Научная статья на тему 'LE CULTE DE RAISON ET LE CULTE DE L"ETRE SUPREME (1793-1794). Extraits du livre de F.-A. Aulard (1849-1928) Professeur à la Faculté des Lettre de Paris Paris : Felex Alcan, 1892'

LE CULTE DE RAISON ET LE CULTE DE L"ETRE SUPREME (1793-1794). Extraits du livre de F.-A. Aulard (1849-1928) Professeur à la Faculté des Lettre de Paris Paris : Felex Alcan, 1892 Текст научной статьи по специальности «Искусствоведение»

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Журнал
Concorde
Область наук

Аннотация научной статьи по искусствоведению, автор научной работы —

Известно, что идеи естественной религии были одними из тех, которые вдохновили наиболее красноречивые страницы философов XVIII века, на них учились деятели Революции (стр. 43).

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On sait que l’idée de la religion naturelle est une de celles qui dictèrent le plus de pages éloquentes aux philosophes du XVIIIe siècle, à ceux que les hommes de la Révolution avaient lus et qui avaient fait leur éducation intellectuelle (page 43).

Текст научной работы на тему «LE CULTE DE RAISON ET LE CULTE DE L"ETRE SUPREME (1793-1794). Extraits du livre de F.-A. Aulard (1849-1928) Professeur à la Faculté des Lettre de Paris Paris : Felex Alcan, 1892»

LE CULTE DE RAISON ET LE CULTE DE L'ETRE SUPREME (1793-1794)

Extraits du livre de F.-A. Aulard (1849-1928) Professeur à la Faculté des Lettre de Paris Paris : Felex Alcan, 1892

VUE DU JARDIN NATIONAL ВТ DES DECORATIONS;

X'e jour Je /a fc/c cé&sèréa ел /'jÇmneur eJe / /'¿re г/и/ягс/не le LÙeeaeh 20 »tbitrui/ ¡M 2. de/a ¿AytwMptre ¡Trer/ian. <r.

КУЛЬТ РАЗУМА И КУЛЬТ ВЕРХОВНОГО СУЩЕСТВА (1793-1794)

Отрывки из книги Ф.-А. Олард (1849-1928) профессора Парижского университета

On sait que l'idée de la religion naturelle est une de celles qui dictèrent le plus de pages

e

éloquentes aux philosophes du XVIII siècle, à ceux que les hommes de la Révolution avaient lus et qui avaient fait leur éducation intellectuelle (page 43).

Известно, что идеи естественной религии были одними из тех, которые вдохновили наиболее красноречивые страницы философов XVIII века, на них учились деятели Революции (стр. 43).

FÊTE DE LA RAISON A NOTRE-DAME (53-57)

On avait paré l'église de manière à écarter des yeux presque tout ce qui rappelait la religion catholique. Au milieu, on avait élevé une sorte de montagne, qu'à droite et à gauche des draperies reliaient aux piliers, de façon à cacher le chœur et tout le fond de l'église, qui, portes ouvertes, apparaissait ainsi large, peu profonde et bien éclairée, comme on le voit par l'estampe grossière, mais frappante, du journal de Prudhomme.

Sur le sommet de la montagne était un petit temple rond, de style grec, avec cette inscription sur la façade, en lettres énormes : à la philosophie. De chaque côté de la porte du temple, il y avait les bustes de quatre philosophes : sans doute Voltaire, Rousseau, Franklin et peut-être Montesquieu. Au-dessous du temple, à mi-côte de la montagne, sur un petit autel grec brûlait un flambeau, le flambeau de la Vérité.

La cérémonie commença par un morceau que joua la musique de la garde nationale. Pendant cette musique, on vit descendre à droite et à gauche, venant sans doute de derrière le temple, deux séries de jeunes filles vêtues de blanc, avec des ceintures tricolores et des couronnes de fleurs, un flambeau à la main. Elles traversèrent la montagne, vinrent « se croiser sur l'autel de la Raison, chacune d'elles se courba devant son flambeau, et remonta ensuite dans la même direction sur le sommet de la montagne.

Alors sortit du temple, aux yeux du peuple, une femme, « image fidèle de la beauté. » Sa robe est blanche; sur ses épaules flotte un manteau bleu; elle est coiffée du bonnet rouge ; dans sa main droite, elle tient une longue pique. « Son attitude imposante et gracieuse commande le respect et l'amour. » Elle personnifie la Liberté. Elle vient, sur un siège de verdure, recevoir l'hommage des républicains qui, en lui tendant les bras, chantent un hymne dont les paroles sont de Marie-Joseph Chénier et la musique de Gossec :

Descends, ô Liberté, fille de la Nature;

Le peuple a reconquis son pouvoir immortel :

Sur les pompeux débris de l'antique imposture

Ses mains relèvent ton autel.

elle expédia d'abord quelques menues affaires et presque aussitôt apprit que la cérémonie était terminée. Déjà les autorités constituées sont à la barre, revenant de Notre-Dame. Ghaumette dit : « Le peuple vient de faire un sacrifice à la Raison dans la ci-devant église métropolitaine ; il vient en offrir un aussi dans le sanctuaire de la Loi. » Aussitôt le cortège est admis.

« La marche s'ouvre, dit le procès-verbal, par un groupe de jeunes musiciens. Ils sont suivis de jeunes républicains, des défenseurs de la patrie ; ils chantent un hymne patriotique, répété en chœur au milieu des vifs applaudissements. Un groupe nombreux de républicains, couverts du bonnet de la liberté, s'avance en répétant ce cri de : Vive la République! Vive la Montagne! Le peuple et les membres de la Convention mêlent leur voix à celle de ces républicains. Un nombre prodigieux de musiciens font retentir les voûtes des airs chéris de la Révolution... »

Arrivent ensuite les figurantes, suivies de la déesse de la Liberté, assise sur un siège que portent quatre citoyens. Ce groupe s'arrête en face du président; les jeunes filles font un cercle autour de la Liberté, tandis que tous les citoyens défilent en répétant les hymnes qu'ils viennent de chanter à Notre-Dame.

Chaumette harangue alors la Convention. Après s'être félicité de la chute du fanatisme : «Nous n'avons point, dit-il, offert nos sacrifices à de vaines images, à des idoles inanimées. Non : c'est un

chef- d'œuvre de la nature que nous avons choisi pour la représenter, et cette image sacrée a enflammé tous les cœurs. Un seul vœu, un seul cri s'est fait entendre de toutes parts. Le peuple a dit : Plus de prêtres, plus d'autres dieux que ceux que la nature nous offre. Nous, ses magistrats, nous avons recueilli ce vœu, nous vous l'apportons du temple de la Raison. Nous venons dans celui de la Loi pour fêter encore la Liberté. » Et il conclut en demandant que Notre-Dame soit consacrée à la Raison et à la Liberté.

J.-j'.J/Tih-i. J'éit „е ы t.rrn.

ПРАЗДНИК РАЗУМА В СОБОРЕ ПАРИЖСКОЙ БОГОМАТЕРИ

Собор был украшен так, чтобы почти ничего не напоминало католическую религию. В середине была воздвигнута гора...

На вершине горы был небольшой круглый храм в греческом стиле с этой надписью огромными буквами на фасаде: посвящается философии. На двух сторонах от двери храма, были помещены бюсты четырех философов: несомненно Вольтера, Руссо, Франклина и, возможно, Монтескье. Ниже храма на небольшом греческом алтаре горел факел, факел истины.

Церемония началась музыкой, исполняемой оркестром Национальной гвардии. Под звуки этой музыки, с двух сторон горы вышли две группы молодых девушек, одетых в белое, опоясанных трехцветными лентами, с коронами из цветов и факелами в руках. Они стали подниматься и сошлись на алтаре разума, каждая поклонилась его факелу, а затем поднялись на вершину горы.

Тогда из храма вышла женщина «настоящий образ красоты». Она была в платье белого цвета, с накинутым на плечи синим пальто, с красной шапкой. В правой руке держала длинное копье. «Ее впечатляющий и изящный вид вызывал уважение и любовь.» Она олицетворяла Свободу. Она садится на зеленое кресле, послушать республиканцев, которые, протягивая руки, поют ей гимн на слова Мари-Жозеф Шенье и под музыку Госсек:

О Свобода, дочь Природы, сойди;

Народ завоевал твою бессмертную власть:

На обломках старинного обмана

Его руки возводят ваш алтарь.

После нескольких незначительных действий церемония в соборе была закончена...

Как описано в протоколе: «Во главе процессии идет группа молодых музыкантов. За ними следуют молодые республиканцы, защитники родины; они поют патриотические песни, которые повторяются хором под громкие аплодисменты. Идет большая группа республиканцев, с колпаками свободы, повторяя крики: Да здравствует Республика! Да здравствует Гора! Голоса народ и членов Конвента смешиваются с голосами республиканцев. Огромное количество музыкантов играет любимые мелодии революции...»

Затем идут фигуранты, за ними Богиня Свободы, сидящая к кресле, которую несут четыре человека...

Шометт обращается к Конвенту... Он заключает свою речь предложением посвятить Собор Парижской богоматери Разуму и Свободе.

LA FÊTE DU 20 PRAIRIAL (308-322)

La fête de l'Être suprême (20 prairial an II).

Quant au plan de David, l'enthousiasme y était commandé et réglé jusque dans les plus petits détails, avec une minutie hiératique. Qu'on en juge par ce début :

« L'aurore annonce à peine le jour, et déjà les sons d'une musique guerrière retentissent de toutes parts, et font succéder au calme du sommeil un réveil enchanteur.

A l'aspect de l'astre bienfaisant qui vivifie et colore la nature, amis, frères, époux, enfants, vieillards et mères s'embrassent, et s'empressent à l'envi d'orner et de célébrer la fête de la Divinité.

L'on voit aussitôt les banderoles tricolores flotter à l'extérieur des maisons; les portiques se décorent de festons de verdure; la chaste épouse tresse de fleurs la chevelure flottante de sa fille chérie; tandis que l'enfant à la mamelle presse le sein de sa mère, dont il est la plus belle parure; le fils, au bras vigoureux, se saisit de ses armes; il ne veut recevoir le baudrier que des mains de son père; le vieillard, souriant de plaisir, les yeux mouillés des larmes de la joie, sent rajeunir son âme et son courage en présentant l'épée aux défenseurs de la liberté.

Cependant l'airain tonne : à l'instant, les habitations sont désertes ; elles restent sous la sauvegarde des lois et des vertus républicaines; le peuple remplit les rues et les places publiques; la joie et la fraternité l'enflamment. Ces groupes divers, parés des fleurs du printemps, sont un parterre animé, dont les parfums disposent les âmes à cette scène touchante.

Les tambours roulent; tout prend une forme nouvelle. Les adolescents, armés de fusils, forment un bataillon carré autour du drapeau de leurs sections respectives. Les mères quittent leurs fils et leurs époux : elles portent à la main des bouquets de roses; leurs filles, qui ne doivent jamais les abandonner que pour passer dans les bras de leurs époux, les accompagnent et portent des corbeilles remplies de fleurs. Les pères conduisent leurs fils, armés d'une épée; l'un et l'autre tiennent à la main une branche de chêne.

Tout est prêt pour le départ : chacun brûle de se rendre au lieu où doit commencer cette cérémonie, qui va réparer les torts des nouveaux prêtres du crime et de la royauté... »

Что касается плана Давида, то в нем энтузиазм был предусмотрен до мельчайших деталей. Об этом можно судить по описанию начала:

« Как только заря объявляет наступление дня, звуки военной музыки грямят со всех сторон, и переводят спокойный сон в очаровательное пробуждение.

При виде благотворного светила, что дает жизнь и свет природе, друзья, братья, мужья, дети, старики и матери целуются и спешат украсить и отметить праздник Божества...

Гремят барабаны; все принимает новую форму. Батальоны подростков с оружием, образуют каре вокруг знамен своих секций. Матери оставляют своих сыновей и мужей: они несут букеты роз... Отцы со шпагами ведут своих сыновей; те и другие держат в руках дубовые ветви.»

La fête du 20 prairial eut lieu par un temps radieux. La veille au soir, toutes les maisons, riches et pauvres, avaient été ornées extérieurement, d'une manière uniforme, avec des branches d'arbres, des fleurs et des drapeaux tricolores, et c'était la première fois que cette symétrie de décoration se voyait. Au Champs de Mars, devenu Champ de la Réunion, on avait élevé une haute montagne, avec des rochers, des grottes, des ronces. Au jardin des Tuileries, sur l'emplacement du bassin, se dressait une statue colossale de l'Athéisme, avec cette inscription : Seul espoir de l'étranger.

A huit heures du matin, une salve d'artillerie, tirée au Pont-Neuf, donne le signal du commencement de la fête. Alors « les citoyens et citoyennes partent de leurs sections respectives en deux colonnes, les hommes et les garçons à droite, les femmes, les filles et les enfants à gauche. Les adolescents, formés en bataillon carré et marchant douze de front, s'avancent au centre. Les mères portent à leurs mains des bouquets de roses, symbole des grâces, et les filles portent des corbeilles remplies de fleurs, symbole de la jeunesse. Les hommes et les garçons tiennent à la main des branches de chêne, symbole de la force et de la liberté »...

Entre midi et une heure, la Convention parut au balcon et sur l'estrade, Robespierre en tête. Il était vêtu du costume que l'imagerie populaire a célébré habit bleu barbeau et culotte de nankin. Il tenait à la main, comme tous ses collègues, un bouquet de blé, de fleurs et de fruits. Il monta à une tribune et prononça le discours suivant :

« Il est enfin arrivé, le jour à jamais fortuné que le peuple français consacre à l'Être suprême. Jamais le monde qu'il a créé ne lui offrit un spectacle aussi digne de ses regards. Il a vu régner sur la terre la tyrannie, le crime et l'imposture. II voit dans ce moment une nation entière, aux prises avec tous les oppresseurs du genre humain, suspendre le cours de ses travaux héroïques pour élever sa pensée et ses vœux vers le grand Être qui lui donna la mission de les entreprendre et la force de les exécuter...

Peuple généreux, veux-tu triompher de tous tes ennemis? Pratique la justice et rends à la Divinité le seul culte digne d'elle. Peuple, livrons-nous aujourd'hui, sous ses auspices, aux justes transports d'une pure allégresse : demain nous combattrons encore les vices et les tyrans ; nous donnerons au monde l'exemple des vertus républicaines ; et ce sera l'honorer encore. »

В день 20 прериаля погода была прекрасна. В предшествующую ночь все дома, богатые и бедные, были единообразно украшены снаружи ветвями деревьев, цветами и трехцветными флагами... На Марсовом поле была возведена высокая гора со скалами, пещерами и кустами. В Саду Тюильри на месте бассейна стояла колоссальная статуя атеизма с этой надписью: Единственная надежда заграницы.

В восемь утра залп артиллерии с Понт-Неф дает сигнал начала праздника. Тогда «граждане двумя колоннами покидают свои секции, мужчины и мальчики справа, женщины, девушки и дети слева. Подростки, построившиеся в квадратный батальон по двенадцать в ряд, шагают в центре. Матери несут в руках букеты роз, символ благодати, а девочки - корзины, наполненные цветами, символы молодости. Мужчины и мальчики держат в руках ветви дуба, символы силы и свободы "...

Между полуднем и часом, Конвент во главе с Робеспьером появился на балконе и подиуме... Он держал в руке, как и все его коллеги, букет из пшеницы, цветов и плодов. Он поднялся на подиум и произнес следующую речь:

« Наконец настал день, который французский народ посвящает Высшему Существу. Никогда еще мир, созданный им, не был так достоин его взгляда. Он видел как царствовали на земле тирания, преступность и обман. Он видит этот момент как целый народ, борющийся со всеми угнетателями человечества, приостановил свою героическую работу, чтобы поднять свои мысли и пожелания к великому Существу, который дал ему миссию для действий и силу для их выполнения...

Щедрый народ, желаешь ли торжествовать над всеми врагами? Будь справедлив и окажи достойные почести Божественному. Люди, предадимся сегодня под его покровительством справедливой и чистой радости: завтра мы будем дальше бороться против пороков и тиранов; мы дадим миру пример республиканских добродетелей; и это будет преклонением перед ним.»

Quand l'orateur eut fini, les artistes de l'Opéra exécutèrent l'hymne de Desorgues : Père de l'univers suprême intelligence, dont la musique, qui était de Gossec, parut fort belle. Puis Robespierre prit une torche et embrasa la statue de l'Athéisme; celle-ci, en disparaissant, laissa paraître à sa place la statue de la Sagesse, qui, dit l'officieux Moniteur, « se montra dans tout son éclat aux yeux du peuple»: quelques témoins la trouvèrent, au contraire, un peu noircie.

Robespierre remonta alors à la tribune et fit un second discours...

Ces deux discours excitèrent une grande admiration. Boissy d'Anglas écrivit, quelques semaines plus tard: «Robespierre, parlant de l'Être suprême au peuple le plus éclairé du monde, me rappelait Orphée enseignant aux hommes les principes de la civilisation et de la morale. »...

Quand la cérémonie fut terminée au jardin des Tuileries, on partit pour le Champ de Mars. « La Convention nationale, dit le Moniteur, était entourée d'un ruban tricolore, porté par l'Enfance ornée de violettes, l'Adolescence ornée de myrtes, la Virilité ornée de chêne et la Vieillesse ornée de pampres et d'olivier... Au centre de la représentation nationale marchait un char d'une forme antique, sur lequel brillait un trophée composé des instruments des arts et métiers et des productions du territoire français...

Когда оратор закончил, певцы Оперы исполнили гимн Дезорга: Отец Вселенной высший разум, прекрасная мелодия которого была написана Госсеком. Затем Робеспьер взял факел и сжег статую атеизма, на месте которой появилась статуя Мудрости... Затем Робеспьер поднялся на подиум и произнес вторую речь ... Эти два выступления вызвали большое восхищение.

Когда церемония в саду Тюильри закончилась, все двинулись на Марсово поле. «Национальный конвент, писала газета Monitor, был окружен трехцветной лентой, которую носило Детство, украшенное фиалками; Юношество, украшенное миртами; Мужество, украшенное ветками дуба и Старость, украшенная оливковыми ветками... В центре двигалась

колесница античной формы, на которой блистал трофей, состоящий из изделий ремесел и продукции сельского хозяйства Франции ...

Quant à la seconde partie de la cérémonie, citons le compte rendu du Moniteur, qui fut reproduit par plusieurs journaux et semble avoir paru fidèle aux contemporains:

« Arrivée au Champ de la Réunion, la colonne des hommes s'est développée à droite de la montagne, et la colonne des femmes à gauche. Les bataillons carrés des adolescents sont rangés en cercle autour de la montagne ; un groupe de vieillards et d'adolescents s'est placé sur la montagne, à droite ; un groupe de jeunes filles et de mères de famille s'est rangé sur la montagne, à gauche; la Convention occupait la partie la plus élevée, et les musiciens se sont placés sur le milieu.

Les hommes et les femmes ayant été rangés dans l'ordre déterminé, la musique a exécuté l'hymne à l'Être suprême, dont nous avons déjà fait connaître les paroles.

Après cet hymne, on a exécuté une grande symphonie : les vieillards et les adolescents qui étaient sur la montagne ont chanté une première strophe sur l'air des Marseillais, en jurant ensemble de ne poser les armes qu'après avoir anéanti les ennemis de la République. Tous les hommes répandus dans le Champ de la Réunion ont répété en chœur ce refrain :

Avant de déposer nos glaives triomphants,

Jurons d'anéantir le crime et les tyrans...

La montagne figurée au milieu du Champ de Mars a particulièrement attiré l'admiration des spectateurs : on y remarquait des rochers, des ronces et tous les accidents de la nature. Dans un instant, elle fut couverte depuis sa base jusqu'à son sommet, dans ses cavités, dans la totalité de son pourtour, d'une multitude infinie de citoyens et de citoyennes de tout âge, de trophées militaires, de drapeaux, de piques, d'armes de tout genre, de musiciens. La Convention nationale, placée au point le plus élevé de sa sommité, fixait tous les regards; des cris mille fois répétés de Vive la République! Vive la Montagne! Vivent nos représentants ! se faisaient partout entendre.

Les groupes de femmes et de jeunes filles ont chanté plusieurs autres strophes ; la dernière strophe a été chantée par toute la montagne. En même temps, les jeunes filles jetaient des fleurs vers le ciel, et simultanément les adolescents tiraient leurs sabres, en jurant de rendre partout leurs armes victorieuses. Les vieillards ont apposé leurs mains sur leurs têtes, et leur ont donné la bénédiction paternelle. Enfin une décharge générale d'artillerie, interprète de la vengeance nationale, a retenti dans les airs, et tous les citoyens et citoyennes, confondant leurs sentiments dans un embrassement fraternel, ont terminé la fôte en élevant vers le ciel ce cri de l'humanité et du civisme: Vive la République! » ...

Telle fut cette fête du 20 prairial an II, en l'honneur de l'Être suprême, où Robespierre crut vraiment qu'il inaugurait une religion nouvelle, et qui, si elle n'enthousiasma pas l'opinion, l'intéressa au plus haut degré.

Что касается второй части церемонии, процитируем отчет Monitor, который был воспроизведен несколькими газетами и, кажется, показался современникам правдивым:

"Прибыв на Марсово поле (Шамп де ла Реюньон), колонна мужчин расположилась справа от горы, а колонна женщин слева. Квадратные батальоны подростков расположились вокруг горы; группа стариков и подростков поднялась на гору и расположилась справа, группа девушек и матерей расположилась на горе слева; Конвент занял вершину, а музыканты были поставлены в середине.

После расстановки по местам мужчин и женщин, оркестр исполнил гимн Высшего Существа.

После этого гимна была исполнена большая симфония: пожилые люди и подростки, которые были на горе, спели первый куплет на мотив Марсельезы, давая клятву сложить оружие только после уничтожения врагов Республики. Все люди на площади повторили хором припев:

Перед тем как класть наши победные мечи

Клянемся уничтожить преступление и тиранов ...

Гора, воздвигнутая в середине Марсова поля, вызвало особое восхищение зрителей: были видны скалы, кусты и все природные неровности. В одно мгновение она была покрыта от основания до вершины огромным множеством граждан и гражданок всех возрастов, военными трофеями, знаменами, копьями, всеми видами оружия, музыкантами. Национальный конвент, стоящий на самом высоком месте, притягивал все взгляды; тысячу раз повторяющиеся крики Да здравствует Республика! Да здравствует Гора! Да здравствуют наши представители! раздавались отовсюду.

Группы женщин и девочек спели несколько других куплетов; последний куплет пела вся гора. В это время девушки бросали цветы к небу, а подростки вытаскивали из ножен свои сабли с клятвами сделать победным свое орудие. Старики клали свои руки на их головы и давали отеческие благословения. Наконец залп всей артиллерии, выражение национальной мести раздался в воздухе, и все граждане и гражданки, объединяя чувства в братских объятиях, закончили праздник, поднимая в небо этот крик: Да здравствует Республика! "...

Таким был этот праздник 20 прериаля в честь Верховного Существа и Робеспьер действительно поверил, что он основал новую религию, которая, если и не вызывала восторга общественного мнения, интересовала всех в высшей степени.

Fëte de ГЕ^е suprëme Pierre-Antoine Demachy (1723-1807)

CATÉCHISMES (337-338)

Le citoyen Sérane, instituteur national, quai de Chaillot, n" 46, publia un Catéchisme du citoyen, et le termina par cette prière, qu'il faisait, dit-il, réciter à ses élèves :

« Je crois qu'il y a un être tout puissant, éternel, infini en perfections, qui se connaît et qui

s'aime.

Je crois que le ciel avec ses astres, la terre avec ses plantes et ses animaux, les éléments vivifiants et tout ce qui existe, sont l'ouvrage de ses mains bienfaisantes. Je l'adore en esprit et en vérité, et je lui offre toutes mes pensées, mes paroles et mes actions.

Pour obtenir sa toute-puissante protection, je veux toujours marcher en sa présence, remplir dignement les devoirs de mon état, et employer au service de la société, dans laquelle et pour laquelle je suis né, toutes les forces de mon corps, les lumières de mon intelligence et les vertus de mon cœur.

Je promets de ne jamais faire du mal à personne, et de faire aux autres tout ce que je voudrais qu'ils me fissent, afin de me rendre digne des bontés de celui qui tous les jours comble l'univers de ses biens et qui fait luire le soleil sur les bons et sur les méchants.

Je veux vivre et mourir en bon républicain, persuadé que ce gouvernement est le seul avoué de la nature, puisqu'il est le seul conforme aux droits de l'homme. Reçois, ô mon Dieu, cette sainte résolution, et donne-moi la force de la remplir. Ainsi soit-il. »

КАТЕХИЗИСЫ (337-338)

Гражданин Серан, учитель из набережной Шайо, опубликовал Катехизис гражданина, и закончил его молитвой, которую он заставлял повторять ученикам:

« Верю, что есть всемогущее, вечное, бесконечно совершенное существо, кто себя знает и любит.

Верю, что небо с его звездами, земля с ее растениями и животными, живительными элементами и все, что существует, являются созданиями его доброжелательных рук. Люблю его мысленно и реально, посвящаю ему все мои мысли, мои слова и действия.

Для получения его всемогущей защиты хочу идти в его присутствии, достойно исполнять обязанности перед своим государством, служить обществу, в котором и для которого я родился, всей силой моего тела, светом ума и добродетелью сердца.

Обещаю никогда не навредить никому, делать для других то, чего бы я хотел, чтобы они делали для меня, чтобы сделать меня достойным доброты того, кто ежедневно наполняет вселенную своей благосклонностью и заставляет солнце светить для хороших и плохих.

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Хочу жить и умереть хорошим республиканцем, полагая, что такое правительство является единственно естественным, так как оно единственное, согласующееся с правами человека. Получите, Боже мой, это святое решение, и дайте мне силы, чтобы выполнить его. Пусть будет так! »

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