Научная статья на тему 'Les Parekbolai d’eustathe de la période byzantine jusqu’au XVIIIe siècle. Quelques remarques'

Les Parekbolai d’eustathe de la période byzantine jusqu’au XVIIIe siècle. Quelques remarques Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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ЕВСТАФИЙ ФЕССАЛОНИКИЙСКИЙ / EUSTATHIOS OF THESSALONICA / ГОМЕРОВСКИЕ СХОЛИИ / HOMERIC SCHOLIA / ФИЛОЛОГИЧЕСКИЙ КОММЕНТАРИЙ / PHILOLOGICAL COMMENTARY / ВИЗАНТИЙСКАЯ НАУКА / BYZANTINE PHILOLOGY / КОРАИС / KORAIS

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Колову Георгиа

Энциклопедический характер комментария Евстафия к «Илиаде» и «Одиссее» придает этому монументальному труду исключительную ценность: отражен весь процесс комментирования Гомера от античности до XII века. Будучи, по существу, компиляцией, Parekbolai могут тем не менее рассматриваться как независимый комментарий к гомеровскому тексту, дающий возможность определенным образом судить о научном творчестве составителя. В настоящем очерке автор показывает, что Parekbolai закрывают традицию схолиев к Гомеру в стиле commentarius perpetuus. Помимо византийских комментариев позднейшей эпохи реферируются обращения к Евстафию издателей и ученых XVI-XVIII вв. Особое внимание уделяется рецепции Евстафия в трудах Адамантиоса Кораиса, его оценке педагогического значения Евстафиевых схолиев для греческого юношества современной прославленному просветителю эпохи. Библиогр. 41 назв.

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PAREKBOLAI ЕВСТАФИЯ ОТ ВИЗАНТИЙСКОЙ ЭПОХИ ДО XVIII В. НЕСКОЛЬКО ЗАМЕТОК

Eustathius’ Parekbolai constitute an autonomous and highly personal commentary on the Iliad and the Odyssey. At the same time this compilative work reflects almost all earlier attempts to comment on Homer. In the present contribution it is demonstrated, firstly, that Eustathius closes the long line of the ancient and medieval scholia on Homer styled as commentaria perpetua. This is done by presenting in a chronological order all the incomplete Homeric commentaries at the time of Eustathius (12th c.) and after that. Secondly, a brief survey of the first editions of Parekbolai and their reflections in European science from the end of the Byzantine period till the 18th century is attempted. Lastly, the attention is focused on the reception of Eustathius in the work of the great Greek humanist scholar Adamantios Korais who recognized the didactic value of the philological commentaries on Homer for the patriotic Greek youth. Refs 41.

Текст научной работы на тему «Les Parekbolai d’eustathe de la période byzantine jusqu’au XVIIIe siècle. Quelques remarques»

HHIHHUID ANTIQUITAS PERENNIS QUILIlDBllJfllDBlII

PHILOLOGIA CLASSICA

VOL. 12 • FASC. 1. 2017

UDC 821.14

LES PAREKBOLAI D'EUSTATHE DE LA PÉRIODE BYZANTINE JUSQU'AU XVIIIe SIÈCLE. QUELQUES REMARQUES

Georgia Kolovou

Université Paris Nanterre, Labex «Les passés dans le présent»,

200 Avenue de la République, 92000 Nanterre, France, georgiakolovou@yahoo.gr

Eustathius' Parekbolai constitute an autonomous and highly personal commentary on the Iliad and the Odyssey. At the same time this compilative work reflects almost all earlier attempts to comment on Homer. In the present contribution it is demonstrated, firstly, that Eustathius closes the long line of the ancient and medieval scholia on Homer styled as commentaria perpetua. This is done by presenting in a chronological order all the incomplete Homeric commentaries at the time of Eustathius (12th c.) and after that. Secondly, a brief survey of the first editions of Parekbolai and their reflections in European science from the end of the Byzantine period till the 18th century is attempted. Lastly, the attention is focused on the reception of Eustathius in the work of the great Greek humanist scholar Adamantios Korais who recognized the didactic value of the philological commentaries on Homer for the patriotic Greek youth. Refs 41.

Keywords: Eustathios of Thessalonica, Homeric scholia, philological commentary, Byzantine philology, Korais.

Les scholies byzantines qui sont connues comme scholia recentiora,1 même si elles sont considérées comme moins importantes que les scholies anciennes, scholia vetera, sont déterminantes pour l'étude de l'érudition ancienne et byzantine. Les scholies byzantines d'Eustathe de Thessalonique peuvent être considérées comme un «compagnon» byzantin2 à l'Iliade dont la fonction est pédagogique et éducative. Il s'agit d'un choix et d'une compilation d'extraits de commentaires sur Homère qui constituent une sorte d'anthologie et servent aussi à créer un nouveau commentaire autonome et indépendant sur le texte homérique.

Ce qui nous intéresse dans cet article est de montrer qu'Eustathe est définitivement le dernier de la longue lignée des scholiastes antiques et médiévaux.3 Nous allons le présenter

1 Dickey 2007, 3-17.

2 Browning 1992, 134-148.

3 Sur la réécriture des scholies homériques par Eustathe de Thessalonique, sa technique, son interprétation, la fonction des scholies dans le texte byzantin et l'originalité d'Eustathe par rapport aux scholies homériques, nous renvoyons aux études les plus récentes: Makrinos 2011; Nùnlist 2012, 93-509; Cullhed 2014; Kolovou 2011, 49-162. Il nous faut signaler également que Pontani prépare une nouvelle édition sur les scholies de l'Odysseé.

© St. Petersburg State University, 2017

en suivant l'ordre chronologique des éditions des commentaires incomplets sur Homère après le savant byzantin. Ensuite, notre intention est de montrer que la fortune des Parek-bolai était particulièrement importante après la fin de la période byzantine jusqu'au XVIIIe siècle où le célèbre philologue et érudit grec Adamantios Koraïs a reconnu l'importance de ces œuvres pour l'éducation des jeunes gens.

En suivant donc l'ordre chronologique des commentaires sur Homère de la période d'Eustathe et après lui, nous constatons que hors les commentaires de Jean Tzétzès, on ne dispose pas d'autres scholies au XIIe siècle. Pour ce qui concerne les œuvres homériques de Tzétzès, on y range trois commentaires. Tout d'abord, il a écrit une exégèse sur l'Iliade.4 Cette œuvre contient une sorte d'introduction sur Homère et une interprétation allégorique sur le contenu du premier chant de l'Iliade. Il ne s'agit pas d'un commentaire continu. D'après R. Browning, le grammairien byzantin a écrit ce commentaire vers 11405 lorsqu'il n'avait que 30 ans, et il compile le matériel tiré de lexiques et de scholies exégé-tiques. Dans la plupart des cas il compile des scholies en s'appuyant sur sa mémoire. Le commentaire ne nous est pas parvenu dans une forme complète, et probablement il n'a jamais été achevé.6

La deuxième œuvre de Tzétzès est les Allégories Homériques, «'Iœôvvou ypa^anKoù xoù tçétzou àw^Yopiat eu; t^v 'Oôùaaetav».7 Il s'agit de deux longs poèmes didactiques qui sont écrits en vers accentués de quinze syllabes,8 et ils sont dédiés à l'impératrice Irène, épouse de Manuel I. Dans le prologue de cette œuvre, le grammairien parle du lieu de naissance et de la vie d'Homère, il donne aussi les éléments principaux qui concernent la Guerre de Troie et les héros de l'Iliade, et il résume brièvement tous les chants de l'Iliade. Ensuite, il fait une paraphrase du texte homérique vers par vers qui est accompagnée parfois d'explications allégoriques au niveau physique, moral et historique. Il nous faut signaler également qu'il fait des explications qui ne se réfèrent pas directement au texte homérique lui-même.

Enfin, la troisième œuvre de Jean Tzétzès9 consiste en trois poèmes en hexamètres qui racontent brièvement des événements qui se passent avant, durant, et après ceux que l'on trouve dans l'Iliade «Ta npo O^pou», «Ta O^pou», «Ta ^e0' "O^npov», et en particulier, il va de l'enlèvement d'Hélène jusqu'à la prise de Troie. Les sources immédiates étaient probablement: Quintus de Smyrne, Tryphiodore, et les chroniqueurs de la période proto-byzantine.10

Durant la première période des Paléologues,11 il faut mentionner, d'abord, Maxime Planude (1255-1305), un grammairien byzantin qui a écrit des scholies sur les œuvres des

4 Lolos 1981.

5 Browning 1975, 26.

6 Ibid. 27.

7 Boissonade 1967.

8 En total, il y a 9741 vers dont 6632 vers se réfèrent à l'Iliade, alors que 3109 vers se réfèrent à l'Odyssée. Cette analogie peut être justifiée si on prend en considération le fait que le matériel sur l'Odyssée que nous avons à notre disposition est toujours moins riche que celui de l'Iliade. L'auteur lui-même du commentaire ne s'occupe pas très attentivement de la deuxième partie de son commentaire sur l'Odyssée, qui a été découvert par Hunger en 1955; v. Hunger 1955, 4-48; 1956, 249-310.

9 Jacobs 1972.

10 Browning 1975, 27-28.

11 Pour une étude sur les œuvres de ces philologues, nous renvoyons à Hunger 1978, 454-467.

poètes grecs, comme Sophocle,12 Euripide,13 et Hésiode,14 mais pas sur Homère. Ensuite, on trouve seulement l'élève de Maxime Planude qui est également un commentateur et un grammairien byzantin, Manuel Moschopoulos (1265-1305). Ce commentateur byzantin a écrit des scholies sur les poètes grecs, et en particulier sur Hésiode,15 Euripide,16 Sopho-cle,17 Aristophane,18 et Pindare,19 de même que des scholies sur le premier et le deuxième chant de l'Iliade. Plus précisément, il s'agit d'une paraphrase et de scholies, comme le confirme le titre de cette œuvre: «Kupoù Mavou^À. toù MoaxonoùXou napa^paat; Kal axôÀia ei; Ta ôùo ypà^ara toù O^pou».20 Pour ce qui concerne la structure de cette paraphrase, on voit qu'il s'agit d'un texte continu et cohérent, mais Manuel Moschopoulos se limite à une paraphrase simple du texte homérique sans ajouter ni des éléments originaux ni des éléments tirés du corpus des scholies anciennes sur l'Iliade, à la différence de ce qu'on voit chez Eustathe. On ne trouve pas non plus de scholies grammaticales ou bien d'explications brèves sur la forme grammaticale des termes. L'intérêt de Manuel Moschopoulos pour la syntaxe est limité et son œuvre constitue un commentaire incomplet sur le texte homérique puisqu'il fait une paraphrase simple de deux premiers chants de l'Iliade.

Enfin, on trouve les œuvres de Thomas Magister et de Demetrius Triclinius qui écrivent des scholies importantes sur des poètes grecs, mais pas sur Homère. Thomas Magister (1301-1346) a écrit des scholies sur les poètes tragiques21 (Eschyle, Sophocle, Euripide22) et sur Aristophane.23 De manière analogue, Demetrius Triclinius, (1280-1340), le grammairien byzantin le plus important dans la première période des Paléologues, a écrit des commentaires originaux sur des poètes tragiques,24 de même que sur Aristo-phane25 en proposant lui-même des analyses métriques. Ses œuvres se divisent en deux catégories: les œuvres «proto-Tricliniennes» qui contiennent des scholies anciennes et des commentaires des scholiastes antérieures, et les œuvres «Tricliniennes» — car Demetrius Triclinius ne se limite pas au matériel ancien, mais il va plus loin, il s'éloigne beaucoup des scholies et des commentaires, et il développe sa propre théorie sur les œuvres des poètes et d'autres auteurs grecs.26

Outre ces quatre philologues de la première période des Paléologues, on trouve également Théodore Gaza (1400-1476) qui écrit une paraphrase en prose de l'Iliade et de la

12 Turyn 1952, 23s. et id. 1949, 117-119. Même s'il s'agit d'un article sur les manuscrits de Manuel Moschopoulos, l'auteur parle des scholies de Maxime Planude sur Sophocle. Voir également, l'étude de Tuilier 1968, 255-256.

13 Turyn 1957, 53-55.

14 Günther 1995, 25-34.

15 Grandolini 1991.

16 Günther 1995, 147-149; 159-160.

17 Turyn 1949, 94-173; 1952, 15-30.

18 Keaney 1972, 123-128; Koster et de Holwerda 1954, 152-155. Sur les manuscrits d'Aristophane dans la tradition byzantine, voir l'article de Koster 1963, 381-396.

19 Irigoin 1952, 285.

20 Grandolini 1982, 134.

21 Günther 1995, 93-118.

22 Schartau 1973; Tuilier 1968, 204-209.

23 Sur ce point, voir l'article de Smith 1976, 75-80. Dans cet article, l'auteur développe une argumentation tout à fait contraire à la conclusion de Koster.

24 Günther 1995, 119-132.

25 Wilson 1969; 1962, 32-47.

26 Dickey 2007, 15.

Batrachomyomachie. Le corpus de ses scholies vient de l'œuvre de Moschopoulos27 et des grammairiens de la même période. En tout cas, il s'agit de scholies byzantines qui n'ont pas vraiment retenu l'attention des chercheurs modernes étant donné que leur qualité est faible et qu'elles ne peuvent pas être considérées comme une étude complète sur le poète.

En somme, les seules scholies sur Homère qu'on trouve après Eustathe sont: les scho-lies et la paraphrase de Manuel Moschopoulos sur les deux premiers chants de l'Iliade, au début du XIVe siècle, qui constitue une paraphrase incomplète sur le poète, et au XVe siècle la paraphrase de Théodore Gaza sur l'Iliade dont les éléments sont tirés plutôt de Moschopoulos et d'autres grammairiens de la même époque. Ce bilan nous autorise à tirer la conclusion qu'Eustathe est vraiment le dernier: son commentaire est complet, il constitue une « mine » d'informations de toute sorte sur Homère, et il est parsemé de méditations personnelles du scholiaste. Il est donc tout à fait unique non seulement dans le domaine de la philologie, mais aussi dans le domaine de l'érudition byzantine.

En 1542-1550, à Rome, on trouve la première édition imprimée du commentaire d'Eustathe sur l'Iliade.2 Selon D. J. Geanakoplos, Arsène, l'archevêque de Monemvasia (1465-1535), deux ans avant sa mort, avait la volonté de faire une édition des scholies homériques d'Eustathe, et qu'il voulait l'envoyer au cardinal Ridolfi.29 Mais cette tentative est restée incomplète, puisque la première édition monumentale (quatre volumes) des scho-lies d'Eustathe a été publiée à Rome, à partir de 1542, avec la collaboration du secrétaire Grec du cardinal Ridolfi, Mathieu Devaris qui a fait aussi l'index du quatrième volume.30 Bien qu'Arsène n'ait pas réalisé son projet, sa volonté de publier les scholies d'Eustathe constitue un exemple caractéristique de la grande contribution de cet archevêque infatigable à l'avancement de la culture classique en Occident.31 Dans un autre passage de son ouvrage, l'auteur déclare aussi que les commentaires d'Eustathe étaient déjà connus en Occident à travers les manuscrits du cardinal Bessarion (1403-1472).32

M. Manousakas33 nous apprend également que deux manuscrits d'Arsène contiennent des scholies d'Eustathe. Par ailleurs, le 15 mai 1511, Angelo Colocci, un humaniste secrétaire de différents papes, écrit une lettre à Scipion Carteromaque à Venise ou à Bologne, et dit que Giacomo Mazzocchio qui était un libraire-éditeur de l'Université de Rome34 veut créer une imprimerie grecque à Rome et qu'il a déjà promis d'imprimer les scholies d'Eustathe sur Homère, et en particulier sur l'Odyssée.35

27 Ibid. 66.

28 Maioranus 1542-1550.

29 Geanakoplos 1967, 231.

30 Legrand 1885, 237-238: «Ce volume n'a pas de f. de titre. On lit seulement en tête de la première colonne du premier f. r.: KaràAoyoc; Ôsiy^ariKÔç rwv èv toîc; Eûara9iou si; rqv 'O|ir|pou 'IXiàÔa kcù 'OÔûaasiav ûno|ivr||iaaiv è^^spo^évwv xpnai|uv, Ôià Mar9aiou roù Aspaprj napsKpAxi^sl; Kal auyKscpaXaiwGdc;. Ce volume, contenant l'Index, se compose de 204 ff. non chiffrés, divisés en 34 cahiers de 6 ff. chacun. Il est imprimé sur trois colonnes».

31 Saladin 2000, 313-314.

32 Geanakoplos 1967, 320, n. 42.

33 Manousakas 1958-1959, 55.

34 Geanakoplos 1967, 254, n. 49.

35 Il s'agit d'une lettre dans l'article de Nolhac 1887, 297, n. 43. Sur ce point, voir aussi Geanakoplos 1967, 254.

Neuf ans après la première édition du commentaire, en 1559-1560? paraît déjà une réimpression.36 En 1730, l'édition d'Alexander Politus37 comporte le commentaire d'Eus-tathe aux chants I-V de l'Iliade avec une traduction latine. En 1825-1830, on trouve l'édition de G. Stallbaum qui est divisée en deux parties: la première (deux volumes) contient le commentaire de l'Odyssée3 et la deuxième (trois volumes) — de l'Iliade.39

En ce qui concerne les premiers savants qui renvoient directement à Eustathe dans les siècles qui viennent, on distingue principalement trois personnalités. Généralement, les commentaires d'Eustathe sur Homère comme une source pour les éléments plus anciens, les informations qui ne se trouvent que dans son texte, ont été examinés soigneusement par plusieurs chercheurs. Mais en tant que manuel de la langue commune médiévale ces commentaires ont été examinés par Du Cange (1610-1688) qui fut le premier à renvoyer directement aux gloses du scholiaste, comme on le voit par exemple dans le lemme «ата^ара» de son Glossarium mediae et infimae latinitatis.

Ensuite, au XVIIIe siècle, c'est Adamantios Koraïs (1748-1833) qui renvoie à Eustathe et le considère comme le seul auteur important et remarquable du XIIe siècle. Le grand respect de Koraïs pour la personnalité d'Eustathe apparaît bien aussi dans ses écrits eux-mêmes où il fait un éloge de la sagesse et de la prudence de l'archevêque en le distinguant clairement des auteurs de son époque qui utilisent des phrases de mauvais goût, qui imitent les autres auteurs inefficacement, qui mélangent des phrases empruntées à d'autres sans les comprendre, qui utilisent abusivement des propos obscènes etc. Autrement dit, pour Koraïs, Eustathe est un auteur remarquable qui ne peut pas être comparé avec certains jeunes auteurs qui sont incultes et mal éduqués. « <.. .> ^ каково; фраак, ^ атихеататп ц^пак, ХР^ак; ка! катац^с râv фраае^ aÀÀœv аиуурафш^ ка! ^ акрато; аюхроАо^а, eivat [mvà va ôd^aiv бт1 то браца eivat yévv^a ô\i toù аофоО ка! ae^voù xqç ©eaaaXovÎKq^ Âpxiepéwç Eùata0iou, той axoÀiàaavTOç tov "O^pov, à\\' ацабой; uvoc ка! какш; àvaQpa^évou véou».40 De manière analogue, dans l'introduction de son édition critique d'Héliodore, Koraïs loue Eustathe et condamne, d'une certaine manière, certains auteurs modernes qui peuvent avoir une mauvaise influence, les contre laquelle il met en garde les jeunes gens: «шате ка! aùroùç <...> ^0еА.а цета Хара; ларабрацц, èav è^ àneipiaç ôèv èKivôùveuov ol véoi va ^tôvtai eÙKoXwtepov aùtoùç napa toùç Eùata0iouç». Et il conclut en attirant leur attention afin qu'ils ne se laissent pas influencer par les actions des autres, mais réfléchissent toujours au bénéfice que ces actions ont entraîné pour leurs compatriotes: «Проаехе таАшлшре vée, бати; av ^aat ц^ т1 ern^v ô 6eiva ^ ô 6eiva, àÀÀà auWoyiÇou noiav ^ nôar|v w^éXeiav

èпро^évnаav ol Konoi тои eiç toùç ôцоyеvеíс;».41 Il donne ce conseil aux jeunes juste après la mention du nom d'Eustathe de Thessalonique: il est donc évident qu'il se réfère à l'exemple de l'archevêque, et en particulier au grand profit que les jeunes peuvent tirer de son œuvre pour cultiver leur capacité de juger et de comprendre.

Le troisième auteur qui renvoie également aux commentaires d'Eustathe sur Homère est Andreas Moustoxidis (1785-1860).42 Il mentionne fréquemment l'œuvre de

36 Guldenbeck 1559-1560.

37 Politus 1730.

38 Stallbaum 1825-1826.

39 Stallbaum 1827-1830.

40 Korais 1938, 10-11.

41 Ibid. 28.

42 Moustoxidis 1853.

l'archevêque en la considérant comme un texte qui rassemble harmoniquement des éléments anciens et médiévaux.

La valeur générale des œuvres d'Eustathe, avant la philologie de XIXe siècle,43 est indiquée de la meilleure manière par Koraïs qui propose aux prochaines générations grecques d'ériger des images de ce savant byzantin: «O ao^ö; Kai xp^ai^oç ofrroç lepapxrc, ei; töv ônoîov to yévoç, oxav ävaXäßfl, xpeœaTeî va àveyeipfl eiKÖvac;, KaxeyiveTo ei; to va YÂ tov apxnyöv Kai yevàpxrv t^ç 'EWnviK^c ao^iaç, tov "O^rpov».44

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43 Sur les grandes lignes de la réception moderne de la philologie byzantine, voir l'article de Flusin, 1993, 61-75.

44 Korais 1938, 25.

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For citation: Georgia Kolovou. Les Parekbolai d'Eustathe de la période Byzantine jusq'au XVIIIe siècle. Quel-ques remarques. Philologia Classica 2017, 12(1), 91-97. DOI: 10.21638/11701/spbu20.2017.109.

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PAREKBOLAI ЕВСТАФИЯ ОТ ВИЗАНТИЙСКОЙ ЭПОХИ ДО XVIII В. НЕСКОЛЬКО ЗАМЕТОК

Георгиа Колову

Энциклопедический характер комментария Евстафия к «Илиаде» и «Одиссее» придает этому монументальному труду исключительную ценность: отражен весь процесс комментирования Гомера от античности до XII века. Будучи, по существу, компиляцией, Parekbolai могут тем не менее рассматриваться как независимый комментарий к гомеровскому тексту, дающий возможность определенным образом судить о научном творчестве составителя. В настоящем очерке автор показывает, что Parekbolai закрывают традицию схолиев к Гомеру в стиле commentarius perpetuus. Помимо византийских комментариев позднейшей эпохи реферируются обращения к Евстафию издателей и ученых XVI-XVIII вв. Особое внимание уделяется рецепции Евстафия в трудах Адамантиоса Ко-раиса, его оценке педагогического значения Евстафиевых схолиев для греческого юношества современной прославленному просветителю эпохи. Библиогр. 41 назв.

Ключевые слова: Евстафий Фессалоникийский, Гомеровские схолии, филологический комментарий, византийская наука, Кораис.

Received 07.10.2016 Final version received 29.04.2017

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