Научная статья на тему 'L’Université hiérotopique comme une part de l’architecture sacrée dans l’historiographie d’isaac Newton'

L’Université hiérotopique comme une part de l’architecture sacrée dans l’historiographie d’isaac Newton Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Ключевые слова
hiérotopie / l’université hiérotopique / Temple de Jérusalem / architecture antique / architecture sacrée / architecture hébraïque / Prytanée / Isaac Newton / hermétisme / hierotopy / hierotopic university / Jerusalem Temple / ancient architecture / Hebrew architecture / Prytaneum / Isaac Newton / Hermeticism.

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Konstantin Sharov

Cet article analyse la recherche historiographique d’Isaac Newton sur l’histoire, l’architecture, les cérémonies de Temple de Jérusalem, les prophéties bibliques le concernant et l’influence de l’architecture sacrée hébraïque sur les traditions architecturales anciennes. L’auteur manifeste que pour Newton un temple ancien est une université hiérotopique : c’est vrai pour le Temple de Jérusalem et les temples païens antiques et orientaux. Ces universités hiérotopiques devaient transmettre aux descendants la connaissance de la structure du monde et les idées religieuses de base. Cette connaissance a été cryptée à l’aide des hiéroglyphes architecturaux sacrés. Pour Newton, le Tabernacle et les deux Temples ont été les précurseurs de la tradition culturelle et religieuse hellénistique de Prytanée, représentant l’Univers, le système solaire héliocentrique, des données astronomiques précises sur les constellations, les étoiles et la voie lactée, sur la position de notre Système solaire dans la Voie lactée, sur la structure et l’unité des matières et sur les transformations mutuelles de la matière, le monde connu des anciens et transmis à leurs descendants dans les hiéroglyphes du Temple de Jérusalem, puis aux anciens temples païens.

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THE HIEROTOPIC UNIVERSITY AS A PART OF SACRED ARCHITECTURE IN ISAAC NEWTON’S HISTORIOGRAPHY

In this paper, Isaac Newton’s historiographical research on the history, architecture, ceremonies of Jerusalem Temple, Biblical prophecies about it, and the influence of the ancient Hebrew sacred architecture on ancient Gentile architectural traditions, is analysed. The author shews that, for Newton, an ancient temple always represents an hierotopic university: it is the case for the Temple of Jerusalem, Græco-Roman and ancient oriental pagan temples. These hierotopic universities were built to transmit the knowledge of the structure of the world and the basic religious ideas, to the generations to come. This knowledge was encrypted by dint of sacral architectural hieroglyphs. For Newton, the ancient Jewish Tabernacle and the two Temples of Jerusalem were the direct precursors of the Hellenistic cultural and religious tradition of Prytaneum, representing 1) the model of the Universe; 2) the heliocentric Solar system; 3) precise astronomical data on constellations, stars and the Milky Way structure; 4) the position of our Solar system in the Milky Way; 5) the structure and unity of matter; and 6) the mutual transformations of the matter aggregate states. Sir Newton demonstrated that it was the wholistic knowledge about the Universe known to the ancient philosophers, priests and rulers, and this information was transmitted to their descendants as hieroglyphs of the Temple of Jerusalem. After that, these hieroglyphs influenced the architectural hieroglyphic traditions of the ancient heathen (Gentile) temples.

Текст научной работы на тему «L’Université hiérotopique comme une part de l’architecture sacrée dans l’historiographie d’isaac Newton»

L'UNIVERSITÉ HIÉROTOPIQUE COMME UNE PART DE L'ARCHITECTURE SACRÉE DANS L'HISTORIOGRAPHIE D'ISAAC NEWTON

Konstantin Sharov

L'Institut de biologie du développement Koltsov de l'Académie des sciences de Russie, Moscou const.sharov@mail.ru

Cet article analyse la recherche historiographique d'Isaac Newton sur l'histoire, l'architecture, les cérémonies de Temple de Jérusalem, les prophéties bibliques le concernant et l'influence de l'architecture sacrée hébraïque sur les traditions architecturales anciennes. L'auteur manifeste que pour Newton un temple ancien est une université hiérotopique : c'est vrai pour le Temple de Jérusalem et les temples païens antiques et orientaux. Ces universités hiérotopiques devaient transmettre aux descendants la connaissance de la structure du monde et les idées religieuses de base. Cette connaissance a été cryptée à l'aide des hiéroglyphes architecturaux sacrés. Pour Newton, le Tabernacle et les deux Temples ont été les précurseurs de la tradition culturelle et religieuse hellénistique de Prytanée, représentant l'Univers, le système solaire héliocentrique, des données astronomiques précises sur les constellations, les étoiles et la voie lactée, sur la position de notre Système solaire dans la Voie lactée, sur la structure et l'unité des matières et sur les transformations mutuelles de la matière, le monde connu des anciens et transmis à leurs descendants dans les hiéroglyphes du Temple de Jérusalem, puis aux anciens temples païens.

Mots-clés : hiérotopie, l'université hiérotopique, Temple de Jérusalem, architecture antique, architecture sacrée, architecture hébraïque, Prytanée, Isaac Newton, hermétisme.

THE HIEROTOPIC UNIVERSITY AS A PART OF SACRED ARCHITECTURE IN ISAAC NEWTON'S HISTORIOGRAPHY

Konstantin Sharov

Koltsov Institute of Developmental Biology of Russian Academy of Sciences, Moscow, Russia const.sharov@mail.ru

In this paper, Isaac Newton's historiographical research on the history, architecture, ceremonies of Jerusalem Temple, Biblical prophecies about it, and the influence of the ancient Hebrew sacred architecture on ancient Gentile architectural traditions, is analysed. The author shews that, for Newton, an ancient temple always represents an hierotopic university: it is the case for the Temple of Jerusalem, Graco-Roman and ancient oriental pagan temples. These hierotopic universities were built to transmit the knowledge of the structure of the world and the basic religious ideas, to the generations to come. This knowledge

was encrypted by dint of sacral architectural hieroglyphs. For Newton, the ancient Jewish Tabernacle and the two Temples of Jerusalem were the direct precursors of the Hellenistic cultural and religious tradition of Prytaneum, representing 1) the model of the Universe; 2) the heliocentric Solar system; 3) precise astronomical data on constellations, stars and the Milky Way structure; 4) the position of our Solar system in the Milky Way; 5) the structure and unity of matter; and 6) the mutual transformations of the matter aggregate states. Sir Newton demonstrated that it was the wholistic knowledge about the Universe known to the ancient philosophers, priests and rulers, and this information was transmitted to their descendants as hieroglyphs of the Temple of Jerusalem. After that, these hieroglyphs influenced the architectural hieroglyphic traditions of the ancient heathen (Gentile) temples.

Keywords: hierotopy, hierotopic university, Jerusalem Temple, ancient architecture, Hebrew architecture, Prytaneum, Isaac Newton, Hermeticism.

ИЕРОТОПИЧЕСКИЙ УНИВЕРСИТЕТ КАК ЧАСТЬ САКРАЛЬНОЙ АРХИТЕКТУРЫ В ИСТОРИОГРАФИИ ИСААКА НЬЮТОНА

К. С. Шаров

Институт биологии развития имени Н. К. Кольцова Российской академии наук, Москва, Россия const.sharov@mail.ru

В данной статье проанализировано историографическое исследование Исааком Ньютоном истории, архитектуры, церемоний Иерусалимского Храма, библейских пророчеств, касающихся его, и влияния древнееврейской священной архитектуры на античные архитектурные традиции. Автор показывает, что для Ньютона храм -это иеротопический университет: это справедливо как для древнееврейского Храма, так и для античных и восточных языческих храмов. Эти иеротопические университеты должны были передать потомкам знание о структуре мира и основные религиозные идеи. Данное знание было зашифровано с помощью сакральных архитектурных иероглифов. Для Ньютона Скиния и оба Храма были предшественниками пританейской эллинистической культурной и религиозной традиции, представляя Вселенную, гелиоцентрическую Солнечную систему, точные астрономические данные о созвездиях, звёздах и Млечном Пути, о положении нашей Солнечной системы в Млечном Пути, о структуре и единстве материи и взаимных превращениях вещества - мир, известный древним и переданный их потомкам в иероглифах Иерусалимского Храма, а впоследствии - и античных языческих храмов.

Ключевые слова: иеротопия, иеротопический университет, Иерусалимский Храм, античная архитектура, священная архитектура, древнееврейская архитектура, Пританей, Исаак Ньютон, герметизм.

Introduction

Isaac Newton a réussi à s'affirmer non seulement comme un grand génie des mathématiques et de la physique, mais il a également fait preuve de talents extraordinaires en historiographie, effectuant pendant des décennies une analyse détaillée et minutieuse des anciennes cultures, États et religions [Manuel 1963, 12-17]. De son ancien collègue, le néo-platonicien de Cambridge Henry More, Newton a adopté le concept historico-philosophique de prisca sapientia (« sagesse ancienne »), qui est devenu le principal champ sémantique de ses œuvres historiographiques. Ses origines remontent à la théologie chrétienne primitive, à l'hermétisme de la Renaissance, aux études hébraïques, à l'islam, au mysticisme oriental et à la pensée kabbalistique [Kartsev 1982, 21].

Newton, comme de nombreux scientifiques de son entourage, croyait, non sans raison, que les anciens sages, théologiens, philosophes, dirigeants d'États avaient crypté leurs connaissances et leurs secrets dans des livres saints, des mythes et des traditions [Donskikh 2018 ; Nugaev 2012]. Le langage allégorique était une protection contre les masses, contre ses interprétations vulgaires et ses distorsions ultérieures [Snobelen 2008, 501-502]. Le scientifique anglais était convaincu qu'avec l'aide de la recherche et de la reconstruction de la tradition de la « sagesse des anciens », oubliée au milieu du XVIIe siècle, il est possible d'établir les forces religieuses et l'influence sur l'histoire ancienne, de retracer les chemins de propagation et d'influence mutuelle des cultures anciennes, de corriger les dates historiques sur la base d'une comparaison de découvertes archéologiques, de documents historiques et de sources bibliques [Afonasin 2017, 577 ; Afonasin 2018, 346 ; Afonasin, Afonasina 2014, 14 ; Donskikh 2016, 156 ; Snobelen 2005, 228, 240, 257].

Newton croyait que tout le corpus de la sagesse ancienne pourrait découvrir et ouvrir les modèles historiques cachées, qui ont gouverné la vie des civilisations anciennes ; et après avoir compris ces schémas, l'homme de notre époque, de son point de vue, se serrait approché de la compréhension des fondements de l'univers, mis par le Dieu Tout-puissant. Newton et Aristote [Avanesov 2016a] et Newton et Parménide [Avanesov 2016b] se rapprochent ainsi. Dans son historiographie, Newton a suivi un chemin long et ramifié, cependant, au centre de ses recherches, comme une sorte de cœur, se trouve l'étude de la culture hébraïque, de la religion et de l'architecture sacrée [Force 1994, 133-134].

Ainsi, par exemple, la période d'études du problème de la propagation des civilisations après le Déluge mondial de Newton remonte à l'année 1717. Par conséquent, il s'est intéressé immédiatement à la découverte de John Conduitt, l'officier de la base navale britannique à Gibraltar, des ruines fouillées de l'ancienne ville romaine de Kartei et de ses liens avec la civilisation hébraïque et l'a invité de prendre la parole devant la Société Royale. Après cela, Newton a invité J. Conduitt chez lui et a tenu avec lui plusieurs conversations scientifiques sérieuses sur la réinstallation du peuple juif dans l'Empire romain, sur l'influence de l'architecture sacrée hébraïque sur les capitales et les villes antiques non encore découvertes [cf. Shcheglov 2018]. Newton cherchait et trouvait une confirmation de ses réflexions sur la réinstallation des peuples anciens en Méditerranée au premier millénaire avant notre ère [Kartsev 1982, 102].

Ses travaux les plus derniers et les plus importants ont été consacrés à la correction du malentendu de ses opinions religieuses dans une biographie prête à être imprimée, comme elle était à la rédaction « La chronologie des anciens royaumes, corrigée ». Là il a implicitement abandonné l'arianisme, professé par lui pendant si longtemps et il a reconnu la Trinité de Dieu ; la base de ce changement significatif dans le vecteur de la pensée religieuse newtonienne a été son étude détaillée de l'architecture sacrale hébraïque, principalement du Temple de Jérusalem, et du lien de cette tradition architecturale avec la religion de l'Ancien Testament et de la politique des rois israéliens [Newton 1728].

Dans ses ouvrages sur l'architecture hébraïque, Newton utilise largement la méthode des études comparatives, reliant d'une manière étonnante l'architecture juive, égyptienne et hellénistique [Snobelen 2003, 538-539]. En étudiant les anciens temples grecs et les constructions sacrées de Prytanée, Newton a souligné que, bien qu'ils reflètent une compréhension correcte du système du monde par les anciens, ils sont néanmoins des constructions architecturales des païens qui ont perverti la compréhension correcte de la Divinité en faveur de leurs propres inventions. Comme le soutient Newton, la pratique païenne est une déformation de la vraie religion, car les païens ne s'intéressaient pas aux Écritures, ou les pervertissaient et se sont éloignés ainsi de la religion d'origine des descendants de Noé [Snobelen 2001, 95-96].

Newton croyait que le Temple hébreu de Jérusalem avait le même avantage devant les anciennes constructions sacrales païennes dans le contexte des connaissances cryptées du système et de la structure du monde, que la vraie religion non déformée l'a devant la foi païenne, parce que de toutes les nations de la Terre, à l'époque de l'Ancien Testament, seulement les anciens Juifs ont gardé la lumière de la vraie religion et la compréhension correcte du vrai Dieu [Snobelen 2001, 95]. Newton utilise la notion de hiérotopie ici mais il ne la qualifie pas ainsi [cf. Borisov 2018].

Dans cet article, nous examinons quelle interprétation unique des symboles de la tradition architecturale hébraïque Newton a proposé et comment il a réalisé la liaison entre l'architecture du Premier et du Deuxième Temples de Jérusalem, du Temple dans la prophétie d'Ézéchiel, du Tabernacle du Testament avec la théologie de l'Ancien Testament. Nous examinons que Newton a compris le Temple comme l'université hiérotopique de base.

Newton et son élaboration du problème

L'étude du Temple était l'un des domaines dans lequel Newton était engagé non seulement dans la recherche de l'histoire juive, mais il utilisait également de nombreuses sources de la littérature hébraïque [Goldish 1998, 90, il. f]. Il a abordé la discussion sur le Temple de sa manière typique, en étudiant avec soin tout le matériel primaire et secondaire qu'il pouvait trouver sur le sujet, puis en tirant ses propres conclusions, basées sur une étude détaillée des sources. L'intérêt de Newton pour le Temple est bien connu : son livre publié « La chronologie des anciens royaumes, corrigée » contient une brève discussion sur le Temple avec une carte, et parmi ses œuvres publiées à titre posthume, figure sa « Dissertation sur la Cité Sacrée des Juifs... » [Newton 1737, 403-433], dans laquelle Newton a analysé

les dimensions spatiales du Temple. En outre, les divers manuscrits non publiés de Newton concernent directement le Temple de Jérusalem, notamment ceux qui font actuellement partie de la collection Babson aux États-Unis et de la collection Yahuda en Israël.

Tout d'abord, Newton savait tout sur les « Ezechielem Explanationes » de J. B. Villalpando1, publiées en 1605. Une grande partie de ce matériel lui était disponible dans le septième volume de la « Polyglotte » de Walton, dans lequel le théologien huguenot français Louis Cappel2 a traité ces questions en détail. Newton a lu aussi Villalpando en original ; ce fait ressort clairement de son manuscrit avec un long titre « Notes et extraits divers sur le Temple, les Pères de l'Église, les prophéties, l'histoire de l'Église, les questions de doctrine, etc. » (Miscellaneous notes and extracts on the Temple, the Fathers, prophecy, Church history, doctrinal issues, etc.) [Newton Yahuda Ms 14, 32 r - 33 v]. Dans la bibliothèque de Newton, il y avait également l'œuvre de Benito Arias Montanus3 sur le Temple, avec les critiques plus que sévères de Villalpando, et Newton donne des citations de Montano dans plusieurs de ses écrits sur les prophéties [Morrison 2011, 36]. Newton a lu la critique de Villalpando d'un côté et a lu Cappel lui-même et a pris des notes à ce sujet [Goldish 1998, 86]. Newton possédait, lisait et utilisait largement la traduction de l'œuvre de Maïmonide sur le Temple dans la langue latine « De cultu divino », réalisée par de Veil4, avec des dessins de Claude Perrault5. Les notes de Newton sur le Temple et sa place dans les prophéties constituent une partie importante du contenu du manuscrit intitulé « Notes sur Maïmonide » [Goldish 1998, 88, 90 ; Morrison 2011, 22-24].

Newton était le premier scientifique qui commençait à percevoir l'architecture sacrée comme une part de l'espace urbanistique [cf. Avanesov 2018b]. Et il commençait aussi les temples comme les universités urbanistique [Newton Yahuda Ms 16, part 2, 39 r, 44 r, 54 r].

La vision d'Ézéchiel

Quelle est cette prophétie d'Ezéchiel et pourquoi était-elle si importante pour Newton et sa représentation du monde ?

Ezéchiel est un prophète de l'Ancien Testament, qui a été capturé par les Babyloniens avec tous les Juifs, probablement lors de la deuxième vague de déportation en 597 avant Jésus-Christ. Dans le livre d'Ezéchiel, aux chapitres 40 à 48, il y a une description architecturale très détaillée d'un certain Temple. Le style et la précision extraordinaire dans des détails ne sont pas caractéristiques pour les prophéties juives et ainsi distinguent la prophétie d'Ézéchiel sur le Temple en elle-même. Dans sa vision du Temple, Ezéchiel se rend en Israël, où il voit la montagne et la ville. Il est rencontré par un homme dont l'aspect

1 Juan Bautista Villalpando (1552-1608) est un mathématicien espagnol du XVIe - premier XVIIe siècle.

2 Louis Cappel (1585-1658) est un historien et théologien huguenot.

3 Benito Arias Montano (Montanus) ou Benedictus Arias Montanus (1527-1598), est un orientaliste espagnol du XVIe siècle.

4 Louis de Compiègne de Veil (1637-1700) est un historien français du XVIIe siècle.

5 Claude Perrault (1613-1688) est un médecin et architecte français du XVIIe siècle.

était comme l'aspect de l'airain ; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne pour mesurer, et il se tenait à la porte (Ezéchiel 40 : 3). Cet homme dit à Ezéchiel de faire très attention à tout ce qu'il voit et entend. Les trois chapitres suivants du livre comprennent les mesures et les descriptions architecturales du complexe du Temple.

Il. 1. Le Temple du Zorobabel (Le Deuxième Temple). La reconstruction d'Hambourg. La est basée sur « Ezechielem Explanationes » de J. B. Villalpando

La question est de savoir quand, où et comment la vision du temple d'Ézéchiel sera réalisée ? Et comment la vision d'Ézéchiel est liée d'hiérotopie d'Jérusalem [cf. Avanesov 2018 a]? Devrions-nous comprendre l'accomplissement de la vision littéralement ? Ou bien cette vision symbolise-t-elle le perfectionnement de la future présence de Dieu parmi son peuple ? C'est une métaphore ou une réalité ? Si c'est une réalité, alors elle a déjà été réalisée ou pas ? Si la vision du Temple d'Ézéchiel appartient au futur, sera-t-elle réalisée au cours de l'histoire humaine, du Royaume millénaire ou dans un état éternel sur la Nouvelle Terre (dans le Royaume des Cieux) ? Ou peut-être que cette vision est juste un enregistrement documentaire sur l'ancien Temple du Salomon, afin que les Juifs en captivité n'oublient pas les dimensions et les proportions du Temple et que, par la suite, à leur retour en Palestine, ils puissent tout recréer en détail [cf. Nam 2018] ?

Il. 2. Le Temple d'Ézéchiel. Une reconstruction moderne

De nombreux détails super complets de la vision d'Ézéchiel et les dimensions absolument concrets du Temple parlent et plaident en faveur d'une interprétation littérale de la prophétie d'Ezéchiel. Habituellement, les prophéties n'étaient pas écrites de cette façon ; cette vision ressemble à un guide pour l'architecte et non à un enseignement simple pour les citoyens ordinaires. Si la vision doit être littéralement exécutée, celle-ci doit être réalisée dans le futur, car rien de tel, décrit dans la vision, n'est arrivé jusqu'à présent. Si on interprète l'aune juif de manière classique, alors les dimensions du Temple d'Ézéchiel sont beaucoup plus grandes que le Second Temple de l'époque de Jésus-Christ, et ce temple devrait être une structure vraiment magnifique, que l'humanité n'avait jamais connue auparavant [Morrison 2011, 41].

Il. З. Le Temple d'Ézéchiel. La reconstruction du XVIIe siècle par Claude Perrot

Un certain nombre de théologiens chiliastiques qui soutiennent la version de l'interprétation littérale de la vision du Temple d'Ézéchiel, est d'avis que ce Temple sera construit pendant le Millénium, ou le Royaume du Millénaire, le règne millénaire du Christ sur la terre, dans l'État des justes [Rosenau 1979, 30 ; Sharov 2019]. Le système des sacrifices, décrit par Ézéchiel, ne peut naturellement pas servir les buts actuels du christianisme, c'est-à-dire la purification des péchés, car le Christ a offert un seul sacrifice pour les péchés et a fait cette purification une fois pour toutes (Hébreux 10 : 1-4, 11-14). Dans cette interprétation des sacrifices, décrits par le prophète, ceux-ci doivent être considérés comme un souvenir des souffrances de Christ ou comme des rites pour la purification cérémonielle du Temple, mais ne peuvent être perçus comme un moyen traditionnel de pardon de péchés dans le judaïsme.

Le Temple comme une université hiérotopique dans la réflexion de Newton

Newton, bien qu'il fût un chiliaste, n'a pas interprété la vision d'Ezéchiel de cette façon. Comme nous l'avons noté, pour lui, les proportions du Temple n'étaient pas une réalité physique, mais une sorte d'étalon, de modèle, crypté par l'essence de la nature. Newton utilise signes d'Ezéchiel au sens connotatif.

Comme nous l'avons déjà mentionné, l'image du Temple de Villalpando a été critiquée par Newton, en partie à cause de ses dimensions énormes, générées dans une large mesure par l'utilisation de la vision d'Ézéchiel comme un modèle physique réel. Comment Newton a pu éviter non seulement ce piège, mais aussi les diverses contradictions entre les autres sources primaires du Temple qu'il a utilisées ?

Il. 4. Le Temple du Salomon (Le Premier Temple). Une reconstruction moderne

Newton a construit une certaine méthodologie : il a fait une sorte de tri des autorités, qu'il utilisait pour étudier le Temple, établissant entre elles une certaine hiérarchie qui a coupé certaines vues qui ne correspondaient pas au modèle général. Parfois, il réinterprétait les sources déjà connues. Cependant, l'outil principal de Newton pour réconcilier des points de vue divergents était la différenciation entre divers concepts de mesure de l'aune et d'autres unités de mesure. C'était là un domaine où les mathématiques de Newton servaient bien les objectifs de la

théologie. Les calculs détaillés dans de nombreux manuscrits sont accompagnés de ses études théologiques du Temple. Cette stratégie mathématique-historique lui a permis de dépeindre le Temple d'Ézéchiel, qui au moins le satisfaisait lui-même.

Newton était d'avis que le temple juif était un modèle pour les normes grecques et romaines ultérieures de la beauté harmonique [Goldish 1998, 93].

Le Newtonien William Stukeley a rendu visite à Newton à la fin de sa vie et a déclaré ce qui suit :

Le jour de Noël de 1725, nous avons eu une conversation avec Newton au sujet du Temple du Salomon ; j'ai longtemps étudié cette question de près et j'ai fait beaucoup de croquis, que j'ai présentés à mon seigneur Pembroke (Thomas), à Mr Folks et à certains de mes amis. J'ai trouvé que Sir Isaac avait fait quelques dessins et nous en avons discuté. En fait, il a étudié toutes les attestations pour restaurer la véritable image du Temple, qu'il avait... Nous ne sommes pas entrés dans les détails, mais nous sommes convenus que l'architecture restaurée par Newton ne ressemblait à aucune conception ou description qui ont été déjà publiées ou sont publiées aujourd'hui. Les auteurs n'avaient pas une représentation équilibrée sur l'architecture juive. Sir Isaac a noté à juste titre que [le Temple de Jérusalem] était beaucoup plus ancien que toutes les autres grandes églises mentionnées dans l'histoire ; et en effet, il était le modèle original, que beaucoup d'entre eux ont suivi. Il a ajouté que l'architecte égyptien Sesostris à l'époque du roi Roboam6 avait pris des ouvriers de Jérusalem et ces ouvriers lui avaient construit les principaux temples égyptiens, à l'imitation du Temple du Salomon, un dans chaque Nome... et notamment c'est de là que les Grecs ont emprunté des idées et représentations sur leur architecture, puisqu'ils ont eu affaire à des rites religieux égyptiens, à la sculpture et autres arts. Mais Sir Isaac pensait que les Grecs, selon leur ingéniosité habituelle, avaient amélioré l'architecture et l'ont rendu plus subtile, plus délicate. Je me suis mis d'accord avec ses idées, en ajoutant que je pouvais démontrer (si j'ai bien compris) que l'architecture du Temple du Salomon était ce que nous appelons maintenant le dorique. Ensuite, a déclaré Newton, les Grecs ont développé ce style en ionique et corinthien, et les Romains - en composite [Stukeley 1752, 35 ; compar. à Goldish 1998, 93-94].

Il. 5. Le Temple du Salomon. Le toit. Une reconstruction moderne

6 Fils de Salomon.

Ce passage extrêmement illustratif parle beaucoup des investigations du Temple dans le cercle créatif de Newton, ainsi que de ses propres idées. Lorsque Newton se met d'accord avec Stukeley, que personne n'a encore donné une description correcte du Temple, il exprime l'opinion que le Temple était un modèle de perfection dans l'architecture de Vitruve et qu'il servait d'archétype à l'architecture de toute antiquité classique [Snobelen 2005, 230].

Néanmoins, il admet que les Grecs et les Romains ont modernisé l'architecture sacrale juive, en la rendant plus délicate et en développant des formes plus complexes. De plus, Newton croyait que cette tradition esthétique a été transmise des Juifs aux Grecs et aux Romains en passant par l'Égypte [cf. Prokopov 2019 ; Sharov 2013 ; Sharov 2015].

L'architecture sacrée en tant que hiéroglyphes

De plus, selon Newton, le Temple est un important « hiéroglyphe » lors de la transmission des vérités de la tradition prisca theologia (de la théologie ancienne). L'harmonie architecturale idéale du Temple, en particulier celle du Temple d'Ézéchiel, a été perçue par Newton comme un reflet de l'harmonie cosmique et universelle.

Il. 6. La Cathédrale de l'Isaac à Saint-Pétersbourg et Angkor Wat au Cambodge. Selon Newton, leur architecture carrée manifeste les universités hiérotopiques. Cette architecture est basée sur l'architecture du Temple de Jérusalem

Selon Newton, l'idée d'un temple en tant que le microcosme de la tradition de l'Ancien Testament s'est transformé en une tradition hermétique, ce qui est particulièrement visible dans l'exemple du Temple du Soleil en Égypte, construit d'après le projet d'Hermès Trismégiste [Newton Yahuda Ms 1, p. 1, 6 r].

De ce fait, comme le montre Newton, a débuté une longue tradition de « villes du soleil » microcosmiques, dont les idées ont été partiellement reflétées non seulement dans les pensées de More, Bruno et Campanella, mais aussi de Francis Bacon dans sa « Nouvelle Atlantide » [Newton MSS. Temp 3. Miss, 1 v]. Ces temples et villes hermétiques (comme ceux réels, qu'aussi ceux utopiques) représentaient la connaissance ancienne du système du monde, et c'est sous cet aspect que Newton tente d'examiner le temple de Jérusalem. La différence essentielle entre les concepts de Newton et de Villalpando réside dans le fait que Newton a concrétisé la question de la liaison de la cosmologie avec l'architecture, rejetant toute sorte d'idées occultes et magico-mystiques pour lesquelles il éprouvait de la haine non déguisée et du mépris [Newton Yahuda Ms 16].

Il. 7. Jérusalem du Ciel. Le toit. Les miniatures françaises du XlIe et XlIIe siècles [Romanova 2015, 4]. Son architecture carrée correspond à l'architecture carrée du Temple de Jérusalem.

L'herméneutique newtonienne

L'un des principes de base de l'approche newtonienne du Temple est l'hermétisme fort, cependant bien sûr, ce n'est pas l'hermétisme magico-occulte des personnalités de la Renaissance, mais l'herméneutique scientifique moderne. Il a non seulement essayé de réconcilier l'Écriture avec son respect pour l'Antiquité, mais il a également tenté de mettre les idées bibliques en harmonie avec prisca sapientia et, en particulier, conformément à la tradition de prisca theologia, très discutée à son époque de la Renaissance [Alekseev, Alekseeva 2018 ; Apressyan 2018 ; Pruzhinin 2019].

Parmi les aspects du concept de Newton concernant la conception du Temple figure ce qui suit : il affirmait que le Temple avait été construit sur les principes de l'harmonie musicale, ce qui, à son avis, fut révélé par Dieu à Salomon et à

Ézéchiel, et par la suite cette connaissance sous une forme fortement modifiée a été transmise aux pythagoriciens. Newton croyait également que le temple était conçu comme un microcosme ayant des conséquences cosmologiques et anthropomorphiques, reliés entre eux à l'aide de l'architecture sacrée. Selon Newton, les principes de l'architecture des Platoniciens [cf. Afonasin, Afonasina 2014 ; Dillon 2017] et Pythagoriciens [cf. Shok, Shcheglov 2019] ont été basés aussi sur cette tradition.

En tant qu'un micro-monde de la création de Dieu, le Temple devait consolider l'image universelle de l'Univers, y compris le mouvement du Soleil, de la Lune, des étoiles et des planètes. Newton ouvre la discussion sur ces questions, en s'adressant au Tabernacle, porté dans le désert, le prédécesseur du Temple du Salomon, qui a été installé dans le camp des tribus d'Israël de manière très symbolique - un carré, dont les côtés étaient déplacés vers les quatre côtés du monde [Taylor 1967].

Le tétramorphe comme l'archétype historique

Alors, une caractéristique intéressante du symbolisme du Tabernacle, mentionnée par Newton, est l'emplacement du camp israélien dans une symétrie claire. Le camp a été organisé en fonction de quatre groupes de tribus, chacune portant un étendard avec un certain symbole, et le camp était situé dans une forme strictement carrée, faisant allusion à la symétrie future du Temple C4v.

Il. 8. La vision du char de Dieu par l'Ézéchiel. La miniature de Paul Gustave Doré (1832-1883).

Selon Newton, ces étendards avaient les images suivantes : un lion, un aigle, un veau et un ange. Bien que les étendards eux-mêmes soient décrits dans le

Pentateuque, ces créatures qui, comme le soutient Newton, étaient peintes sur eux, ne sont pas mentionnés dans la Bible dans le contexte de la description notamment du Tabernacle du Testament. Newton raconte où il a reçu cette idée : lors de la comparaison du passage de la prophétie d'Ezéchiel et de la tradition des rabbins juifs [Newton Yahuda Ms 1, part 4, 18 r - 19 r]. Il a trouvé le lien rabbinique dans « La clé »7 de Joseph Mede [Goldish 1998, 95]. Newton donne l'ordre suivant des symboles : lion - est, taureau - ouest, ange - sud, aigle - nord [Newton Yahuda Ms 1, part 4, 19 r].

En outre, Newton souligne que les symboles du tétramorphe (quatre êtres vivants) ont été transférés de l'architecture du Tabernacle hébreu à l'architecture du Temple - les dix récipients en cuivre servant à laver les sacrifices, qui reposaient sur des supports dans la cour du Temple, étaient décorés d'images de ces symboles [Newton Babson Ms, 53 r]. Même si dans la description biblique du Temple du Salomon, nous ne trouvions pas l'image de l'aigle volant (2 Rois 7 : 29), mais seulement du chérubin, du bœuf et du lion, Newton, s'appuyant sur la littérature rabbinique, estime qu'il s'agit simplement d'une inexactitude du (des) chroniqueur (s) juif (s) qui a (ont) écrit le Livre des Royaumes et qu'en fait dans le symbolisme des vases de cuivre était présent le tétramorphe complet [Newton Babson Ms, 55 r - 56 r].

Il. 9. Le tétramorphe à l'icône orthodoxe

7 Le titre complet du livre de J. Mede est « La clé de la révélation ; ou synchronisme et ordre dans les prophéties » [voire : Mede 1643, 335-341].

Selon Newton, il serait curieux de comparer les symboles israéliens avec le passage suivant de la composition hermétique « Picatrix », qui décrit le château d'Adocentin au centre de la ville du Soleil. Reprenons une citation du livre de Frances Yates : « Il [Hermès] a construit un château doté de quatre portes dans chacune de ses quatre parties. À la porte d'est, il a placé la forme de l'aigle ; sur la porte ouest - la forme du veau ; sur la porte sud - la forme du lion, et sur la porte nord, il a construit la forme du chien » [Yates 1979, 43]8.

Il y a deux divergences entre les images du camp israélien et du château d'Adocentin : premièrement, dans ce dernier, il y a un chien au lieu d'un ange comme quatrième forme et, deuxièmement, la correspondance des symboles avec les points cardinaux est différente. Le château d'Adocentin est un bon exemple de l'université hiérotopique. Ou dans la composition égyptienne antique hermétique sous la forme du chien est ainsi cryptée l'image de l'homme, qui peut se référer à un ange, ou il y a une ironie présente ici (rappelons-nous les dialogues socratiques et la comparaison de l'homme avec le chien), ou a lieu une distorsion claire. D'une manière ou d'une autre, la similitude est frappante : le symbolisme quadratique hébreu et égyptien est une description des êtres humaines / animales, placées en tant que symboles de quatre côtés et reproduisant les éléments du monde, c'est-à-dire les états globaux de la matière. On peut discuter beaucoup sur la signification du symbolisme, mais la coïncidence est assez instructive [Goldish 1998, 96]. Disons que la « Picatrix » soit une composition purement occulte qui n'a rien à voir avec une théologie exégétique sérieuse. Cependant, comme Newton avant nous, nous ne devrions pas nous intéresser seulement au contenu même de ce traité hermétique, mais au fait qu'il donne une preuve historique de l'emprunt direct par les anciens Égyptiens du symbole archétypal du tétramorphe de la théologie juive dans le contexte de l'attestation de l'unité du monde matériel et des lois de transformations mutuelles de la matière. Dans le château Adocentin, entre autres choses, des transformations de substances dans les laboratoires sur les murs du château ont été effectuées : liquides, solides, gaz et « substances enflammées » ou « plasma » sur chaque mur séparément [Yates 1979, 56-58]. Et déjà des anciens Égyptiens l'idée des quatre éléments est passée au monde hellénistique [Snobelen 2005, 252].

Il semble qu'avant Sir Isaac, les philosophes et les historiens n'ont pas eu l'idée d'essayer de comparer le symbolisme mythologique de l'Égypte ancienne et de l'Antiquité avec le monde juif, et il paraît qu'une telle comparaison peut être extrêmement fructueuse à l'avenir, avec le développement ultérieur des idées de Newton 9!

8 Je voudrais vous rappeler que « Picatrix » est une composition occulte de l'Egypte arabe du cycle « corpus hermétique », qui n'a atteint l'Europe que dans sa version arabe. Pour ses traductions, sa distribution et ses réimpressions, la peine de mort par bûcher était invoquée.

9 Le point de vue traditionnel sur le symbolisme du tétramorphe dans la culturologie contemporaine est le fait que les Juifs l'ont emprunté de babyloniens [voir, par exemple : Charbonneau-Lassay, 1970]. Cependant, à la lumière des découvertes et des témoignages d'Isaac Newton, la situation pourrait être exactement l'inverse : ce sont les babyloniens qui ont adopté ce symbole et cette philosophie qui vient avec, lors de la capture de Juifs aux Vile - Vie siècles avant notre ère, lorsque la culture assyro-baby-lonienne est entrée en contact direct avec la culture juive.

Il. 10. La mer du cuivre sur douze bœufs. Comparez à l'ill. 4. Il y a le symbole du tétramorphe engravé sur à lui

Le tétramorphe et l'Apocalypse

Tessa Morrison souligne que Newton indique la connotation implicite et la plus subtile du symbolisme quadratique du tétramorphe [Morrison 2011, 35]. Les symboles des quatre créatures, l'ange, le veau, l'aigle et le lion, sont utilisés dans la prophétie d'Ézéchiel sur le charriot Divin et désignent également les quatre directions du monde, de plus, Newton mentionnait que les archétypes même du tétramorphe sont beaucoup plus anciens que les prophéties d'Ézéchiel : Dieu a donné la vision du charriot à quatre créatures vivantes à Ézéchiel, car il pouvait bien la comprendre [Newton Yahuda Ms 1, part 4, 18 r].

Dans l'Apocalypse, ces images symbolisent les « quatre animaux » parant à Jean l'apôtre, qui, selon Newton, représentent les quatre apôtres évangélistes : Matthieu, Marc, Luc et Jean [Newton Yahuda Ms 1, part 4, 20 r]. De plus, dans l'Apocalypse, il y a une description de « l'épouse, la femme de l'agneau », de la nouvelle ville sainte, Jérusalem, de la résidence des justes sur la Nouvelle Terre dans l'éternité (Apoc. 21 : 10-27). La nouvelle Jérusalem est également organisée sous forme de carré (plus précisément, même le cube - il y a même plus de symétrie ici - déjà Oh) [Newton Babson Ms, 62 r - 63 r] !

Ainsi, selon Newton, il s'avère que, dans le cadre de l'ancienne tradition de prisca sapientia, que Moïse, Aaron et Josué fils de Noun connaissaient, car, comme le prouve de manière convaincante Newton, Moïse était non seulement un prophète, mais aussi un sage ancien [Newton Yahuda Ms 5], l'unité et la plénitude du monde matériel, exprimés dans l'harmonie des états de la matière et de leur transformation mutuelle, ont été enregistrés par les Juifs sous la forme du camp du Tabernacle, et plus tard sous la forme de l'architecture carrée du Temple de Jérusalem [Goldish 1998, 94].

C'était un savoir, encodé dans l'architecture sacrée, et il a ensuite été transféré dans l'Égypte ancienne, où il a été déformé, mais pas beaucoup : les fortifications et les constructions religieuses égyptiennes ont emprunté les principes de l'architecture sacrée juive. Après cela, les anciens Grecs, puis les Romains aussi ont appris des Égyptiens cette connaissance, mais l'ont déformée encore plus, en intégrant dans son système païen le panthéon olympique des divinités, tandis que le style dorien correspond en fait au style hébreu classique. Et ce savoir s'est représenté l'information enregistrée moyennant l'architecture des temples, les universités hiérotopiques [Newton Harry Ransom Ms 132, 1 v].

Conclusion

En guise de conclusion, il convient de noter que Newton était bien au courant de son intérêt actuel pour le Temple de Jérusalem et, dans sa reconstruction du Temple, il a utilisé à la fois une stylistique hébraïque et des sources principales historiques et théologiques juives. Pour Newton, le Tabernacle et les deux Temples ont été les précurseurs de la tradition culturelle hellénistique de Prytanée, représentant l'Univers, le système solaire héliocentrique, des données astronomiques précises sur les constellations, les étoiles et la voie lactée, sur la position de notre Système solaire dans la Voie lactée, sur la structure et l'unité des matières et sur les transformations mutuelles de la matière, le monde connu des anciens et transmis à leurs descendants dans les hiéroglyphes du Temple de Jérusalem, puis aux anciens temples païens.

La compréhension historiographique de Newton sur le symbolisme du Temple est très spécifique et repose sur des calculs mathématiques, des données astronomiques et intègre ses théories cosmologiques. La contribution de Newton à la recherche historiographique de l'architecture hébraïque et antique nous permet non seulement de comprendre les caractéristiques des traditions architecturales anciennes, mais nous donne également l'occasion de retracer les vecteurs d'une influence mutuelle des cultures et des religions anciennes et de comprendre le degré et les limites de cette influence.

La principale conclusion de Newton est que les traditions culturelles, architecturales et politiques hébraïques ont un avantage sur les cultures égyptiennes et gréco-romaines, du fait que les anciens Juifs étaient le seul groupe ethnique sur la Terre, professant leur foi dans le seul vrai Dieu, le Créateur du monde, le Roi et le Juge de tous, tandis que les peuples hellénistiques et orientaux déformaient, pervertissaient la compréhension pure et correcte de Dieu, qui leur a été transmise par les descendants de Noé, ils ont inventé des divinités inexistantes et ont introduit de fausses règles de vie et de culte. Avec la reconstruction et la restauration de la tradition de la sagesse des anciens, Isaac Newton a créé sa propre tradition dans l'histoire des civilisations anciennes, qui a ensuite influencé de nombreux historiographes célèbres de l'histoire.

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Материал поступил в редакцию 01.06.2019, принят к публикации 07.09.2019

Для цитирования:

Sharov K. S. L'université hiérotopique comme une part de l'architecture sacrée dans l'historiographie d'Isaac Newton // Визуальная теология. 2019. № 1. С. 70-88. DOI: 10.34680/vistheo-2019-1-70-88

For citation:

Sharov K. S. L'université hiérotopique comme une part de l'architecture sacrée dans l'historiographie d'Isaac Newton. Journal of Visual Theology. 2019. 1. P. 70-88. DOI: 10.34680/vistheo-2019-1-70-88

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