Научная статья на тему 'LE PAVILLON SOVIéTIQUE DE L’EXPOSITION DE 1937 à PARIS: ASPECT FINANCIER ET PROBLèMES D’ORGANISATION'

LE PAVILLON SOVIéTIQUE DE L’EXPOSITION DE 1937 à PARIS: ASPECT FINANCIER ET PROBLèMES D’ORGANISATION Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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ВСЕМИРНАЯ ВЫСТАВКА В ПАРИЖЕ / 1937 / СОВЕТСКИЙ ПАВИЛЬОН / ФИНАНСИРОВАНИЕ / СТОИМОСТЬ / ИДЕОЛОГИЯ / ПРОБЛЕМЫ ОРГАНИЗАЦИИ / INTERNATIONAL EXPOSITION OF ART AND TECHNOLOGY IN PARIS / SOVIET PAVILION / FINANCING / COST / IDEOLOGY / PROBLEMS OF THE ORGANIZATION / EXPOSITION INTERNATIONALE DES ARTS ET TECHNIQUES DE 1937 à PARIS / PAVILLON SOVIéTIQUE / FINANCEMENT / PRIX / IDéOLOGIE / PROBLèMES D’ORGANISATION

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Trankvillitskaia Tatiana

Cet article propose d’étudier l’aspect financier et certains problèmes dans la préparation du Pavillon soviétique pour l’Exposition Internationale de 1937 à Paris. À partir du volet artistique, seront évoqués la mise en place de différents plans, directives et concours, la sélection de la collection à présenter et le retour des œuvres. Quelques détails sur les délais, imposés aux artistes afin de répondre aux commandes, permettent de comprendre l’importance du facteur humain dans une manifestation d’une telle envergure. Une autre partie de l’article sera orientée vers le financement du Pavillon soviétique de l’Exposition, lié à la conjoncture économique de l’époque et aux objectifs politiques. Nous nous pencherons sur l’analyse du bilan de clôture des comptes, qui révèle d’importants problèmes dans la gestion soviétique. Seront étudiés les prix des œuvres les plus coûteuses, réalisées sur commande, ainsi que leurs destins après l’Exposition. Une étude comparative avec des dépenses d’autres pays participants, d’une part, et par rapport au niveau de vie des Soviétiques, d’autre part, permettra d’éclairer l’échelle du budget accordé. Nous verrons également l’approche des responsables soviétiques vis-à-vis des recettes qu’il est possible de tirer lors de l’Exposition d’importance internationale. Le thème transversal de l’article, qui clarifie certains mécanismes dans la prise de décisions et dans la gestion, est le rôle des réels commanditaires de la partie soviétique de l’Exposition.

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THE SOVIET PAVILION AT THE 1937 PARIS EXPOSITION: FINANCIAL ASPECT AND ORGANIZATIONAL PROBLEMS

This article focuses on the financial aspect and certain problems in the preparation of the Soviet Pavilion for the 1937 International Exposition in Paris. Following up a short introduction that gives a contextual overview, the essay discusses how various plans, guidelines and competitions affected the décor of the Pavilion’s interior and how the items of the collection were selected. Details such as the deadlines imposed on the artists help to understand the importance of the human factor in the event of this scale. The article also explores financing of the Soviet Pavilion at the Exhibition related to the economic situation of the time and political objectives. The analysis of the closing balance sheet reveals important problems in the Soviet management. The article discusses the prices of the most expensive commissioned works as well as their fate after the Exhibition. A comparative study of the expenses of other participating countries, on the one hand, and in relation to the Soviet standards of living on the other hand, sheds light on the scale of the granted budget. Finally, I discuss the attitude of Soviet officials to the income earned at the Exhibition because of its international importance. The cross-cutting theme of the article, which clarifies certain mechanisms in the decision-making and management, is the role of the chief leaders of the Soviet part of the Exhibition.

Текст научной работы на тему «LE PAVILLON SOVIéTIQUE DE L’EXPOSITION DE 1937 à PARIS: ASPECT FINANCIER ET PROBLèMES D’ORGANISATION»

LE PAVILLON SOVIÉTIQUE

DE L'EXPOSITION DE 1937 À PARIS: ASPECT FINANCIER ET PROBLÈMES

This is an open access article D'ORGANISATION

Remerciements: L'étude a été soutenue par le projet de recherche conjoint FICUSOV 1917-1941 (Financement de la Culture Soviétique) CNRS — UMR Eur'ORBEM.

Annotation: Cet article propose d'étudier l'aspect financier et certains problèmes dans la

préparation du Pavillon soviétique pour l'Exposition Internationale de 1937 à Paris. À partir du volet artistique, seront évoqués la mise en place de différents plans, directives et concours, la sélection de la collection à présenter et le retour des œuvres. Quelques détails sur les délais, imposés aux artistes afin de répondre aux commandes, permettent de comprendre l'importance du facteur humain dans une manifestation d'une telle envergure. Une autre partie de l'article sera orientée vers le financement du Pavillon soviétique de l'Exposition, lié à la conjoncture économique de l'époque et aux objectifs politiques. Nous nous pencherons sur l'analyse du bilan de clôture des comptes, qui révèle d'importants problèmes dans la gestion soviétique. Seront étudiés les prix des œuvres les plus coûteuses, réalisées sur commande, ainsi que leurs destins après l'Exposition. Une étude comparative avec des dépenses d'autres pays participants, d'une part, et par rapport au niveau de vie des Soviétiques, d'autre part, permettra d'éclairer l'échelle du budget accordé. Nous verrons également l'approche des responsables soviétiques vis-à-vis des recettes qu'il est possible de tirer lors de l'Exposition d'importance internationale. Le thème transversal de l'article, qui clarifie certains mécanismes dans la prise de décisions et dans la gestion, est le rôle des réels commanditaires de la partie soviétique de l'Exposition.

Mots clés: Exposition Internationale des Arts et Techniques de 1937 à Paris, Pavillon soviétique, financement, prix, idéologie, problèmes d'organisation

Information sur l'auteur: Tatiana Trankvillitskaia, Maître de conférences, l'Université de Franche-Comté, 30-32 rue Mégevand, 25000 Besançon, France.

E-mail: tatiana.trankvillitskaia@univ-fcomte.fr

Pour la citation: Trankvillitskaia T.Iu. Le Pavillon soviétique de l'Exposition de 1937 à Paris: aspect financier et problèmes d'organisation. Studia Litterarum, 2020, vol. 5, no 4, pp. 444-471. (In French) https://doi.org/10.22455/2500-4247-2020-5-4-444-471

distributed under the Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

© 2020. T. Trankvillitskaia

Université de Franche-Comté, Besançon, France Envoyé le: 01 décembre 2019 Publié le: 25 décembre 2020

THE SOVIET PAVILION AT THE 1937 PARIS EXPOSITION: FINANCIAL ASPECT

Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

University of Franche-Comté,

Besançon, France

Received: December 01, 2019

Date of publication: December 25, 2020

Acknowledgements: The study was supported by the joint research project FICUSOV 1917-1941 (Financing of Soviet Culture) CNRS — UMR Eur'ORBEM.

Abstract: This article focuses on the financial aspect and certain problems in the preparation of the Soviet Pavilion for the 1937 International Exposition in Paris. Following up a short introduction that gives a contextual overview, the essay discusses how various plans, guidelines and competitions affected the décor of the Pavilion's interior and how the items of the collection were selected. Details such as the deadlines imposed on the artists help to understand the importance of the human factor in the event of this scale. The article also explores financing of the Soviet Pavilion at the Exhibition related to the economic situation of the time and political objectives. The analysis of the closing balance sheet reveals important problems in the Soviet management. The article discusses the prices of the most expensive commissioned works as well as their fate after the Exhibition. A comparative study of the expenses of other participating countries, on the one hand, and in relation to the Soviet standards of living on the other hand, sheds light on the scale of the granted budget. Finally, I discuss the attitude of Soviet officials to the income earned at the Exhibition because of its international importance. The cross-cutting theme of the article, which clarifies certain mechanisms in the decision-making and management, is the role of the chief leaders of the Soviet part of the Exhibition.

Keywords: International Exposition of Art and Technology in Paris, 1937, Soviet Pavilion, financing, cost, ideology, problems of the organization.

Information about the author: Tatiana Trankvillitskaia, Assistant Professor, University of Franche-Comté, 30-32 rue Mégevand, 25000 Besançon, France.

E-mail: tatiana.trankvillitskaia@univ-fcomte.fr

For citation: Trankvillitskaia T. The Soviet Pavilion at the 1937 Paris Exposition: Financial Aspect and Organizational Problems. Studia Litterarum, 2020, vol. 5, no 4, pp. 444-471. (In French) https://doi.org/10.22455/2500-4247-2020-5-4-444-471

СОВЕТСКИЙ ПАВИЛЬОН НА ВСЕМИРНОЙ ВЫСТАВКЕ В ПАРИЖЕ 1937 Г.: ФИНАНСОВЫЙ АСПЕКТ И ОРГАНИЗАЦИОННЫЕ ПРОБЛЕМЫ

© 2020 г. Т. Транквиллицкая

Университет Франш-Конте, Безансон, Франция

Дата поступления статьи: 01 декабря 2019 г. Дата публикации: 25 декабря 2020 г. DOI: https://d0i.0rg/10.22455/2500-4247-2020-5-4-444-471

Исследование выполнено при поддержке совместного исследовательского проекта FICUSOV1917-1941 («Финансирование советской культуры») CNRS — UMR Eur'ORBEM

Аннотация: В статье затрагиваются некоторые проблемы подготовки и финансового обеспечения советского павильона к Всемирной выставке 1937 г. в Париже. После краткого введения, в котором представлен общий контекст эпохи, рассматривается влияние различных программ-заданий и конкурсов на художественное оформление павильона, а также принципы отбора коллекции. Такие нюансы, как сроки исполнения скульпторами и художниками-оформителями заказных работ, позволяют понять важность человеческого фактора в осуществлении крупномасштабного мероприятия. Анализируются детали, связанные с возвращением произведений искусства после закрытия выставки. Что касается финансирования советской части выставки, то оно напрямую зависело от политических целей и экономической ситуации того времени. Анализ заключительного баланса выявляет значительные проблемы в методах советского управления. В статье впервые дается информация о ценах самых дорогих заказных работ для советского павильона и о его бюджете в целом. Сравнение с общим финансированием и отдельными расходами других стран, с одной стороны, и с уровнем жизни населения СССР, с другой стороны, позволит представить действительные масштабы государственных затрат. В последней части затронуто отношение советских организаторов к доходам, которые могли бы быть получены от экспозиции международного значения. Сквозной темой исследования, проясняющей некоторые механизмы в принятии решений и в организации, является роль главных руководителей советской части выставки.

Ключевые слова: Всемирная выставка в Париже, 1937, советский павильон, финансирование, стоимость, идеология, проблемы организации.

Информация об авторе: Татьяна Транквиллицкая — кандидат наук, доцент кафедры славяноведения, Университет Франш-Конте, ул. Межеван, 30-32, 25000 г. Безансон, Франция.

E-mail: tatiana.trankvillitskaia@univ-fcomte.fr

Для цитирования: Транквиллицкая Т. Советский павильон на Всемирной выставке в Париже 1937 г.: финансовый аспект и организационные проблемы // Studia Litterarum. 2020. Т. 5, № 4. С. 444-471. https://d0i.0rg/10.22455/2500-4247-2020-5-4-444-471

УДК 82(091) ББК 83 + 79.2(2)

La participation soviétique à l'Exposition Internationale des Arts et Techniques dans la Vie Moderne, organisée du 25 mai au 25 novembre 1937 à Paris, a fait l'objet de plusieurs études et publications, dans lesquelles le Pavillon soviétique (PSov) reste globalement étudié du côté architectural et artistique, dans le contexte politique, idéologique et social de cette époque [6; 10; 12; 17; 27; 33; 35; 37]. Toutefois, la dimension économique de l'organisation n'y est pas évoquée, tout comme certains détails liés aux préparatifs institutionnels.

Organisée sous la responsabilité d'Ivan Mezhlauk, Commissaire général du Gouvernement de l'URSS et Evgenii Girshfel'd1, Commissaire général adjoint, la participation de l'URSS poursuit de nombreux objectifs, parmi lesquels figurent la réussite économique et l'épanouissement social: «tout le contenu du pavillon doit donner aux visiteurs une impression d'harmonie et d'unité de la construction socialiste en URSS, concentrer l'attention des visiteurs sur les réussites les plus importantes vingt ans après la Révolution prolétarienne»2. D'autres objectifs sont explicitement politiques et au service de la diplomatie extérieure: une opposition au système capitaliste, ainsi qu'à l'idéologie fasciste.

En effet, les préparatifs de l'exposition se déroulent dans un contexte politique contraignant et extrêmement tendu, aggravé en Europe par la dépression économique et les problèmes sociaux. Pour les Soviétiques, la complexité des relations politiques extérieures se conjugue depuis l'été 1936 avec le sentiment de vivre une avant-guerre. Ce sentiment est aggravé par les grandes purges et le ren-

1 Orthographiés dans les éditions françaises comme I. Mejlaouk et E. Hirschfeld [23, p. 847].

2 Directives générales du 1/10/1936, GARF (Archives d'État de la Fédération de Russie): fonds 9499, inventaire 1, dossier 1, page 76 (plus loin: 9499-1-1, L76). Les citations russes de cet article sont traduites en français par l'auteure.

forcement totalitaire du pouvoir de Staline [21]. Ainsi, l'administration publique et ses services, dont ceux s'occupant de la culture, perdent le reste de leur autonomie dans la prise des décisions. Le Sovnarkom (SNK)3, jouant un rôle de responsable formel sous l'égide de V. Molotov, met en action les décisions émanant de Staline lui-même et du Politburo du CK BKP(b)4. Ces derniers exercent donc «un contrôle total» sur les préparatifs et le déroulement de l'exposition, allant jusqu'à la construction d'un pavillon-prototype à Moscou pour la supervision des travaux [6, p. 164-165]. Dans ces conditions, Mezhlauk et Girshfel'd ne font qu'appliquer sur place les décisions et rendre compte directement à Staline et à Molotov de l'avancement des travaux. Les Commissariats au peuple les plus actifs dans l'organisation du PSov, tels entre autres, le Narkomtorg, Commissariat du Commerce extérieur, et le Narkomfin, Commissariat des Finances, ont la même subordination.

Le contexte économique de cette période reste tout aussi contradictoire en URSS: alors que dans la seconde moitié des années 1930 l'économie de l'État commence à se redresser et la part des investissements et des dépenses publiques civiles va à la hausse (notamment pour la santé et l'éducation), les ménages subissent, au contraire, une forte baisse de la consommation, même si les salaires augmentent [8; 19; 34]. Si la suppression toute récente du système de rationnement ne fait qu'augmenter les prix des produits de première nécessité, l'État, disposant de plus de devises, se permet de dépenser davantage pour les manifestations culturelles, dont celles destinées à l'étranger, sources d'avantages politiques recherchés et non négligeables. Ainsi, d'après les données soviétiques, entre 1936 et 1937 le budget destiné aux «événements socio-culturels» en URSS augmente de 30,7% en un an5 [4, p. 94] et les dépenses pour l'art quadruplent entre 1933 (101,1 Mio Rub) et 1937 (391,5 Mio Rub) [7, p. 32]. Par conséquent, le PSov de 1937 se voit octroyer le budget le plus élevé parmi les autres expositions internationales de l'entre-deux-guerres.

Alors que les thèmes généraux de l'Exposition, initiés en France par le Front populaire, accentuent la thématique sociale et portent une attention particulière à la classe ouvrière [13, p. 415], en cohérence avec le positionnement

3 Le Conseil des Commissaires au peuple.

4 Le Bureau politique du Comité Central du Parti communiste bolchevique de l'Union soviétique.

5 De 20 196 à 26 397 Mio Rub (Millions de roubles).

soviétique, les opinions de la société et de la presse françaises vis-à-vis du PSov sont divisées [36, p. 399-406]. Ressentant fortement une propagande imposée, les visiteurs le trouvent souvent trop politisé et agressif. Toutefois, la remise en 1937 de 270 prix aux participants soviétiques, dont 95 Grands Prix, 70 médailles d'or, 40 d'argent, 6 de bronze et 62 diplômes d'honneur [2, p. 592] prouvent que la présence soviétique a été fortement reconnue. Pour le confirmer, les sources soviétiques affichent non sans fierté la fréquentation suivante: 9 Mio de visiteurs pour 102 jours de fonctionnement6 et 20 Mio pour toute la durée de l'Exposition [6, p. 178] pour un total de 31 040 955 visiteurs [25, p. 202]7.

Cet article est consacré aux coulisses de cet apparent succès et à la manière dont les organisateurs soviétiques gèrent et financent leur participation. Nous proposons d'étudier ces rouages à travers l'exemple du volet artistique.

Problèmes de délais et de sélection

Selon le Rapport général (RG), présenté par Edmond Labbé, Commissaire général de l'Exposition, le Ministre français des Affaires étrangères adresse le 18 décembre 1934 aux représentants diplomatiques à Paris une invitation à participer à l'Exposition [25, p. 240-241], qui sont donc au courant à partir de cette date. Ainsi, afin de préparer une exposition d'une telle envergure, qui plus est à la hauteur de leurs exigences, les Soviétiques disposent de deux ans et demi, délai bien plus confortable que celui de quelques mois, imposé pour les préparatifs de l'Exposition de 1925 à Paris.

Les Soviétiques sont parmi les premiers (sur 44 pays représentés) à notifier leur concours à l'État français le 30 avril 1935, par la résolution du SNK du 15 avril 1935 à l'appui. Le premier programme présenté date du 10 juin 1935, suivi par de nombreux ajouts et rectificatifs qui continuent jusqu'à la fin de 1936. Le dépouillement des archives démontre la complexité de leur mise en place: les plans détaillés et les directives, tous subissent de nombreuses variations [36, pp. 383-391], peaufinant la propagande liée au rôle des Grands Guides dans le développement du pays et à la nouvelle vie sociale en URSS.

6 Rapports sur le fonctionnement du Pavillon, GARF: 9499-1-4, l.30.

7 Ceci positionne le PSov en ière place par fréquentation. Sans mettre en doute ce dernier fait, constatons toutefois que les horaires d'ouverture du pavillon étaient les plus étendus de tous (ouvert aux visiteurs 12 heures par jour sans interruption). Par ailleurs, alors que le prix d'entrée était très modéré (6 Fr), comme pour les autres pavillons, les Soviétiques le réduisaient certains jours de la semaine de moitié (3 Fr). GARF: ibid., L37.

Mais les concours sont organisés tardivement, limitant ainsi le temps de préparation, et souvent dans les conditions opaques. Les noms des architectes participant au concours architectural du PSov ont été choisis en accord avec le gouvernement et Staline. Selon E. Konysheva, le gagnant du concours «fermé», Boris Iofan — architecte en chef du Palais des Soviets — était déterminé à l'avance; il n'existait pas de jury, même formel, les projets devaient être présentés au gouvernement [6, p. 169]. Le groupe sculptural L'Ouvrier et la Kolkhozienne, réalisé par l'artiste Vera Mukhina d'après l'idée d'Iofan, fait l'objet de plusieurs mois de discussions, ce qui ne laisse que peu de temps pour l'exécution. D'après Mukhina, son équipe était épuisée, obligée de travailler 18 heures par jour, sans quitter l'usine et sans sommeil à la fin. Tendue à cause du délai, elle se plaint dans sa lettre à Mezhlauk de la situation «catastrophique» et parle d'un «mépris total» ^ pp. ii2-ii4].

Le concours des décors intérieurs et des contenus du pavillon ne fut annoncé qu'en juin i936, après la validation de la «carcasse» du PSov. Alors que l'importance de ce concours s'avère majeure dans la conception du pavillon, les autorités ne laissent que deux mois de préparation à trois brigades d'artistes8 qui doivent rendre les esquisses pour le ier août 1936 [10, p. 102]. La brigade de Suetin gagne le concours, mais son projet ne sera définitivement validé que le ier octobre i936, ce qui ne laisse que quelques mois pour réaliser les commandes et réunir les objets à exposer. C'est également à cette date que les organisateurs soviétiques rendent officielle la dernière mise à jour des directives générales, donc i an et % après l'invitation à l'exposition. Ceci complique le travail artistique par les délais et par les nouvelles restrictions idéologiques: «du fait de délais serrés, privilégier les panneaux et la peinture aux sujets les plus évocateurs», lit-on9. Toutefois, Aleksandr Deineka écrit dans une lettre personnelle du ii novembre i936: «Les panneaux pour Paris sont toujours en discussion. On ne sait pas quand on pourra commencer. Je pense que ce serait bien de ne pas les peindre» [5, p. i04]. Le contrat, signé avec Deineka peu de temps après, évoque leur réalisation pour le 25 mars i937 [5, p. i06], ne laissant qu'un délai de 4 mois pour trois panneaux de plusieurs mètres.

8 Elles réunissent un grand nombre des meilleurs artistes, dont la première est sous la direction de E. Lansere, la seconde, de P. Vil'iams et d'A. Deineka, et la dernière est composée des peintres de Léningrad sous la responsabilité de N. Suetin.

9 GARF: 9499-i-i, L76-78.

Enfin suit le concours de sélection des objets à exposer. La sélection des arts plastiques est confiée à la VOKS, société des liens culturels avec l'étranger, qui reçoit et stocke dès la fin de 1936 une grande quantité d'œuvres issues des plus grands fonds et musées de Moscou, de Léningrad et de différentes régions10. La Commission de sélection s'est réunie du 12 au 15 janvier 1937 à la Galerie Tret'iakov, sous l'égide des plus hauts fonctionnaires11, qui ne délèguent pas le pouvoir de sélection et préfèrent faire venir un grand nombre d'œuvres à Moscou afin d'en choisir le strict nécessaire. Il est prévu initialement d'exposer 100 à 150 toiles12, jusqu'à 500 œuvres d'arts graphiques13 et 45 sculptures14, nous supposons le nombre d'objets ayant participé au concours bien supérieur à ces chiffres.

Le destin des œuvres de grande valeur non envoyées à l'Exposition inquiète leurs propriétaires et les autorités locales qui gèrent la collecte des objets dans les régions et leur envoi en vue de leur sélection à Moscou. Plusieurs mois après la clôture de l'Exposition, elles sont astreintes à envoyer des lettres de relance adressées au Comité des Arts du SNK, en exigeant le retour des toiles. Ainsi, les instances biélorusses se plaignent que leurs artistes ne sont pas informés sur leurs œuvres envoyées, qui ne sont ni sélectionnées pour être exposées, ni retournées. En l'absence de ces toiles, Rubinshtein, chef des Affaires artistiques auprès du SNK de la République biélorusse, se voit dans l'impossibilité de préparer l'importante exposition consacrée au XXe anniversaire d'Octobre15.

La même réclamation provient des autorités de Léningrad qui ont envoyé, à la fin de 1936, 71 œuvres majeures des peintres soviétiques parmi les plus connus16. «Cette attitude vis-à-vis des peintres est absolument inadmissible», conclut la deuxième relance auprès du Comité d'exposition, la première étant restée lettre morte17. Même la mention sur les marges de la lettre «voir avec le comité de l'exposition et assurer un retour immédiat» n'a pas donné de résultat rapide,

10 GARF: 5283-11-498, l.8i.

11 Platon Kerzhentsev, Chef du Comité des Arts auprès du SNK; Zakhar Edel'son, Chef du

département des arts plastiques; Polikarp Lebedev, Inspecteur des musées; Aleksandr Zamoshkin,

représentant du Comité d'Exposition; in RGALI (Archives d'État Russe pour la littérature et l'art):

962-6-306, l.22.

12 Selon une liste, au moins 71 envoyées, dont celles des artistes de Moscou, Léningrad, Géorgie,

Ukraine, Biélorussie, Arménie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan, Bouriatie. RGALI: ibid., L24-27.

13 Projet de juin 1935, GARF: 5283-11-498, L45, 47.

14 Projet, RGALI: 962-6-306, L28-29.

15 Lettre au Comité des Arts du SNK, 13/10/1937, RGALI: ibid., L50.

16 Liste des œuvres, RGALI: ibid., L70-72.

17 Ibid., l.69.

et la déception des artistes de Léningrad est d'autant plus grande que parmi les 71 œuvres présentées, seulement 21 ont été envoyées à l'Exposition18.

La précipitation et la pression restent habituelles dans l'organisation soviétique et sont perceptibles dans d'autres expositions [36], tout comme la fâcheuse habitude de ne pas rendre les œuvres aux artistes régionaux et de ne pas les informer du destin des objets19. Ceci est lié au manque d'effectifs, à la légèreté dans la gestion et parfois même à la mauvaise foi de l'organisateur, tel est souvent le cas de la VOKS [36]. Mais il existe aussi une autre explication, celle d'un calcul en vue de l'organisation urgente et non programmée d'une exposition importante pour les autorités. Dans ce cas, selon la VOKS, une certaine réserve d'objets dans leurs locaux pouvait devenir intéressante et même nécessaire20.

Cette fois-ci, les organisateurs et artistes attendent la validation de chaque étape par les plus hautes autorités, mais ces dernières, occupées par les questions de la politique extérieure et intérieure de l'avant-guerre [21], ne sont pas pressées dans la prise de décision. À Paris, ces défaillances internes aggravées par l'opacité du système, resteront invisibles. Elles seront largement compensées par le facteur humain, un travail acharné des artistes eux-mêmes, leur tolérance et sens de l'adaptation à tout changement imprévu émanant des autorités.

Défi financier

Les expositions internationales, quand les relations diplomatiques le permettent, sont recherchées par les autorités soviétiques. D'une grande envergure, donc très coûteuses, elles bénéficient de la prise en charge d'une partie des frais par le pays organisateur, et notamment des frais liés à la construction des pavillons des États participants [25, p. 75]. Ceux-ci profitent en revanche d'une visibilité incomparable. En 1937, les Soviétiques paieront une somme très importante, mais ce prix était-il un prix réellement exagéré?

Le RG indique que la solution initiale consistant à «bâtir de grands halls qu'on aurait divisés en tranches entre les pays» n'était pas la meilleure, car les pays participants ne pourraient pas exprimer l'essentiel de leur art et de leur architecture [25, pp. 253-254]. De ce fait, il a été proposé aux pays participants

18 Liste, ibid., L73-74.

19 A. Deineka ne reçoit ses toiles, envoyées en 1934 aux États-Unis, qu'en 1937 [5, p. 106].

20 Réponse de la VOKS sur la réclamation des artistes de Léningrad (exposition de St-Etienne,

1937), GARF: 5283-11-499, l.5.

par la France de prendre en charge partiellement la construction des pavillons. Le Commissariat général français avait décidé de rembourser, décision imprévue dans leur budget initial et regrettée par la suite, le coût de la construction de 1000 m2, avec une dépense maximale de 750 Fr par mètre carré de planchers couverts pour le gros œuvre, le reste était à la charge du pays participant [25, p. 256]. Donc, les Soviétiques, grâce à un supplément forfaitaire de 250 000 Fr, auraient dû recevoir au total 1 000 000 Fr [25, p. 256], décision que prennent les Français, guidés par «un sentiment de courtoisie envers [leurs] hôtes» [25, p. 254]. Mais au départ, mécontent des conditions proposées, le gouvernement de l'URSS promulgue la Résolution «Sur l'Exposition internationale à Paris», où est soulignée la nécessité catégorique d'étudier en détails des documents sur les dimensions des pavillons des autres pays, les emplacements accordés et les dotations de l'État français afin d'obtenir des «conditions favorables et équitables» [6, p. 165]. C'est à Mezhlauk, Iofan et A. Shchusev, autre architecte très connu, de négocier ces questions sur place avec E. Labbé [6, p. 165]. La propagande soviétique ne supportait pas de petites superficies: au départ il avait été prévu de construire le pavillon sur 8 000 m2, contre 5 000 m2 accordés par l'État français. Mais compte tenu de l'emplacement, la superficie totale des salles d'exposition, hormis la salle de cinéma, le théâtre et le restaurant, a été diminuée jusqu'à 3 500 m2, selon les sources soviétiques [6, p. 165] et 2800 m2, selon les sources françaises [25, p. 209]. La somme, finalement versée pour le PSov par les organisateurs français, s'élève à 1 250 000 Fr, affaire très avantageuse pour les Soviétiques qui, tous frais payés, se retrouvent avec 1 857 334 Fr21 d'économies par rapport aux dépenses en devises prévues22.

Tout ceci témoigne d'un bon sens de la négociation des Soviétiques et l'Exposition de 1937 n'est pas le seul exemple. Lors de l'organisation d'autres événements culturels à l'étranger, ils refusent d'exposer si des conditions avantageuses ne sont pas accordées23. Toutefois, en 1937 à Paris, ils ne cherchent pas à économiser sur leur Pavillon et, comme d'autres grandes puissances, préfèrent construire à leur frais un pavillon plus grand, dépassant l'emplacement de 1000 m2, ce qui mena à une rivalité entre les pays, «une espèce de course aux armements financiers des exposants» [25, p. 254], dont l'issue coûtera cher à la France.

21 Bilan financier de la partie soviétique, 1935-1938, GARF: 9499-1-53, L49.

22 Rappelons que ce type d'économies était très appréciable, le pays a longtemps souffert d'un

manque de devises [31].

23 Par exemple, la participation à la 42e Salon des Indépendants en 1931, où les frais s'élèvent à

40 000 Fr, GARF: 5283^-147, l.i27 et -170, L6-7.

Le premier devis primitif de participation est annoncé lors de la séance du Politburo du 29 septembre i935, déterminant la somme de i5 a 20 Mio Rub et 500 mille Rub-or24 pour la construction et l'exploitation des constructions destinées a l'Exposition, la création du décor, les missions de la délégation soviétique, les tournées des artistes, etc. [6, pp. i65-i66]. Plusieurs ajustements du devis prévisionnel sont survenus par la suite, signés le 2i mai i936 et le i9 avril i937, sous le sigle «Secret», par le Président du SNK V. Molotov25 (cf. tableau i).

L'investissement soviétique dans l'Exposition de i937 paraît très important, comme d'autres dépenses pour la culture de la même période, montrant que les économies dans ce secteur sont moins prononcées par rapport aux années précédentes. Par exemple, pour un vaste programme à l'occasion des i00 ans de la mort de Pushkin, le SNK verse 2 i05 000 Rub, provenant des budgets i936-i937 [i, p. 345]. Les dépenses du Bolchoï s'élèvent à i7 098 000 Rub en i936 et i8 i3i 800 Rub en i937, quoiqu'elles soient fortement compensées par les recettes26. La VOKS se voit octroyer pour i937 la somme de 2 029 839 Rub27, somme la plus élevée depuis l'apparition de la société en i925. C'est d'autant plus étonnant qu'elle fonctionne au ralenti à cette période, à cause des purges du personnel [i8, pp. 285-3i0] et de la situation politique, et n'organise en i937 que 7 expositions à l'étranger contre 29 en i93528.

Le rapport du bilan de clôture des comptes du PSov, signé le ier juin i938, évoque le caractère désorganisé et extrêmement complexe de la gestion et de la comptabilité pendant la préparation et le déroulement de l'Exposition29. Cette étape finale demanda la constitution du nouveau bureau de comptabilité générale. L'ancien, présidé par le Commissaire général Mezhlauk, a subi des repressions: Ivan Mezhlauk (i89i-i938), arrêté à la fin de l'Exposition et exécuté en i938, son adjoint Evgenii Girshfel'd (i899-i94i), diplomate et conseiller de la Représentation plénipotentiaire de l'URSS en France, arrêté en i939 et exécuté

24 500 mille Rub-or est égal a 2 i90 000 Rub, avant la réforme du 0i/04/i936.

25 GARF: 9499-i-53, l.3i.

26 L'auteure remercie Alexander Golovlev (FMSH ATLAS Fellow, NRU HSE — UVSQ) d'avoir

partagé des données croisées de sa recherche à RGALI: 648-2/i266-2400; 967-3/i583, i89i;

967-7/5-i623.

27 GARF: 5283-2a-i, l.55.

28 Rapport du 22/3/i938 de V. Smirnov, président de la VOKS par intérim, accentuant la mauvaise gestion de l'ex-président Aleksandr Arosev, arrêté en i937, jugé et condamné à mort, GARF:

5283-2a-i, Li-5. Données croisées avec GARF: 5283-ii-390, l.6i.

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29 GARF: 9499-i-53, passim

en 1941 dans les camps soviétiques. À la suite de ces purges, en remplacement de Mezhlauk, le bureau de comptabilité est supervisé par Aleksei Nazarov (nouveau Chef du Comité des Arts30), nommé secrétaire général par intérim de l'Exposition.

L'esprit critique du rapport, typique à l'époque des grandes purges de 1936-1938, met en évidence les erreurs de gestion du Comité d'exposition et de son ancien bureau de comptabilité. Ces défaillances proviennent toutefois d'une organisation générale opaque et de la variabilité des directives émanant du plus haut niveau.

Ainsi, les difficultés constatées concernent tous les comptes, qu'ils soient en roubles ou en devises. Les opérations comptables en roubles soviétiques sont jugées confuses et partiellement abandonnées jusqu'au ier août 1937, et réorganisées après cette date. Le rapport révèle qu'outre les dépenses prévues destinées à la création des objets et à leur transport, à la construction du pavillon de l'URSS et aux frais de la délégation, d'autres, très importantes, ont été engagées, notamment pour la construction du pavillon-prototype à Moscou, déjà évoqué, sous le nom de Khoroshevskaia baza. Cette installation a été réalisée sans devis et financée par l'enveloppe budgétaire globale sur les fonds de la Chambre de commerce nationale (VTP) et non sur les fonds exceptionnels, sans contrôle ni approbation nécessaire du côté des banques31. Le prix de sa construction et de l'équipement s'élève quand même à 1 166 464 Rub32, mais il est difficile de l'évaluer réellement: dans le bilan figurent plusieurs prix différents. En novembre 1937, le pavillon-prototype a été prêté pour l'Exposition de 1939 à New-York et les sommes engagées ont été soldées par les excédents du budget accordé à l'Exposition de 1937.

Certains comptes sont transmis au Tribunal d'État ou au Procureur, leur opacité exigeant «une étude particulière»: y figurent les déficits de 307 932 Rub et les excédents de 290 658 Rub33. Sont également évoqués des dettes, des vols, des versements indûment effectués, pour un total de trois pages de noms d'entreprises d'État et de particuliers.

Le rapport financier constate que l'agent comptable n'acquitta pas certaines dépenses mandatées par le Commissaire général Mezhlauk. Quant au Nar-komfin, il octroyait les sommes directement aux entreprises ou aux organisateurs,

30 En remplacement de Platon Kerzhentsev, tombé en disgrâce et licencié en janvier 1938.

31 GARF: 9499-1-53, L13.

32 Ibid., l.23.

33 Ibid., l.9.

en court-circuitant la comptabilité, ce qui laisse un doute sur les sommes ayant réellement transité34.

Les opérations en devises, continue le rapport, ont été ajoutées a posteriori avec de multiples corrections. La tenue de la comptabilité en devises était absente jusqu'au i octobre i937 et le traitement des documents envoyés de Paris à Moscou demanda beaucoup de temps. Pour ces raisons, une partie des comptes en devises étrangères, non confirmés par des pièces comptables appropriées, exigeait une autorisation spéciale pour être soldée, tandis qu'une autre partie était laissée dans le bilan35.

Bref, la clôture des comptes nécessita de longs mois de travail, les deux derniers mois de i937 et une bonne partie de i938, et demanda au bureau de comptabilité d'énormes efforts pour terminer les corrections, ajustements et remaniements divers, afin de réaliser le bilan. Nous le voyons très approximatif dans certaines parties, notamment dans les dépenses réelles, dont certaines ne sont pas prévues ni justifiées.

Tableau 1 — Le financement du PSov36

Devis prévi- Argents re- Dépenses Solde, avant Solde fi-

sionnels et çus sur les effectuées le règlement nal, après

ajustements comptes (se- des dépenses le règle-

(1935-1937) lon le bilan non prévues ment de

par SNK de clôture toutes les

des comptes, dépenses

1938)

Comp- 1935: La somme reste 10 553 544 +1 796 155 + 979 433

tes en i5 à 20 Mio très floue

Rub 1936:

7 948 000

19371

9 800 000

1938:

+ 335 930 =

i0 i35 930

34 Ibid, I.4.

35 Ibid, 1.6, I.46-53.

36 Ibid., passim. Données croisées.

Comp- 6 375 000 15 825 999 + 14 903 665, +2 172 334 +1 857 334

tes en (= 2 125 000 1 250 000 dont

Fr37 Rub) (dotation de 547 4i°

Printemps 1936: l'État français attribués aux

7 409 000 pour le pavillon) transport,

(= 2 469 000 = montage et

Rub) 17 °75 999 entretien du

pavillon et des

objets exposés

En résumant, la totalité des sommes dépensées s'élève au maximum à 10,5 Mio Rub et 15 Mio Fr, soit entre 62 et 73 Mio Fr38. Pour comparer, le Pavillon allemand affiche des dépenses finales de 6 Mio de Reichsmarks (30 Mio Fr) contre 4 Mio prévus, donc un surcoût de 50% à cause de l'inflation [14]. Si leur financement est deux fois inférieur à celui de l'URSS, il est estimé colossal et demande des sacrifices économiques, car cela représente 8% des réserves dont dispose la Reichsbank [14]39. L'hésitation sur le budget était telle que dix mois avant l'ouverture prévue de l'Exposition, l'Allemagne n'a toujours pas confirmé sa participation40. Quant aux Soviétiques, ils n'avaient pas de difficultés visibles pour trouver de l'argent — leurs problèmes de réserves d'or et de devises s'étant récemment résolus grâce à l'exploitation des mines d'or de Sibérie [31, p. 38].

37 Au 1/04/1936 1 Rub = 3 Fr au lieu de 1 Rub = 13,13 Fr du cours légal antérieur, au 29/10/1936 1 Rub = 4,25 Fr. En juillet 1937, l'URSS décide d'abandonner le rattachement de sa monnaie au franc et se retourne vers la conversion en dollar américain. Cependant, ces taux officiels ne correspondent pas toujours à des points d'équilibre [22] et on observe durant toute l'époque soviétique la surévaluation du rouble pour son prétendu prestige.

38 D'après les chiffres aperçus dans les archives russes, en 1937-1938, le taux de change appliqué en URSS varie entre 5 et 6 Fr pour 1 Rub. Ici, à cause de la complexité de conversion exacte des roubles en francs (cf. aussi la note précédente), nous proposons une fourchette moyenne entre 4,5 et 5,5 Fr pour 1 Rub. Pour comparer, compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 70 Mio d'Anciens francs en 1936 est le même que celui de 53 Mio € en 2019, en 1937 de 41 Mio € et en 1938 de 37 Mio €. Source «Convertisseur franc-euros»: https://www.msee. fr/fr/information/2417794 (consulté le 14 novembre 2019).

39 L'auteur indique les réserves de 77 000 000 RM en février 1936.

40 Sur les difficultés rencontrées par le Reich, y compris financières, cf. A. Bibert [14]. L'auteur rapporte que l'architecte allemand, Albert Speer, prend connaissance du projet de Boris Iofan lors de séjour de la délégation allemande à Paris, en juillet 1936, et que «le retard avec lequel l'Allemagne se lance dans la conception de son pavillon a permis, par la recherche d'une réponse directe à celui de l'URSS, un dialogue aussi intense entre les deux bâtiments».

À Paris, en préparant la ville pour l'Exposition, des débats s'engagent dans la société française, opposant l'idée du camouflage de l'ancien Palais du Tro-cadéro (30 Mio Fr) ou celle de la construction à sa place du Palais de Chaillot (65 Mio Fr). Cette dernière somme jugée comme véritable gaspillage d'argent public [20, pp. 47-48] est équivalente aux dépenses totales du PSov. Par ailleurs, le budget global des commandes françaises de sculptures, peintures et d'art décoratif s'élèvent à i0 Mio Fr [i6, p. 368] — un autre chiffre aperçu est 20 Mio pour 7i8 commandes [28, p. 63]. La générosité de l'État français de l'époque du Front populaire correspond au souhait d'aider les artistes au chômage. Néanmoins le budget des commandes artistiques soviétiques, pour un seul pavillon, s'avère tout aussi important (cf. supra)4*.

Enfin, les Soviétiques ne sont pas les seuls à avoir des problèmes de gestion financière. La France, en tant que pays organisateur de l'Exposition, se retrouve avec un gros déficit à gérer42. Toutefois, ces dérèglements financiers, dus surtout à un nombre élevé de participants et au souhait des Français de satisfaire au mieux leurs besoins, sont clairement évoqués et expliqués dans le RG [25]. Par rapport aux comptes soviétiques, la comptabilité française se révèle donc d'une transparence exemplaire.

Commandes, financement et destins

des œuvres les plus coûteuses

Dans le décor intérieur, les Soviétiques mettent l'accent sur les panneaux muraux. On observe d'ailleurs durant l'exposition une tendance générale à «l'intégration des arts plastiques — et particulièrement de la sculpture et des grandes fresques décoratives — à l'architecture de la plupart des pavillons» [i3, p. 420; i5; i6]. Les dimensions des panneaux soviétiques (jusqu'à 7xi2 m), les sujets représentés et l'investissement financier soulignent l'importance donnée à ces éléments-clés du PSov. Réalisés par des brigades d'artistes, composées de 5 à 6 personnes, ces décors demandent des mois de préparation intense et bénéficient d'un budget s'élevant à 722 000 Rub, soit i/i0 de tout le budget prévisionnel en roubles. Tout comme pour les autres objets commandés, les dépenses réelles pour

41 Pour la conversion cf. les notes 37 et 38.

42 Les dépenses, non prévues initialement, s'avèrent catastrophiques et s'élèvent à plus de i,2

Mrd Fr, avec un déficit de 495 Mio Fr [25, p. i99-20i]. Sur l'analyse des dépenses françaises cf.

P. Guillot [28].

les panneaux sont inférieures (523 437 Rub) aux prévisions, mais cet investissement reste l'un des plus importants dans la liste des commandes réalisées43. Leur «rentabilité» d'exploitation viendra a posteriori: les panneaux et leurs esquisses furent gratuitement transmis à l'Exposition pansoviétique agricole VSKhV, à des musées et à des clubs culturels44.

Le bilan de clôture des comptes révèle le nombre de panneaux réellement créés, leurs prix globaux de réalisation et leurs sujets, jamais publiés auparavant (cf. tableau 2). Les sujets correspondent parfaitement aux exigences du programme soviétique: le caractère multiethnique du pays, la construction socialiste, l'homme nouveau et la nouvelle vie sociale, les explorations récentes.

Tableau 2 — Les panneaux soviétiques45

Titre Artiste46 Prix en Rub

1917 Octobre Deineka 48 000 pour les deux

1937 Constitution Deineka —

URSS — empire des chemins de fer (panneau en Bruni 29 880

soie)

Les Soviétiques méritant (7x12 m) Deineka 49 000

Épanouissement de l'art populaire Sar'ian 34 5°°

Enfants du pays des Soviets Pakhomov 20 000

Culture physique Samokhvalov 20 000

Aviation Labas 25 300

Dneproges [La centrale hydraulique sur Dnepr] Kotov 24 375

Danses des peuples Vil'iams 46 500

Espace de la mère et de l'enfant Bruni 59 761

Stakhanovistes [L'usine] Pimenov 27 749

Village de kolkhoze [Fête au kolkhoze] Kuznetsov 21 125

Concert à l'atelier [Le théâtre] Goncharov 15 000

Différentes sources citent un nombre de panneaux présentés à Paris inférieur à cette liste47, ce qui laisse croire que la commande initiale, très coûteuse,

43 Analyse des prix affichés, GARF: 9499-1-53, L39.

44 Ibid., l.8-i7. Sont cités: Musée théâtral Bakhrushin, Musée polytechnique, Maison technique du transport maritime, Club central des aviateurs, Maison centrale de la technique.

45 Ibid., l.27.

46 L'artiste principal, aidé par une brigade.

47 Par exemple, Rozhdestvenskii en cite dix [9, p. 24-25].

était largement supérieure à la présentation finale. Il existe aussi des panneaux non répertoriés, tel «Le Nord soviétique» d'Uspenskii48. Ceci révèle une fois de plus une absence de logique dans la chaîne d'organisation soviétique: surplus de commandes (malgré les brefs délais de réalisation), envois inutiles aux centres de sélection, gaspillage du temps, de moyens et d'argent.

Les prix des œuvres figurant dans le bilan final n'intègrent pas l'ensemble des opérations artistiques et logistiques: à ces prix s'ajoutent les frais d'assurance, d'emballage, d'expédition et de montage à Paris. Ainsi, les Soviétiques paient en devises 804 500 Fr pour le transport des objets (hors la statue de Mukhina), somme peu élevée grâce aux tarifs avantageux sur les lignes de chemins de fer français et les taxes réduites, proposés par l'État français [25, pp. 479-480]. Les œuvres encombrantes, de plus très coûteuses (entre i0 et i5 mille Rub pour une sculpture) et fragiles, demandent des frais élevés de manutention et de montage, payables à Paris uniquement en devises49. Il n'est donc pas étonnant qu'à la fin des préparatifs, les organisateurs soviétiques conseillent de remplacer la sculpture par la peinture, par manque de temps pour la création [i0, p. i06], mais aussi à cause des prix50.

La statue de Mukhina, l'Ouvrier et la Kolkhozienne, pesant 63 tonnes, envoyée par chemins de fer pour une somme de i09 300 Fr, démontée en 65 morceaux, fut montée à Paris en un temps records, ii jours, par une brigade composée de 20 personnes et 5 ingénieurs soviétiques [3, p. H7]. Mais les efforts à l'emballage ne s'avèrent pas suffisants pour préserver les œuvres — les organisateurs soviétiques se plaignent depuis Paris de les avoir reçues dans un état négligé, ce qui exige un travail de restauration de plusieurs semaines et des investissements supplémentaires5\

Cette statue, lauréate du Grand Prix de l'Exposition, s'avère toutefois la création la plus chère du PSov et la seule à dépasser le budget prévisionnel: le prix figurant dans le bilan de clôture est de i 2i5 956 Rub. Après l'Exposition, elle retourne démontée par les non spécialistes à Moscou, au prix de transport et d'em-

48 Liste de redistribution des objets après l'exposition, GARF: 9499-^53, l.8-i7.

49 L'entreprise française A. Gorgeon et des architectes français participent aux travaux de construction du PSov [26, p. 2i0]. Les contractants français reçoivent au total 932 795 Fr pour le transport, la restauration des objets, le décor des stands et des vitrines, les travaux artistiques, l'équipements divers, le ménage, le gardiennage etc. GARF: ibid., L65.

50 Les frais de moulage et d'emballage de 20 sculptures s'élèvent à i04 000 Rub sur les

i29 750 Rub accordés pour l'envoi de toute la section d'arts plastiques de Moscou. Frais d'envois signés par P. Kerzhentsev, Président du Comité des Arts du SNK, RGALI: 962-6-306, l.i28.

51 GARF: 9499-i-4, l.3.

ballage trois fois moins élevé que pour l'aller, donc en mauvais état. La brigade expérimentée, qui avait monté la statue, a été arrêtée et jugée, comme la plupart des organisateurs du PSov. La statue sera offerte à l'Exposition agricole VSKhV. Dressée à proximité de VSKhV (VDNKh) jusqu'en 2003, elle décore, après une restauration majeure, le prototype du pavillon de Boris Iofan, bâti et ouvert au public en 2010 en tant que musée moscovite.

Les bas-reliefs d'Iosif Chaikov, quant à eux, subissent un destin moins heureux. Coûtant à l'État soviétique 217 598 Rub et offerts à la fin de l'Exposition à l'Union syndicale CGT des métallurgistes de la région parisienne, ils furent détruits en 1941 et leur existence n'a été redécouverte qu'en 2004 grâce aux fouilles, leur donnant une nouvelle vie [27; 35].

Une autre œuvre-phare du PSov est la carte des réalisations économiques de l'URSS, mesurant 6x4,5 m et pesant 3500 kg, composée de 120 000 morceaux de mosaïque et de 10 000 pierres précieuses et semi-précieuses. Elle fut fabriquée sur commande entre novembre 1936 et mai 1937, pour l'Exposition pansoviétique Industrie du socialisme (1939, Moscou)52 et exposée en 1937 à Paris et en 1939 à New York. Ce véritable chef-d'œuvre soviétique, fruit du travail d'une équipe de 700 spécialistes de la manufacture de Léningrad Russkie Samotsvety, obtint le Grand Prix de l'Exposition. Sa fabrication n'était pas subventionnée par le budget de l'Exposition de 1937, mis à part les frais de transport et d'assemblage sur place de 8000 Fr.

Finalement, les grosses commandes pour le PSov sont peu nombreuses, mais très coûteuses, pour une somme de 3 080 379 Rub au total, donc un tiers de budget dépensé en roubles. Cette somme est comparable à toutes les commandes artistiques françaises en tant que pays organisateur (cf. infra). De plus, les Soviétiques engagent d'autres dépenses importantes: 851 864 Rub53 sont attribués aux matériaux de façade (le pavillon fut revêtu par les plaques de marbre rare, provenant de carrières de l'Oural et de l'Asie centrale [26, p. 208]); les maquettes exposées coûtent 393 352 Rub, la création des stands 480 115 Rub et la projection des films 524 200 Rub54.

Ce qui «sauve» le budget de la partie artistique, c'est la décision d'exposer des œuvres déjà existantes, appartenant aux collections des plus grands mu-

52 Organisée en 1939 au lieu de 1937, année prévue initialement.

53 GARF: 9499-I-5з, I.39.

54 Ibid., l.25-28.

sées ou détenues par des artistes55. De même, la méthode d'exposition soviétique des années i920-i930, la plus répandue et aussi la moins chère (représentation en forme de dioramas, montages photographiques, cartogrammes et textes56), reste inchangée, permettant de décorer amplement les salles du PSov [6, p. i76]. Ceci contredit les dernières directives générales: «la quantité de diagrammes, de chiffres et de données abstraites doit être réduite au minimum et être remplacée par des images et des objets concrets»57. Il est permis de se demander si les artistes-décorateurs n'ont pas, une fois de plus, manqué de temps pour répondre aux directives.

Il est difficile d'obtenir des détails sur les honoraires perçus par les artistes. Le bilan publie uniquement les prix globaux (Rub): la création du projet architectural à i80 000 et la conception du pavillon à 96 206, le concours du groupe sculptural à 26 653, la conception du plan des décors intérieurs à 356 i3958 (répartis probablement entre trois brigades participantes au concours). Le système soviétique prévoit l'attribution de primes aux créateurs travaillant sur commande, primes qui peuvent être non négligeables (dans le cas de l'Exposition de i937, plusieurs milliers de roubles) et dépendent du renom de l'artiste59. Seuls de rares artistes «officiels» bénéficient de hauts revenus, de commandes très rémunératrices, d'avantages en matière de logement. Parmi ces derniers citons Aleksandr Gerasimov ou encore Isaak Brodskii. Leurs toiles, envoyées en i937 à Paris, sont considérées comme les plus chères: celle de Brodskii Lénine à Smolny (i930, h/t, 95xi2i cm) est estimée à i00 000 Rub60. En i94i, l'année de l'instauration des Prix Staline (i94i-i954), la plus haute distinction soviétique, B. Iofan fut décoré pour l'architecture du pavillon (Prix de 2e classe: 50 000 Rub) et V. Mukhina pour la statue du pavillon (ière classe: i00 000 Rub). Ce sont les sommes très importantes: le salaire moyen des cadres et des fonctionnaires n'excède pas 400 Rub à cette époque. C'est d'ailleurs le salaire mensuel de certains fonctionnaires de haut

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55 Analyse du projet de la section des arts, RGALI: 962-6-306, l.24-27.

56 Plan du 3i/05/i936, signé par Mezhlauk, GARF: 9499-i-i, l.75.

57 Directives du i/i0/i936, ibid., l.76.

58 GARF: 9499-i-53, l.39.

59 Prenons l'exemple d'honoraires d'A. Deineka. En mars i937, il signe un contrat pour un panneau réalisé par sa brigade d'artistes, pour 42 000 Rub. C'est une «somme totale de la réalisation», la répartition des honoraires n'est pas précisée. En juillet i937, un contrat pour deux toiles de Deineka s'élève à i0 000 Rub et en juillet i938, un autre à 5000 Rub pour un panneau (l'Exposition de New York, i939) [5, pp. i06, i08].

60 RGALI: 962-6-306, l.74.

niveau, tel Nazarov ou encore le chef comptable du PSov Kozlov, 467 Rub chacun, qu'ils touchent afin de démêler les comptes et établir le bilan définitif61.

Bénéfices à tirer

Alors que les objets réalisés sur commande pour le PSov figurent dans la comptabilité générale, ceux, empruntés à d'autres structures ou établissements, n'y sont pas. Quant à la partie «recettes», nous la trouvons très maigre, quelques dizaines de milliers de roubles, mais sont-elles vraiment recherchées par un organisateur qui est l'État-Parti62?

Si les recettes correspondant aux entrées reviennent aux Français63, la vente d'un catalogue de la section soviétique, prévue dans la Convention, et contenant de la publicité ciblée aurait pu rapporter aux Soviétiques des recettes exceptionnelles (rappelons la fréquentation du PSov s'élevant à 20 Mio de visiteurs). Cela aurait été un gain direct, n'incluant aucune redevabilité au Commissaire général français [25, pp. 202, 482]. Mais dans le PSov, il existe seulement un semblant de catalogue, en format de poche et de très médiocre qualité, où figurent uniquement les photos de quelques objets présentés, sans texte explicatif [32]64. Edité vers le milieu de l'exposition [33, p. 131], ce catalogue en français ne coûte que 10 Fr. Son tirage ne dépasse pas trois cents exemplaires et sa vente ne peut qu'être très éphémère, concluons-nous des faibles recettes affichées (2 855 Fr ou 504 Rub)65. Les rapports, rédigés régulièrement par les organisateurs présents, Mezhlauk, Gordon et Girshfel'd, ne donnent pas plus d'explications à ce véritable manque à gagner66.

L'absence de catalogue détaillé disponible à la vente est d'autant plus déplorable que ni le Catalogue Général Officiel [23; 24], où de nombreux pays expo-

61 Le bilan de clôture indique les salaires totaux du PSov de 676 437 Rub., GARF: 9499-1-53, l.42.

62 Un autre type d'organisateur, comme la VOKS, en préparant ses expositions, s'appuie sur la rentabilité et l'autofinancement partiel, conditions sine qua non de son fonctionnement. Peu évoqué dans les documents officiels, le gain financier intéresse énormément des petits organisateurs d'expositions dans le but de compenser les dépenses, par la vente des catalogues et des entrées. Lors des grandes expositions internationales, c'est le Narkomtorg qui est chargé de la partie commerciale et des ventes. Mais les autorités soviétiques ne prévoient que rarement la possibilité de tirer de réels bénéfices des expositions.

63 Au total de plus de 131 Mio Fr [25, p. 202], dont la plus grande partie provient des entrées du PSov.

64 Un exemplaire se trouve à GARF: 9499-2-29.

65 GARF: 9499-1-53, l.62.

66 Analyse des rapports, GARF: 9499-1-4.

sants bénéficient de la liste complète de leurs objets par groupe et par classe, ni le RG consacré aux sections étrangères présentant quelques pages consacrées à l'URSS [26, pp. 207-2i2], ne comportent la liste des objets exposés. Une page seulement est dédiée à l'architecture du PSov dans le catalogue L'Exposition 1937 et les artistes à Paris [29]. La présentation la plus élaborée, d'une vingtaine de pages de textes et de photos, figure dans le Livre d'Or de l'Exposition [30, pp. 492-5^], digne d'un véritable livre d'art. D'une dimension imposante (25x35 cm), il fait 500 pages et comporte de nombreuses illustrations. Les Soviétiques paient cher leur présence dans cette édition, ii0 000 Fr67, d'autant plus que les recettes de la vente sont destinées au pays organisateur. Il apparaît que les Soviétiques travaillaient au répertoriage exact du contenu du Pavillon, mais la liste détaillée, en russe ou en français, n'a jamais vu le jour. Soit les Soviétiques ont dépassé les délais imposés par les éditeurs, ayant dû faire le tri à la dernière minute des objets à exposer pour perfectionner la présentation, soit des événements extérieurs absents des archives l'ont empêché.

Les rapports des responsables sur place au sujet du quotidien du PSov, déjà mentionnés, contiennent de nombreuses plaintes: sur le nombre de guides employés (seulement i5 de Moscou et i6 trouvés à Paris, tous mal formés), sur la quantité insuffisante d'objets à vendre, pourtant très réclamés (photos du pavillon, brochures sur la constitution de l'URSS)68 et sur l'organisation de la vente des billets pour les spectacles et les films soviétiques69, dont le nombre est im-portant70. Or, les recettes ici aussi sont bien réelles: ne serait-ce qu'en 4 jours il a été vendu des billets au concert de l'Armée rouge pour une somme de 20 000 Fr7* et les bénéfices provenant du cinéma montent à 50 569 Fr (i0 ii3 Rub), une des sommes les plus élevées dans la partie «recettes» du bilan72. De même, la pauvreté du choix au kiosque (autre source de recettes potentielles), où l'on vend livres, journaux, cartes postales, revues, insignes, est également évoquée dans les rapports. Pourtant il rapporte à lui seul i000 Fr par jour73.

67 GARF: 9499-i-53, l.53.

68 Ces derniers objets vendus représentent des recettes nettes de 6i i92 Fr (ii 0i4 Rub), ibid.,

l.76.

69 Les rapports, GARF: 9499-^4, L43 et passim.

70 Cf. le répertoire [26, pp. 2ii-2i2].

71 GARF: 9499-i-4, l.43.

72 GARF: 9499-i-53, l.77.

73 Ibid., l.44. Cf. la liste d'objets autorisés à la vente (l'art. 24 de la Convention) [25,

pp. 482-483].

La vente de souvenirs et d'objets d'artisanat populaire n'arrive pas à satisfaire la demande non plus. Or, l'élément-clé de la salle des Arts, d'après les visiteurs, est bien constitué par ce type d'objets: boîtes laquées de Palekh, Fedoskino, Kholui, porcelaine, objets en os de morse, bois sculpté, dentelles. Beaucoup de personnes voudraient les acheter, contrairement aux toiles et aux sculptures, jugées trop politisées (celles-ci n'intéressent que quelques visiteurs Américains)74. Cet intérêt pour l'artisanat, qui nourrit une nostalgie pour la Russie ancienne, avait déjà été relevé lors des expositions précédentes à Paris: l'Exposition universelle de 1900, le Salon d'Automne 1907 et surtout l'Exposition de 1925. Mais cette expérience cumulée n'incitera pas les organisateurs soviétiques à intensifier la vente d'objets-souvenirs, accessibles à tous. Cette fois-ci, pas de traces d'activité du Narkomtorg pour organiser ces ventes, ni de sa Représentation commerciale à Paris. Pourtant, lors de l'Exposition de 1925, c'est bien le Narkomtorg qui a organisé les 12 kiosques commerciaux destinés à cet effet.

De même, la vente d'objets exposés après la clôture de l'Exposition, possible selon l'art. 21 de la Convention, aurait pu être un autre volet de recettes. Mais dans le bilan nous ne trouvons que des objets offerts: les bas-reliefs de Chai-kov, les plus chers parmi eux, déjà cités; les biens (pour 56 197 Fr) offerts à l'Association des amis de l'URSS, à la Colonie russe de Paris et à l'Intourist à Paris75; les albums de la Chambre de commerce nationale VTP, valant 70 729 Rub, offerts à l'Association pour l'étude de la culture soviétique76. La somme totale de ces objets offerts s'avère plus élevée que la partie «recettes» toute entière.

Ces quelques faits réunis confirment l'approche peu rationnelle et défiant toute logique à l'égard des recettes potentielles à tirer d'une telle manifestation. Alors que la propagande soviétique ne peut être exprimée autrement que par l'art «monumental et grandiose», par «des grands sujets et des grandes formes» [11], les autorités du plus haut niveau sont loin d'une réflexion sur la vente de petits objets. La recherche de petits bénéfices et de rentabilité ne peut, à leurs yeux, que dissoner avec l'importance de leur représentation ambitieuse et nuire aux objectifs de l'Exposition. Le seul bénéfice réel pour eux ne peut être que d'ordre politique.

74 L'appréciation des visiteurs, Livres d'or, GARF: 9499-1-5, L8-9.

75 GARF: 9499-I-53, 1.75.

76 Ibid., l.28.

Le RG français précise que «les expositions internationales sont précieuses <...>, car elles permettent aux nations de prendre conscience de l'étendue exacte de leurs ressources, de recenser leurs forces et leurs faiblesses, de se renseigner sur les débouchés qui s'ouvrent à elles <...>» [25, p. 239]. Côté soviétique, l'organisation de l'Exposition a révélé «des faiblesses» de plusieurs ordres: liées à la sélection, au respect des délais, à la variabilité des plans et directives établis, aux devis fluctuants, aux dépenses imprévues et injustifiées, et enfin, à la logistique défaillante. Néanmoins, l'opacité à ce sujet est entretenue, ce notamment afin de dégager la responsabilité des commanditaires du plus haut niveau. Pire encore, celle-ci est imputée aux structures participant à l'organisation du PSov, qui subissent des purges massives dès la fin de l'exposition: le Comité d'exposition, ses commissaires et son bureau de comptabilité, la Chambre de commerce nationale, le Comité des Arts du SNK, etc. Le personnel de la VOKS, soupçonné entre autres d'espionnage à cause de ses liens avec l'étranger, est également touché par les purges. Son expérience, accumulée lors de l'organisation d'expositions dans l'entre-deux-guerres, n'intéresse pas les plus hautes autorités.

Dans la gestion soviétique, tout dépend du commanditaire de l'exposition. La VOKS devait savoir «vendre» ses projets, prouver leur intérêt politique et leur rentabilité économique. Elle rendait des bilans prévisionnels et annuels aux instances supérieures, le Sovnarkom et le Narkomfin, respectant toutes les règles. Ces bilans étaient strictement contrôlés. Dans le cas de l'Exposition de i937, les choix de dépenses émanaient directement de l'appareil d'État, et de ce fait ils n'étaient soumis à aucun contrôle ou gestion financière selon les normes réglementées.

La question du financement global reste en revanche controversée et il en ressort une conclusion ambivalente. D'une part, les dépenses soviétiques réelles s'avèrent plus économes que les devis initialement annoncés, notamment en roubles, et présentent finalement peu d'écart par rapport à certaines dépenses françaises. D'autre part, les sommes investies pour satisfaire les profits politiques et montrer «l'épanouissement social» s'avèrent, on le sait, fortement disproportionnées par rapport au niveau de vie du peuple soviétique et restent largement supérieures à celles d'autres pays participants, dont l'Allemagne nazie, principal concurrent idéologique de l'URSS de cette époque.

Научная жизнь / T. Trankvillitskaia Список литературы

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