Le cycle de contes de Faralahy rappelle ainsi ceux des frères cadets et les contes de Ikotofetsy et Imahaka relatent les sujets bien reconnaissables où figurent des malins adroits.
Plusieurs chercheurs soulignent une influence littéraire évidente. Ch. Renel note avec amertume que le sujet et les personnages des contes "Les Grenouilles qui demandent un chef" et "Le chien et le corbeau" rappellent étonnamment les fables de La Fontaine, célèbre fabuliste français [41]. G. Ferrand affirme cependant que ces contes lui sont venus des Malgaches âgés et illettrés et que, par conséquent, ils ne pouvaient pas être empruntés au recueil publié par les jésuites encore en 1834 [42]. Il y a d'autres sujets rappelant les fables de La Fontaine: «Le loup et l'agneau», «Le loup et le corbeau», «La Fourmi qui fraternisait avec l'oiseau».
Le thème bien connu de Cendrillon de Ch. Perrault se reconnaît dans le conte ("Les trois princesses et Andriamohamona", "Le roi qui voulait avoir des enfants").
Le conte très répandu de Rafara ("Rafara, fille des eaux") représente, selon le folkloriste P. Delarue, une variante simplifiée d'un des contes des "Mille et Une Nuits" [43]. Le conte "Les deux époux" rappelle celui du poisson rouge des frères Grimm [44], et "Le loup et le héron" - la fable d'Ésope "Le Renard et la Grue".
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Certaines sentences morales des contes malgaches sont qualifiées d'influence chrétienne.
Le pasteur luthérien J. Rajoharivelo fut frappé par la similitude entre le conte qu'il recueillit et l'histoire biblique d'Adam et d'Eve et de leurs fils Caïn et Abel. Dans les contes de sakalava trois noms de Dieu rappellent le dogme de la Trinité chrétienne (Andriananahary, Andriantompo, Andriamanitra) [45].
On y retrouve également d'autres motifs bibliques: la création de l'homme et le péché originel ("Le Serpent Menarana"); la création de la femme de la côte prise de l'homme ("L'origine de la femme"); le déluge universel: quand Dieu fit tomber une grosse pluie, Ratoavana construisit un bateau de bois [46].
On y trouve également les commandements bibliques: celui qui menait une vie juste, vivrait bien au-delà ("Nanontany ny maty"), et les motifs de la providence - le destin de chacun est prédéterminé: et le riche peut devenir malheureux et pauvre, et le pauvre peut devenir tout d'un coup riche et heureux.
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Les contes malgaches s'étaient transmis de génération en génération durant des siècles et, sans aucun doute, les conteurs apportaient aux personnages et aux sujets des motivations nouvelles et des traits de la vie quotidienne qui leur étaient familiers. En comparant les nouvelles variantes des contes avec plus anciens, on peut remarquer l'évolution et les changements qu'elles subissent en reflétant la nouvelle réalité sociale. Par exemple, à la question «qui est le plus fort?» les contes recueillis par L. Dahle, G. Ferrand, Ch. Rennel répondent: «Dieu est le plus fort»; tandis que les "Contes de Madagascar" publiés par Z. Bemananjara en 1981 donnent une nouvelle interprétation: «C'est l'homme qui est le plus fort».
Voilà un exemple d'interprétation contemporaine: la mère raconte à son fils l'histoire d'une petite fille Sohitika enlevée par l'Ogre Trimobe qui l'a emportée dans une voiture roulant aussi vite que celle de «papa»... [47].
La langue change elle aussi au cours de l'évolution. C'est pourquoi les contes sont souvent adaptés et modernisés. Dès le milieu du siècle passé, les contes malgaches paraissent en rédaction littéraire. Les recueils les plus connus sont ceux de J. de Longchamps, N. Leenhardt-Randriamitantsoa, F. Fanony, B. Claverie et M. Claverie [48].
La traduction adaptée est destinée au large milieu des lecteurs, aux enfants en premier lieu. Il y a beaucoup d'écrivains qui produisent aujourd'hui les contes pour enfants: E. Randriamamonjy, I. Rakotovao, E. Ravaorivalo et les autres. Les livres sont souvent bien illustrés, parfois par les auteurs eux-mêmes.
Bien que certains auteurs estiment que les contes malgaches sont en train de disparaître [49], on continu de les conter. Ils sont exécutés par les chanteurs-narrateurs professionnels (mpitantara) sous accompagnement des instruments musicaux, ils sont diffusés par radio [50]. Les chaînes de télévision nationales et privées montrent les films tournés d'après les contes, on en fait les dessins animés. Les théâtres malgaches donnent avec succès des pièces sur les sujets des contes.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Flacourt E. de. L'Histoire de la Grande Île de Madagascar. Paris: J. Hénault, 1658. P. 46-63; Callet R.P. Tantara ny Andriana eto Imerina. Antananarivo: notontaina ny Presy Katolika, 1873.
2. Copland S. History of the Island of Madagascar. London: Burton and Smith, 1822; Ellis W. History of Madagascar. 2 vols. London: Fisher, 1838; Baker E. An outline of a grammar of the malagasy language as spoken by the Hovas. Port-Louis: E. Baker, 1845; Kessler J. An Introduction to the Language and Literature of Madagascar. London: Society for Promoting Christian Knowledge, 1872.
3. Son vrai nom est Rabezandrina. Rabezandrina. Tantara sy fomban-drazana. Nangonina sy nalaha-dRainandriamampandry. Antananarivo: LMS Press, 1896.
4. Cameron James. Ikotofetsy and Imahaka, Two Rogues from Madagascar. Cape Magazine. Cape Town, 1871. P. 334-344.
5. Rabezandrina. Kotofetsy et Mahaka et autres histoires. Antananarivo, 1876.
6. Ny rahalahy roa: conte malgache. Publié et traduit en français par Ar. Marre de Marin. Revue orientale et americaine. Nouv. série. № 1. Paris, 1877; The Folk-Lore of Madagascar. Specimens of Malagasy Folk-Lore, by Rev. J. Richardson. Antananarivo: LMS Press, 1885; Sibree J. & Richardson J. Folk-tales and Folk-lore of Madagascar. Antananarivo: LMS Press, 1886.
7. Madagascar à Vol d'Oiseau, par M. Désiré Charnay. Le Tour du monde. Paris, 1862; Blanchard E. Le Kibou. Revue des Deux-Mondes. T.102. Paris, 1872; Rafotsibe and Ikotofetsy and Imahaka. South African Folklore journal. T. II. Part III. Cape-Town, 1880; Basset R. The wild dog and the Chameleon. Bulletin de Correspondance africaine. Alger, 1884; Laidlaw S.W. Le crocodile amoureux. Mélusine. T. IV, № 3. Paris, 1888; Larrouy P. Comment Andrianoro prit une femme venue du ciel. Revue des traditions populaires. T. IV, № 6. Paris, 1889.
8. The Folk-Lore of Madagascar. Specimens of Malagasy Folk-Lore, By Rev. J. Richardson. The Antananarivo Annual and Madagascar Magazine. № III. Antananarivo, 1877; More Folk-lore, By Rev. J. Richardson. The Antananarivo Annual... № IV, 1878.
9. Folk-lore and Folk-tales of Madagascar (textes malgaches). Antananarivo, 1887; Folk-tales and Folk-lore of Madagascar. Vol. 1. Antananarivo: The Publications of the Malagasy Folk-lore Society, 1899.
10. Sibree J. Malagasy Folk-lore and Popular Superstitions. The folk-lore record. Vol. II. London, 1879; Idem. Some additional folk-lore from Madagascar. The folk-lore record. Vol. IV, 1881; Idem. The oratory, songs, legends and folk-tales of the Malagasy. The folk-lore journal. Vol. 1, № 1. London, 1883; Idem. Malagasy folk-tales. The folklore journal. Vol. II, № 6, 1884; Folk-lore and folk-tales of Madagascar: selections from the traditionary lore of the Malagasy people, in the native language. Vol. 1. prefatory note by J. S[ibree], R. B[aron]. Antananarivo: Malagasy Folk-lore Society, 1887.
11. Dahle L. Specimens of Malagasy Folk-Lore. Antananarivo: A. Kingdon, 1877.
12. FFMA - Friends Foreign Mission Association.
13. Anganon'ny Ntaolo: Tantara mampiseho ny fomban-drazana sy ny finoana sasany nananany, nangonin-dRév. L. Dahle; nalahatra sy nahitsy ary nampian'i John Sims. Tananarive: Imprimerie FFMA, 1908.
14. Contes des Aïeux malgaches [Anganon'ny Ntaolo]. trad. Dorian & Molet. Paris: Institut des langues et civilisations orientales, 1992.
15. Origine de l'humanité. P. 35-36; Comment commença la vente des esclaves. P. 117; Ibonia. P. 276282; Ifaramalemy et Ikotobekibo. P. 362-363; Fara et ses enfants. P. 385-392.; Сказки народов Африки, Сост. А.А. Жуков, Е.С. Котляр; предисл. Е.С. Котляр. М.: Наука, ГРВЛ, 1976 (Перевод сделан по: Anganon'ny Ntaolo. Tantara mampiseho ny fomban-drazana sy ny finoana sasany nananany. Nangonin-dRev. L. Dahle. Natonta fanimpitony. Tananarive: Impr. Lutherienne, 1962).
16. Ferrand G. Contes Populaires Malgaches. Paris: E. Leroux, 1893.
17. Renel Ch. Contes de Madagascar. Vol. 1. Contes merveilleux. Vol. 2. Fables et fabliaux. Paris: Leroux. 1910; Vol. 3. Contes populaires. Paris: Leroux, 1930.
18. Rey H. Le folk-lore Menabe. Bulletin de l'Académie Malgache. Vol. XII. Tananarive, 1912; Dandouau A. Contes populaires des Sakalava et des Tsimihety Recueillis dans la région d'Analalava. Alger: Jules Carbonel, 1922 (Publications de la Faculté des Lettres d'Alger); Birkeli E. Folklore Sakalava recueilli dans la Région de Morondava. Bulletin de l'Académie Malgache. Nouv. série. Tome VI, 1922-1923; Deschamps H. Folklore antaisaka. Bulletin de l'Académie Malgache. Nouv. série. Tome XXI, 1939.
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23. Gueunier N.J. Contes de la côte ouest de Madagascar. Ambozontany-Karthala, 1960; Le conte de la Princesse faite esclave sakalava du Menabe et masikoro, Tsiokantimo. III-IV. Tuléar, 1977 (Avec J.-L. Rabemanantsoa); Contes de la côte ouest de Madagascar. Recueillis et trad. par N.J. Gueunier; avec la collab. de J.M. Katupha. Paris: Karthala; Antananarivo: Ambozontany, 1991; Gueunier N.J. L'arche de Noël dans l'Océan Indien, un thème origine de l'homme dans les contes malgaches et Comoriens. Études Océan Indien. №16. Paris: INALCO, 1993.
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25. Contes et mythes de Madagascar et des Comores. Vérin P. éd. Études Océan Indien. № 8. Paris: INALCO, 1987; Rabenilaina B.R. Les Takahotsy, contes bara des origines in Contes et mythes de Madagascar et des Comores. Études Océan Indien. № 8. Paris, 1987.
26. Rodman You. Madagascar, les Malgaches et leurs contes. Contes de Madagascar. M.: Réd. de la littérature orientale, 1965 (Série: Contes et Mythes des peuples d'Orient). P. 12.
27. Meletinski E.M. Le héros du conte merveilleux. M.: Réd. de la littérature orientale, 1958. P.118.
28. Toaka est le rhum de Madagascar.
29. Ferrand G. Op. cit. P. V.
30. Meletinski E.M. Contes et Mythes d'Océanie. M.: Naouka, Réd. de la littérature orientale, 1970. P. 17.
31. Tsintsina est un petit oiseau (costicola madagascariensis).
32. Meletinski E.M. Le héros du conte merveilleux... P. 117.
33. Vorondolo - hibou, takatra (scopus umbrete).
34. Dahle L. Anganon'ny Ntaolo.., 1962. P. 196.
35. Molet L. Origine chinoise possible de quelques animaux fantastiques de Madagascar. Journal de la Société des Africanistes. T. XLIV, fasc. 2. Paris, 1974. P. 123-138.
36. Dahle L. Anganon'ny Ntaolo.., 1962. P. 196-197.
37. Je partage l'opinion qu'il faut traduire Andriamanitra plutôt comme «Seigneur céleste» et non comme «Seigneur odorant» comme on le fait maintenant. Il est bien probable qu'initialement le mot se prononçait comme Andriandanitra («Seigneur céleste») (Hébert J.-C. La cosmologie malgache. Taloha. № 1. Antananarivo, 1965. P. 89).
38. Zanahary, Andriamanitra Andriananahary, Ilay Mpahary ny Lanitra sy ny Tany no fototry ny Fanjakan'i Madagasikara.
39. «Loharanon'andriana, olombelona: Ny andriana tsy nitsororoka avy tany an-danitra, ary tsy nitrebona avy tamin'ny tany, fa loharanon'andriana, olombelona» («Les Andriana ne sont pas descendus du ciel et n'ont pas poussé de la terre, la source de leur origine est humaine»).
40. Contes de Madagascar... P. 231-232, 241; Delarue P. Le Conte populaire français: Catalogue raisonné des versions de France et des pays de langue française d'outre-mer. Paris: G.-P. Maisonneuve et Larousse, 1957.
41. Renel Ch. Préface. Op. cit.
42. Ferrand G. Op. cit. P. IV.
43. Delarue P. Op. cit.
44. Dandouau A. Conte malgache. Rainipatsa et la fille des eaux. La Revue de Madagascar. № 6. Paris, 1934. P. 63-67.
45. Rajoharivelo J. L'origine des devins-guérisseurs et des arts de guérison. Fiainana. Tananarive, 1932. P. 213-217.
46. Dandouau A. Contes populaires des Sakalava et des Tsimihety de la région d'Analalava. Alger: Jules Carbonel, 1922. P.150, 302.
47. Rakotomalala Malanjaona. Notes sur le mécanisme des traditions historiques malgaches. Études Océan Indien. № 40-41. Paris, 2008. P. 11-22.
48. Longchamps J. de. Contes malgaches. Paris: Éd. Érasme, 1955; Leenhardt-Randriamitantsoa N. Contes et histoire de l'ile-rouge. Paris: Éditions des Écrivains, 2001; Fanony F. L'Oiseau Grand-Tison et autres contes des Betsimisaraka du Nord (Madagascar). T. 1. Paris: L'Harmattan, 2001; Claverie B., Claverie M. Angano: contes et histoires de Madagascar. Lettres de l'Océan Indien. Paris: L'Harmattan, 2005.
49. Blot B. Contes et légendes malgaches. [Tananarive]: [Secrétariat d'État à l'Information et au Tourisme], 1960. P. 36.
50. La plus célèbre conteuse est Marthe Rasoanantenaina.
Information about the author:
Ludmilla Alekseevna Kartachova , membre titulaire de l'Académie Malgache, Moscou, Russie adavidson@yandex.ru
Received: 02,10,2017
For citation: Kartachova L.A. Contes merveilleux de Madagascar. Historical and Social-Educational Idea. 2017. Vol . 9. no.6 Part. 1. Pp. 67-75. doi: 10.17748/2075-9908-2017-9-6/1-67-75. (in Frensh)
Информация об авторе:
Карташова Людмила Алексеевна, действительный член Малагасийской академии, г. Москва, Россия adavidson@yandex.ru
Получена: 02,10,2017
Для цитирования: Карташова Л.А. Волшебные сказки Мадагаскара. Историческая и социально-образовательная мысль. 2017. Том. 9. № 6. Часть 1. с.67-75.
doi: 10.17748/2075-9908-2017-9-6/1-67-75.