Научная статья на тему 'Tangrisme et tolerance'

Tangrisme et tolerance Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Ключевые слова
Religions et tolérance / tangrisme contemporain / base et superstructure du tangrisme / Credo du tangrisme / approche systémique / structure cellulaire / éthique et déontologie / commandements tangriens / histoire du tangrisme / littérature tangrienne / mythes tangriens / buts de l'Humanité / capacité au développement / immortalité de la Raison / systèmes d'éducation / projets internationaux.

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Grigori Tomski

Nous exposons une interprétation du tangrisme compatible avec la vision scientifique du monde, qui est proche de la religion naturelle des philosophes des Lumières et adaptée pour la vulgarisation du tangrisme contemporain dans le monde afin de contribuer à la tolérance religieuse et au rapprochement culturel. L’Humanité doit se consolider car il ne faut pas oublier les grands dangers : les catastrophes nucléaires, les désastres écologiques, les nouvelles épidémies dévastatrices, les cataclysmes cosmiques. Les nouvelles religions ou les religions profondément modernisées doivent être compatibles avec l’approche scientifique et doivent contribuer au développement de la créativité et de la culture scientifique pour tous, elles doivent contribuer à la cohésion de l’Humanité.

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Текст научной работы на тему «Tangrisme et tolerance»

CONCORDE, 2016, N1

TANGRISME ET TOLERANCE

Prof. Grigori Tomski Académie internationale CONCORDE

g.tomski @gmai l.com

Nous exposons une interprétation du tangrisme compatible avec la vision scientifique du monde, qui est proche de la religion naturelle des philosophes des Lumières et adaptée pour la vulgarisation du tangrisme contemporain dans le monde afin de contribuer à la tolérance religieuse et au rapprochement culturel.

L’Humanité doit se consolider car il ne faut pas oublier les grands dangers : les catastrophes nucléaires, les désastres écologiques, les nouvelles épidémies dévastatrices, les cataclysmes cosmiques. Les nouvelles religions ou les religions profondément modernisées doivent être compatibles avec l’approche scientifique et doivent contribuer au développement de la créativité et de la culture scientifique pour tous, elles doivent contribuer à la cohésion de l’Humanité.

Mots clès : Religions et tolérance, tangrisme contemporain, base et superstructure du tangrisme, Credo du tangrisme, approche systémique, structure cellulaire, éthique et déontologie, commandements tangriens, histoire du tangrisme, littérature tangrienne, mythes tangriens, buts de l'Humanité, capacité au développement, immortalité de la Raison, systèmes d'éducation, projets internationaux.

Base du tangrisme, sa naturalité et son universalité

Le tangrisme classique a été basé sur les trois idées, exprimées dans les sources écrites de l'époque de l'Empire Mongol :

Tolérance exemplaire, exprimée de façon suivante : «Comme Dieu a donné à la main plusieurs doigts, de même il a donné aux hommes plusieurs voies vers le Dieu unique».

Désir du Paix universel qui est souhaité dans les termes : «Par la puissance du Ciel éternel, du lever du soleil jusqu’à son couchant, le monde entier sera uni dans la joie et la paix».

Idée d’un Gouvernement mondial exprimée par les mots : « Il n’y a qu’un seul Dieu dans le ciel et, sur la terre, il ne doit être qu’un seul maître».

On peut interpréter ces trois idée comme Credo du tangrisme classique, c’est-à-dire un système de ses dogmes principaux enregistrés officiellement. [1-9]. Rappelons que le Credo musulman se traduit en français «Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité que Dieu et que Mohamed est son messager». Le Credo qui résume la foi chrétienne, par exemple, dans sa version éthiopienne est : « Je crois en un seul Dieu, le Père, souverain de toutes choses, et en un seul Fils, le Seigneur Jésus Christ, et au Saint-Esprit, et en la résurrection de la chair, et en une saint Eglise catholique».

Nous formulons le Credo du tangrisme moderne dans les termes suivants compatibles avec sa formulation classique : «Il y a plusieurs voies vers le Dieu unique et la foi de chaque personne doit améliorer sa qualité de vie sans nuire aux autres. Que cette foi contribue au rassemblement des gens de bonne volonté afin que l’Humanité puisse vivre en harmonie et résoudre tous les problèmes qui surgissent!» [2, p. 13].

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Les religions monothéistes s’accordent sur le fait que toute représentation plus précise de l’Être suprême ou de Dieu ne saurait être proposée par la philosophie.

Ainsi Nikolaï Tchamerevski, théologien orthodoxe, déclare : « L’impossibilité de donner une définition de Dieu est liée au fait que nous, les hommes, sommes les êtres finis et bornés. La formulation d’une telle définition signifierait la compréhension d’une substance divine infinie par des méthodes finies. » Thomas d’Aquin pensait que : « En dernier ressort, tout ce que l’homme sait de Dieu, ce qu’il ne le connaît pas, car il sait ce que Dieu surpasse tout ce que nous pouvons comprendre de lui. » (De Potentia, Question 7, art. 5, ad. 14).

Ayant servi longtemps la Science, je n’aime pas des explications sans démonstrations convaincantes des différents domaines de la Mystique. Mais chacun a le droit de croire à une explication ou tenir à une conception du monde si sa croyance ou sa foi ne portent pas un préjudice direct aux autres.

La force en physique est définie par son effet. Si un homme sent les effets positifs des forces, des champs et des autres sources inconnues à la science moderne, il a certainement le droit d’appeler un dieu un ensemble des sources de ces effets bénéfiques. On peut appliquer ce raisonnement à l’homme préhistorique et antique, qui divinisait, par exemple, la foudre.

C’est pourquoi nous proposons de définir Dieu (Tangra) comme l’ensemble de toutes les sources, des forces et des champs inconnus à la science moderne, capables d’aider l’homme.

Ainsi, nous ne considérons pas Dieu comme Créateur, car ce n'est pas prouvable et suscite des discussions interminables. C'est cette perception plus acceptable que nous appelons Tangra ([1], p. 21), car notre définition correspond à la perception tangristes exprimée de la façon suivante :

« Le "Dieu" sakha (Tangra) incarne les forces de la nature, son énergie... C'est le grand symbole de tout ce qui nous protège et de tout ce que nous estimons et adorons. » ([12], p. 44).

Le philosophe Frédéric Lenoir explique :

« De nombreux croyants s’interrogent sur la signification du mot «Dieu». Le Dieu biblique qui s’emporte, se lamente, change d’avis, se met en colère, affiche ses remords est de moins en moins «croyable», parce que trop humain.» ([13], p. 323).

« On recherche un Dieu plus mystérieux, plus impersonnel, qui échappe à l’entendement humain. On parlera alors plus volontiers du «divin» comme d’une force ou d’énergie. » ([8], p. 325).

« Toutes les religions du monde, des chamanismes les plus anciens aux grandes religions du salut en passant par l’animisme et les sagesses chinoises, offrent des exemples de croyances, de pratiques ou d’expériences qui postulent l’existence de la pluralité de niveaux de la réalité ...

Cette conviction qu’il existe un ou plusieurs autres niveaux de réalité que le plan sensible - à travers une très grande diversité de croyances ou d’expériences intimes - s’est aujourd’hui échappée du cadre des traditions et continue de faire sens pour un certain nombre d’individus que je qualifierai donc de «religieux». Plus qu’une définition de la religion - que l’on peut encore une fois maintenir dans une perspective sociologique du croire commun - , voilà ce qui me semble être la définition minimale du religieux ... » ([13], p. 232).

Alain Houziaux, docteur en théologie et en philosophie, souligne :

« La genèse de la croyance en Dieu, même pour les hommes d’aujourd’hui, n’est pas intellectuelle : Dieu n’est pas d’abord la Cause première de tout ce qui existe. Elle n’est pas non plus d’ordre psychologique : Dieu n’est pas d’abord la réponse à notre besoin d’être aimé. Elle procède d’une forme de surprise, de crainte et d’interrogation devant les forces qui bouleversent le monde cosmique, animent les hommes et suscitent les événements inattendues. Elle procède d’une forme d’étonnement et aussi de saisissement.

Ainsi, même pour nous, la manière la plus spontanée de définir Dieu, c’est de le définir comme une Puissance. » ([14], p. 16).

« Le problème de savoir de quelle manière Dieu «existe» est des plus complexes. En revanche, il est tout à fait possible de considérer Dieu comme une «puissance» qui s’impose à tous les hommes, qu’ils soient croyants ou non.» ([14], p. 25).

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Notre manière de définir Dieu correspond à ces considérations, mais nous ne demandons à personne d'accepter ce point de vue.

Notons que le tangrisme est étonnamment proche de la «religion naturelle» de grands philosophes qui se limitait à la croyance en l’Etre suprême et en une éthique universelle.

Citons, par exemple, quelques extraits de l’œuvre de Denis Diderot De la suffisance de la religion naturelle :

« X. Cette religion est la plus sensée au jugement des êtres raisonnables, qui les traite le plus en êtres raisonnables, puisqu’elle ne leur propose rien à croire qui soit au-dessus de leur raison et qui n’y soit conforme.

XI. Cette religion doit être embrassée préférablement à toute autre, qui offre le plus de caractères divins ; or la religion naturelle est de toutes les religions celle qui offre le plus de caractères divins ; car il n’y a aucun caractère divin dans les autres cultes qui ne se reconnaisse dans la religion naturelle, et elle en a que les autres religions n’ont pas, l’immutabilité et l’universalité.

XII. Qu’est-ce qu’une grâce suffisante et universelle ? Celle qui est accordée à tous les hommes, avec laquelle ils peuvent toujours remplir leurs devoirs et les remplissent quelquefois.

Que sera-ce qu’une religion suffisante, sinon la religion naturelle, cette religion donnée à tous les hommes, et avec laquelle ils peuvent toujours remplir leurs devoirs et les ont remplis quelquefois ? D’où il s’ensuit que non seulement la religion naturelle n’est pas insuffisante, mais qu’à proprement parler c’est la seule religion qui le soit ; et qu’il serait infiniment plus absurde de nier la nécessité d’une religion suffisante et universelle, que celle d’une grâce universelle et suffisante. Or, on ne peut nier la nécessité d’une grâce universelle et suffisante sans se précipiter dans des difficultés insurmontables, ni par conséquent celle d’une religion suffisante et universelle. Or la religion naturelle est la seule qui ait ce caractère.

XIV. De toutes les religions celle-là doit être préférée dont la vérité a plus de preuves pour elle et moins d’objections. Or la religion naturelle est dans ce cas ; car on ne fait aucune objection contre elle et tous les religionnaires s’accordent à en démontrer la vérité... »

Dans l'esprit de Diderot et de plusieurs autres penseurs la religion naturelle désigne le dénominateur commun entre toutes les religions, une fois débarrassées de leur folklore et de leur révélation respective, elle comprendrait les croyances les plus universelles. L'avantage d'une telle religion, c'est qu'elle serait par sa nature universelle et exclurait le dogmatisme et le fanatisme sectaires. Mais à la différence du culte de la Raison de la révolution française le tangrisme a des traditions historiques réelles.

La catégorie de base pour l’analyse des phénomènes et des processus sociaux est le concept de qualité de vie. Sous l’influence de la famille, du système éducatif et des proches, des médias, l’individu définit ses valeurs morales et intellectuelles, élabore une méthode d’évaluation de la qualité de sa vie. Bien sûr, il est impossible de mesurer le bien-être général par un indicateur, par exemple le produit intérieur brut (PIB). En effet, cet indicateur évalue le niveau d’activité économique ce qui ne reflète pas nécessairement le niveau de vie. Pour évaluer la qualité de la vie il faut tenir compte de plusieurs paramètres, en particulier :

- la richesse immatérielle ;

- le bien-être économique ;

- la qualité de l’environnement ;

- l’état de santé et l’espérance de vie ;

- la qualité de la vie sociale ;

- la stabilité politique ;

- le niveau de sécurité, etc.

La protection et l’amélioration de l’environnement, l’augmentation de la richesse immatérielle, la garantie d’un niveau convenable de bien-être économique, la stabilité politique, le niveau suffisant de sécurité sont les composantes importantes de la qualité de la vie pour tous. On peut intégrer tous les droits fondamentaux de l’homme dans le droit à la qualité de la vie.

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La richesse immatérielle comprend le savoir-faire et le savoir-vivre personnels, la créativité, etc. Les Sakhas se tiennent à leur religion traditionnelle car elle les aide à améliorer leur qualité de la vie en contribuant à l’augmentation de leur richesse immatérielle, à la qualité de leur vie sociale.

La priorité accordée à la meilleure façon d’acquérir ou de générer cette ressource précieuse qu’est la richesse immatérielle, ne peut plus être considérée comme un idéalisme à l’époque où le savoir (qui inclut des notions telles que l’imagination, les valeurs, les images, la motivation, autant que les compétences techniques en tant que telles) joue un rôle de plus en plus central dans la vie économique et politique.

Le savoir et l’information ne diminuent pas si on les partage avec les autres. On peut ainsi transmettre le savoir-faire à ceux qui en ont besoin. Plusieurs personnes peuvent utiliser le même savoir et, ce faisant, ils ont une base de plus pour produire un supplément de savoir. Le savoir est par nature inépuisable et non exclusif, il est un multiplicateur de la richesse et de la force. Même les plus faibles et les plus pauvres peuvent l’acquérir. Le savoir sert à convaincre et même à transformer. Il permet de reconnaître et contourner les mauvaises situations, évitant, par là, le gaspillage de la force et de la richesse.

Les convictions positives et les savoirs de l’ordre de la culture générale se diffusent facilement et contribuent à l’amélioration des composantes essentielles de la qualité de la vie telles que la qualité de l’environnement, la stabilité politique et le niveau de la sécurité de la population.

Les activités efficaces demandent toujours beaucoup de la créative et du développement de son potentiel.

Une forme moderne de la créativité est la choix d’une matrice religieuse pour l’élaboration sur cette base d’un système de croyances et de convictions individuelles. Nous percevons une religion comme un ensemble des croyances individuelles qui sont compatibles.

Chaque personne pensante aura bientôt son propre système de croyance. Les gens avec les systèmes proches se réuniront dans les mouvement religieux, nouveaux ou modernisés.

On peut choisir la base naturelle du tangrisme modernisé avec son Credo très humaniste et sa définition universelle du Dieu (Tangra) pour la construction de ces systèmes personnalisés.

La choix de cette base donne la grande liberté pour la créativité et pour l’expression de son individualité. Les rites de la religion tangrienne n’étaient pas codifiés et unifiés comme dans les autres religions monothéistes. Ce minimalisme est très commode pour un homme moderne qui ne doit pas perdre beaucoup du temps pour l’élaboration de ses croyances personnelles.

Le rituel religieux se présente souvent, comme un moyen de donner un caractère solennel aux actes importants qui jalonnent l’existence. Ni l’adhésion aux croyances ni une appartenance confessionnelle n’en sont plus la raison nécessaire: c’est bien la cérémonie elle-même qui est porteuse de sens. Une courte prière est pour nous un moyen de la mobilisation de nos ressources psychologiques et de nos forces vitales, du « ressourcement » de l’environnement. Ainsi Tangra est aussi un symbole qui permet de mobiliser nos ressources psychologiques et autres ressources intérieures inconnues. Frédéric Lenoir note que la religion peut également contribuer aux autres composantes de la qualité de la vie :

« Le discours sur les fins dernières - le paradis, l’enfer, le purgatoire - s’est quasiment éteint dans la prédication des clercs au profit d’un discours sur les bienfaits de la foi et le bonheur qu’il y a sur cette terre, pour soi-même et pour les autres, à accueillir l’amour de Dieu... Dans le monde protestant, cette tendance n’a fait que s’accentuer, et les nombreux groupes évangéliques ou pentecôtistes qui essaiment partout à travers le monde évoquent la réussite matérielle comme gage et signe du progrès spirituel... Il en va même pour la santé. La guérison des maux physiques est mise en avant comme un signe du salut, et les pentecôtistes protestants autant que les catholiques mettent les pratiques de guérison au cœur de leur pratiques. » ([13], p. 58).

Nous pensons que l’avenir peut appartenir aux religions qui sont compatibles avec une vision scientifique du monde et qui contribuent de façon efficace à l’augmentation de la richesse immatérielle des personnes qui les pratiquent.

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Approche systémique et créative

Ainsi la base naturelle et universelle du tangrisme moderne peut servir comme base individuelle de croyance (BIC) pour tous les gens de bonne volonté pour la systématisation de leurs croyances et de leurs visions du monde. Chaque personne peut ériger sur cette base les superstructures correspondant à sa culture natale et répondant à ses besoins d'inspiration, d'amélioration de la qualité de sa vie. Cela donne beaucoup des possibilités pour la modernisation des religions et des croyances.

La base du tangrisme peut être aussi appelée son noyau et ses superstructures peuvent être considérées comme ses modules ou ses cellules. Il est commode de se présenter dans ces termes et décrire pour les autres l'architecture cellulaire du tangrisme moderne qui sera développé comme un système complexe, capable d'évoluer et de s'adapter à tous les changements.

L’ensemble des croyances personnelles de chaque personne est un bon indicateur du niveau intellectuel et créatif de cet individu, de ses qualités morales.

Il ne faut pas perdre beaucoup du temps pour l’élaboration de ses croyances individuelles et se plonger dans les études de systèmes religieux et philosophique compliqués et archaïques. Chacun doit libérer le plus rapidement possible son cerveau et son énergie pour les activités créatives positives et utiles pour sa qualité de la vie. Il est souhaitable qu’il ne complique pas sa vie par l’adoption des rites et des coutumes bizarres et gênants pour les autres.

La créativité est destinée à l’amélioration la qualité de sa vie, un indice de positivité d’un produit de cette créativité est sa contribution à l’amélioration de la qualité de la vie des autres. Si ce produit contribue à l'amélioration de la qualité de la vie de son créateur, mais entraîne la détérioration de la qualité de la vie d'un grand nombre d'autres personnes, alors cette créativité est négative.

Le développement de la science a conduit à la compréhension que la sécurité de la civilisation humaine est menacée est menacée par notre existence dans les environnements catastrophiquement instables [15-19]. Par conséquent, le développement des relations entre la religion et la science aura une influence décisive pour l'avenir de l'humanité.

Chaque scientifique croit aux théories et aux hypothèses convaincantes pour lui. Mais cette croyance n'est pas dogmatique, elle est capable à être modifiée sous la pression des faits nouveaux et des théories plus convaincantes. Au lieu de compléter la base du tangrisme par les enseignements traditionnels sur l'âme, qui se contredisent, nous préférons le compléter par les théories scientifiques physiques, cosmologiques, biologiques, psychologiques et autres, qui seront plus tard remplacées par les autres à la suite du développement des recherches scientifiques.

Ainsi, le tantrisme moderne est un système : ensemble cohérent d’éléments

interdépendants qui peuvent être personnalisés par chacun pour lui-même et développés de façon créative avec l’approfondissement de ses connaissances et l’élargissement et l’enrichissent de sa vision du monde.

La religion est la vision du monde dominante dans la plupart des pays, la majorité des gens se considèrent eux-mêmes comme religieux, il est donc intéressant pour les scientifiques l'occasion présentée par le tangrisme d’interpréter leur vision du monde dans une forme religieuse sans aucune préjudice pour son contenu.

Le tangrisme classique servait de fondement idéologique des empires des steppes créés afin d'essayer mettre fin aux guerres sur la Terre et même de créer le Gouvernement mondiale : « Par la puissance du Ciel éternel, du lever du soleil jusqu’à son couchant, le monde entier sera uni dans la joie et la paix ». L’Humanité n’essaye qu’aujourd’hui de réaliser ces grandes idées, étonnement modernes, avec les tentatives de la réconciliation des différentes religions, le soutien des mouvements pacifistes, la création de l’ONU et des autres organisations internationales gouvernementales.

La large diffusion des religions et des croyances rationnelles, fondées sur la base naturelle et universelle du tangrisme moderne (BIC), aidera à éliminer des composantes nocives des idéologies actuelles, contribuera à la cessation des guerres et à la consolidation de l'humanité, à la libération des énormes ressources pour le progrès commun.

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Nous décrivons maintenant certains modules du tangrisme moderne.

Éthique et déontologie

Les tangristes modernes sont des gens libres et spirituels qui décident ce qu'il faut croire sans fanatisme : « La spiritualité vous permet d'aller à la recherche de la vérité par votre voie que vous connaissez, de la comprendre mieux que les autres » [20]. Les tangristes essayent de rapprocher les religions [21-22].

Commandements tangriens. Le code des lois gengiskhanides, le yassak, parfois transcrit yassa, promulgué en 1219, codifie «des traditions, des lois et des interdits, souvent millénaires, des peuples de la steppe » ([11], p.144). L’épopée héroïque sakha (olonkho) est considérée comme la plus archaïque des épopées des peuples des steppes. Elle donne l’idée de la mentalité et des valeurs morales de la population de la Grande steppe de l’époque tangrienne. Citons les extraits commentés d’olonkho et des autres épopées turco-mongoles [23] :

«Ceux pour qui le mot «ma patrie» n’est qu’un son, pour qui les steppes natales ne sont pas plus chères que les champs fertiles des pays étrangers, ne sont pas de vrais batyrs, chevaliers des steppes !»

«Pour un homme, il est honteux de mourir vieux dans son lit d’une maladie banale. Quelques gouttes de sang pour la patrie, un petit tas de matière pour la terre, voilà la mort digne d’un vrai chevalier !»

Les batailles des chevaliers sont réglementées même dans le cas où l’adversaire est un monstre. On prévient de l’attaque, on demande aux vaincus leurs derniers vœux, on gracie les adversaires nobles.

Les idéaux de la noblesse, de la gloire sont prioritaires pour les héros, ils pensent aussi à leur prestige posthume pour les générations futures, ce qui est très important pour eux. La renommée et le prestige sont les valeurs les plus importantes pour tous les personnages, ce qui est exprimé par une formule de triomphe que les vainqueurs adressent souvent à leurs adversaires :

«J’ai abaissé ton nom glorieux, ton visage blanc est sali, ta gloire est diminuée !»

Même les monstres préfèrent mourir, plutôt que s’humilier devant les vainqueurs et perdre ainsi leur prestige.

Le poème épique est rempli de scènes de poursuite et d'exploits fantastiques des chevaliers nobles. Le récit se termine par le mariage du héros principal, sa noce qui est en même temps la fête de la victoire. La chamane divine les bénit :

«Que les récompenses et les châtiments soient distribués, que les massacres soient terminés, et que le destin noir s’éloigne. Vivez dans la paix pour avoir un bétail fécond, pour construire des berceaux à vos enfants ! »

Les héros d’olonkho sont les défenseurs de leur pays, qui rêvent d’une vie heureuse et paisible, on ne voit aucun agressivité. Cette épopée enseigne les idéaux d’honneur chevaleresque, de courage, de maîtrise de soi, de respect des femmes.

Gengis Khan est considéré par les Sakhas avec Odoun Khan comme deux divinités du destin humain. On dit : « Par le décret d’Odoun Khan, par le loi de Gengis Khan » (« Odoun Khan ouragynan, Tchingys Khan yïaagynan »). Le mot « yïag » ou « yïakh » ressemble au mot « yassak » ou « yassa ». On peut dire que les héros des épopées sakhas respectaient le Yassa de Gengis Khan !

Mais qu’a été Odoun Khan, un autre saint de la religion tangraïste ? Je crois que c’est Modoun Khan, premier empereur hun et premier codificateur des traditions et des lois des peuples des steppes. Nous croyons à ce point de vue mais nous ne demandons à personne d’y croire. Mais nous sommes persuadés sincèrement que cette interprétation est correcte.

Une formule plus complète mentionne Bilghe Khan: "Par l'ordre de Gengis Khan, par l'action d’Odoun Khan, par le savoir de Bilghe Khan» ([24], p 129). Qui peut l'identifié avec Bilghe Khaghan, un souverain des anciens Turcs. Un expert du folklore Ilya Baishev écrit: «Le tangrisme hunno-turque

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est né du culte des ancêtres sacrés, il est conservé sous cette forme chez les Yakoutes Il identifie le Tankha Khan de la religion tangrienne yakoute avec Tankoug (Tounyoukouk), conseiller sage des kaghans, et s'exclame "Les Aïyy (esprits céléstes, divinités) naissent sur la Terre, puis s'envolent vers le Ciel» ([25], 15-16).

Nous considérons comme chef de file du tangrisme contemporain yakoute Lazare A. Afanassiev (Teris), docteur en philologie, élevé en enfance par sa grand-mère Varvara Prokopieva dans l'esprit tangriste [6, 7, 9].

Dans la doctrine chrétienne, il y un seul Dieu en trois personnes. Dans la tradition islamique, il y a 99 noms de Dieu qui expriment les différentes qualités d'Allah.

Dans le schéma de Teris il ya a un seul Tangra en 9 personnes principales, dont chacune peut se manifester sous 7 images. La multiplicité de ces hypostases (aiyy) de Tangra dans l'enseignement de Teris est expliquée par le désir d'utiliser toute la richesse de la poésie rituelle yakoute.

Nous considérons ces hypostases comme les images purement poétiques qui caractérisent les différentes modalités possibles d'obtenir l'assistance de Tangra. Ces images peuvent apparaître dans les visions et les rêves des Yakoutes comme des êtres de lumière, et certaines des hypostases sous les formes d'un cheval blanc, d'un cygne, d'une grue, d'un aigle, et d'une manière différente, qui se reflète dans les noms poétiques de ces hypostases.

Dans l'enseignement de Teris à chacune des 9 hypostases principales de Tangra correspond son ciel, qui « symbolise un degré du développement moral de l'homme ». Pendant sa vie un homme doit essayer de se faire un chemin à travers ces cieux, c'est-à-dire d'améliorer ses qualités morales, intellectuelles et autres traits positifs, communiquer avec l'aide des prières et des rites avec des hypostases (aïyy) qui symbolisent ces qualités. C'est ce qu'on appelle « aller par le chemin d'aïyy ». C'est pourquoi Teris appelle son enseignement « Enseignement d'Aïyy ». Un homme qui aspire à l'auto-dévoleppement et qui va ainsi « par le chemin d'aïyy » est nommé un homme de Tangra.

Il y a aussi une notion annîyy, ce qui se traduit approximativement comme «péché», mais signifie également toute violation des normes de la morale. Chaque annïyy affaiblit la liaison avec Tangra et les esprits protecteurs ce qui peut entraîner les conséquences graves, interprétées comme une punition.

Dans le cas de la perception des hypostases (aïyy) comme des images poétiques qui caractérisent les différentes possibilités de l'obtention d'aide de Tangra, il n'y a aucune raison de fixer strictement leur nombre. Par conséquent, les poètes peuvent créer des séries d'algys (prières et serments solennels) avec un autre nombre d'hypostases de Tangra, en modifiant leurs noms selon leur propre goût. Ainsi, les amateurs de l'histoire peuvent créer leurs religions individuelles sur la base des anciennes religions paganistes de différents peuples (germanique, celtique, slaves...) sous les formes monothéistes capables à la coexistence sans aucun conflits avec les grandes religions classiques.

En particulier, nous sommes intéressés par l'utilisation des commandements tangriens pour la sélection des participants des importants projets scientifiques. Einstein a écrit que les qualités morales de scientifiques et d'autres « personnalités éminentes sont peut-être plus importantes pour une génération et pour le cours de l'histoire que leurs réalisations purement intellectuelles. » Nous consacrerons une publication à l'éthique scientifique et au système de préparation tangriste aux activités scientifiques.

Aujourd’hui, la Science officielle se montre incapable d’aborder plusieurs thèmes qui passionnent des gens, tel que l’effet placebo, les phénomènes paranormaux, les miracles chamaniques, l’existence et la survie d’une âme ou des âmes. Je crois que ces phénomènes ne peuvent être étudiés avec succès qu’avec la participation active des associations et des réseaux des chercheurs passionnés et honnêtes, professionnels et amateurs, qui ne sont pas aveuglés par leurs hypothèses ou croyances. On peut rendre ainsi la culture scientifique accessible à tous.

La clarté et l'harmonie de sa vision du monde est un bon indicateur des qualités morales, intellectuelles, créatives et autres de chaque personne pensante. Ainsi, chaque tangriste moderne doit bien sélectionner les modules de son système tangrien individuel.

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Histoire du tangrisme

La genèse du tangrisme doit remonter à la création des premiers empires des steppes, car « jamais Etat ne fut fondé la religion ne lui servit de base ... » (Rousseau J.-J., Contrat sociale, chapitre 8 du livre 4). Les sources écrites sur le tantrisme classique nous avons analysés dans les articles [1, 5].

Le credo de tangrisme avec sa grande tolérance est bien formulé par le grand khan Mengu (Mongka) à Rubrouck : « Nous autres Mongols croyons qu’il n’y a qu’un Dieu, par lequel nous vivons et mourons, et vers lequel nos cœurs sont entièrement portés. Comme Dieu avait donné aux mains plusieurs doigts, ainsi avait-il ordonné aux hommes plusieurs chemins pour aller en paradis.» ([26], p. 173-174). Le commandement de ce Khan « était comme le commandement de Dieu même ». Dans sa lettre à Pape il utilise la formule significative « il n’y a qu’un Dieu éternel au ciel, et en terre qu’un souverain seigneur Gengis-Khan, fils de Dieu » et déclare que « par la puissance du Dieu éternel, tout le monde sera uni en paix et en joie ». ([26], с. 179-181).

Citons encore Jean-Paul Roux :

« C’était l’idée forte des Turcs et des Mongols, celle qui sera répétée pendant quelque deux mille ans des Hiong-nou aux Ottomans. Avec quelques variantes dans la forme, dix fois, cent fois on relira cette phrase : « Comme il n’y a qu’un seul Dieu dans le ciel, il ne doit y avoir qu’un seul souverain sur la terre » ... Cela coûterait cher. Une génération serait sacrifiée. Mais le résultat en vaudrait la peine s’ils n’y avait plus de guerres » ([11], p. 242).

Très tôt, l’art militaire des cavaliers des steppes a atteint un niveau très élevé. Ensuite, il s’est développé lentement à cause de cette performance. Nous observons le même phénomène par rapport à la religion tangrienne. En effet, la religion tangrienne a servi plus de 1500 ans l’idée de l’unité des peuples des steppes et même l’idée de la création de l’Empire universel.

La complication de ses dogmes et leur fixation étaient impossibles à cause de la trop large diffusion de cette religion. A la différence, par exemple, de la religion chrétienne, où les dirigeants des différentes Eglises imposent leurs interprétations des dogmes et luttent contre le non-conformisme, la religion tangrienne n’a été basée que sur les principes généraux reconnus pratiquement par tous les peuples turco-mongols. La fixation rigide des dogmes aurait pu empêcher les tentatives permanentes de réunir ces peuples autour des chefs ou les peuples ayant reçu les signes de bienveillance de Tangra, convainquant pour les habitants des steppes.

Evidemment, pendant les périodes du morcellement, les différents peuples et tribus commençaient à interpréter à leur manière la religion tangrienne. Certaines tribus passaient, sous l’influence de leur voisins païens, à l’interprétation polythéiste. Mais quand un nouvel empire naissait, l’idéologie dominante essayait de renforcer l’interprétation monothéiste de la religion tangrienne.

On peut penser qu’on le faisait consciemment et pas seulement dans le but de renforcer le pouvoir des khans puissants mais aussi pour une meilleur compatibilité de la religion d’Etat avec les religions des peuples soumis.

Jean-Paul Roux note :

« L’insoumission, les offenses faites au Kaghan (empereur) sont autant d’insoumission, d’offenses à Dieu. La guerre sainte de Tengri et de son Kaghan n’est pas dogmatique. Elle est seulement dirigée contre l’anarchie des steppes, contre les chefferies, contre le totémisme, plus encore contre la multiplicité des pouvoirs qui imposent une vision polythéiste. Elle repond à un profond désir de l’unité, à une volonté de paix universelle. » ([10], p. 113).

Tangra est identifié souvent avec le Ciel éternel qui est son principal symbole. «Tangra n’est que le dieu du ciel c’est le dieu grand comme le ciel, c’est à dire, c’est un principe abstrait situé hors de la Réalité» (Auezkhan Kodar).

Les Turco-Mongols pensaient qu’ils croyaient au même Dieu que les chrétiens, les musulmans, les juifs et que toutes les religions sont les différentes voies qui mènent au même Dieu, unique et tout puissant.

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Ils s’étonnaient des disputes et conflits religieux violents chez les peuples sédentaires. Nous lisons dans une lettre, reçue en 1248 par le roi de France d’un représentant du Grand Khan en Iran :

« Le roi du monde ordonne qu’il ne doit avoir, de par la volonté de Dieu, nulle différence entre Latin, Grec, Arménien, nestorien, jacobite et tous qui honorent la Croix : ils ne font en effet qu’un à nos yeux. » ([11], p. 316).

Les khans acceptaient volontiers les paroles et les argumentations des représentants de toutes les religions :

« Hethum raconte que Mongka recut le baptême en sa présence. Djuzdjani affirme qu’à la demande de Berke il récita la shahadda (profession de foi musulmane) qui, dite devant témoin, vaut acte d’adhésion à l’islamisme. C’était dans les habitudes des princes mongols que de faire croire à chacun de leurs interlocuteurs qu’ils avaient embrassé leur religion. » ([11], p. 349).

Quand la confrontation entre les représentants des différentes religions devenait trop forte, le pouvoir organisait des discussions et les colloques afin d’entendre toutes les opinions et prendre les décisions nécessaires pour calmer les esprits. Ainsi, en 1258, le Grand Khan Mongka a chargé son frère Khubilaï d’organiser un grand colloque avec la participation de 300 religieux bouddhistes et 200 taoïstes.

Guillaume de Rubrouck, qui a participé à un colloque théologique à Karakorum, en 1254, témoigne de son organisation :

« Nous nous réunîmes donc, la veille de la Pentecôte, dans notre oratoire et Mangou-chan (Mongka) envoya trois secrétaires comme arbitres : un chrétien, un sarrasin et un tuin. Il fut proclamé : « Voici l’ordre de Mangou, et personne n’ose dire que le commandement de Dieu en diffère. Il ordonne que personne n’ose prononcer des paroles agressives ou injurieuses envers autrui, ni susciter un tumulte qui empêche cette entreprise, sous peine de mort. »

Tous se turent. Il y avait là beaucoup de monde. Car chaque partie avait convoqué les plus savants des siens, et beaucoup d’autres avaient afflué. » ([27], p. 183-184 ).

Ce colloque s’est terminé par un banquet :

« Quant tout fut terminé, les nestoriens et pareillement les sarrasins chantèrent à voix haute, les tuines se taisent. Ensuite tous burent copieusement.» ([27], p. 186).

La conversion des autres religions, fortement canonisées, à la religion tangrienne était bien sûr difficile. Mais la plupart des adeptes de ces religions trouvaient facilement les arguments pour justifier la coexistence pacifique de leur religion avec la religion tangrienne. Ainsi, un certain Baha al-Din a expliqué à Khubilaï pourquoi les musulmans ne tuaient pas les Mongols :

« Il est vrai que Dieu nous commande de tuer les infidèles, mais on désigne par ce nom ceux qui ne connaissent pas un être supérieur, et, comme vous mettez le nom de Dieu en tête de vos ordonnances, vous ne pouvez pas être rangés parmi eux. » ([11], p. 397).

Ces documents montrent qu’à l’époque de l’Empire mongol l’interprétation monothéiste de la religion tangrienne était dominante. Cette religion servait à l’idée de l’union des peuples « dans la joie et la paix »!

Dans le gouvernement de Gengis Khan nous trouvons des «conseillers ouigours comme T’a-t’-a-t’ong-a, musulmans comme Mahmoûd Yalawâtch, k’i-tan comme Ye-liu Tch’ou-ts’ai.» ([28], p. 314). Kubilaï, le plus connu de ses successeurs, se posait «en souverain universel, aimé de tous les peuples réunis sous sa bannière» ([29], p. 237).

Odoric de Pordenone, célèbre missionnaire catholique du XIV siècle, rend hommage à l’administration mongole dans les termes suivants:

« Le fait que tant de races différentes puissent cohabiter paisiblement et être administrées par le même pouvoir me semble une des plus grandes merveilles du monde.» ( [28], p. 387 ).

L’Eglise orthodoxe a décidé, dans la traduction de la littérature chrétienne en langue sakha, d’identifier Tangra (les Sakhas prononcent souvent « Tangara ») avec Dieu. Au Kazakhstan Allah est identifié avec Tangry, en Turquie et au Azerbaïdjan avec Tanri. Nous choisissons Tangra ou Tangri qui est proche à tous ces noms.

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Nous attendons les études plus profondes des relations entre les représentants des différentes grandes religions à la religion tangrienne des conquérantes turco-mongoles. Par exemple, l'histoire véridique du développement et de la consolidation de l’Église orthodoxe en Russie, les raisons du succès du christianisme nestorien dans les steppes, les activités des missionnaires catholiques en Chine dans l’époque de Kublaï Khan et ses descendants.

Décrivons certains détails des relations des chrétiens à tangrisme. Il est intéressant, par exemple que les chrétiens d'Orient comparaient Hulagu Khan et son épouse avec « deux grands astres de la foi chrétienne » : leur saint empereur Constantin et son épouse Elena comme écrivait Bar Hebraeus au nom de l’Église syriaque jacobite et Kirakos de Kantzag au nom de l’Église arménienne ([28], p. 442).

Le prince Nikolaï Troubetskoï dans son livre L’héritage de Gengis Khan [30] souligne le grand rôle des peuples turco-mongols dans le développement de l’Etat russe :

« On sait bien que la Russie a été incluse dans le système financier de l’Etat mongol et le fait que beaucoup des mots russes d’origine mongole et tatare (par exemple « kazna » - « trésor », « kaznatcheï » - « trésorier », « denga » - « monnaie », « tamoznia » - « douanes » .) sont toujours utilisés dans ce domaine montre que le système financier mongol n’a pas seulement été bien adopté mais a survécu à la domination tatare. S’il existe une telle continuité entre les Etats mongol et russe dans les domaines si importants comme le système financier, la poste et le transport, on peut naturellement supposer l’existence de la continuité similaire dans la construction de l’appareil administratif, dans l’organisation de l’armée, etc. »

Citons l’opinion de Troubetskoï sur le système de Gengis Khan. Je partage cette opinion et je peux l’expliquer sans cette citation. Mais, exprimée par un représentant éminent d’un peuple dominé autrefois par les turco-mongols, elle est plus convaincante :

« Gengis Khan était un grand conquérant mais aussi un grand organisateur. Etant un grand homme d’Etat, il ne se bornait pas à des tâches courantes, mais il appliquait ses idées et ses principes qui composaient un système harmonieux.

Gengis Khan avait des exigences morales par rapport à ses subordonnés : des hauts dignitaires et des chefs de guerre supérieurs aux simples guerriers. Il appréciait beaucoup et encourageait la fidélité, le dévouement et le courage ; les défauts qu’il méprisait profondément étaient la trahison et la lâcheté . après chaque victoire sur un roi ou un autre souverain, le grand conquérant donnait l’ordre d’exécuter les dignitaires et les courtisans qui avaient trahi leur maître ... Et au contraire, après la conquête d’un nouveau royaume ou d’une principauté, Gengis Khan récompensait et approchait à lui tous ceux qui restaient fidèles à l’ancien maître de ce pays, malgré une situation désespérée et dangereuse. Car la fidélité et la fermeté de ces hommes montraient leur appartenance au type psychologique sur lequel Gengis Khan voulait fonder son système étatique. Pour les hommes de ce type psychologique, apprécié par Gengis Khan, leur honneur et leur dignité est plus importantes que leur sécurité et leur richesse. »

Le prince russe décrit la noblesse de Gengis Khan dans les termes suivants :

« Ils ont dans leur conscience un code de conduite des hommes honnêtes et respectables ; ils tiennent à ce code, le respectent religieusement comme aux règles sacrées et ne peuvent pas le violer car le manquement à ce code aurait entraîné le mépris de soi-même ce qui pour eux est pire que la mort. En se respectant, ils respectent les autres qui tiennent le même code de conduite .un homme de ce type se considère comme appartenant à un système hiérarchique subordonné par à un homme mais au Dieu. Gengis Khan, lui-même, appartenait à ce type des hommes. Même, après avoir vaincu tous et tous le monde, après être devenu le souverain du plus grand Etat dans l’histoire de la Terre, il continuait de le sentir vivement et était conscient de sa soumission totale à la volonté supérieure, il se considérait comme un instrument entre les mains du Dieu. »

Troubetskoï décrit le rôle de la religion tangraïste en Empire mongol dans les termes suivantes :

« Etant un homme profondément religieux, Gengis Khan pensait que la religiosité était une composante nécessaire de cette orientation psychique qu’il appréciait dans ses subordonnés. Afin

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d’accomplir sa tâche intrépidement et inconditionnellement, un homme doit intuitivement, non de façon abstraite, mais par tout son âme croire que sa destinée et les destinées des autres et du monde entier sont entre les mains d’un être suprême, infiniment supérieur et à qui on doit accorder une confiance absolue ; ce ne peut être que le Dieu mais pas un homme. Un guerrier discipliné, qui sait bien exécuter les ordre de son chef ainsi que diriger ses propres subordonnés, sans jamais perdre estime à soi-même et, par conséquent, capable d’estimer les autres et susciter leur respect, ne peut être, en fait, subordonné qu’à une instance immatérielle, non terrestre, à la différence d’une nature servile, qui a une peur terrienne, qui a les désirs terriens, qui a les ambitions terriennes. »

Analysons maintenant une affirmation intéressante de Troubetskoï [30] :

« Le pouvoir de Gengis Khan comme d’un élu et d’instrument du dieu de Ciel n’a été fondé que du point de vu du chamanisme, c’est-à-dire d’une religion le plus flou dogmatiquement qui ne prétendait pas à une large diffusion, sans force offensive et incapable de concurrencer les autres religions dominantes en Asie et en Europe. »

On peut être d’accord que la religion tangraïste n’est pas très dogmatisée et reste assez flou. Mais l’existence des prêtres, appelés les « chamans blancs » montre qu’il est exagéré de parler d’une religion trop amorphe. C’est vrai que les khans ne soutenaient pas le renforcement du pouvoir des chamans blancs et de leur organisation hiérarchique. Ainsi, les tentatives de Teb-Tenggeri, grand chaman de l’Empire mongol, de contrôler les actions de Gengis Khan a entraîné rapidement son exécution.

L’expression « ne prétendait pas à une large diffusion » par rapport de la religion tangraïste signifie l’absence de l’agressivité, du désir d’imposer leur religion aux autres peuples car elle s’est répandue, plusieurs siècle avant Gengis Khan, sur les immenses territoires du Pacifique au Danube. Elle ne tentait pas de concurrencer les autres religions car, du point de vue des cavaliers des steppes, tous les grandes religion étaient compatibles avec leur religion.

Notons que les «chamans blancs» sont les prêtres tangristes tandis que les chamans ordinaires ne sont que les guérisseurs. Les chamans doués étaient souvent à la fois des hypnotiseurs, des poètes et des chanteurs, capables dans le costume lourd de quinze kilos de sauter pendant leurs danses à une hauteur d’un mètre et demi, ils pouvaient avaler les charbons ardents, maîtrisaient l’art de prestidigitation, savaient soigner beaucoup de maladies. Et ils étaient nombreux jusqu’à récemment. L’existence d’une telle quantité d’hommes doués m’étonne beaucoup.

Le terme « un chamaniste » pour l’Européen moyen signifie « un représentant d’un peuple (sous-développé) qui ne confesse aucune des grandes religions ». On pense ainsi que les Indiens d’Amérique, beaucoup d’Africains, les Papous, les Tchouktches et les Sakhas confessent la même religion. Pourtant il existe évidemment une très grande différence entre le chaman Teb-Tenggeri qui a « couronné » Gengis Khan et un sorcier aborigène d’Australie.

Le chamanisme existait dans les steppes bien avant la fondation du premier empire hun de Modoun. Il était basé sur les croyances animistes et polythéistes. C'est pourquoi les chamans guérisseurs étaient aussi loin de la religion tangrienne comme les sorcières avec qui luttait sans pitié l’Inquisition étaient loin de l’Eglise officielle.

Nous expliquons l’interprétation polythéiste de la religion tangrienne, propre à une partie des Sakhas, en particulier, par l’influence des peuples autochtones chamanique du Grand Nord.

La notion du Dieu comme de l’ensemble de toutes les forces, de tous les champs inconnus et des leurs sources, capables d’aider un homme, est compatible avec tous les autres perceptions, par exemple, du Dieu comme du Créateur.

On peut aussi détacher de cet ensemble universel des sous-ensembles de forces, de champs inconnus et de leurs sources, capables d’aider un homme dans certaines de ses activités et les nommer par les noms des divinités (des anges, des esprits, etc.) traditionnelles. Ainsi nous levons la contradiction qui existe à première vue entre les interprétations monothéiste («impériale» d’après A.Kodar) et polythéiste du tangrisme.

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Passons au rapport des musulmans à la religion tengrienne. En 1222, Gengis Khan, en passant par Boukhara, s’est fait expliquer l’islam par des ulémas. Il a été d’accord avec la foi en Dieu unique et sans égal, a approuvé le rôle d’intermédiaire de Prophète et la pratique des cinq prières par jour. « Mais à propos du hadjdj (le pèlerinage à La Mecque), il dit : « L’univers entier est la maison de Dieu, à quoi bon désigner un lieu particulier pour s’y rendre ? » » ([11], p. 216).

Citons maintenant Juvaini (1226-1283) qui était un historien persan. Il a écrit une histoire de l'Empire mongol intitulée Ta'rikh-i Jahan-Gusha (Histoire du Conquérant du monde) [31]. Il est né à Juvain (nord-est de l’Iran) dans une noble famille qui s’est ralliée aux Mongols.

« Donc, si Alexandre (le Grand), qui avait une passion pour les talismans et aimer relever les défis, a vécu à l'époque de Gengis Khan, il devrait s'initier à sa ruse et à sa sagesse, et il n'aurait trouvé aucun autre talisman qui était plus utile pour la conquête de forteresses imprenables que l'obéissance aveugle à lui. » ([31], p. 18).

« Dans la période initiale de son règne, quand il a été rejoint par les tribus mongoles, il abolit les mauvaises coutumes respectées et reconnus par ces tribus et établit les coutumes digne de louange, dictées par la sagesse. Beaucoup de ces nouveaux règlements sont compatibles avec la charia. » ([31],

p. 19).

« Comme Gengis Khan n'était pas un adepte d'aucune des religions, il n'a pas montré de l'intolérance à une religion et n'a manifesté aucune préférence ; au contraire, il honorait et vénérait des sages et des gens pieux de toutes les confessions religieuses, en considérant un tel comportement comme moyen de trouver la clé du royaume de Dieu. » ([31], p. 20).

« Et tous les détachements des Mongols, qui venaient l'un après l'autre ne cherchaient que Koutchoulouk, et on a été autorisé à lire le takbir et azan, et un héraut a proclamé dans la ville que chacun est libre de pratiquer sa religion et de suivre sa foi. Nous avons vu ainsi que l'existence de ce peuple est une des grâces de Dieu et de sa bonté de sa miséricorde. » ([31], p. 43).

« Et il faut de noter que celui qui persécute la foi et la loi de Mahomet, ne gagne jamais, tandis que celui qui les renforce, même s'il ne suit pas cette religion, chaque jour devient plus riche et plus noble. » ([31], p. 44).

« Dans l'excitation fébrile Gengis Khan grimpa au sommet d'une montagne, dénuda sa tête, a tourna son visage vers le sol, et priait pendant trois jours et trois nuits, en disant : "Je ne suis pas la cause de ce trouble; donnez-moi la force d'effectuer la vengeance." Après cela, il descendit de la montagne, en contemplant les actions suivantes et la préparation à la guerre. » ([31], p. 53).

« Que les émirs et les notables sachent que ... toute la face de la terre, du levant au couchant du soleil, je t'ai donné. Et donc chacun qui montre sa soumission sera pardonné, ainsi que ses femmes et ses enfants, ses biens seront épargnés ; mais celui qui ne se soumettra pas va périr avec toutes leurs femmes, ses enfants et ses parents. » ([31], p. 97).

« Il (Batu) était un roi qui ne préférait aucune religion : il n'avait que la foi en Dieu et n'était pas aveuglément fidèle à aucune secte ou doctrine. » ([31], p. 183-184).

« Quand les deux armées se rapprochèrent, Batu grimpa au sommet d'une colline et sans parler à personne pria toute la journée et toute la nuit ; et il ordonna aux musulmans aussi se réunir et prier. » ([31], p. 186).

Ainsi, il n’y a aucune raison pour les musulmans de se méfier aujourd'hui de la renaissance la religion tangrienne.

Une religion qui est née il y a au moins 2200 ans, qui a été répandue sur une grande partie de l’Eurasie pendant plus de 1500 ans, peut être légitimement classée parmi les grandes religions :

« Qu’on n’oublie pas que ces hommes dont le berceau et l’aire habituelle de mouvance se situent dans les forêts et dans des steppes en marge des terres de haute civilisation ont été appelés maintes fois à jouer un rôle politique et culturel essentiel dans l’histoire de l’Eurasie, la détruisant et la reconstruisant, lui fournissant des rois, lui insufflant de nouvelles forces vives puisées dans leur sauvage retraite. On doit s’attendre à ce que leur religion se place au même niveau que leur action. » ([10], p. 284).

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Littérature tangrienne

Ainsi, pour le XIII siècle, il existe plusieurs documents écrits qui ont fixé le Credo du tangrisme classique, les traditions et les préceptes moraux enregistrés, en particulier, dans Yassa de Gengis Khan, promulgué en 1219.

Les Turcs d’Altaï moins d’un siècle après Attila ont fondé un grand empire. Leur ancêtres étaient dans le premier empire hun, fondé par Modoun il y a plus de 2200 ans. Les souverains turcs ont attesté sur leurs inscriptions que leur pouvoir vient de Tangra (Tengri). Cette utilisation du nom de Tangra pour la légitimation du pouvoir suprême montre que la foi tangrienne était depuis déjà longtemps une religion traditionnelle et reconnue des peuples et des tribus de cet immense empire. Ainsi il n’y aucun doute qu’ Attila et ses Huns croyaient aussi à Tangra.

Notons que les épopées sakhas qui chantent les exploits des ancêtres appartenant au peuple Kun (« peuple du Soleil ») dont le pays est situé entre la mer Aral et le lac Baïkal. Cette situation corresponde bien au pays des « Hiong-nou » (transcription chinoise) ou des « Khunnu » (transcription russe), des anciens Huns.

Notons qu’en Asie Centrale les Huns étaient connus sous le nom du peuple « Kun ». La langue sakha « qui a conservé de nombreux caractères archaïques constitue à elle seule une branche très importante de la famille des langues turques » (Tekin T., Olmez M.). L’épopée saka est considérée, elle-aussi, comme la plus archaïque des épopées turco-mongoles. La description des rites des anciens Huns (vénération du Ciel, du Soleil et de la Lune) renforce cette hypothèse. René Grousset pensait qu’un mot tcheng-li, connu par les sources chinoises, est « la transcription du mot turc et mongol Tângri ».

Les noms des femmes d’Attila sont connus en transcriptions latine et grecque : Kerka, Enga, Eska, Ildigo. Je crois de reconnaître en « ka », « ga », « go » le mot « ko » des épopées sakhas. Ce mot, qui n’est plus utilisé dans la langue courante, signifié « noble et belle femme ». Alors, très vraisemblement, Kerka = Kere-ko, « kere » signifie belle », Enge = En-ko, Eska = Es-ko, Ildigo = Ildi-ko.

Je crois à ce point de vue mais je ne demande à personne d’y croire. Mais je suis persuadé sincèrement que mon interprétation est correcte.

Mes œuvres d'Attila [32-37] sont consacrées à l'analyse des grands mystères historiques :

- Relations entre Attila et Aetius ;

- Énigmes des Camps catalauniques ;

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- Mystères de la rencontre d'Attila et le pape Léon en Italie.

La forme des œuvres littéraires permet pas seulement d’effectuer l’analyse logique des événements historiques, mais aussi de créer des portraits psychologiques des participants à ces événements et de comprendre mieux les motivations profondes de leurs actions.

Les résultats de mon analyse correspondent aux conclusions de nombreux auteurs européens.

Michelle Loi, spécialiste éminente de l'Orient, écrit que le projet politique d'Attila était la création, avec un Romain noble comme Aetius, d'un empire bicéphale de « deux empereurs frères qui ne disputeront pas » :

Rome revue et corrigée, l'Empire des khans civilisée, et tous nos peuples heureux sur les terres fécondes qu'il ne serait plus jamais nécessaire de pacifier avec du sang » ([38], c. 135).

Marcel Brion, de l’Académie française, pensait : «A quelque nation qu’ils appartiennent, les hommes d’Etat ne peuvent plus nier aujourd’hui que le plan de ce roi, un des plus grands que le monde ait connus, était l’unité européenne ... Ce plan s’était imposé à son génie, quand il avait vu accourir vers lui les princes germains et les représentants des paysans gaulois, des Ibères et des Britons, des Scandinaves et des Grecs. Tous ceux qui ne voulaient pas voir une anarchie détestable s’installer dans les ruines de Rome ... » ([39], p. 162).

Gérard Chaliand résume les recherches sur l'art militaire des peuples de la steppe de la façon suivante :

« Nulle part, hors de la steppe, la révolution que constitue l'usage de la cavalerie n'a été portée à une telle efficacité militaire. Mobilité, capacité de concentration, puissance de jet de l'arc à double

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courbure, technique de harcèlement et de feintes font des nomades de la steppe, ... , les représentants majeurs d'une culture stratégique d'une singulière efficacité ... » ([40], p. 61).

« Les front militaires des nomades altaïques couvrent - à l’exception du Magreb - l'ensemble du théâtre des conflits du monde antique et médiéval. Sur les deux millénaires où ces nomades exercent leur pesée, à deux reprise, ils sont présent à l'échelle du monde : aux IV-V siècles et aux XIII-XV siècles de notre ére. » ([40], p. 59).

Les guerriers des steppes de différentes époques sont bien reproduits par les auteurs britanniques David Nicholas et Angus McBride [41].

René Grousset souligne que :

« Les races de commandement, les nations impériales sont peu nombreuses. A coté des Romains, les Turco-Mongols ont été de celle-là » ([28], p. 28).

L'histoire des peuples tangristes donne beaucoup des sujets passionnants aux cinéastes et autres créateurs européens qui peuvent collaborer avec leur homologues descendant de la population hunnique [42].

Dans mes œuvres littéraires, je me limite à une époque historique bien documentée. Mais il y a des auteurs qui essayent de produire des « textes sacrés » tangristes. A titre d'exemple, citons un livre d'un écrivain khakas de la Sibérie du Sud, Alexadre Kotozhekov, qui expose une histoire mythique de la civilisation de ses ancêtres, étendue sur une période très longue [43].

Foi en l'avenir de la Raison

Nous ne sommes pas intéressés par les mythes et légendes brumeuses présentés comme véridiques. Par exemple, nous considérons la question de l’existence de l’âme et des esprits comme un problème scientifique et ne sommes pas pressés d’adopter un point de vue avant l’avancement des recherches dans ce domaine. On peut considérer des esprits comme des sources des forces et des champs inconnus, capables parfois agir sur les gens.

Comme les preuves de l'existence et de la survie d’une âme ou des âmes d’un homme ne sont pas convaincante, au lieu de penser beaucoup de la possibilité d'entrer après la mort dans un paradis hypothétique et échapper à l'enfer, nous sommes intéressés par les recherches destinées à la prolongation de la vie humaine et même aux différentes possibilités d'atteindre l'immortalité, aux problèmes de salut de l'humanité et au problème plus général du développement et de la Raison dans l'Univers [17-19].

Alexandre Kononov souligne :

« Le développement de notre civilisation ne résulte que des circonstances favorables et l'homme doit son existence à une incroyable succession de coup de chance. Et personne ne peut dire combien de temps ça se continuera. La civilisation ne peut pas se permettre de poursuivre son existence insouciante et irresponsable car l'Humanité se trouve souvent au bord de l'autodestruction.

L'existence de la civilisation dans l'environnement catastrophiquement instable pose le problème de son indestructibilité.

La responsabilité civilisationnelle, cultivé depuis l'enfance, devrait être une composante essentielle de la culture générale et devrait aider à surmonter les rudiments barbares auto-destructrices et égocentriques dans la civilisation humaine. » ([17], p. 4).

Citons à cette occasion deux minfestes.

Manifeste transhumaniste (2012)

« version extraite de: The transhumanist Reader, édité par Max More and Natasha Vita-More

première publication 2013 © 2013 John Wiley & Sons, Inc (ISBN 978-1-118-33431-7)

Traduction française par Yann Minh

https://www.facebook.com/notes/vann-minh/manifeste-transhumaniste-traduction/10153254542743149

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1. L'humanité sera profondément affectée par la science et la technologie dans l'avenir.

Nous envisageons la possibilité d'élargir le potentiel humain en surmontant le vieillissement, les lacunes cognitives, la souffrance involontaire, et notre isolement sur la planète Terre.

2. Nous pensons que le potentiel de l'humanité n'est toujours pas réalisé dans l'essentiel. Il existe des scénarios crédibles qui permettraient d'améliorer la condition humaine de façon merveilleuse et extrêmement intéressante.

3. Nous reconnaissons que l'humanité fait face à de graves risques, en particulier dans l'utilisation abusive des nouvelles technologies. Il existe des scénarios envisageables qui conduisent à la perte de la plupart, voire de la totalité, de ce que nous tenons pour précieux. Certains de ces scénarios sont radicaux, d'autres sont plus subtiles.

Bien que tout progrès est changement, tout changement n'est pas un progrès.

4. L'effort de recherche doit être investi dans la compréhension de ces prospectives.

Nous devons soigneusement débattre de la meilleure façon de réduire les risques tout en favorisant les applications bénéfiques.

Nous avons également besoin de forums où les gens peuvent discuter de manière constructive de ce qui pourrait être fait et d'une organisation sociale où les décisions responsables pourraient être mises en œuvre.

5. La réduction des risques d'extinction humaine, le développement de moyens pour la préservation de la vie et de la santé, l'allègement des souffrances graves et l'amélioration de la prévoyance et de la sagesse humaine, doivent être considérés comme des priorités urgentes, généreusement financées.

6. Les décisions politiques doivent être guidées par une vision morale responsable et fédératrice (ndt : inclusive), prenant au sérieux la fois les opportunités et les risques, respectant l'autonomie et des droits individuels, faisant preuve de solidarité, et se préoccupant des intérêts et de la dignité de toutes les personnes à travers le monde.

Nous devons aussi être attentifs à nos responsabilités morales envers les générations à venir.

7. Nous défendons le bien-être de toutes les intelligences, en y incluant les humains, les non-humains, les animaux, les futures intelligences artificielles, les formes de vie modifiées, ou toute autres intelligences auxquelles les progrès technologique et scientifiques pourraient donner naissance.

8. Nous promouvons la liberté morphologique - le droit de modifier et d'améliorer son corps, sa cognition et ses émotions. Cette liberté inclut le droit d'utiliser ou de ne pas utiliser des techniques et technologies pour prolonger la vie, la préservation de soi-même grâce à la cryogénisation, le téléchargement et d'autres moyens, et de pouvoir choisir de futurs modifications et améliorations.

La «Déclaration transhumaniste» a été modifiée au fil des ans par plusieurs organisations et individus, bien qu’il y ait peu de traces des modifications spécifiques et de leurs auteurs respectifs.

Néanmoins, la «Déclaration transhumaniste " originale a été conçue en 1998, par ordre alphabétique:

Alexander Sasha Chislenko, Anders Sandberg, Arjen Kamphuis, Bernie Staring, Bill Fantegrossi, Darren Reynolds, David Pearce, Den Otter, Doug Bailey, Eugene Leitl, Gustavo Alves, Holger Wagner, Kathryn Aegis, Keith Elis, Lee Daniel Crocker, Max More, Mikhail Sverdlov, Natasha Vita-More, Nick Bostrom, Ralf Fletcher, Shane Spaulding, T. O. Morrow, Thom Quinn. »

Manifeste du Projet « Russie 2045 »

http://2045. com/manifest/

« L'humanité est devenue une société de consommation arrivée au bord d'une perte totale des lignes directrices conceptuelles nécessaires pour l'évolution ultérieure. En majorité, les gens ne sont presque exclusivement absorbés que par le maintien de leur propre train de vie confortable. La civilisation moderne, avec ses stations spatiales, des sous-marins nucléaires, iPhones ne peut pas sauver l'humanité des limitations dans les capacités physiques de notre corps, ni de maladies et de décès. Nous ne sommes pas satisfaits des réalisations modernes du progrès scientifique et technique. La Science qui travaille pour la satisfaction des besoins des consommateurs ne sera pas en mesure d'assurer une percée technologique vers une manière radicalement différente de la vie. Nous croyons que le monde a besoin d'un paradigme idéologique différent. Dans son cadre, il est nécessaire de former un objectif majeur capable de souligner une nouvelle direction pour le développement de toute l'humanité et de veiller à la réalisation d'une révolution scientifique et technique.

La nouvelle idéologie devrait affirmer, comme une de ses priorités, la nécessité d'utiliser une technologie de pointe pour une amélioration de l'homme lui-même et non seulement de son environnement. Nous croyons qu'il est possible et nécessaire d'éliminer le vieillissement, et même la mort, et

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pour surmonter les limites fondamentales des capacités physiques et mentales actuellement définies par les restrictions du corps physique. Des scientifiques de différents pays du monde développent déjà une technologie qui assure la création d'un prototype de corps humain artificiel dans la prochaine décennie. Nous croyons que le plus grand projet technologique de notre temps deviendra la création d'un tel corps humain artificiel et un transfert ultérieur de la conscience humaine individuelle à un tel organisme.

La mise en œuvre de ce projet technologique se traduira inévitablement par un développement explosif d'innovations et de changements globaux dans notre civilisation et permettra d'améliorer la vie humaine. Nous croyons que, avant 2045 un corps artificiel sera créé qui permettra non seulement de dépasser le corps existant en termes de fonctionnalité, mais atteindre la perfection de la forme et pas moins attrayant que le corps humain. Les gens vont prendre des décisions indépendantes sur l'extension de leur vie et les possibilités de développement personnel dans un nouveau corps après que les ressources du corps biologique ont été épuisées. Le nouvel être humain recevra une vaste gamme de capacités et sera capable de résister aux extrême conditions externes facilement : températures élevées, la pression, le rayonnement, le manque d'oxygène, etc...

Nous proposons la mise en œuvre des pas seulement un projet mécanique pour créer un corps artificiel, mais tout un système de points de vue, des valeurs et de la technologie qui rendra l'aide à l'humanité dans le développement intellectuel, moral, physique, mental et spirituel. »

La capacité à l'éducation scientifique et à la créativité, à l'accumulation de la richesse immatérielle distingue l'homme des autres êtres vivants existant actuellement sur la Terre. Mais les mêmes qualités doivent avoir les futurs systèmes d'intelligence artificielle ou combinée, ainsi que les représentants de civilisations extraterrestres.

Nous appelons cogiton tout être conscient de soi, comparable par sa capacité d'apprendre et de créer à un être humain [44]. Un cogiton possédé sa personnalité et de son propre Moi.

Ce terme est inspiré par le célèbre Cogito, ergo sum («je pense, donc je suis") qui est la proposition fondamentale de la philosophie de Descartes.

L'homme est un cogiton, résultat d'une évolution biologique de la vie sur la Terre. On prévoit la création relativement rapide des cogitons artificiels et des cogitons hybrides.

L'ensemble des cogitons qui échangent d'informations avec l'humanité, nous appelons la zone d'accessibilité cogitonale de l'esprit (intelligence) humain. Les zones d'accessibilité similaire existent pour tout ensemble localisé des cogitons.

L'ensemble de toutes les formes de cogitons forme l'esprit de cette galaxie, divisé en zones d'accessibilité, dont le nombre diminue par suite de l'établissement des liens entre ces zones et augmente en cas de la désintégration de certaines zones en cas de catastrophes locales dans la galaxie.

Beaucoup de scientifiques pensent des problèmes qui sont bien formulés par Alejandro Jodorovwsky :

« Nous devons comprendre, même si nous ne le vivons pas, même si nous mourons avant de le voir, que l’homme va peupler les étoiles, qu’il parviendra à vivre aussi longtemps que l’univers - il mérite de vivre autant que lui -, qu’il constituera une conscience globale et sera l’esprit du cosmos. Si nous n’avons pas cet idéal, vivre ne vaut pas la peine. Nous devons peu à peu nous rapprocher de cet idéal. » ([45], p. 16).

La participation à ces projets grandioses mérite l’attention des tangristes contemporains, car le tangrisme classique inspirait des projets incroyables pour son époque (paix universelle, gouvernement mondial tolérant pour toutes les religions).

Citons un scénario possible de l’avenir de la vie décrit par Hubert Reeves :

« Le physicien résiste mal à la tentation de jouer au prophète. Dans la mesure où les lois de la nature lui permettent de comprendre le passé et le présent, elles peuvent aussi, au moins dans ses grandes lignes, lui dévoiler l’avenir...

Un mot de prudence avant de commencer. Notre discussion se fait à partir de la science connue à ce jour. Or, rien ne nous autorise à penser que nous avons répertorié toutes les forces naturelles...

Nos ancêtres lointains vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette des fruits... A cette époque, située il y a huit ou dix mille ans, l’être humain cesse d’être un prédateur passif de la nature. Il organise lui-même la disponibilité de ses sources d’alimentation. Cette transformation (passage du

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Paléolithique au Néolithique) permet une augmentation prodigieuse des effectifs humains sur notre planète.

Comme l’homme antique, nous sommes, par rapport au ciel, des prédateurs passifs. Nous nous contentons de recueillir l’énergie et l’information en provenance des objets célestes.

Mais, déjà, notre passage au néolithique céleste est amorcé...

Les projets ne manquent pas. Certains astéroïdes, qui passent près de la Terre, renferment d’importantes quantités de métaux technologiquement précieux. Les mines terrestres s’épuisent. Détourner ces astéroïdes de leur orbite naturelle.

Les ramener doucement sur notre planète, est un objectif des décennies à venir. Au rythme des progrès technologiques, les difficultés pourraient être rapidement résolues.

D’autres projets ont pour but d’accroître notre butin de photons solaires par des capteurs en orbite. Le vent solaire est l’objet d’une convoitise semblable. Son énergie et ses atomes seraient d’une grande utilité. Comment s’y prendre? Je fais confiance à nos ingénieurs; ils ne manquent pas d’imagination.

De l’imagination, il en faudra dans mille milliards d’années quand les étoiles seront éteintes. Mais nous savons déjà où nous adresser.

« Capturer des étoiles. » « Mettre des trous noirs en orbite. » Voilà, certes, des projets grandioses qui relèvent aujourd’hui de la science-fiction. On les trouve pourtant publiés dans des revues scientifiques sérieuses...

Et ensuite? D’autres menaces se profilent à l’horizon. Dans le cadre des théories d’unification des forces de la physique, on envisage la possibilité de désintégration des nucléons en particules plus légères (électrons, neutrinos, photons) après une période moyenne d’environ 1032 ans. (Les efforts de vérification de cette hypothèse ont jusqu’ici échoué, mais les travaux se poursuivent.) L’intelligence pourrait-elle encore se manifester dans une matière cosmique dénuée de nucléons ? » ([46], p. 162166)

Ainsi l’intelligence peut lutter avec une grande ténacité contre les risques à condition qu’on ne les oublie pas, qu’on mobilise bien ses ressources créatives. Ces perspectives de luttes cosmiques de l’Intelligence avec les forces de destruction, de la création d’une conscience globale sont passionnantes. Nous devons développer notre créativité et des valeurs qui facilitent la coopération avec les autres.

Capacité au développement

La réalisation des grands objectifs décrits : de l'indestructibilité de l'Humanité, de la prolongation de la vie, et même de l'immortalité demande la mobilisation de tous les gens intellectuels et créatifs avec la mode de pensée positive, rationnelle et efficace.

La capacité aux réflexions théoriques sépare des hommes des animaux les plus intelligents. Pourtant, la majorité des gens ne pratique que la mode pensée pratique et instinctive. Le progrès est assuré par une petite quantité de personnes ayant des capacités extraordinaires, la grande majorité est à la merci des instincts et des plaisirs. Heureusement, un des instincts forts est celui de la autoconservation.

Beaucoup de gens partagent une opinion exprimée dans le livre Croyance de Jean-Claude Carrière, largement débattu en France [47] :

« Un des caractères distinctifs de la croyance, qui contribue à sa faiblesse constitutive, est qu'elle ne peut pas, par définition, changer, évoluer » (p. 190).

« Vous voyez, nous disent les nouveaux missionnaires, à quoi bon vous tourmenter, à quoi bon vous abrutir à apprendre tout un bric-à-brac que vous devez un jour oublier ? Pourquoi perdre ainsi votre enfance et votre jeunesse, votre santé, votre vie quelquefois ? D'autres ont fait tout ce travail pour vous. N'y revenez pas. Laissez-vous glisser vers les joies véritables qui sont celles - ici les mots peuvent varier, mais l'intention reste la même - de la spiritualité, de la vérité éternelle, de la révélation,

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de Dieu, de la religion, du salut, de la Voie, et ainsi de suite ; des joies incomparables que nous avons conçus et éprouvées pour vous. » (p. 331).

« Le Prophète, nous dit-on, connaissait déjà la relativité générale et la mécanique quantique. Big Bang, composition de l'atome, tout a été connu et prophétisé par le Coran. Inutile donc de les apprendre. Il a su pour nous .» (p. 181).

La validité de cette affirmation pour les états théologiques modernes ne peut pas être niée, parce que dans ces pays la majeure partie de la population améliore sa qualité de la vie en abandonnant l'effort intellectuel et créatif en attendant les joies célestes promises.

Dans l'avenir de la grande partie des cogitons améliorera sa qualité de la vie dans la partie virtuelle de leur existence, pleine de toutes sortes de plaisirs. Ces plaisirs virtuels séduisent déjà maintenant une partie importante de la population, et ce processus va intensifier. L'homme est poussé à ces distractions par sa nature biologique et son programme des instincts développé durant sa longue évolution.

Il y a beaucoup de jeux informatiques religieux, par exemple, la création du jeux vidéos chrétiens est devenu industrie (http://www.christ.iangaming.com/wordpress/). on développe des jeux tangriens. Le développement de la technologie fera bientôt difficile à distinguer la vie réelle de la vie virtuelle. Les possibilités de réaliser ses fantasmes les plus inouïs vont augmenter rapidement.

Comme les programmes de la conduite de la première génération des cogitons seront créés par les hommes, il faut être en mesure d’orienter leurs activités dans une direction positive et créative menant au développement et à la préservation de la Raison humaine et cosmique. Les générations suivantes des cogitons doivent être créés avec les mêmes «instincts».

On peut espérer que ces processus positives se produisent partout où des cogitons commencent à créer leurs successeurs artificiels.

Ainsi, les plaisirs purement sensuels peuvent être caractéristiques uniquement pour la phase de l'existence biologique d'un cogiton. Ceux des congitons, qui seront capturés par cette vie enivrante, refuseront les préparations nécessaires pour l'existence dans des autres formes.

Par conséquent, leur population diminuera progressivement. Cela conduira à la prédominance des cogitons rationnels et créatifs sans instincts biologiques inutiles pour le développement de la Raison.

Pour l'évaluation de la qualité de la vie d'un cogiton, il faut garder à l'esprit que le niveau de son bien-être matériel sera déterminé par des critères totalement différents de ceux d'un être humain. La nature biologique de l'homme nécessite beaucoup de dépenses pour le maintien des conditions optimales pour la vie et la satisfaction de ses instincts.

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Pour les cogitons post-humains tout sera optimisé pour le développement de la Raison cosmique, dont ils sont les modules élémentaires, mais qui conserveront leur propre individualité.

Chaque cogiton choisira son corps, en fonction de l'environnement, pour son existence et ses déplacements. En utilisant son corps et des structures externes un cogiton peut transformer son environnement et effectuer différentes activités créatives, utiles pour le développement de la Raison. Il peut rendre une partie de son mémoire accessible aux autres, en contribuant ainsi à la richesse spirituelle commune.

Les transhumanistes croient que les gens créatifs avec la pensée rationnelle peuvent être transformé en êtres post-humains. Il y a deux façons dont on espére atteindre cet objectif [48] :

- Les modifications successives du cerveau biologique, peut-être, en utilisant des technologies cognitives et informatiques, des implants cérébraux bioniques, etc.

- Le téléchargement de l'esprit humain dans un ordinateur.

Ainsi, les gens religieux croient à la vie éternelle après la mort, et de nombreux scientifiques croient en la possibilité de transformer les êtres humains en créatures plus intelligentes avec une très grande durée de vie.

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Traditions tangriennes

Les traditions tangriennes sont bien conservées en Yakoutie, nous trouvons leurs traces au Kazakhstan et en Asie Centrale, en Sibérie du Sud, en Turquie et en Mongolie.

Certains Yakoutes ont adopté la religion chrétienne, mais parfois l’islam, le bouddisme, le bahaïsme, etc. Ces conversions sont rares mais elles ne sont pas difficiles car le Dieu dans la traduction de tous les textes sacrés est identifié avec Tangra. Ainsi un Sakha de n’importe quelle confession peut rester tangriste. Cela signifie simplement qu’il continue à suivre les rites et les gestes, devenus automatiques chez tout Sakha : nourrir le feu, participer aux rites de la rencontre du Soleil, bénir les amis et projeter sur eux les pensées et les paroles positives. Les courtes prières qui accompagnent ces rites peuvent être chrétiennes, musulmanes ou bouddhistes ... Un tangraïste reste toujours plus tolérant aux croyances des autres ce qui correspond aux tendances générales du développement des religions.

Ainsi, la pratique populaire du tagrisme ne dépend pas beaucoup d’une interprétation individuelle de ses bases.

Le tangrisme populaire yakout est bien systématisé par Teris (L.A. Afanassiev). Nous voyons dans l'enseignement de Teris un système éducatif et psychothérapique original qui est intéressant pour tous les pays. Les composantes religieuses de cet enseignement sont destinées principalement à la conservation et à la transmission aux jeunes des valeurs culturelles traditionnelles du peuple yakoute. Teris formule les objectifs du tangrisme moderne yakout en termes suivants ([9], с. 106) :

« Il y a les choses connues que nous connaissons, les choses inconnues que les hommes ne connaissent pas. Avant les gens savaient beaucoup moins que maintenant... Le domaine connu sera de plus en plus grand. Mais cela ne signifie pas que le domaine inconnu disparaîtra. Les nouvelles connaissances vont ajouter plus de l'inconnu. Notre foi doit aider notre développement et favoriser l’élargissement de nos connaissances ».

Le remplacement dans l'enseignement de Teris le Dieu-Créateur de l'Univers et toutes ses lois par Tangra (ensemble de toutes les sources, des forces et des champs inconnus à la science moderne, capables d’aider l’homme) le rende compatible avec la vision scientifique du monde sans porter préjudice à son contenu principal.

Teris divise la religion yakoute (sakha) en deux parties : le tangrisme sakha qui est la religion supérieure et les croyances populaires, proches du chamanisme. La religion supérieure appelle à l'unité et au strict respect des normes de morale, tandis que les croyances populaires sont destinées à faciliter la vie quotidienne. Le chamanisme vise la guérison de l'âme et du corps, la protection contre les mauvais esprits.

L’art des chamans blancs et des autres poètes tangrists, des chanteurs et des acteurs forment un des superstructures compatibles avec la base du tangrism moderne sous condition d'une interprétation appropriée des textes des prières et des hymnes. On organise sous leur direction des grandes manifestations tangriennes.

La ville de Yakoutsk, capitale de la République Sakha (Yakoutie), ne compte que 300 000 habitants. Pourtant, en 2014, les 175 000 personnes ont participé à la Fête nationale « Yssyakh » de cette ville (28 et 29 juin).

Les cérémonies tangriennes de cette grande manifestation duraient pendant 6 heures (de 8 à 14 heure) le premier jour et pendant 8 heures (de 3 à 11 heure). Elles étaient très variées : rites de purification, bénédictions, prières collectives, rencontre du soleil levant, danses en rondes. Mais personne ne vient afin d'expier ses péchés ; ces cérémonies sont destinées au ressourcement, à la mobilisation décontractée et ludique de ses ressources psychologique.

Entre 14 heure du 28 juin et 3 heure du 29 juin et entre 11 heure et 17 heure du 29 juin les participants à cette fête pouvaient assister et participer aux nombreuses manifestations culturelles, sportives et ludiques : concerts, concours de chantes et de danses, luttes, courses de chevaux, jeux sportifs, etc. Ainsi certaines manifestations continuait pendant la nuit blanche sibérienne. A 17 heur du

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29 juin la tête a été clôturée par la cérémonie joviale du remerciement des esprits célestes et de l'esprit de l'endroit de fête qui est une vaste champ, non loin de la ville.

Beaucoup des Sakhas ont des costumes nationaux qu’ils portent à l’occasions des grandes fêtes. Ils sont ravis de porter des vêtements avec les éléments décoratifs tangristes. Ainsi les boucles et les plaques des ceintures peuvent être ornées des croix tangriennes mais aussi des éléments de l’antique et prestigieux art animalier des steppes.

La religion tangrienne participe ainsi à la construction d’une identité, ethnique ou nationale car elle constitue un réservoir de signes anciens, originaux et prestigieux. Alors que les pratiques et les croyances religieuses sont en déclin, la majorité des Sakhas continuent à pratiquer les rites tangrtstes et affirment par là leur attachement à leur histoire et à leur culture. Ils préfèrent participer aux moments forts de l’expérience religieuse comme Yssyakh - la fête du solstice. Privilégiant les grands rassemblements qui sont, par la force des choses, spectaculaires, de telles expériences fonctionnent plus sur la base d’une mobilisation affective et émotionnelle que sur celle d’une adhésion à un contenu religieux et mythique. Notons la participation active à ces manifestations de représentants des autres nations.

Une image vaut dix mille mots, dit le proverbe chinois. Ainsi les symboles religieux peuvent aussi servir au ressourcement de l’esprit et de l’âme. Les symboles tangristes grâce à leur simplicité et leurs configurations naturelles survivent à toutes les épreuves.

Je perçois les drapeaux bleux du Kazakhstan et de la Yakoutie avec le Soleil comme les drapeaux tangriens car on assimilait souvent Tangra au Ciel bleu éternel. Le soleil était l’autre symbole de Tangra.

Ainsi au Kazakhstan et en Yakoutie les drapeaux tangriens flottent sur les bâtiments administratifs, nous les voyons dans tous les établissements publiques et dans beaucoup d’écoles. On peut comparer ce phénomène à l’image des croix sur les drapeaux de plusieurs états européens ou celui du croissant sur les drapeaux des états musulmans.

La croix tangrienne ansée est si largement utilisée en Yakoutie comme un ornement que les Sakhas ont oublié son nom. De toute façon la croix est l’un des symboles les plus anciens de la religion tangrienne elle-même. Gavril Ksenofontov, un des premiers scientifiques sakhas, pensait que la croix tire son origine de la représentation ornementale de la lumière du soleil ainsi que de Sakh, le Dieu du soleil des anciens Sakas. Actuellement, les croix tangriennees sont gravées sur la porte du Parlement de la Yakoutie.

L’étoile à huit branches, appelée «étoile de Gengis Khan» est un des symboles importants du tangrisme.

Nous voyons la renaissance de l'Art tangrien parmi les descendants des peuples des steppes. Ainsi, en Yakoutie, les symboles tangraïstes décorent en Yakoutie les meubles et les vaisselles, les colliers et les autres bijoux, les tapis brodés et les plateaux des jeux.

« En Orient, l’origine nomade du tapis est reconnue. Les peaux de bêtes, puis les nattes recouvrant sol et parois de la yourte traditionnelle pour protéger du froid font peu à peu place aux tapis. Objets de nécessité assurant un meilleur confort dans la tente, les qualités esthétiques des tapis se précisent grâce à l’inspiration créatrice et au don de matérialiser les rêves de celles et ceux qui les produisent. » (Odette Gibaud, Mieux connaître les Tapis, Les Editions de l’Amateur, 1990, p.7).

Ainsi les 24 figures cruciformes occupent la partie centrale du plus ancien tapis noué connu à ce jour, fabriqué il y a 2 500 ans et trouvé dans la tombe d’un chef saka dans le massif montagneux de l’Altaï.

Les boucles et les plaques des ceintures peuvent être ornées des croix tangraïstes, mais aussi des éléments de l’antique et prestigieux art animalier des steppes. Les objets avec des inscriptions runiques rappellent l’époque du tangrisme classique.

Depuis les temps anciens, les peuples des steppes (les Scythes, les Huns et leurs descendants) ont eu une grande influence sur les cultures de tous les grands peuples sédentaires, par exemple, cette influence est perceptible dans l’art décoratif des peuples germaniques.

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Croyances populaires et shintoïsme

La religion yakoute (sakha) est divisée en deux parties : le tangrisme sakha et les croyances populaires, proches de l'animisme. Ces croyances sont proches du shintoïsme.

Dans la religion japonaise shintoïste, il n'y a aucun « fondateur, comme Guatma, Jésus ou Mahomet ; il n'existe pas des textes sacrés, tels que le Sutra dans le bouddhisme, le Coran ou la Bible.» ([49], p. 15-16). Le concept principal de cette religion est kami qui signifie dans un sens large quelque chose qui va au-delà de l'ordinaire.

Le concept similaire des croyance populaire de la Yakoutie est itchi (bons esprits). Il doit être compris comme une force ou une énergie qui est manifestée dans un lieu spécifique. Ainsi, on croyait que les âmes des ancêtres, les esprits des générations précédentes, laissaient leurs traces dans la nature, on nommait souvent les fleuves et les lacs la "grand-mère" sans évoquer leur nom.

Avant chaque repas plus ou moins solennel ou le pique-nique près du feu de bois, les Sakhas nourrissent l’esprit du feu comme les Huns (et les Romains) et récitent souvent une brève prière. On y lance des morceaux de pain, des gouttes de boisson. Son rôle vaut au maître du feu une place centrale dans le culte des esprits. Une offrande à lui s'adresse à tous et à chacun : il est porteur d'offrandes à tous les autres esprits protecteurs. Les rites et les coutumes populaires liés à cette conception du monde ont survécu à toutes les épreuves.

Les gens ont besoin croire en des êtres intermédiaires entre eux et la divinité suprême :

« Le culte des saints, dans le catholicisme et l'orthodoxie, a toujours manifesté ce besoin de se relier à des êtres supérieurs plus proches que ce Dieu lointain. Le christianisme populaire a réinvesti, à travers ce culte, les croyance païennes anciennes en des génies, des entités élémentaires, des esprits. Mais dans le contexte chrétien, les saints sont davantage perçus comme des intercesseurs entre l'homme et Dieu ... Cela est aussi le cas en Islam avec le culte des saints dans l'islam populaire et mystique. A partir du Moyen Age, le développement théologique de l'angéologie favorise la croyence en les anges, ces purs esprit créés par Dieu avant l'homme et qui sont également conçus comme des êtres intermédiaires entre Dieu et l'humanité. » ([13], p. 348).

Sokyo Ono et William Woodard expliquent :

« Les gens perçoivent les kamis intuitivement et essayent de communiquer avec eux directement, sans concepts théologiques cohérents, expliquant leur nature. Quoi qu'il en soit, il est impossible d’éclaircir et de préciser ce qui est fondamentalement indéfini » ([49], p. 22).

« Pour ceux qui adorent les kamis, le shintoïsme est le nom collectif désignant toutes les croyances. C'est un terme global englobant une variété de religions, interprétées selon l'idée de kami. » ([49], p. 16)

C'est pourquoi, en matière de religion le Japon montrent la plus grande tolérance. Presque tous les Japonais sont shintoïste, mais appartiennent simultanément à l'une des nombreuses communautés bouddhistes, respectent des préceptes du confucianisme et du christianisme :

« Les temples sont non seulement opposés à ce que leurs paroissiens sont aussi des bouddhistes, des chrétiens ou des adeptes d'autres branches de Shintô, mais le trouvent tout à fait naturel. » ([49], с. 126)

Dans temples japonais on peut encore découvrir des sangaku (littéralement tablettes mathématiques), suspendues à l'entrée de temples en offrande aux divinités locales.

Citons Tony Rothman et Hidetoshi Fugakawa (« Géométrie et religion au Japon » dans Pour la Science, n° 249, Juillet 1998) : « de nombreux Japonais s'adonnaient avec autant de plaisir aux mathématiques qu'à la poésie et à d'autres formes d'art, parce qu'ils étaient attiré par la beauté de ka géométrie. Les maîtres, au terme de leur journée d'enseignement, ou des samouraïs qui avaient cessé de combattre s'isolaient pour concevoir des problèmes mettant en jeu des sphères et des ellipsoïdes ; la sereine contemplation mathématique était alors leur loisir. Quand la solution étaient trouvée, on l'écrivaient sur une plaque de bois que l'on suspendaient ensuite au temple local. Les visiteurs du temple remarquaient la tablette colorée et admiraient sa beauté. Nombre d'entre eux quittaient alors le temple en se demandant comment l'auteur du problème était parvenu à une telle solution. Certains

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décidaient de résoudre le problème ou d'étudier la géométrie afin de tenter de le résoudre... » La plupart des sangaku concervés « contiennent plusieurs théorèmes et sont souvent ornés de couleurs brillants. Les théorèmes sont généralement livrés sans démonstration. A côté du résultat figurent le nom de l'auteur et la date de l'offrande. »

Cette tradition est apparue durant la période Edo (1603-1867), les sangaku étaient fabriquées par des membres de toutes les classes sociales. Nous trouvons très intéressant l'existence de cette « module mathématique » dans une ancienne religion.

Pratique moderne du tangrisme

Les Turco-Mongols avaient l’esprit pratique et critique, étaient des hommes d’action. Les spécialistes s’étonnent de la construction très logique de leurs langues. Ils ne s’intéressaient pas beaucoup aux mythes sur la création du monde par Dieu :

« Son action est conçue comme indirecte plus que directe. C’est ce qui est émané de Lui qui intervient de façon continuelle et, notamment, le souverain investi d’une grand partie de Sa puissance ; ne pouvant agir qu’en accord avec Lui. J’ai déjà dit que Son pouvoir créateur n’avait pas éveillé beaucoup d’intérêt. » ([10], p. 117).

L’obtention des dons exceptionnels de Tangra est désignée dans le livre [50] par le terme

kasiet :

« Le kasiet ne se limite pas au domaine spirituel. Un kasiet du certain type (un équivalent de «talent», «capacités particulières» ou «mission») est également présent chez certains des dirigeants particulièrement doués, des guerriers, des artisans, des scientifiques, des commerçants. Parfois un kasiet s'exprime sous forme de la présence chez une personne de plusieurs capacités. »

On lit en conclusion de ce livre :

"Peu de gens possèdent du kasiet. Mais le peuple des steppes vainquaient toujours avec des forces minimales. Car une minorité, illuminée par l'Esprit, équipée de la Connaissance et soudée par un But commun, gagne toujours. »

La pratique moderne du tangrisme peut se limiter en lecture ou en récitation des cours prières poétiques (par exemple [9], p. 10-72) pour la mobilisation de nos ressources psychologiques et autres ressources intérieures inconnues.

Christian H. Godefroy note :

«De tout temps, le pouvoir des mots a été reconnu. Pensez seulement à l’importance de la prière dans la plupart des religions. Et que dire, dans les religions orientales, de l’utilisation d’un mantra, base même de toute méditation, un mot que les disciples répètent inlassablement et dont les propriétés ont des vertus surprenantes. L’autosuggestion, la répétition d’une phrase ou d’une formule, est une forme de prière ou de mantra, mais scientifique, d’ailleurs utilisée, comme nous l’avons dit, par de nombreux médecins à travers le monde. En magie aussi, on utilise des formules dont on dit précisément qu’elles sont magiques. » ([51], p. 24).

L’efficacité de la pensée reste sans explication, on parle souvent de l’effet placebo. Le professeur Edouard Zarifian écrit :

« L’effet placebo, ce n’est pas seulement l’administration d’un objet qui ressemble à un médicament et est appelé placebo ; c’est aussi l’effet de la relation qui se tisse entre deux personnes...

L’effet placebo permet la cicatrisation de 30% des ulcères gastriques, normalise la pression artérielle, fait disparaître des verrues en une nuit, que sais-je encore. Lorsqu’on sait que dans la dépression l’effet placebo peut aller jusqu’à 50 ou 60% et à 40% même dans des mélancolies authentiques, ou que l’effet placebo dans l’anxiété généralisée avec un bon « thérapeute-guérisseur », peut probablement dépasser ces chiffres, on est en droit de se poser des questions. » ([52], p. 162-164).

L’architecture cellulaire personnalisable du tangrisme moderne permet choisir pour sa pratique du tagrisme tout module utile pour l’amélioration de sa qualité de la vie et pour son développement.

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Ainsi, pour la méditation, on peut utiliser les beaux objets de décoration avec des symboles tangrists, tandis que les techniques de méditation peuvent être inspirées par la psychologie moderne ou par les traditions classiques.

Il faut étudier et utiliser l'expérience pédagogique positive de différentes religion. Ainsi, pour le judaïsme, « la construction de l'individu et de la société passe par la lecture, l'étude et l'interprétation. Ainsi, le rapport au livre n'est pas seulement un accident de l'existence mais une des conditions sine qua non de la possibilité même de la vie. Parmi les 613 commandements du Juif, le dernier, l'ultime, est justement l'obligation pour chaque homme et pour chaque femme d'écrire un livre - la Torah ou ses commentaires, ou, de façon dérivée, toute autre forme d'écriture, poésie, roman, essai. » (Religions pour la Paix // http://www.religionspourlapaix.org/modules.php?op=modload&name= News&file=article&sid=348)

Dès leur jeune âge, les enfants juifs sont habitués d'être constamment occupés (violon, anglais, mathématiques, ... ) ce qui est normal pour eux. Les efforts similaires font les enfants chinois, japonais et coréens encouragés par leurs traditions et par les impératives de la vie en sociétés modernes.

La présentation écrite par une personne de sa vision du monde et de ses croyances est un excellent exercice créatif qui caractérise bien son niveau intellectuel et ses qualités morales.

Cette écriture peut être commencée pendant l'enfance ou l’adolescence. Le contenu du module de base sera le même, les modules éthiques, historiques, philosophiques seront similaires. Les jeunes sont capables de bien enrichir et développer les modules littéraires, poétiques, artistiques, multimédias, etc. Ces œuvres seront améliorées pendant toute la vie, elles évolueront et de s'adapteront à tous les changements scientifiques, technologiques, économiques et politiques. Les adultes développeront les modules pédagogiques, exposeront leurs diverses recommandations.

Chaque tangriste moderne doit bien sélectionner ces modules, car la clarté et l'harmonie de sa vision du monde montreront aux autres ses qualités et ses capacités. Ces présentations seront utiles pour la sélection des participants des différents projets.

C'est pourquoi, il sera utile avoir une module mathématique, car l’initiation à la culture mathématique permet à développer le raisonnement et la réflexion logique, à cultiver les possibilités d'abstraction. Il apport de la rigueur dans la pensée et stimule l'imagination.

La géométrie classique est né dans la Grèce antique, presque simultanément avec la philosophie et a toujours été reconnu comme un élément de la culture générale de toute personne éduquée. Le devise de l'Académie de Platon était « Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ».

Les mathématiques sont un langage symbolique dont les notions et les règles sont claires et strictes. En utilisant cette métaphore, on peut dire que la géométrie a été la première grande épopée écrite dans cette langue par Euclide. Nous assistons à la création sur la base de la langue mathématique de langues hybrides, moins strictes, qui sont utilisées pour élaborer des dossiers les plus convaincants possibles dans presque tous les domaines de l’activité humaine.

Citons un des architectes de la politique d'innovation de Singapour Dr Philip Yeo, qui conseille: « Cherchez activement les enfants doués en mathématiques. Les mathématiques sont très importantes. Les enfants doués en mathématiques peuvent comprendre la physique et toutes les autres sciences » (http://expert. ru/expert/2011/46/vorovstvo--prekmsnaya-stmtegiya/).

Le succès en mathématiques ne dépend que de soi-même, il suffit d'avoir un stylo, de papier et de prédispositions naturelles. Ainsi, les mathématiques sont un domaine de recherche peu coûteux contrairement aux autres domaines des sciences modernes : la physiques, la chimie et la biologies, etc.

Je décris dans l'article [53] mon Système de détection précoce et infaillible des talents mathématiques qui a été développé afin de trouver des élèves brillants, capables devenir chercheurs de niveau international. L'utilisation de ce système peut transformer un pays moyen par sa population en une puissance mathématique reconnue. Afin de faciliter l'initiation précoce des enfants à ce système j'ai inventé le JIPTO (Jeux Intellectuels de Poursuite de Tomski).

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En effet, le jeu vivifie toutes les manifestations essentielles de la culture humaine. Les relations entre les jeux et les religions sont analysées par Johan Huizinga, recteur de l’université de Leyde, dans son célèbre livre Homo ludens :

« Les participants au culte sont persuadés que l’action concrétise une certaine félicité et met en œuvre un ordre de choses plus élevé que celui de leur vie habituelle. Néanmoins cette réalisation par le spectacle garde à tous égards les caractéristique formelles du jeu. Elle est jouée, montée dans les limites d’un espace actuellement circonscrit, comme une fête, ce qui signifie dans la joie et la liberté. » ([54], p. 36).

Beaucoup de prêtres tangraïstes (« chamans blancs ») en Yakoutie sont les comédiens des théâtres professionnels ou amateurs.

« Le caractère « ludique » peut demeurer propre aux actions les plus élevées. Est-il permis de prolonger la série jusqu’à l’action sacrée pour prétendre que le prêtre aussi, dans l’accomplissement de son rituel, demeure un homme qui joue ? ... Nous jouerons avec un mot, si nous étendions trop la notion ludique. Il me paraît pourtant que nous ne versons pas dans cet abus en qualifiant de jeu l’action sacrée. Quant à la forme, celle-ci est jeu à tout point de vue, et elle est jeu quant à l’essence, dans la mesure où elle transporte les participants dans un autre univers. » ([54], p. 43).

Huizinga souligne que le caractère ludique des rites sacrés ne contredit pas à leur solennité :

« Il va de soi que l’attitude spirituelle d’une communauté qui éprouve et accomplit ses rites sacrés, est en première instance celle d’une sainte et intense gravité. Mais répétons-le une fois de plus : l’attitude ludique authentique et spontanée peut être celle du profond sérieux. Le joueur peut s’abandonner au jeu de tout son être. » ([54], p. 46).

L’attirance des pratiques spirituelles augmente si on réalise le caractère ludique de plusieurs rites. Ainsi, les éléments ludiques doivent être présents dans les modules des textes et des autres œuvres tangristes.

Soulignons les particularités du JIPTO qui en font un support original et intéressant pour la découvert du langage mathématique et de la modélisation mathématique, pour l’initiation précoce des enfants doués aux recherches mathématiques :

- C’est une vaste famille de jeux sur le même plateau et chacun trouve facilement plusieurs versions à son goût ;

- Les versions de base sont accessibles aux enfants à partir de 5-6 ans;

- Il existe des versions du JIPTO, par exemple, avec roques des pions personnalisés avec une très grande richesse stratégique.

- Les règles des versions du JIPTO sont formulées dans un langage naturel, proche du langage géométrique, qui facilite la modélisation mathématique de ces jeux ;

- La construction des stratégies du «poursuivant» et des «fugitifs» dans différentes versions du JIPTO initie aux recherches mathématiques.

Le JIPTO est aussi un stimulant efficace de la créativité littéraire et artistique.

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Grands défis de notre époque

Jean-Claude Carrière dans son livre Croyance [47] essaie de répondre à la question « Que faire? » en face au renforcement du fanatisme religieux :

« Comment pourrions-nous atteindre cet équilibre quelquefois pressenti, où science et croyance feraient enfin bon ménage ? Où la science verrait dans la croyance une part indestructible, probablement nécessaire, de notre personne et saurait l'accueillir, lui parler, lui offrir un siège à côté d'elle ?

Le croyant, de son côté - mais là le chemin serait nettement plus rude -, devrait s'admettre comme porteur d'une croyance et non pas d'une connaissance ; à plus fort raison d'une vérité. Il devrait cesser de présenter son fantasme comme une « science », et le reconnaître enfin pour ce qu'il est. Il devrait séparer sa conviction des lois et des coutumes qui régissent le monde.

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Simple rêverie, sans doute. Mais il est au moins possible d'imaginer un monde où le croyant, loin de tout prosélytisme, se réserverait chaque jour un moment qu'il passerait avec lui-même et avec son dieu, ou ses démons. Seul, ou membre d'un petit groupe, il ne dérangerait personne, il accomplirait sa rêverie, il y trouverait calme et réconfort, il se livrerait même à la prière, qui deviendrai dans ce cas une prière s'adressant à lui-même.

Et personne n'en souffrirait. Personne n'y trouverait à redire. Personne, même, n'en serait informé. Mais nous en somme, pour le moment, très loin. » (p. 325)

Bien heureusement, le tangrisme n’a jamais eu des dogmes fixes et ne les aura jamais à l’ère de l’information. Il faut exprimer précisément son essence dans une forme accessible à tous, car il donne des réponses aux questions citées qui préoccupent les meilleurs esprits du monde.

La science ne peut pas nier l'existence de Tangra, parce qu'il est impossible de nier l'existence de forces, des champs inconnues qui peuvent aider les êtres humains. Dans le même temps, notre définition de Tangra (Dieu) comme de « l’ensemble de toutes les forces, de tous les champs inconnus et des leurs sources, capables d’aider un homme », est compatible avec tous les autres perceptions, par exemple, du Dieu comme du Créateur » ne dit rien de son rôle du Créateur, il n'y a donc aucune négation formelle de ce rôle, ce qui la rend compatible avec la perception de Dieu dans les religions monothéistes.

Le Credo du tangrisme confirme cette compatibilité :«Il y a plusieurs voies vers le Dieu unique et la foi de chaque personne doit améliorer sa qualité de vie sans nuire aux autres » et appelle à la tolérance envers les autres religions et la science : « Que cette foi contribue au rassemblement des gens de bonne volonté afin que l’Humanité puisse vivre en harmonie et résoudre tous les problèmes qui surgissent! »

Certainement les croyances intolérantes seront éradiquées dans les pays où elles sont incompatibles avec les lois :

« Il nous faudra un essuie-glace puissant pour nettoyer, devant nos yeux, le pare brise où sont posées toutes les poussières du monde ; une force de persuasion alliée à une force militaire, policière, ce qui montre l'avenir de la violence largement ouvert. » (p. 327)

Dans son le livre de The End of Faith [55] Sam Harris critique les religions, car il voit dans la religion un frein au progrès vers des approches plus éclairées. Son message principal est que le temps est venu d’aborder librement la question de l’idéal de tolérance religieuse. Harris prêche pour la nécessité des actions rapides contre les religions intolérantes, car la survie de l'humanité est en grand danger :

« Selon le physicien Martin Rees, « l'ère s'approche où un homme pourrait secrètement effectuer une action capable de tuer de millions de personnes ou faire une grande ville inhabitable pendant plusieurs années. » Si nous nous rendons compte combien notre technologie devient forte, qu'il est facile de comprendre que les martyrs volontaires à l'avenir pourraient nous causer beaucoup de soucis. Nous n'avons tout simplement plus du droit de se tenir à nos mythes et à notre identité mythique. » ([55], p. 72-73)

C'est pourquoi, nous recommandons aux tangrists modernes de ne se passionner pas par des histoires mythiques du tangrisme et de développer leurs propres visions du monde personnalisées sur la base scientifique et créative.

« Si nous imaginons un monde futur où l'Islam et l'Occident coexistent sans essayer de détruire l'autre, ce sera un monde où la majorité des musulmans ont appris à ne pas prêter attention à leurs dogmes comme la plupart des chrétiens qui ont appris à le faire. Mais on ne peut pas être sûr que cela se produira, parce que cette possibilité contredit aux principes de l'Islam. » ([55], p. 169)

« Aucune guerre froide n'est possible dans le cas où les régimes islamiques possèdent des armes nucléaires de longue portée. La guerre froide est possible lorsque les deux parties sont retenues par la menace de mort ... Que faisons-nous si un groupe d'islamistes dont les yeux s'humidifient à la mention du ciel, posséderont des armes nucléaires de longue portée ? ... Dans une telle situation, il n'est reste qu'un moyen d'échapper à la mort - la frappe nucléaire préventive. » ([55], p. 196-197)

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La guerre actuelle limitée contre le terrorisme peut se transformer dans ce cas en une guerre mondiale contre l'Islam dogmatique.

« Que pourrait inciter des millions de personnes à abandonner leurs représentations religieuses ? Pourtant, une telle révolution radicale dans la pensée pourrait effectuer une seule génération : il suffit pour cela que les parents et les enseignants donnent des réponses honnêtes aux questions de chaque enfant. Si nous pensons que cette idée n'est pas réalisable, nous devons nous rappeler combien il est important parce que les idées religieuses causeront, tôt ou tard, une perte de l'humanité. » ([55], p. 349)

Notons à cet égard que l’islam tolérant des descendants des peuples des steppes est une synthèse des idées musulmanes et tangristes. Une symbiose réussie était effectué au cours des siècles, de nombreux éléments du tangrisme sont entré en Islam populaire, y compris, les coutumes de mariage, les rites funéraires, les visages découvertes des femmes et d'autres.

Irène Mélikoff trouvent des traces du tangrisme dans le Bektachisme et l’Alevisme en Turquie :

« Le Bektachisme, de même que l’Alevisme ne sont pas tant des religions que des faits sociaux. C’est un attachement à un mode de vie qui était au départ tribal. C’est avant toute chose, le respect de croyances et de traditions ancestrales.

En tant que tel, il contient en lui toutes les différentes croyances inhérentes aux peuples turcs depuis leur origine, ainsi que des strats provenant d’échange d’influences. » ([56], p. 5).

Ces « deux courants parallèles dont les différences sont historiques et sociales plutôt que religieuses » ([56], p. 24) remontent au même saint populaire : Hadji Bektach qui vivait au XIII siècle... L’Ordre des Bektachis fut le plus important des ordres populaires dans l’Empire Ottoman. Il était étroitement lié au corps des Janissaires.

« Etant originairement nomades ou semi-nomades, les coutumes des Alevis étaient différentes de celle de citadins : dans leurs villages, il n’avait pas de mosquée et ils ne pratiquaient pas les règles extérieures de la religion musulmane. Ils ne faisaient pas les cinq prières quotidiennes, ne tenaient pas le jeûne de Ramadan, ne respectaient pas l’interdit des boisson alcoolisées, leur femmes ne se voilaient pas, elles assistaient aux assemblées, assises aux côté des hommes. Les Alevis sont en général monogames. » ([56], p. 26).

« Les anciens Turcs et Mongols croyaient au Dieu-Ciel, Gok-Tengri.

Tengri est Dieu suprême. Il peut se manifester au travers des signes cosmiques : foudre, inondation, tremblement de terre, sécheresse. Mais il reste toujours éloigné des malheurs des hommes.

Les dieux uraniens sont distants et passifs. Ils laissent donc leur place à des divinités qui sont plus proches de la réalité de la vie.

Le soleil, parce qu’il est le Principe de la vie, est plus proche des hommes.

Dans le contexte islamique, la divinisation du soleil prend la forme d’Ali, Shah-i Merdan, le Roi des Hommes. Pourtant Ali en tant que divinité solaire, apparaît comme le denier stade d’une évolution complexe : entre la divinité solaire et le dieu représenté sous forme humaine, il y eu un long chemin à franchir, et bien des influences différentes.

Lorsque j’ai entendu pour la première fois le nefes (psaume) du poète Kizilbash Dervish Ali :

C’est lui qui créa la terre, le ciel, le monde,

Le trône céleste, je ne connais d’autre dieu qu’Ali !

Je fus profondément troublée. C’était si différent de tout ce que j’avais appris sur la Turquie et l’islam turc. Je tentai de comprendre la raison pour laquelle les Bektashis adoraient Ali comme un dieu alors qu’ils n’étaient ni chiites duodécimains, ni ismaéliens.

Ce qui me frappa en premier fut qu’ils n’employaient pas le nom « Allah » mais celui du dieu suprême des anciens Turc, Tengri, en turc moderne, Tanri - comme si l’emploi de « Allah » semblait être blasphématoire alors que Tengri ne l’était pas. » ([56], p. 90-91).

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La meilleure réponse théologique

Rappelons une formule simple du bonheur terrestre de l'épopée héroïque yakoute :

«Que les massacres soient terminés, et que le destin noir s’éloigne. Vivez dans la paix pour construire des berceaux à vos enfants ! »

Que les massacres soient terminés. Le credo du tangisme moderne appelle tous les gens de bonne volonté à s'unir, afin de contribuer à la réduction des conflits entre eux, afin qu'ils puissent effectuer des efforts conjoins pour améliorer la qualité de vie pour tous.

Le tangrism est un ensemble des visions du monde et des croyances et individuelles fondées sur l'idée de la tolérance. Leur spectre peut aller des croyances profondément religieuses aux visions du monde absolument athées, parce personne ne peut nier l'existence de Tangra (Dieu), comprise comme « l’ensemble de toutes les forces, de tous les champs inconnus et des leurs sources, capables d’aider un homme ». La philosophie individuelle de chaque personne inclut sa compréhension du bonheur et des moyens d'y parvenir.

C'est pourquoi, les tangristes parlent d'une seule voix de la nécessité de réconciliation des religions et des peuples, mais diffèrent, par exemple, dans la perception des buts de l'humanité. Pour beaucoup, l'objectif est une longue vie heureuse et paisible avec l'espoir des grandes réussites de la science dans l'amélioration de la qualité de la vie.

Mais on ne peut jamais forcer personne aux études compliquées et aux recherches scientifiques excitantes, mais épuisantes. La plupart des gens préféreront toujours mener une vie paisible sur terre. Comme les Japonais qui pratiquent souvent deux religions, beaucoup des tangristes sont aussi des musulmans, des chrétiens ou des bouddhistes tolérants.

Frédéric Lenoir écrit :

« Face à la figure d'un Dieu Unique et jaloux, peut émerger la conception d'un Dieu Un et pluriel. UN Dieu Un et ineffable dans son essence, un Dieu pluriel dans ses manifestations. Cette approche pluraliste est encore loin d'être admise chez les responsables religieux car elle relativise les religions historiques comme voies privilégiées de salut et mettent à mal toutes les notions de peuple élu, ... L'approche pluraliste a pourtant des conséquences radicales sur le dialogue interreligieux, qui n'apparaît plus seulement comme un échange cordial (mieux vaut se tolérer que se faire la guerre) mais comme une rencontre authentique dans un plein respect de l'altérité. Une telle approche ne constitue-t-elle pas aussi la meilleure réponse théologique aux tentative de l'instrumentalisation des religions à des fins politiques, comme on l'a vu à propos des fondamentalisme musulmans et ptotestants qui s'appuient sur les conceptions inclusivistes ou exclusivistes du salut ? » ([13], p. 393)

Cette meilleure réponse théologique a été enregistrée par écrit dans les documents tangrists et par les auteurs européens et musulmans au XIII siècle, mais elle était pratiquée bien avant cette époque !

Par conséquent, le tangrisme peut compter sur le soutien international et une large diffusion de ses idées. Nous créeront les associations et autres organisations internationales tangristes capables de réaliser des projets culturels, scientifiques, éducatifs, sportifs, touristiques, et d'autres en coopération fructueuse avec les meilleures forces créatrices des tous les pays.

Notons que la conception du salut n'était pas dogmatisée dans le tangrisme classique ce qui était une des raisons de sa tolérance, car les tangristes ne savaient pas quelle conception est juste. Les dirigeants de tous les empires turco-mongols préféraient que les prêtres de toutes les religions prient pour leur santé et leur survie :

« La volonté des princes de faire prier pour eux n'apparait pas seulement dans les textes des édits. Elle est constant et nous avons en des attestations innombrables » ([57], p. 164).

Nous trouvons cette attitude raisonnable : on peut ainsi croire a une conception religieuse du salut, mais admettre aussi la conception scientifique du salut qui d’ailleurs ne contredit, en principe, aucun conception religieuse.

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Les transhumanistes croient que le salut viendra de l'ingénuité humaine, mais pas besoins d'ajouter une affirmation inutile : « non du cadeau divin » comme ils le font parfois. On peut croire à l'existence de plusieurs voies vers la salut. Le transhumanisme, lui-même, est comme une religion nous offre quelque chose en quoi nous pouvons mettre notre foi et notre confiance.

Conclusion

L'acceptation du Credo d'une religion signifie le début de la conversion à cette religion, qui s'accompagne ensuite d'une initiation à la pratique de cette religion.

Le credo du tangrisme moderne est acceptable pour toute personne tolérante qui désirent que les gens de bonne volonté se rassemblent afin de chercher des solutions de problèmes communs de l'humanité. Cela est particulièrement vrai pour les personnes développées et nobles qui veulent que cessent des conflits religieux et autres, que toutes les ressources nécessaires soient mobilisées pour répondre aux défis pressants et complexes dans une ère des changements grandioses.

La pratique du tangrisme peut se limiter en lecture des cours prières poétiques pour la mobilisation des ressources psychologiques et autres ressources intérieures inconnues. On peut la renforcer éventuellement par les méditations avec la contemplation des beaux objets de décoration.

Ces personnes ne sont pas obligées se déclarer tangristes, car elles peuvent continuer d'être athées, chrétiens, musulmans, etc. Par exemple, non seulement les Yakouts, mais beaucoup des représentants des autres peuples de la Yakoutie participent à la célébration du solstice d'été "ysyakh" accompagnées des rites, des prières et des bénédictions tangriennes. La majorité des Yakouts ont des vêtements avec des symboles tangrists qu'ils portent à l'occasion de cette fête. Pourtant, un grand nombre d'entre eux considèrent cette fête comme une manifestation traditionnelle, culturelle et ludique, et non comme une fête religieuse.

L'histoire scientifique du tantrisme doit montrer le rôle de cette religion dans la création de grands empires, décrire objectivement le rôle des peuples des steppes dans l'histoire du monde. Les épisodes les plus intéressants de cette histoire méritent la création de romans historiques, des films et d'autres œuvres.

Nous pensons que l'architecture cellulaire du tangrisme, décrite dans cet article, est le plus commode pour la promotion et la diffusion de tangrisme moderne sous condition des descriptions claires des principales composantes (« modules », « bloques », « cellules ») afin que chacun puisse choisir des modules, les personnaliser et utiliser pour la description de sa propre vision du monde, et de développer davantage.

Je commence à écrire un livre consacré à une description détaillée des principaux modules du tangrisme que je développe. En particulier, je décrirai mon Système de détection précoce et infaillible des talents mathématiques et autres modules pédagogiques et créatifs, qui présent l'intérêt pour tous.

En combinant ensuite ces modules avec les travaux des autres auteurs, nous créerons avec eux des autres œuvres pour des diverses catégories de lecteurs. Nous espérons ainsi trouver les voies vers une large reconnaissance du tangrisme dans le monde afin de contribuer à la consolidation de l'humanité.

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