Научная статья на тему 'Philosophical esthetic paradigm of V. E. Maksimov's fiction (in French)'

Philosophical esthetic paradigm of V. E. Maksimov's fiction (in French) Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Ключевые слова
БИБЛЕЙСКИЙ КОНТЕКСТ / ДИНАМИКА ПРЕЦЕДЕНТНЫХ ФЕНОМЕНОВ / КОНЦЕПТЫ ГРЕХА И ПОКАЯНИЯ / ХРИСТИАНСКАЯ АКСИОЛОГИЯ / ЭСТЕТИЧЕСКАЯ КАРТИНА МИРА / ESTHETIC WORLD'S PICTURE / AXIOLOGIE CHRETIENNE / CONCEPTS DU PECHE ET DU REPENTIR / CONTEXTE BIBLIQUE / IMAGE ESTHETIQUE DU MONDE / DYNAMIQUE DES PHENOMENES PRECENDENTS / BIBLE CONTEXT / DYNAMICS OF PRECEDENCE PHENOMENA / THE CONCEPTS OF SIN AND REPENTANCE / CHRISTIAN AXIOLOGY

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Попова И. М., Алехина И. В.

Исследуется проблема воплощения христианской системы духовных ценностей в художественной прозе В.Е. Максимова. Анализируются повествовательные циклы 1960-х годов «Жив человек» (1961), «Мы обживаем землю» (1961), «Баллада о Савве» (1963), «Стань за черту» (1967), «Дорога» (1966), а также романы 1970-х годов «Семь дней творения» (1971), «Карантин» (1973), «Прощание из ниоткуда» (1974), «Ковчег для незваных» (1978) в аспекте динамики прецедентных феноменов, входящих в философско-эстетическую парадигму прозы писателя.

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The problem of incarnation of Christian system of spiritual values in V.E. Maksimov's fiction is studied. Narrative cycles of 1960-s "The man is alive" (1961), "We settled down on the land" (1961); "Ballad about Savva" (1963), "Stand over the line" (1967), "The Road" (1966), as well as novels of 1970-s "Seven days of creation" (1971). "Quarantine" (1973), "A Farewell form Nowhere" (1974), "The ark for the uninvited" (1978) within the framework of precedence phenomena belonging to philosophical esthetic paradigm of writer's fiction are analyzed.

Текст научной работы на тему «Philosophical esthetic paradigm of V. E. Maksimov's fiction (in French)»

ББК Ш 4/5.7

PARADIGME PHILOSOPHO-ESTHETIQUE DE LA PROSE DE V.E.MAXIMOV I.M. Popova, I.V. Alekhina

Chaire des lettres de l’UTET

Présenté par le professeur You. E. Mikheev et par le membre de la rédaction, professeur V.I. Konovalov

Les mots et les phrases — clés: Axiologie chrétienne, concepts du péché et du répentir, contexte biblique, image esthétique du monde, dynamique des phénomènes précéndents.

Résumé: Est étudié le problème de la réalisation du système chrétien des valeurs spirituelles dans la prose artistique de V.E. Maximov. Sont analysés les cycles narratifs des années 1960: “L’homme est vivant” (1961), ”On rend la terre habitée”(1961) “Ballade de Savva” (1963), “Mets-toi derrière la ligne” (1967), “Route” (1966). Ainsi que les romans des années 1970 “Sept jours de la création” (1971), “Quarantaine”(1973), “Un adieu de nulle part” (1974), “L’arche pour les mal venus” (1978) dans l’aspect de la dynamique des phénomènes précédents faisant partie du paradigme philosopho-esthétique de la prose de l’écrivain.

Préface

Cet article représente le résumé de la monographie de I.M. Popova «Créer soi-même. Axiologie chrétienne de la prose de Vladimir Maksimov», - Tambov, 2005. - 223 p., éditée pour le 75-ème anniversaire de Vladimir Emelyanovitsh Maksimov. En mai 2003 le professeur I.M. Popova a travaillé à Paris avec les archives de l’auteur qui lui étaient aimablemant présentées par la veuve de l’écrivain.

A la chaire des lettres il y a le centre d’étude de l’héritage de V.E. Maksimov. Les enseignants et les boursiers de thèse ont soutenu 8 thèses et ont publié plus de

50 articles sur les problèmes de l’œuvre de l’écrivain en Russie, en Pologne, en Slovaquie, en Ukraine et en Italie.

Введение

Статья представляет собой резюме монографии И.М. Поповой «Сотворить себя в духе». Христианская аксиология прозы Владимира Максимова», -

Тамбов, 2005. - 223 с., выпущенной к 75-летию со дня рождения Владимира Емельяновича Максимова. В мае

2003 года проф. И.М. Попова работала в Париже с архивами писателя, любезно предоставленными его вдовой Т.В. Максимовой.

На кафедре русской филологии существует центр по изучению наследия В.Е. Максимова. Защищено 8 кандидатских диссертаций преподавателями и аспирантами кафедры и опубликовано более 50 статей в России, Польше, Словакии, Украине, Италии по проблемам творчества писателя.

L’esprit novateur de Maximov-artiste consiste avant tout à traiter les problèmes les plus importants de son temps et à chercher les voies pour les résoudre. Ces problèmes sont incarnés dans les belles lettres à l‘aide d’une symbolique biblique. Etant un des premiers dans la littérature de cette période, Maximov a surpassé la tradition de M.Gorki dans la représentation des gens “du bas fond” (plus tard il y aura aussi A.I. Soljenitzin, V. Chalamov). Après avoir soulevé le problème de la “rupture avec son milieu”, l’écrivain a suivi son propre chemin, restant très sensible à l’atmosphère de son temps. En posant les questions “éternelles” de l’existence humaine (le bien et le mal, l’amour et la haine, l’honneur et le devoir), l’écrivain utilisait la tradition de la littérature classique russe (d’abord c’était L.N. Tolstoï, ensuite F.M. Dostoevski) tout en créant des oeuvres très originaux. On peut voir cette tendance dans ses premiers récits “L’homme est vivant” (1961), ”On rend la terre habitée”(1961) “Ballade de Savva“ (1963), “Mets-toi derrière la ligne”(1067), “Route” (1966) et autres.

Aujourd’hui lorsque l’oeuvre de Vladimir Maximov est déjà éprouvée par le temps et lorsque ses récits, ses romans et ses drames sont traduits en dizaines de langues du monde entier et réédités en Russie, il est très important de s’adresser au parodigme chrétien de l’oeuvre de l’écrivain pour comprendre mieux et plus profondement son héritage artistique, qui est digne d’occuper une place à part dans l’histoire de la littérature russe de la deuxième moitié du XX siècle.

Les récits de V. Maximov “On rend la terre habitée”, “L’homme est vivant” et “Mets-toi derrière la ligne” c’est un triptyque original, qui reflète les moments de la compréhension de soi-même, amenant à la naissance d’une personnalité spirituelle issue d’un homme “périssable”. L’écrivain s’intéresse au processus de la “recréation de soi-même” qui a lieu aux moments critiques de la vie d’une personne.

Si dans le récit “L’homme est vivant” on montre le processus psychologique compliqué de la purification d’une âme “languissante” de la haine par la voie de la connaissance réelle de la vie, dans le deuxième récit “On rend la terre habitée” s’est pleinement manifestée l’axiolgie de l’écrivain qu’on aurait pu réduire à cette idée principale: pendant toute sa vie terrestre l’homme doit devenir digne de son essence humaine et pour cela il faut comprendre que le sens de l’existence consiste en amour de Christ pour le monde. Sinon “l’âme révoltée” périt.

Cette idée artistique centrale est aussi confirmée par les descriptions de la nature, remplies de sens symboliques dans les récits “On rend la terre habitée” et “L’homme est vivant”. Le soleil c’est toujours le signe de la vie, qui triomphe sur les réfléxions humaines et qui influence chaque personne, et l’homme commence à se sentir comme “une petite particule lumineuse de quelque chose d’énorme et d’incompréhensible, un certain soleil minuscule” [6, t.1, p.10]. Le soleil est toujours présent dans les oeuvres de Maximov pour rappeler qu’il existe quelque chose d’éternel et de bon, une “beauté de fête”, “un vrai triomphe” du monde vivant de son harmonie et de son accord. La mer, le fleuve, “l’océan de taïga” représentent les concepts de la sainteté, de la grandeur, de la cérénité.

Le symbolisme du silence est particulièrement important pour la compréhension de la conception de l’auteur: silence de la taïga, silence du fleuve. Le silence de la nature amène les personnages des premiers récits de Maximov au sentiment de la dépression: “tout paraît pytoyable, insignifiant” [6, t.1, p.34]. L’homme sent la présence du Tout-Puissant et éprouve la peur de l’incertitude, puisque les hommes mènent “une course mortelle”, en essayant de surpasser la Nature. Encore un symbole important c’est “l’enfant”. Ce concept est très présent dans les deux premiers récits de Vladimir Maximov. L’enfant - c’est l’avenir. Les héroïnes des “On rend la terre habitée” et “L’homme est vivant” sont enceintes, leurs maris et d’autres personnages - hommes périssent, tandis que la femme supporte toutes les souffrances au nom de la continuation de la vie et elle survit.

Le plus important aspect du symbole de l’enfance est celui de la Bible, tous les hommes sont les enfants de la Nature, du Dieu. Ils pèchent, provoquent la colère du parent. Mais on leur pardonnent tout, bien que la vie les punissent sévèrement. Dimka Chilov devient “comme enfant” quand il se rend compte de son tort à l’égard de Mora, il tâche de le sauver, se plonge dans le fleuve de taïga, mais sans résultat. Tombé malade, Dimka est couché en pose de l’enfant, en ramenant docilement les jambes vers la poitrine et en mettent les mains entre les jambes: c’est la position de l’enfant dans le ventre de la mère. Contre son gré il a causé la mort du père du futur enfant de Christine. Mais après avoir commis une crime il s’est purifié par le répentir, par la compréhension de sa faute et le désir de sauver Mora par sa propre mort, c’est pourquoi le héros ressemble à l’enfant, son esprit est rené.

Très important pour la poétique de Maximov est aussi le concept de “la carapace du coquillage” qui symbolise la fermeture de l’âme, le refus d’ouvrir aux autres son monde intérieur. Cette carapace est “salutaire” pour les héros de Vladimir Maximov. L’âme met une carapace dans le cas où l’homme porte en soi une énorme pesanteure du péché (c’est le cas de Vania et de Semen Semenovitch).

La citation de la Bible, illustrant le caractère périssable de l’homme (“il est sorti de la terre et il y reviendra”) est confirmée par l’existence du personnage réel, celui de Mikhei ne vivant que “des affaires de sa chaire”, il s’est tué à cause de sa haine envers tous et a été englouti par la terre. A la fin du récit, Claudia qui ne vivait que des “affaires de son esprit” continue à marcher le long d’une large route vers l’horison, après s’être forgée dans les dures souffrances.

Les récits “Route” et “Ballade de Savva” sont non seulement sociaux (malgré les éléments du récit dit industriel) mais surtout philosophiques. Les héros de Maximov résoudent les problèmes éternels, dont le principal est le sens de l’existence humaine. L.Annenski a justement remarqué: “Tous les gens, tous les événements, et tous les petits détails de la prose de Maximov sont réglés à cette onde de sens, tous captent l’unique liaison des objets et des événements et cherchent le contour universel du monde” [7]. Ce n’est pas par hasard que ces deux oeuvres ont les titres avec un profond sens philosophique.

Au début le récit “Ballade de Savva” portait le titre “Les pas vers l’horison” et ce dernier soulignait la conception de l’auteur de la nécessité des recherches de l’homme de la voie vers le ciel, vers le Dieu, vers “l’horizon”. Le problème de la “renaissance” de la personnalité, de sa deuxième naissance spirituelle (la première naissance est toujours en chaire) unit tous les cinq récits de l’écrivain. “La route difficile vers de vrais sommets moraux est appellée poètiquement par Vladimir Maximov “les pas vers l’horizon” [2].

Il est important de faire attention aux détails importants qui se distinguent des premiers récits. Ce sont l’absence d’épigraphes et le remplacement des titres impératifs, représentant les propositions impératives par les nominatifs neutres dans la “dilogie”. Le récit qui avait au début le titre “Les pas vers l’horizon” a reçu le titre plus concret, plus concentré sur le destin du personnage principal celui de “Balalde de Savva” ou “Saga de Savva” dans les éditions étrangères. Au centre de deux récits se trouve le chemin du personnage principal qui commençait par les péchés de la jeunesse et qui se terminait par le répentir dans la période de maturité (à comparer avec les vies des sains de l’ancienne Russie).

Le concept du vrai chemin, c’est à dire de la voie de l’acquisition du sens de l’existence humaine, apparaît dans les cycles des récits de V. E. Maximov des années 1960 comme le motif déterminant le sujet et l’axiologie.

Le système des réflexions du premier roman de l’auteur comprend les symboles bibliques, les moyens poétiques et les notions philosopho-éthiques, empruntés dans l’Ecriture Sainte, qui sont incontestablement nécessaires. La conscience et l’horizon des personnages comprennent aussi des blocs des images chrétiennes et bibliques, qui

jouent le rôle déterminant et pas celui d’ornement. Les recherches de l’idéal ainsi que la logique du développement du sujet se rencontrent au niveau du destin du héros, en motivant le métamorphoses du héros et en déterminant les signes stables et encourageants de sa renaissance pour une vie nouvelle.

Le titre du roman “Les 7 jours de la création” (1971) c’est une allusion biblique, allusion sur la nécessité d’une deuxième naissance, une naissance spirituelle, que l’homme crée lui-même. “Les 7 jours de la création” c’est en réalité une métaphore filée de la possibilité de voir clair ce qui aboutit à la création de l’homme. D’où le sujet spirituel des récits-maillons qui forment un grand roman parlant de la vie de la famille Lachkov.

Piotr Lachkov se débarasse d’une force néfaste , après avoir fait “le chemin vers soi-même”, en découvrant l’irréalité de ses aspirations, après avoir senti que la vie sans Dieu est vide, que durant toute sa vie il s’éloignait des hommes, au lieu de se diriger vers eux. D. Braun a écrit: “Piotr a vécu sa vie comme un simple ouvrier soviétique, dévoué à la cause, malgré les doutes qui le tourmentaient, il était rigide et sévère envers lui-même et envers ses enfants qui l’ont abandonné. Durant toute sa vie il n’éprouvait pas de chaleur particulière envers ses proches, mais l’arrivée à la foi l’a complétement changé, en apportant le sentiment de la possibilité de “tout recommencer” [1, p.374].

Son frère Andreï Lachkov a aussi éprouvé une force incompréhensible de quelqu’un, s’est senti sans défense, persécuté: “Tout à coup il s’est vu un être sans paroles, qui est chassé dans une direction inconnue et avec un but inconnu, ne pouvant pas faire un pas sans permission spéciale. Et la comprehension de son impuissance lui faisait un mal intolérable: Où vais-je? Pourquoi? Il faut que je m’arrête. Tous devraient s’arrêter.“ [6, t.2, p. 161].

Le troisième frère Lachkov, Vassili, a une sensation plus déterminée: “Il a eu une idée pénible de l’existence d’un certain Un, dont la volonté mystique détruisait toute ressemblance du repos. Et Lachkov a eu une peur insupportable de son impuissance devant Lui. Mais une pénible dévastation s’est emparée de lui” [6, t.2, p.210]. Même face à la mort, que Vassili ne craint pas, il souffre de la sensation “d’un isolement qui pesait sur lui, d’une solitude pleine et taciturne”. On avait l’impression qu’une force terrible arrachait les gens les uns des autres et lui, Lachkov, qui y obéissait, se plongeait chaque jour de plus en plus profondément dans sa tristesse. Parfois un désir sauvage. presque animal venait comme un spasme à sa gorge, le désir de résister à l’inévitable, d’urler comme une bête, d’être secoué des convulsions, de mordre la terre, mais aussitôt une stupeur épuisante tombait sur ses épaules, et il ne pouvait que siffler par sa gorge malade: “Si on buvait à trois?“ [6, t.2, p.169]. Ici ce n’est plus une incertitude sans visage, mais quelque chose qui agit dans le monde avec sa volonté personnelle.

Maximov voit dans la famille “du peuple” de Lachkov le mélange de la lumière et du noir ce qui s’accorde avec l’idée de Dostoevski. Chaque personne meurt et renaît quotidiennement, chaque acte sans moral remplit le coeur de sentiment de la mort, et chaque élan vers le bien remplit le coeur de la gloire d’une nouvelle vie. Les êtres retombés dans “les ténèbres de ce monde” violent le commendement principal de l’éthique orthodoxe - “Plus que toute autre chose gardée garde ton coeur, parce que c’est la source de la vie” [Parabole IV, 23]. “Chauque pesanteur pèse sur le coeur” [Louka Xxi, 34]. “Chaque attentat à la vie est l’attentat au coeur” [Exode IX, 16]. Maximov ainsi que Dostoevski, croit que dans le coeur de chaque personne il y a toujours la possibilité de communiquer avec le Dieu.

“Les ténèbres” c’est le désir de l’égalité qui se trouve à la base de l’idée communiste, prêchée par les frères Lachkov. Le vieux vétérinaire sage Bobochko dévoile la verité à Andrei Lachkov: ”Vous voulez faire mieux pour tout le monde, c’est pourquoi vous allez sûrement faire un pas de clerc. La nature de ce Noir que vous voulez éclairer n’admet pas du tout la lumière, Que tout aille pire, mais également pour tous - c’est son principe. Et vous avez beau faire des efforts, les gens que vous voulez

rendre heureux , ne comprendront guère votre bonne volonté et ils vous quitteront tôt ou tard.” [6, t.2 L p.58].

Le pathétique du roman de Maximov consiste à l’aspiration de rétablir les droits de la différence perdue entre le bien et le mal. Ce n’est qu’à cette condition que l’homme peut surmonter le désordre qui règne en déhors et dedant de lui, supprimer la perversion prise pour la norme de la vie, retrouver les notions de consience, de Dieu, de bien qui durant plusieurs siècles aidaient à faire face à des tentations du diable. L’homme doit retourner aux normes spirituelles qui avaient déterminé l’attitude chrétienne envers le travail, la maison et envers son prochain. Le lien de Maximov avec la tradition de Dostoevski consiste aussi à une conformité du drame de l’âme du héros à la vie du peuple, à son exigence non seulement par rapport au monde, mais aussi par rapport à lui-même.

Très proche à Maximov est la consception de Dostoevski, selon laquelle le seul moyen possible de changer le monde pour le faire mieux, commence par la purification de sa propre âme. Le processus de l’épuration spirituelle est impossible sans le répentir, sans la compréhension de son responsabilité: “... chaque personne doit se charger de la culpabilité de tous les crimes” - sermonnait le vieux Zossima de Dostoevski. Dans le roman de V.Maximov “Les sept jours de la création” à travers les réfléxions intérieures des personnages passe la compréhension d’un lourd péché, qu’on doit payer par tout. Sima Tzigankova et Piotr Lachkov parlent du châtiment pour quelques péchés. (“Il faut que tu vives, Vadia. Que tu corriges toutes nos fautes”), Vadim Lachkov (“... pourquoi ai-je tout ça, pour quels péchés? ”), Fedor Moroz (“... on est en train de payer quelque chose, Vadia. Un certain crime lourd”) [6, t.2, p.159].

La pensée de l’auteur se dévéloppe en passant par les étapes déterminées: tentation (péché) - répentir - rédemption (souffrances) qui se manifestent comme traditionnellement chrétiens. L’idée de souffrance exprime le désir de dépasser les pensées coupables, la fierté, l’égoïsme, la foi à la bienfaisance de la soumission de son intérêt personnel à l’idée de communauté, elle est étroitement liée à l’idée d’un répentir volontaire sans aucune contrainte. Dans le processus de la perfection spirituelle et éthique de la personnalité c’est la perfection qui est un point de repère rendant la vie terrestre spirituelle.

Le roman de Vladimir Maximov “Quarantaine” (1973) est son premier oeuvre écrit d’un côté sans crainte de censure “en pleine voix”, et de l’autre côté - déjà loin de la Russie. “Quarantaine” symbolise le début d’une nouvelle période de l’oeuvre de l’écrivain, caractérisée par les recherches artistiques très importantes ainsi que le changement du style. En même temps le roman “Quarantaine” est la suite et l’approfondissement du contenu artistique et problématique de ses premiers récits et de son premier roman.

En rendant plus profonde la conception idéologique et esthétique des premiers récits et du roman “Les 7 jours de la création”, le roman “Quarantaine” nous représente artistiquement l’image de la naissance et du dévéloppement du christianisme en Russie en reliant avec ces procédés le sort historique du peuple russe dans le présent et dans l’avenir. Pour reconstituer le passé, le présent et le futur dans l’histoire du christianisme russe l’écrivain utilise de tels principes de la construction du monde que la reproduction immédiate de l’interprétation symbolique, métaphorique et associative de la réalité.

Les premiers indices axiologiques sont le titre du roman et l’épigraphe long et contenant des sources documentaires qui ont une énorme importance pour la réalisation de l’intention de l’auteur. Le titre et tout ce qui l’accompagne joue un rôle très significatif dans la réalisation de l’idée artistique des oeuvres lors du déchiffrage du texte littéraire ce qui est très important pour l’étude des formes de l’expression du complexe de titre, pour la détermination de ses rapports avec le texte de cet oeuvre d’un côté et avec les textes des autres oeuvres littéraires de l’autre côté, ainsi que pour l’analyse de ses fonctions intertextuelles et extratextuels.

L’emploi du terme mnédical dans le titre de ce roman a en même temps le sens symbolique et philosophique. Les mesures administratives et sanitaires pour la prévention des maladies contagieuses qui consistent en isolation pour une période connue de “tous les malades”. C’est ainsi que le terme “quarantaine” est déterminé dans les dictionnaires [7]. Ce mot est employé dans le sens direct et figuré et devient le symbole de l’étape historique de la compréhension du sort de la Russie, étape qui aboutit au répentir et à la purification.

En décrivant les événements rééls de l’année 1969, lorsque en juin-août à Odessa on a déclaré une quarantaine “à cause de la choléra”, Maximov place ses héros dans un train de quarantaine, arrêté devant Moscou. Les représentants de l’intelliguentsia soviétique (poète, metteur en scène, actrice, militaire, pilote, prêtre) demeurent un certain temps inactifs, isolés et éprouvant de l’inquiétude pour leurs vies. Cette situation extrême est utilisée par l’auteur pour montrer l’essence des caractères humains. Les héros non seulement se montrent et se manifestent, mais découvrent aussi leurs vrais sentiments et représentations. La quarantaine dans le roman de V. Maximov c’est l’arrêt d’un rythme naturel de la vie quotidienne pour saisir le sens de l’existence. La découverte d’eux-mêmes pour Boris Khramov, Marie, Gueorgui ainsi que pour les autres personnages se transforme en fin des comptes en compréhension de tout le chemin historique de la Russie.

Le problème de “l’amour de Christ”, c’est-à-dire d’une grande bonté spirituelle à l’égard de son proche, fait partie de l’image du monde du roman “Qarantaine” comme la partie principale de l’idée de l’auteur réalisée à l’aide du pathétique confessionnel. L’amour est le symbole de l’espoir à la réssurection d’une grande spiritualité dans tous les premiers oeuvres de Vladimir Maximov. Le roman “Quarantaine” n’en est pas l’exeption. Pour souligner l’unité esthétique et artistique de son oeuvre, l’écrivain transfère les personnages importants pour la résolution du problème de l’amour du roman “Les 7 jours de la création” dans le roman “Quarantaine”; les couples d’amoureux Leva Khramov et Sima Tzigankova, Vassili Lachkov et Groucha Goréva, ainsi que ceux qui ont aidé leur bonheur ou qui l’ont détruit (Chtabel, Nikichkin, Levouchkin). Sept confessions parlent de la grandeur de l’amour, de sa force immortelle et transformatrice dans le roman “Quarantaine”. C’est le moyen de la confirmation par des “voix” différentes des personnes tout à fait différentes de l’idée principale de l’auteur, affirmant que si l’homme n’est pas capable d’aimer, sa vie sera vide, inutile, celle “d’autrui”.

Le roman “Un adieu de nulle part” (1974 - 1981) est le plus difficile et le plus contradictoire oeuvre de l’écrivain, créé dans les conditions des situations historiques et culturelles très variées dans des pays différents pendant la période la plus dramatique de la vie de l’auteur (départ de la Russie, premières années de l’immigration, déception des valeures de la démocratie occidentale). Le livre réunit toutes les nouvelles tendances artistiques de la syntèse des systèmes réalistes, modernistes et postmodernists. Autrement dit, dans le roman “Un adieu de nulle part” Vladimir Maximov enrichit le genre du roman, en faisant la synthèse des tendances épiques, dramatiques et lyriques et en réalisant l’interaction des systèmes artistiques classiques et nonclassiques pour la réalisation du caractère problématique sophistiqué d’un roman-confession philosophique.

Le contenu du roman comprend le complexe de problèmes très importants: la restauration d’une mémoire historique et générique, le retour de l’idée de la “maison paternelle”, de la liberté d’une personnalité artistique, la réssurection de “l’âme synodique” par le répentir et par la purification spirituelle . “Un adieu de nulle part” se distingue par une forme originale de l’organisation subjective, dont le trait spécifique consiste dans la réunion du discours direct d’un narrateur impersonnel avec tout un système des narrateurs intérieurs. L’interaction “des voix” des narrateurs avec l’énergie de l’esprit de l’auteur, exprimée en relations textuelles et subtextuelles (associatives),

crée un effet de polyphonie. Le système des moyens d’expression artistique du roman “Un adieu de nul art” comprend un chronotope “concentré”, orienté à une restauration immédiate des époques historiques en comparaison à l’époque “du socialisme développé”. La force de l’action émotionnelle du roman consiste en ce que le lecteur reçoit les impressions personnelles, profondément senties. Vladimir Maximov suit la formation spirituelle d’un héros - contemporain sur le fond de la vie quotidienne soviétique. On dirait que l’auteur et son protagoniste ont le même désir: aboutir à l’essence de la vie, découvrir les fondements d’une vie vécue, apprendre son sens caché.

Le roman “Un adieu de nulle part” est par sa spécificité le plus proche de tous les oeuvres de Maximov au roman confessionnel “Vie nomade jusqu’à la mort”, livre le plus amère, créé peu avant la mort de l’écrivain.

Dans ces deux romans les héros rejettent dans le monde qui les entoure la colère accumulée dans leurs âmes pendant des années. La raison principale de “leur haine impuissante” consiste en ce qu’ils ont perdu l’espoir de trouver à l’Occident la liberté de l’expression artistique si désirée, de voir la sortie d’une impasse historique où s’est retrouvée la Russie Soviétique: “Le monde civilisé de l’Europe avec sa démocratie développée s’est relevé si bas et si odieux, si pareille à ce qui a été déjà vécu et dépassé, qu’à l’essenciel il se distingue très peu “d’un manège de chevaux de bois des années de malheure en Russie” [6, t.5, p.6].

Dans “Un adieu de nulle part” Vladimir Maximov relie dans le nom du héros principal son pseudonyme littéraire et son propre nom de famille (Vlad Samsonov), ce qui souligne le composant autobiographique de cette oeuvre. Dans un des interviews l’écrivain a dit : “Ma biographie (et je le note toujours en parlant de mon roman “Un adieu de nulle part” ) est typique. C’est la biographie de toute une génération dans la littérature contemporaine russe” [5].

On peut accepter le point de vue des chercheurs qui étudient la prose de Vladimir Maximov quand ils disent que ce roman est la biographie spirituelle de l’écrivain . Le destin artistique de Vladimir Maximov est incarné dans le destin du héros principal du roman Vlad Samsonov: “Je suis né, élevé et sorti de la couche la plus nombreuse de notre société - des paysans et des ouvriers , mais dès l’enfance j’ai plongé dans les eaux de la littérature comme dans le nirvana libérant de l’ennuie de la vie quotidienne, je rêvais à me libérer des entreintes de mon milieu social, de refaire mon destin et de me retrouver là où vivent et où travaillent les gens différents, ne ressemblant pas à ceux qui m’entourent. Ils sont beaux, sages, forts et ils se soucient avant tout d’un travail dur et épuisant pour gagner son pain, mais d’un exploit au nom d’un avenir magnifique de l’humanité” [6, t.9, p.352]. “Le romantisme de Gorki” est dépassé sur les pages du roman “Un adieu de nulle part” et l’on crée une athmosphère réelle des unions artistiques de la Russie. Des personnages rééls sont présents sur les pages du roman comme la poètesse “Bella” (Bella Akhmadoulina), le bard “Boulat” (Boulat Okoudjava). Sont nommés A. Galitch, A. Soljenitzin, A. Sakharov, V. Chalamov, You. Dombrovski, A. Tvardovski et beuacoup d’autres personnes connues de l’époque. Souvent Vladimir Maximov parle de son amitié avec l’écrivain Viktor Nekrassov.

C’est le documentalisme qui renforce le confessionalisme du roman parlant d’un passage difficile d’un “monde” dans un autre: de l’Union Soviétique à l’Occident, “d’un monde dans un autre, d’une dimension dans une autre, de nulle part à nulle part, dans un délais de temps, assez long pour contenir l’inspiration et l’expiration, ainsi que toute une éternité que ton âme est transférée très loin à l’étranger” [6, 5, 5].

“Le sens du titre du roman - c’est une clé pour la compréhension du contenu du roman qui signale la dominante philosophique d’“Un adieu de nulle part”. Les images “de nulle part” et “dans la direction de nulle part” sont symboles de la relativité et de l’indétermination de tout ce qui est terrestre. De son passé (de nulle part) le héros n’a

conservé que les souvenirs de ceux qui sont restés dans leur pays natal, de ceux qui l’avait aimé ou l’avait fait souffrir. En se trouvant comme en déhors du temps et de l’espace ( son âme - en Russie et son corps - en France) Vladimir Maximov se sent ”perdu” dans le monde. Il sent que sa vie (tout comme le destin de la Russie en général) s’écoule très vite et qu’elle est infinie en même temps.”Son passé s’est écoulé comme l’eau s’écoule à travers les doigts, et sa main s’est arrêtée à mi-chemin dans l’espace entre le passé et l’avenir” [6, t.5, p.204].

Le passage “de nulle part vers nulle part“ c’est un nouveau tournant, nouvelle étape dans la vie du héros principal, étape qui est devenue fatale pour lui. L’auteur rappelle que tout ce qui est terrestre est périssable, il n’ y a que l’âme humaine qui peut être immortelle. “La Terre n’est qu’une station où nous changeons de train. Un très long chemin nous attend encore avant que nous arrivions jusqu’au but de notre voyage. Chaque arrêt pour nous c’est une nouvelle vie dans une nouvelle enveloppe. Notre mort ce n’est qu’un adieu avec encore un arrêt, rien de plus. Pour ainsi dire, un adieu de nulle part.” [6, t.4, p.52].

En entrant dans le rang des oeuvres éminants de la littérature russe sur l’oeuvre d’un artiste des belles lettres dans les conditions du régime totalitaire (V. Doudintsev, V. Tendriakov, S. Zalyguin, T. Aïtmatov), le roman “Un adieu de nulle part” montre les possibilités d’une personne douée d’un talent de s’opposer à la non - liberté et de créér selon des lois de la consience. En montrant les horreurs du régime totalitaire, la disparition du peuple “d’une sixième partie du monde”, qui a passé par des révolutions sanglantes, par les guerres civiles, par la famine et le désastre et qui s’est retrouvé dans le terreur stalinien, V. Maximov relie la renaissance de la Russie avec le retour à la foi de Christ, au morale chrétien. En reliant la renaissance de la Russie avec la ressurection de l’âme du peuple dans le Dieu, l’écrivain fait de cette renaissance la dominante esthétique et idéologique et continue l’incarnation de l’axiologie chrétienne, commencée dans les romans “Les 7 jours de la cration” et “Quarantaine”.

“L’arche pour les mal venus” (1978) concentre tous les problèmes des oeuvres précédants de V. Maximov, en incarnant le système complexe des moyens poétiques originaux. Ce livre si important pour l’écrivain relie plusieurs genres: c’est en même temps un roman historique, psychologique, social, religieux et moral. L’écrivain relie avec brio plusieures couches de l’espace et du temps. Les événements du roman se déroulent dans la période des années 1930 - 1950.

Le titre du roman “L’arche pour les mal venus ” détrône l’idée que l’homme est abandonné par le dieu dans ce monde. La Terre en générale et en particulier la Russie après la révolution devient l’arche pour ceux qui ne sont pas appelés par le Dieu, c’est-à-dire pour la partie de l’humanité qui n’accepte pas l’idée du Dieu. Dans l’épigraphe on dit qu’il y a “beaucoup de ceux qui sont appelés, mais peu d’élus” autrement dit, même parmis ceux qui ont entendu l’appel du Dieu il y a peu de sauvés d’une perte spirituelle. Donc, “les mal venus”, qui n’entendent pas la voix de Dieu n’ont pas d’espoir d’être sauvés? Cette contradiction apparente entre le titre et l’épigraphe est expliquée par l’intertexte biblique du roman, et avant tout par des sujets bibliques variés symétriquement. En réalité, l’épigraphe est étroitement lié au titre du roman. Son sens se dévoile dans la parabole, exposée dans l’Evangile de Matieu.

Les héros principaux du roman - Fedor Samokhin et Liuba Ovsiannikova - dans la période de terribles répressions staliniennes , qui ont englouti le pays comme le déluge biblique, sentent que toute la terre, comme “l’Arche du Testament” est protégée d’une perte définitive par le très Haut. Pour d’autres héros cette Conaissance est inaccessible.

Le sujet concernant le déluge a non seulement le plan symbolique, mais aussi le plan réél: le déluge - tsunami sur les Kouriles en 1946 se présente comme une réalité historique et comme un cataclysme naturel, qui a brusquement changé les destins des héros du roman: Ilya Zolotarev périt, tandis que Fedor et Liouba se retrouvent à l’étranger, mais ils sont sauvés.

Le déluge c’est le chemin de l’humanité dans l’Histoire et dans le Temps, le chemin dans lequel est engagé tout le monde, mais pas tout le monde supporte ses “peines funestes”. “Toute la Russie s’est mise en marche.” “s’est innondée” pendant les tourments des révolutions. Il est évident que l’archétype du chemin, de la route, du destin se croisent dans la conscience artistique de l’écrivain dans l’image du déluge biblique. Dans le chapitre treize Vladimir Maximov écrit: “Le chemin qui séparait maintenant ces gens de la terre où ils étaient nés., ne pouvait pas être mesuré en jours ni en kilomètres, mais uniquement en Histoire et en Temps. Ce chemin a eu dans cette époque-là trente ans, ou peut-être trois cents ans ou, ce qui est le plus probable trois mille ans. Le ruisseau du déménagement des Kouriles. se jettait dans le tourbillon bourdonnant des Mauvais Jours de toute la Russie, en s’y dissoudant sans laisser de traces comme la rouille dans l’alcali. Fachée, la Russie, qui a été arrachée de son axe, de sa base, de son pivot, faisait les masses des gens tourner dans le tournouement en spirale d’un époque des troubles et des catastrophes, une après l’autre. [6 , t.6, p.242]. Les gens-mêmes font partie du déluge, formant des tourbillons gigantesques et y entraînant des millions de destins. Ainsi, les archétypes du chemin et du déluge deviennent synonymes dans le roman “L”arche pour les mal venus”, leur sens est saisi comme une certaine unité.

Un autre sujet biblique sur les pérégrinations dans le désert du peuple juif choisi par le Dieu est aussi introduit dans le texte du roman. Ce sujet est lié à celui du déluge par des liens esthétiques et ceux de sens. En réfléchissant sur le destin du peuple russe à l’époque stalinienne l’auteur dit dans son commentaire: “ En s’écoulant par les chemins et les sentiers du pays dévasté, ils se déplaçaient en cherchant du pain et du bonheur, s’arrêtant de temps en temps, en formant à la hâte quelque chose de pareil à une famille et à une habitation, mais ensuite, comme en suivant un appel de quelqu’un, ils recommençaient leur chemin. Chemin faisant ils mourraient par toutes les familles, par clans, par générations, ils perdaient leur mémoire sur le passé et sur eux-mêmes, sans rien remarquer autour d’eux, sauf la terre sous leur pieds, leur désert vivait en eux.” [6, t.6, p.242].

L’auteur introduit l’histoire biblique sur les pérégrinations dans le désert juste après l’image du déluge - dans le deuxième chapitre du roman, ce qui prouve la nécessité de leur présence parallèle dans le texte pour découvrir la conception de l’auteur. Vladimir Maximov met en italique les insertions bibliques et les présente comme les avant-propos de l’auteur pour le texte essenciel où se développe le sujet du roman. Tout cela permet d’avoir un triple effet: l’établissement de la position de l’auteur, l’explication des événements historiques du point de vue de l’éternité, de la position hors du temps, d’une répétition cyclique des processus mondiaux et enfin, la création du pathétique, soulignant l’importance de tout ce qui se passe au nom de la Russie et au nom de toute l’humanité. Vladimir Maximov ne raconte pas simplement l’histoire biblique, mais il la commente, il donne ses réflexions sur ce sujet, il la raconte dans sa propre version, en mettant en relief les moments particulièrement importants pour lui comme artiste.

Il lui est très important de dévoiler l’idée que toutes les épreuves des Russes, leurs humiliations innombrables ont un sens, qui consiste en extermination de l’esclavage des coeurs des gens: “pour que, après avoir enterré les esclaves, on en sorte libre” [6, t.6, p.25]. Chaque personnage de “L’arche pour les mal venus” passe par son propre “désert de l’Esprit”.

“Le surhomme” suit aussi ce désert, c’est Staline, les destins de tous les peuples de la Russie dépendent de cet homme. Et Staline, et Beria, ainsi que chaque autre personne, ont leur “enfer”, leur “manège de la vie”.

En essayant de découvrir le principe de l’influence de l’axiologie chrétienne sur le poétique de la prose de Vladimir Maximov et de relever les résultats textuels de cette influence, nous nous sommes concentrés sur l’analyse dans cet aspect de certains

problèmes du monde artistique de l’écrivain: la compréhension de la faute “de tous auprès de tous”; l’élimination “des tentations par le sang et par le mensonge”, apportées par des régimes totalitaires communistes, le répentir pour une expérimentation monstrueuse d’une “nouvelle création du monde” sous l’aspect de l’homme-dieu. I.A. Essaoulov a raison de dire, qu’“après les épreuves terribles du XX siècle, après les révolutions et les guerres mondiales, après que la Russie orthodoxe a perdu le Christ<.,.> non seulement I.S. Chmelev, mais aussi B.K. Zaitsev, I.A. Bounin. M.A. Ossorguin on pu voir la Russie tout à fait différemment “à la distance”. C’était la Russie qu’ils (et nous aussi) avaient perdue ou, qui était enlevée. Le paradoxe consiste en ce que ce n’est qu’après ce choc qu’il est devenu possible de voir la vie dans son ensemble, de dresser en quelque sotre “un bilan préalable”de la tradition chrétienne millénaire [4]. Il serait logique d’ajouter à tous les écrivains énumérés Vladimir Maximov, qui trouvait que F.M. Dostoevski avait raison en disant : “celui qui ne comprend pas l’esprit chrétien orthodoxe de notre peuple ni ses buts définitifs, ne comprendra jamais notre peuple” [3].

La prose de V.E.Maximov, se place dans le même rang que l’oeuvre de tels écrivains de la troixème vague d’immigration russe, comme I. Chmelev, B. Zaitsev, A. Solgenitzin, après avoir confirmé sa liaison génétique avec la tradition spirituelle chrétienne, a réflété ces lourdes épreuves de la foi, qui ont eu lieu dans la vie du peuple russe au cours du XX sciècle et a confirmé l’intangibilité de l’idéal spirituel, basé sur la sainteté orthodoxe.

Littérature

1 Braun, D. La littérature russe après Stalin. / D. Braun // Cambrige, 1979.

2 Glaid, D. Conversation en exil / D. Glaid // Les milieux littéraires russes de l'étranger . - М, 1991-1992. - P. 35.

3 Dostoevski, F.M. Le journal de l’écrivain, 1881. Janvier / F.M. Dostoevski -

SPb., 1881. - P. 14. '

4 Еssaoulov, I.A. Cathégorie de l’esprit synodique dans la littérature russe / I.A. Esaoulov. - Petrozavodsk: les Editions de l’université de Petrozavodsk, 1995. -P. 253.

5 Levin, V. Le chemin vers les sommets. (Critique du récit “Les pas vers l’horizon”/ V. Levin // Russie Littéraire. - 1968. - le 19 janvier. - P. 4.

6 Маximov, V.E. Oeuvres complets. En 9 volumes. / V.E. Маximov.- М.: Тепа, 1991.

7 Kharitonov, D.V. Prose de V.P.Aksenov des années 1970-80 годов. Problèmes de l’évolution artistique.” / D..V, Kharitonov // Exposé des grandes lignes de la thèse du candidat ès philologie. - Еkaterinbourg , 1993. - P. 12.

Философско-эстетическая парадигма прозы В.Е. Максимова И.М. Попова, И.В. Алехина

Кафедра русской филологии, ТГТУ

Ключевые слова и фразы: библейский контекст; динамика прецедентных феноменов; концепты греха и покаяния; христианская аксиология; эстетическая картина мира.

Аннотация: Исследуется проблема воплощения христианской системы духовных ценностей в художественной прозе В.Е. Максимова. Анализируются повествовательные циклы 1960-х годов «Жив человек» (1961), «Мы обживаем

землю» (1961), «Баллада о Савве» (1963), «Стань за черту» (1967), «Дорога»

(1966), а также романы 1970-х годов «Семь дней творения» (1971), «Карантин» (1973), «Прощание из ниоткуда» (1974), «Ковчег для незваных» (1978) в аспекте динамики прецедентных феноменов, входящих в философско-эстетическую парадигму прозы писателя.

Philosophical Esthetic Paradigm of V.E. Maksimov’s Fiction I.M. Popova, I.V. Alekhina

Department of Russian Philology, TSTU

Key words and phrases: bible context; dynamics of precedence phenomena; the concepts of sin and repentance; Christian axiology; esthetic world’s picture.

Abstract: The problem of incarnation of Christian system of spiritual values in V.E. Maksimov’s fiction is studied. Narrative cycles of 1960-s “The man is alive” (1961), “We settled down on the land” (1961); “Ballad about Savva” (1963), “Stand over the line” (1967), “The Road” (1966), as well as novels of 1970-s “Seven days of creation” (1971). “Quarantine” (1973), “A Farewell form Nowhere” (1974), “The ark for the uninvited” (1978) within the framework of precedence phenomena belonging to philosophical esthetic paradigm of writer’s fiction are analyzed.

Philosophisch-ästhetisches Paradigma der Prosa von V.E.Maksimov

Zusammenfassung: Es wird das Problem der Verkörperung des christlichen Systems der geistigen Werte in der Kunstprosa von V.E. Maksimov untersucht. Es werden die Aussagezyklen der 1960-en Jahre «Der Mensch ist am Leben (1961)», «Wir leben die Erde ein (1961)», «Ballade über Sawwa (1963)»,«Stehe für den Strich

(1967)», «Der Weg»(1966), und auch die Romane der 1970-en Jahre «Sieben Tage des Schaffenes» (1971), «Quarantäne» (1973), «Abschied aus Nirgendwoher» (1974), «Schrein für Ungerufener» (1978) im Aspekt der Dynamik der Präzedenzphänomene analysiert.

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