Научная статья на тему 'LES STOïCIENS SUR LES TEMPéRAMENTS DU CORPS ET DE L’âME'

LES STOïCIENS SUR LES TEMPéRAMENTS DU CORPS ET DE L’âME Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Ключевые слова
BREATH (PNEUMA) / СТОИЦИЗМ / ДУША / ДЫХАНИЕ (PNEUMA) / СМЕШЕНИЕ / ФИЗИОГНОМИКА / ИСКУССТВО ЖИЗНИ / STOICISM / SOUL / MIXTURE / PHYSIOGNOMY / ART OF LIVING

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Тильман Теун

Статья посвящена физической стороне стоической антропологии, о которой исследователи нередко забывают. Забота о душе – это центральная идея стоического «искусства жизни». И все же человеческое тело не теряет особого статуса – несмотря на то, что оно относится к классу (предпочитаемого) «безразличного». Этот статус подкрепляется и тем, что душу они считают своего рода тонким дыханием ( пневмой ) и, следовательно, также телесной. Как таковая она совершенно смешана с человеческим телом. Следовательно, забота о душе предполагает заботу о теле. Кроме того, внимание стоиков к человеческому организму определяет их интерес к физиогномике. Эти взаимосвязанные аспекты рассматриваются в контексте медицинских теорий, используемых стоиками.

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This article is concerned with the often neglected physical side of Stoic anthropology. The care for one’s soul is central to the Stoic notion of the art of living. Yet a special status is reserved for the human body—in spite of its being subsumed under the class of (preferred) ‘indifferents’. This status is explicable by reference to the fact that they regard the soul as a subtle kind of breath ( pneuma ) and hence as corporeal. As such, it is blended with the human body through and through. Care for the soul therefore involves care for the body. Furthermore, the Stoic view of the human organism entails a special interest in physiognomy. These interrelated aspects are studied against the backdrop of the relevant medical theories used by the Stoics.

Текст научной работы на тему «LES STOïCIENS SUR LES TEMPéRAMENTS DU CORPS ET DE L’âME»

Articles / Статьи

LES STO'fCIENS SUR LES TEMPERAMENTS

A

DU CORPS ET DE L’AME

Teun Tieleman

Universite d’Utrecht teun.tieleman@phil.uu.nl

Abstract: This article is concerned with the often neglected physical side of Stoic anthropology. The care for one’s soul is central to the Stoic notion of the art of living. Yet a special status is reserved for the human body—in spite of its being subsumed under the class of (preferred) ‘indifferents’. This status is explicable by reference to the fact that they regard the soul as a subtle kind of breath (pneuma) and hence as corporeal. As such, it is blended with the human body through and through. Care for the soul therefore involves care for the body. Furthermore, the Stoic view of the human organism entails a special interest in physiognomy. These interrelated aspects are studied against the backdrop of the relevant medical theories used by the Stoics.

KEYWORDS: Stoicism, soul, breath (pneuma), mixture, physiognomy, art of living.

1. Introduction

Des historiens et philosophes comme Pierre Hadot et Michel Foucault ont beaucoup contribue au interet actuel inspire par le Stoicisme ancien en dehors du cercle etroit des specialistes. Au centre de cet interet se trouve la conception stoicienne de la phi-losophie comme ‘l’art de vivre’ te^vn nepl tov ^iov, ars vitae) et tout ce que cet ideal implique pour le menage de la vie cotidienne. En particulier, il s’agit de mait-riser les emotions et les desirs physiques en s’imposant un ensemble des regles pratiques. Ainsi on pratique le souci de soi ou bien de l’ame, comme les anciens ont pre-fere dire. C’est une tradition morale qui remonte a Socrate et Pythagore. Mais ce sont les Stoiciens qui, a leur epoque, semblent avoir ete les plus radicaux en ce qui concerne la valeur speciale, sinon absolute, qu’ils ont attribuee a l’ame. Ils reservaient les qualifications ‘bon’ et ‘mauvais’, au sens strict de ces mots, a l’ame seule. Tout ce qui tient au corps, comme la vie et la mort, la sante et la maladie, la beaute et la laideur, est ‘indifferent’ (dSiaqiopov), c’est a dire: ni bon ni mauvais. Il en est de meme avec les choses ‘exterieurs’: prosperite et pauvrete, honneur et infamie etc. La perfection morale (ou la vertu) et le bonheur ne dependent pas de ces choses indiffe-rentes—doctrine avec laquelle les Stoiciens se distinguent des traditions pla-

2ХОЛН Vol. 7. 1 (2013) www.nsu.ru/classics/schole

© Teun Tieleman, 2013

tonicienne et peripateticienne:‘le Sage est heureux meme dans le taureau de Phala-ris’.1 Bien entendu, 9a ne veut pas dire que le corps ou les choses exterieures sont ab-solument indifferent, comme la nombre exacte de ses cheveux. Par nature nous pre-ferons la vie, la sante et des possessions comme nous evitons leurs contraires. Mais en fin de compte, la vertu morale est suffisant pour la perfection, pour le bonheur.2

Neanmoins la pensee stoicienne sur le corps est plus nuancee, sinon plus am-bigue, qu’elle semble d’etre a premiere vue. Parmi les choses indifferentes, le corps occupe une position speciale et priviligee. Sur ce point-ci les Stoiciens disent leur adieux a tous ceux qui exhortent a la negligence du corps: leur neveux philosophiques plus rustiques, les Cyniques, ainsi que des stoiciens cynisants comme Ariston.3 L’appreciation plus favorable des Stoiciens releve de la doctrine que l’ame, qui est corporeelle elle-meme, se melange avec le corps entier, ce qui explique le fonctionnement physiologique de l’organisme. Par consequent, l’ame est exposee a l’influence du corps. En d’autres termes, sa condition intellectuelle et morale depend en large mesure de celle du corps. C’est ce qui donne au corps une signification et une valeur speciale. Or cette doctrine ne s’accorde pas bien avec la classification morale du corps comme indifferent et de l’ame comme le seul bien. Dans cet article je veux examiner ce probleme de nouveau a partir de la pensee stoicienne sur la relation entre l’ame et le corps—relation qui est expliquee par les Stoiciens au moyen du concept fondamental du melange total ou integral, la Kpamc 81’ oA.wv. Dans ce cadre je propose de discuter la relation entre disposition interieure et morale d’une part et la physique exterieure d’une autre; en d’autres termes, leur pensee sur la physiogno-mie. De cette fa^on nous supplementons les etudes existants, qui concernent plutot le concept du melange total au niveau macrocosmique ou qui l’ont discute par rapport a la doctrine epistemologique des ‘notions communes’, sur laquel le concept du melange total se fonde. A cote des notions philosophiques propre au systeme stoicien, on pourra deceler plusieures reflexions de la medicine ou du moins des idees medicales assez repandues dans le monde Greco-Romaine. Or, je m’occupe aussi de la question comment et dans quelle mesure le Stoicisme a interacte avec son contexte intellectuel en ce qui concerne la relation entre l’ame et le corps.

2. Le souffle et le melange

Le concept central de la physique materialiste stoicienne, c’etait le souffle (nvefi^a). A partir d’idees medicales, de la theorie ebauchee par Aristote et des autres Peripa-

1 SVF 3.586. Le tiran Phalaris d’Acragas en Sicilie (6eme s. av. J.-C.) possedait un taureau en bronze dans lequel il grillait ses victimes en allumant du feu la-dessous. Leur cris echap-paient par des petits conduits dans le nez en imitation du mugissement: Cic. In Verr. 4.73, Diod. Sic. 9.19.1.

2 Sur la valeur des trois classes des choses d’apres les Stoiciens voir, dans la collection de Von Arnim, les textes collectionnes dans volume III (Ethica iii: ‘De indifferentibus’): nos. 117-168. Cfr. aussi Long-Sedley (1987) ch. 58 (“Value and Indifference’) 349-54.

3 Voir Cic. Fin. 4.68 (SVF 3.27); cfr. Plut. De Stoic. Rep. 1071F (SVF 3.26).

teticiens et peut-etre inspires aussi par des intuitions presocratiques (Anaximene, Diogene d’Apollonie), les Stoiciens ont fait usage de ce concept d’une plus fa^on plus systematique et plus ample que tous ces predecesseurs. En principe macrocosmique, le souffle penetre a travers l’univers entier. Il est le vehicule de Dieu, le principe cre-ateur, la Raison (logos). Etant donne que seuls les corps peuvent agir sur les corps, le souffle doit penetrer a travers toute la matiere pour expliquer les processus du monde physique. C’est le principe actif lie indissolublement au principe passif et materiel. Le souffle explique la cohesion (e^tc) du cosmos et de tout que’il contient grace a la tension, c’est a dire aux tendances opposees du froid (air) et du chaud (feu). La cohesion implique que le souffle agit aussi en principe formatif, qui cree ou meme coincide avec les qualites sensibles des choses. Tout l’etre se marque par un degre du souffle cosmique: les objets inanimes par cohesion seule (ou souffle cohesive), les plantes par ‘nature’ (ou souffle physique), les animaux (l’homme y compris) par l’ame ou ‘souffle psychique’. 4 L’ame de l’homme grace a la purete de sa substance pneumatique se distingue par rationalite, ce qui nous apparente a Dieu. L’intelligence humaine est meme un drageon, une particule du Dieu lui-meme.5

Le concept du souffle est etroitement lie a la notion technique du melange total: le souffle est un melange total de l’air et du feu. A son tour ce souffle se melange d’une fa^on integrale aux elements passifs. En effet, il semble que l’usage que les Stoiciens ont fait du concept du souffle — lui-meme inspire par leur materialisme — a occa-sionne le developpment de la notion typiquement stoicienne du melange total. Le souffle devait etre omnipresent ce qui necessitait l’interpenetration totale des corps. Certains phenomenes physiologiques comme la croissance paraissent d’avoir de-montre cette necessite.6

La notion du melange total implique, d’abord, que les composants se melent tellement qu’il preservent leur identite sans compter leur proportion entre eux: ‘Les melanges se produisent de maniere integrale, comme Chrysippe l’affirme au troisieme livre de ses Physiques, et ces melanges n’impliquent pas une circonscription et une juxtaposition. Car un peu de vin, losqu’on le jette dans la mer, se propagera sur une certaine distance, puis s’y melangera’ (D.L. 7.151).7 ‘Chrysippe

4 Sur le souffle comme principe physique et cosmique, voir les fragments SVF 2.439-62.

5 Sur la substance de l’ame humaine en sa relation avec l’ame du monde ou Dieu voir: SVF 1.128, 134-51, 2.773-89, 885; Sexte, M. IX, 101-103 (SVF 1.134, part); cfr. Tieleman (2002) 189 sqq.

6 Alex. Aphr. Mixt. p. 233, 1.14 sqq. Bruns (SVF 2.735).

7 Diogene ecrit CTu^f0ap^CT£tai (‘se corrompra’), mais evidemment le term requis est auYKpa9r|CT£Tai (ainsi Long-Sedley ad loc. ). Autrement dit, le rapportage de Diogene est con-fus a cet egard — la consequence, semble-it-il, de l’abreviation du original qui contenait la description d’une autre espece de melange, a savoir la fusion (auYXumc). Cfr. le reportage parallele mais plus extensif offert par Alexandre d’Aphrodise, De mixtione, p. 216 Bruns (SVF 2.473, part): Tac 8e Tivac [scil. |^ac] ctuyX^CT£1 8i' oXwv twv T£ ouaiwv auTwv Kal twv sv auTaic noioTr|T«v av^fQeipo^evwv dXXrXaic, «c Yiv£CT0a[ q>r|mv Snl twv LaTpiKwv fap^aKwv KaTa av^fOapatv twv ^iyvu^svwv, aXXou Tivoc auTwv Ysvvw^svou aw^aToc. Le troisieme

[...] dans le premier livre de ses Recherches physiques [...] affirme que rien n’empeche une goutte de vin de se melanger a la mer. Afin que nous ne soyons point etonnes de ce fait, il pretend que la goutte, grace au melange, s’etendra au monde entier’ (Plutarque, De comm. not. 37, 1078e). Ici on voit une reaction directe contre Aristote qui avait precisement nie qu’une goutte de vin se melangera a une tres large quantite d’eau, car ‘sa forme se dissout et se change a la totalite de l’eau’ (GC A.10 : 328a24-8).8 Les Stoiciens avaient consciemment pris cette position contraire a celle d’Aristotle en vue du role qu’ils accordent au pneuma. La notion du melange total qui en resulte semble d’etre moins convaincante que la negation d’Aristotle de la meme notion. Mais n’oublions pas que le pneuma est une substance extraordinairement subtile et rarifiee, ce qui rend plus acceptable la these Stoicienne qu’un corps peut penetrer a travers un autre.

Les composants du melange preservent leur identite, c’est a dire leur qualites originales. Aussi peuvent-ils etre separes de nouveau. Comme preuve, les Stoiciens ont renvoye au processus par lequel on separe un melange de vin et d’huile en se servant d’une eponge (Stob. Ecl. I, p. 155.5-11 W.). Mais la doctrine stoicienne non seulement garantit que le composant de quantite (tres) inferieure est preserve. La volume de la mer aide la goutte de vin de s’etendre. C’est pourquoi nos sources insistent que les composants sont co-extensifs (Diog. Laerc. 7.151, Alex. Aphr. Mixt. p. 216 Bruns).

Si les Stoiciens ont introduit leur concept novateur du melange total en vue du role du souffle (pneuma), il s’agit, comme nous avons vu, a la fois de la substance du Dieu et celle de l’ame individuelle. Aussi trouve-t-on la relation entre l’ame et le corps parmi les examples, sinon preuves, de la melange integrale. L’ame en se repandant a travers tous les parties du corps conserve sa propre identite. Elle se separe du corps quand l’organisme meurt (bienque les Stoiciens nient l’immortalite).9

Il (scil. Chrysippe) s’exprime ainsi : “L’ame est un souffle qui nous est naturel, s’etendant de maniere continue dans le corps tout entier tant que la respiration vitale est presente dans le corps” (Galien, PHP 3.1.10 = SVF 2.885, partie; trad. R. Dufour).10

type de mixtion distingue par les Stoiciens, c’est la juxtaposition (napd0saic) de composants qui ne touchent que leur surfaces comme un tas de ble. Ce dernier type de melange s’est, comme on voit, insere dans le temoignage Laercien.

8 Voir Mansfeld 1984.

9 Apres la mort de l’organisme humain l’ame survit pour une certaine duree dependante de sa qualite (c.-a-d. sa tension, voir infra dans notre texte). Selon Chrysippe les ames sages survivent jusqu’a la prochaine conflagration du monde: voir SVF 2.809-11. L’ame se forme juste apres la naissance quand sous l’influence de l’air froid le souffle (pneuma) physique change a souffle psychique: SVF 2.806.

10 out«c Tl Xsyei- ^ ^UXH nvsu^d saTi au^uTov ^|iiv auvsxsc navTl tw aw^aTi 8i^Kov sctt' av ^ T^c Z«nc sunvoia nap^ sv tw aw^aTi. Cfr. Calcidius, In Tim. c. 220 (SVF 2.879), passage qui semble refleter le meme ouvrage de Chrysippe.

Ce passage a ete tire directement de l’ouvrage de Chrysippe Sur l’ame. Se fondant sur le meme ouvrage, Galien ajoute les renseignements suivants sur la doctrine chry-sippeenne de la substance de l’ame:

Ce souffle possede donce deux parties, elements ou natures, qui se melangent integralement (8i’ oXwv [...] KSKpa^eva) l’une avec l’autre : le froid et le chaud. Si l’on veut egalement les designer par d’autres noms, tires de leurs substances, il s’agit de l’air et du feu. Ce souffle re^oit tout de meme de l’humidite a partir des corps dans lesquels il reside (Galien, PHP 5.3.8 = SVF 2.841, partie; trad. R. Dufour).

Cette ame se nourrit de deux sources: d’abord, de la respiration, c’est-a-dire, de l’air du dehors, ce qui l’expose aux influences de l’environs physique. Puis, il y a la vaporisation du sang dans le coeur ou reside son organe directif ou bien l’intellect.11 Cette exhalaison est causee par la chaleur innee qui se concentre dans le pneuma psychique. Evidemment ce processus rend l’ame susceptible aux facteurs corporels aussi. Puis, on peut constater que, d’une part, les quatre elements se divisent a deux parmi le corps et l’ame (le premier etant characterise par une preponderance de l’eau et de la terre, la derniere par celle de l’air et du feu), mais que, d’autre part, le melange de l’ame et du corps entraine une considerable interdependance physiologique de l’une de l’autre. La division selon deux paires d’elements n’est meme pas totale: inevitablement, comme nous voyons Galien remarquer, l’ame re^oit un peu d’humidite du corps. Mais c’est non seulement l’ame qui est exposee aux influences du corps et de l’environnement physique. Inversement, le corps est conditionne par l’ame. Selon la formulation stoicienne, l’ame et le corps ont une relation de ‘sympathie’, comme il est evident par des phenomenes comme les manifestations physiques des emotions.12

La sante de l’ame releve d’un bon melange (suKpaaia) des elements physiques, a savoir l’air et le feu. La sante psychique est aussi caracterisee comme la force de l’ame, qui consiste dans un bon degre de tension. On parle de la maladie ou de l’infirmite de l’ame si la tension est lache.13 La tension resulte des tendances contraires du feu et de l’air melanges dans le souffle psychique: le premier se meut vers le bord, le dernier vers le centre de la substance.14 L’ame faible et incontinente se

11 Nourriture de l’ame: SVF 2.778-83; cfr. aussi PHP 2.8.44 (SVF 3 Diog. Bab. 30), 48 (SVF Zeno 140, Cleanthes 521). Les Stoiciens avaient emprunte cette doctrine physiologiques, comme des autres, au medicin Praxagore de Kos, sur lequel v. infra: Praxagore Fr. 32 Steckerl.

12 Voir SVF 1 Cleanthe 518.

13 Gal. PHP 5.2.26-7, 31-8 (SVF 3.471), Quod Animi Mores, ch. 4, Scripta Minora, T. II, pp. 45-6 Muller (SVF 2.787). Le desequilibre entre le chaud et le froid plus ou moin grave commence des la naissance : Calcidius In Tim. 165-6 (SVF 3.229) avec Vegetti 1983. La division des passions chaudes et froides etait traditonelle et se rencontre aussi chez les poetes grecques: voir Zink 1962.

14 Voir les textes assembles par von Arnim sous les numeros SVF 2.446-62 ou alterna-tivement, dans la collection de Long-Sedley (1987), la documentation presentee comme chapitre 47.

marque par trop peu de tension ou bien d’un desequilibre entre ces deux tendances. Elle est donc constamment encline a se contracter ou expander. Il s’agit du base physique de la psychologie morale: un ame infirme ne resiste pas sous l’impact de certaines impressions d’objets exterieurs mais repond par une impulsion excessive et irrationelle, ce qui est l’emotion vue du perspective physique. Il s’agit d’une impulsion a se contracter en cas des passions (literalement) froides : la crainte et la douleur avec leur especes subordonnees. Il s’agit d’un mouvement expansive de l’ame pneumatique en cas des passions chaudes : le desir et le plaisir avec leur especes.15 (Alternativement on peut decrire le phenomene comme un jugement faux sur la situation ou on se trouve: la theorie stoicienne est cognitive comme elle est materialiste. Et comme on sait, les emotions—c’est le mal.)16 Les emotions sont comme les attaques de fievre irreguliere provenant d’une condition psychique infirme ou bien un caractere mauvais.17 Par contre, l’ame saine et puissante preservera son equilibre et continue a reagir d’une fa^on rationelle.

Se servant des theories medicales contemporaines les Stoiciens concevaient de la sante psychique par analogie a la sante du corps. Ils souscrivaient a la conception assez repandue a l’epoque hellenistique de la philosophie comme medecine de l’ame. Chrysippe dans son ouvrage Sur les passions a traite l’analogie medicale d’une fa^on tellement detaillee qu’il ait provoque la critique de Ciceron (pour des raisons stylistiques, qui montrent qu’il sous-estime l’importance physiologique de l’analogie).18 Ici il fait appel aux philosophes de se familiariser avec la medicine a cote de l’etude du comportement psychique de l’homme.19 Evidemment sa conception de la sante comme une balance des elements composants du corps est bien traditionelle.20 Il y a beaucoup de paralleles avec le corpus hippocratique sur ce point.21 Toutefois l’influence medicale dominante sur le Stoicisme parait avoir ete Praxagore de Kos (deuxieme moitie du quatrieme siecle av. J.-C.), qui passait pour medecin hippocratique lui-meme.22 Malheureusement nous ne possedons que des fragments de ses nombreux ouvrages - fragments d’ailleurs qui nous offrent peu de chose sur le domaine therapeutique.23 Quant a la physiologie de Praxagore il faut mentionner le role prominent qu’y joue le pneuma, concept fundamental dans la reception de la medicine hippocratique a cet epoque.24 Selon Praxagore, comme plus tard les

15 Voir p. ex. Gal. PHP 4.3.2, 5.1.4 (SVF 1.209); 4.7.14 (SVF 3.466), 4.2.1 (SVF 3.463), Cic. Tusc. 4.15 (SVF 3.380), 66-7; Diog. Laerc. 7.114. Cfr. Sedley 1993, 329 ff.

16 Sur l’interchangeabilite des deux sortes de description cfr. Sedley 1993, 327, 329.

17 Voir Gal. PHP 5.2.13-14 (SVF 3.465).

18 Cic. Tusc. 3.6, 4.23; cfr. Gal. PHP 5.2.22-24 (SVF 3.471).

19 Gal. PHP 5.2.22-24 (SVF 3.471).

20 Voir surtout Fr. 11 Steckerl.

21 Cfr. Tieleman 1999.

22 Pour Praxagore comme Hippocratique Test. 1 Steckerl. Sur son influence sur le Stoicisme voir Tieleman 1996, 83 ff., 189 ff.

23 Les temoignages et fragments preserves ont ete collectionnes par F. Steckerl 1958.

24 Cfr. Celse, Prooem. ch. 15 avec Langholf 1986, 17 n. 60 et Tieleman 1999, 416 ff.

Stoiciens, le pneuma etait le vehicule des fonctions psychiques et se nourrit du souffle ainsi que des vapeurs cardiaques. Praxagore aussi a-t-il regarde le creur comme l’organe principale et directive. En outre, il semble avoir contribue a la conception stoicienne de la tension.25 Le fait que aussi d’autres Hippocratiques ainsi que les Peripateticiens contemporains (qui suivaient certaines suggestions d’Aristote) avaient attribue un role semblable au pneuma, aura confirme les Stoiciens en elaborant leur conception physiologique de l’organisme. Bien sur le pneuma etait un concept scientifique qui etait accepte par la plupart des theoriciens medicaux et qui par consequent pouvait etre adopte par les Stoiciens sans grand risque de devenir desuet par des nouveaux avancements anatomiques. Meme ceux qui ont decouvert et explore le systeme nerveux pendant la premiere moitie du troisieme siecle av. J.-C., Herophile de Chalcedon et Erasistrate de Keos, ont retenu le pneuma qu’ils ont reconcilie avec leur decouvertes.26

Mais si la these du pneuma et ses fonctions sensori-motrices n’etait pas limitee aux Stoiciens mais par contre etait assez repandue, il faut noter que les derniers ont elabore la notion d’une fa^on systematique et originale comme une idee cosmique, en se servant de la relation entre le pneuma et l’air que nous inhalons. Le pneuma cosmique c’est l’ame du monde (ce concept-ci n’est pas completement original mais se rencontre chez Platon parmi d’autres) et la Raison divine, dont nos ames sont des particules.27

3. La physiognomonie

Comme l’a demontre F. Kudlien (1974), l’interdependance du corps et du pneuma psychique qui se fonde sur l’idee du melange integrale rend le status moral du corps ambivalent (voir ci-dessus, p. 9). Notre corps n’est pas un ‘indifferent prefere’ comme des autres mais occupe une place speciale dans cette classe. Puis nous avons examine l’interaction entre l’ame et le corps et remarque que l’ame se nourrit du sang dans le creur comme de l’air que nous inhalons. Cette situation rend l’ame particulierement susceptible de subir l’influence de la condition du corps commes des facteurs environmentaux comme le climat. Maintenant voyons quelques consequences morales de cette doctrine physiologique.

La dependance de l’ame du corps pour sa sante physique et morale necessite que nous procurent un soin speciale au corps. Il y a des anecdotes sur le fondateur de l’ecole, Zenon, qui reparait les fautes de son caractere melancholique en prenant

25 Gal. PHP 1.7.1 (SVF 2.879, quatrieme texte, Prax. Fr. 11 Steckerl).

26 Notons que leur idёes sur les nerfs et leur these encephalocentrique sont rejetёs par Chrysippe et la plupart des Stoїciens: voir Gal. PHP 2.5.69-70 (SVF 2.898) avec Tieleman 1996, 51 f.

27 Diog. Laerc. 7.141-2 (SVF 2.633); cfr. Euseb. Praep. Evang. XV, 20, 1 (= Arius Did. Fr. Phys. 39 Diels, SVF 1 Zenon 128); Cic. ND 2.22, Sext. M. IX, 101-3; cfr. ibid. 85 (SVF 1.113-4) avec Tieleman 2002, 189-203; Posidonius ap. Gal. PHP 5.6.4-6 (= Posid. Fr. 187 Edelstein-Kidd); cf. Pl. Tim. 90a.

certaines mesures, par example en buvant des quantites modestes de vin.28 Aussi nous avons des prescriptions sur des actes propres (Ka0r|KovTa) qui concernent le souci du corps et de la sante (SVF 3.705-15). Il est clair que les Stoiciens etaient connus pour s’etre eloignes des Cyniques et Stoiciens cynisantes comme Ariston precisement a l’egard du soin qu’on doit procurer au corps.29 En somme, si l’ame est d’une importance centrale, le corps doit avoir un grand valeur lui aussi.

Le Stoicien Posidonius a affirme dans son ouvrage Des passions que les caracteres des peuples (courageux ou lache, jouisseux ou pret a subir des efforts) different selon la region ou ils habitent. L’environs physique selon son melange conditionne le melange des elements du corps humain qui a son tour determine ‘les mouvements passionels’.30 Notre source, Galien, tente a associer Posidonius avec la psychologie platonicienne et aristotelicienne, mais il faut noter que la doctrine de Posidonius est conforme a la physique des fondateurs de son ecole et que la meme supposition concernant l’influence des facteurs environmentaux est attribuee a ses predecesseurs dans l’ecole, Chrysippe et a Panetius.31 Le dernier parle du bon melange (suKpaaia) des saisons, qui est favorable a l’intelligence des inhabitants d’une certaine region— ce qui explique pourquoi l’Attique a produit tant d’hommes intelligents.32 Mais notons que selon Chrysippe l’environs determine le caractere des hommes mais ne fixe pas tout ce qu’ils font dans leur vie.33

Etant donne que Posidonius et Panetius ici suivent ce que nous savons de Zenon en Chrysippe, textes comme celui-ci ne supportent pas la these historiographique d’un phase nouveau qui justifierait le term Moyen-Stoicisme.

Puis il faut considerer les consequences du melange de l’ame et du corps pour le corps. Non seulement l’ame subit-elle l’influence du corps. Le contraire est aussi le cas. On peut se referer aux quelques fragments peu connus qui montrent que les Stoiciens ont mis leur these sur l’organisme humain en rapport avec la tradition grecque de la physiognomie. Cet interet remonte aux fondateurs de l’ecole, Zenon et Chrysippe :

Le sage aimera les jeunes gens qui manifestent, par leur aspect, leur aptitude a la vertu, comme disent Zenon dans sa Republique, Chrysippe au premier livre Des Vies et

28 Athenee, Sophistes au Banquet II 55F (SVF 1.285); cfr. aussi SVF 1.286-7.

29 Voir Cic. Fin. 4.68 (SVF 3.27); cfr. Plut. De Stoic. Rep. 1071F (SVF 3.26).

30 Galen, PHP 5.5.22-6 (Posid. Fr. 169 E.-K.).

31 Chrysippus ap. Cic. Fat. 7-9 (SVF 2.950-1) avec Sedley (1993) 314 ff.; cfr. Cic. ND 2.17; Panaetius fragm. 157 Alesse.

32 Voir note precedente.

33 Voir supra n. 30.

Apollodore34 dans sa Morale (Diogene Laerce 7.129 = SVF 3.716, 718 ; trad.

Brehier/Goldschmidt/Kucharski).35

Ce texte doit etre compare avec la discussion polemique de la theorie stoicienne de l’amour inclus par Plutarque dans son ouvrage Des notions communes contre les Stoiciens, ch. 28. Celui conserve la meme doctrine physiognomique, disant que selon les Stoiciens ‘les jeunes gens sont laids quand ils sont mechants et insenses, tandisque les sages sont beaux’ (op. cit. 1072F) et ‘chez les hommes tres laids il ne peut y avoir une apparence (e^faaic) de beaute, puisque, disent-ils, le vice moral se manifeste dans leur mine (siSoc) ... L’amour, disent-ils, est la chasse aux jeunes gens encore imparfaits, mais doues pour la vertue (sufuouc npoc dpst^c)’ (1073B). Ailleurs Plutarque cite une these enonce par Chrysippe au premier livre De la fin selon laquelle les biens et les maux sont perceptibles (aia0rtd): non seulement les passions sont percues, mais aussi les actes droits et ‘la prudence, le courage et les autres vertus’ (De Stoic. Rep. 19, 1042E-F = SVF 3.85; cfr. De comm. not. 1062C. Les deux textes sont: SVF 3.85). Les vertus sont des dispositions de l’ame: comment pourrait-on les perce-voir? Je crois que ce passage devient plus facile si l’on le rattache avec les passages physiognomiques precedents.

Le fragment de l’ouvrage Des passions de Posidonius nous a montre que l’environnement physique et plus immediatement le corps influencent la qualite de l’ame. Etant donne l’interaction du corps et de l’ame sur laquelle les Stoiciens in-sistent,36 il est raisonnable de supposer que la physiognomie stoicienne va aussi dans l’autre direction; en d’autres termes, l’ame influence la forme du corps et surtout du visage. C’est l’operation normale du souffle etant donne sa fonction de principe actif

34 Stoicien mineur du seconde moitie du 2eme s. av. J.-C. Eleve de Diogene de Babylon: voir Ind. Stoic. LI.7-8 Dorandi. Documentation a SVF vol. 3, pp. 259-261 (Von Arnim ne presente que dix-huit fragments, dont Diog. L. 7.129 est le no. 18).

35 Kal £paa0r|asa0ai Ss Tov aofov T«v vswv T«v s^faivovTwv Sia Tou slSouc T^v npoc dpsT^v sufutav, &c frai Zr|v«v sv Tfl noXiTsia Kal Xpuainnoc sv tw npwTw nspl ^iwv Kal AnoXXoSwpoc sv Tfl ’H0iKfi. Cfr. ibid. 130: sivai ouv Tov spwTa fiXiac, wc Kal Xpuainnoc sv tw nspl spwToc frai^ Kal ^ sivai sni^s^nTov auTov. sivai Ss Kal T^v wpav av0oc dpsTl^c. Stob. Ecl. II, p. 65 W. (SVF 3.717): Tov Ss spwTa outs £m0u^[av sivai outs Tivoc fauXou npdY^aToc, dXX' sm^oX^v fiXonoiiac Sia KdXXouc s^faaiv.

36 Cfr. Hierocles, Elements d’Ethique IV.38-47 Long-Bastianini, qui insiste sur le caractere mutuel de l’interaction de l’ame et le corps—interaction qui se fonde sur leur melange total: ‘Puisque l’etre vivant est une combinaison du corps et de l’ame et ils sont tous les deux tangibles et impressionable and bien sur sujets a resistance, et aussi completement melanges, et un d’eux est une faculte sensorielle qui est en mouvement [...], il est evident que l’etre vivant se per^oit constamment. Car en s’etirant et en se relachant l’ame fait une impression sur toutes les parties du corps, parce que’elle est melangee avec toutes, et en faisant une impression elle re^oit une impression de son cote. Le corps, comme l’ame, reagit a la pression; le resultat c’est une condition de pression et resistance reciproques ...’ Cfr. aussi la description du colere donnee par Chrysippe dans Sur l’ame (Gal. PHP 3.1.25 = SVF 2.886).

et formatif.37 En outre, il y a des textes qui insistent sur l’action de l’ame pendant cer-taines action comme la perception ou l’impulse passionel.38

4. Epilogue

Dans nos sources nous trouvons une nombre des formulations radicales et provoquantes selons lesquelles l’ame est plus precieuse que le corps ou meme que le corps est sans aucun valeur.39 C’est une fa^on d’insister sur le status special de l’ame comme objet de notre souci en harmonie avec une vieille tradition auquel Heraclite et Socrate ont contribue.40 D’autre part, les Stoiciens adherent a la these du Timee Platonicien que l’ame doit prendre soin du corps et que le corps est digne de soin.41 Comme nous avons fait remarquer au debut de cette etude, le corps est un ‘indifferent prefere’ selon leur classification des choses selon leur valeur morale.42 Dans cette classe le corps occupe une place speciale etant donne sa relation intense avec l’ame que nous avons explique. Ici le concept stoicien orginal du melange total joue un role central. L’ame et le corps se trouvent dans une relation mutuelle et constante. Des la naissance leur contact physique cause la conscience de soi-meme43 comme un compose d’une ame et d’un corps.44 Celle-ci sert de point de depart de notre developpe-ment moral et social, parce que la premiere impulsion (npwtr op^r|) qui en resulte se dirige vers nous-meme, c’est a vers notre propre conservation. Voici le base natu-rel du comportement moral. C’est seulement quand l’action morale n’est plus possible (ou la vie prolonguee n’ajouterait rien a la perfection morale deja atteinte) que la

37 SVF 2.449, 389, 393.

38 Cfr. Hierocles, Elements d’Ethique IV.38-47 Long-Bastianini, qui insiste sur le caractere mutuel de l’interaction de l’ame et le corps—interaction qui se fonde sur leur melange total et explique la perception de soi-meme: ‘Puisque l’etre vivant est une combinaison du corps et de l’ame et ils sont tous les deux tangibles et impressionable and bien sur sujets a resistance, et aussi completement melanges, et un d’eux est une faculte sensorielle qui est en mouvement [...], il est evident que l’etre vivant se per^oit constamment. Car en s’etirant et en se relachant l’ame fait une impression sur toutes les parties du corps, parce que’elle est melangee avec toutes, et en faisant une impression elle re^oit une impression de son cote. Le corps, comme l’ame, reagit a la pression; le resultat c’est une condition de pression et resistance re-ciproques...’ Cfr. aussi la description du colere donnee par Chrysippe dans Sur l’ame (Gal. PHP 3.1.25 = SVF 2.886).

39 SVF 3.149, 150, 752, 136 (p. 33.14-18).

40 Heraclite: par ex. fragm. 22B 96, B117-8 DK; Socrate: par ex. Plato, Apol. 29c, 30b, Phedon 64dc-66d, 107c.

41 Cfr. Tim. 42c ff., Phedre 246b.

42 Voir supra, n. 8-9.

43 C’est a dire l’homme individuel ou le Soi ne coincide pas avec l’ame mais c’est le compose de l’ame et du corps: Sexte, M. XI, 46 (SVF 3.96).

44 Diog. Laerc. 7.89-90 (SVF 3.178); cfr. Plut. De Stoic. Rep. 1038B (SVF 3.179). Sur la perception de soi-meme voir surtout Hierocles, Elements d’Ethique; cfr. le texte cite supra, n. 37 (a lire avec son contexte).

sёparation du corps et de l’ame est acceptable ou, Deo volente, meme activement

poursuivable.45 Mais si la mort termine le mёlange microcosmique, ses composants

sont abso^s dans le mёlange macrocosmique.

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45 SVF 3.757-68.

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