Научная статья на тему 'La dérivation française en mouvement'

La dérivation française en mouvement Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Ключевые слова
LA LANGUE FRANçAISE / MODèLE / MOUVEMENT / COMPOSITION

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Богодист Валентин Иванович

L’article est consacré à l’analyse du mouvement de la composition française en comparant les vocabulaires de deux dictionnaires d’un même type d’éditions différentes.

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Текст научной работы на тему «La dérivation française en mouvement»



SCIENCE TIME

LA DÉRIVATION FRANÇAISE EN MOUVEMENT

Bogodist Valentin Ivanovitch,

r

Université pédagogique d'État d'Oulianovsk I.N.Oulianov, Oulianovsk

E-mail : bogodistvalentin@mail.ru

Annotation. L'article est consacré à l'analyse du mouvement de la composition française en comparant les vocabulaires de deux dictionnaires d'un même type d'éditions différentes.

Mots-clés: mouvement, composition, la langue française, modèle.

Presque tout individu se trouvant dans la situation du sujet parlant (celui qui forme et envoie un message) cherche parfois le mot nécessaire pour exprimer le plus exactement sa pensée.

Dans ce cas, il profite d'un moyen descriptif, c'est -à- dire qu'il a recours à une phrase ou à un syntagme et, de cette façon, au lieu d'un signe lexical absent dans sa mémoire, il utilise un signe syntaxique qu'on peut presque toujours compresser sans difficulté et momentanément, sauf quelques exceptions, en un signe lexical simple ou complexe.

Ainsi accomplit-il une opération de synthèse tandis que le locuteur, pour comprendre le signe entendu (lu), doit procéder à une analyse.

Cette dernière est analogue à l'opération réalisée par le linguiste au cours d'une analyse dérivationnelle.

Plus compliquée a été la transformation de la phrase de base en signe lexical, plus difficile est l'opération de sa décompression que le chercheur a à réaliser.

Le décodage élémentaire du signe complexe a pour résultat ses parties constituantes, ce qui n'éclaircit pas de quelle façon ce signe (mot) a été construit parce que le linguiste n'a en sa possession qu'un matériel explicite qui doit être complété d'une information implicite présente dans son thésaurus.

Il existe plusieurs méthodes de reconstruction du processus de génération des mots construits (composés). Mais elles aboutissent à des résultats différents.

C'est pour cela que nous sommes solidaire de ceux qui estiment que c'est la phrase-noyau qui doit servir de base à l'etude de tous les types de d'énoncés et dont le

é

schéma abstrait est SRP (S-thème,R-copule,P-rhème) où S et P sont vides (trous). En remplissant ces trous par des mots-formes on obtient des propositions réelles-signes syntaxiques qu'on peut transformer en signes lexicaux [2, p.58-59].

Pour faire cela selon nous il est tout à fait réel d'utiliser les définitions dictionnairiques ou celles que le linguiste peut proposer lui-même.

La procédure de transformation comprend quelques étapes qui sont décrites en detail par L.Guilbert [8, p.222].

En nous appuyant sur les ouvrages cités nous définissons l'objectif de nos recherches : étudier au préalable l'évolution du vocabulaire français d'aujourd'hui notamment de 1970 à 1997 sur la base des noms composés en comparant les vocabulaires des deux dictionnaires d'un même type mais d'éditions différentes. Cette idée nous est inspirée par les ouvrages de J.Dubois [6, 7].

Les mots composés aussi bien que beaucoup d'autres faits de langue n'ont pas de définition précise et unique en linguistique en général et en dérivatologie en particulier. Cela pose beaucoup de problèmes insolubles pour les linguistes.

Par exemple, on n'arrive pas à tracer les frontières exactes entre la préfixation, la suffixation et la composition.

De plus, certains dérivatologues considèrent les dérivés avec après, avant comme des préfixés, d'autres comme des mots composés: après-bac, après-ski, après-victoire, après-gaullisme, après-rasage, avant -guerre, avant-bras.

Cela donne lieu à un grand nombre de théories des mots composés.Nous allons examiner en bref certaines d'entre elles, celles dont les idées se retrouvent dans notre travail.

H.Mitterand distingue les mots composés non prédicatifs et prédicatifs.

La première classe comprend: Nom+Nom (le deuxième nom est en apposition au premier), Nom+Préposition+Nom, Nom+Nom (le deuxième nom est un complément de relation du premier, sans préposition), Nom+ Adj, Adj+Nom.

Font partie de la seconde classe : Verbe+Nom (le nom est le complément direct du verbe),Verbe+Nom (la fonction du nom est interprétée diversement), Verbe+Préposition+Nom,Verbe+Verbe.

À son avis, les noms,verbes et adjectifs construits à l'aide des prépositions et des adverbes relèvent plutôt de la dérivation que de la composition.Tout de même, il admet qu'on considère comme composés certaines prépositions et conjonctions « en raison de la solidarité absolue de leurs éléments» [10, p.53-56].

A.Lehmann et F.Martin-Berthet sont du même avis en analysant les syntagmes lexicalisés du type Prép+N (Pronom): à-côté, enjeu, sans-papier(s); chez-soi [9, p.176].

E.M.Tchékalina et T.M.Ouchakova présentent dans leur manuel la classification suivante des noms composés:

a) Adj+N, N+Adj;

b) Prép+N, Adv+N: après-guerre, après-ski,avant-goût, hors-la-loi, après-shampoing, après-vente, hors-concours, hors-piste (les auteurs indiquent que les trois derniers mots peuvent s'employer comme adverbes);

c) V+ Prép.+N: œil-de-bœuf , pou-de-soie, queue-de-pie;

d) V+N : passe-montagne, porte-documents;

e) N+N : balai-brosse [4, p.156-157].

On remarque facilement parmi les modèles présentés le modèle sous le numéro deux qui exprime l'avis des auteurs sur la possibilité de formation des composés à l'aide des prépositions et adverbes.

Le manuel de E.A.Khalifman, N.S.Makéeva , O.V.Raévskaia contient deux classifications.La premiere est universelle, la seconde est la leur.

- La première : 1.Adj+S: rouge-gorge, coffre-fort;

- S+prép+S: arc-en-ciel, eau-de-vie;

- S+S : chou-fleur, porte-fenêtre ;

- V+S : cache-pot, porte-monnaie [3, p.83].

La seconde présente de façon plus détaillée le modèle 3 :

Si+S2=Si+prép+S2 pause-café (pause pour le café);

b) S1+S2=S1+S2=S1+Adj.: idée-clé, usine-pilote;

c) S1+S2=S1+S2: dîner-débat, cadeau-cigogne (exemples des auteurs) [3,p.91].

I.M.Dumbrevianu mentionne aussi des modèles dont les composants sont des

participes présents et passés : S+Pr, S+ Pp [1, p.68].

Ce bref apercu des classifications si minime qu'il soit témoigne de l'existence des points de vue différents sur ce problème.

Nous sommes d'accord avec l'opinion de F.de Saussure exprimée dans la phrase suivante tirée de son manuscit écrit il y plus de cent ans et retrouvé par hasard tout récemment : «Tout le travail du linguiste qui veut se rendre compte , méthodiquement, de l'objet qu'il étudie revient à l'opération extrêmement difficile et délicate de la définition des unités» [11, p.26].

Dans notre travail, le mot composé est considéré comme un type de signe linguistique - signe complexe. Nous avons pour base théorique la définition du signe complexe donnée dans un manuel de Piotrowski et alia: «les signes linguistiques complexes c'est- à- dire les signes construits de deux signes linguistiques élémentaires contenant dans leur structure des signes grammaticaux si c'est nécessaire» [2, p.54-55].

C'est pour ça que les mots composés de deux signes ou plus dont chacun a une signification lexicale mais ne s'emploie pas dans la langue comme mot ou mot-forme indépendants ne sont pas traités dans notre article.

Ils appariennent à une classe de dérivés à part qui sont bien décrits dans une monographie de G.S.Tchinchley [5].

Nous trouvons aussi très attrayante la théorie de L.Guilbert et son terme composition allogène très réussi [ibid, p.224] bien que son approche demande à être approfondie.

Le résumé de nos recherches consistant dans la comparaison des vocabulaires des dictionnaires Le Petit Robert 1970 et Le Nouveau Petit Robert 1997 se présente comme ceci.

1. Ont ete relevés plus de 10000 mots ajoutés dans le deuxième dictionnaire et plus de 2000 mots du premier dictionnaire que la rédaction a cru superflus dans le second.

2. Le nombre de nouveaux composés est de 498, 117 mots du dictionnaire de 1970 ne figurent pas dans le dictionnaire de 1997 ce qui témoigne d'une tendance progressive dans le domaine de la composition française.

3. Le poids volumique des modèles dérivationnels varie. Par exemple, nous avons trouvé dans le dictionnaire de 1997 218 mots construits d'après le modèle N+N=N parmi lesquels il y a des néologismes, c'est- à- dire les mots qui ont paru dans la langue française dans la période étudiée-entre 1970 et 1997 (parapente, séroconversion, autocaravane, capital-risque et d'autres). Quant aux autres mots admis dans le Nouveau Petit Robert mais absents dans le dictionnaire de 1970, nous les appelons mots nouveaux tout court même s'ils sont construits au XIXe et avant: chou-navet (1732), dessus-de-porte (1653).

Presque tous les composés du XXe siècle sont des termes, ils couvrent différentes sphères d'activité de l'homme : science (cyberspace, analyste-programmeur), technique (roue-pelle, turbo-train), médecine (discarthrose, lymphosarcome), système bancaire (crédit-bail, lettre-transfert).

44 composés ne sont pas admis dans le dictionnaire de 1997. Quelques-uns sont marqués comme vieillis de formes, de signification ou de fréquence (faim-calle, faim-valle Vx, trou-madame=vieux jeu, stratovision- néologisme pour 1970, à changé sa forme interne=diffusion d'émissions de télévision qui se ferait par avion volant à haute altitude).

A+A=A. Ce modèle n'est representé que par 9 mots nouveaux construits au XXe siècle qu'on peut qualifier de termes spéciaux (alicyclique, électrocinétique, magnétodynamique, militaro-industriel, militaro-politique, socioculturel, sociopolitique, thermostatique, etc.) et 4 mots non admis dans le second dictionnaire.Le lexique de la vie courante n'a pas été révélé.

N+A = N, A+N= N. Cette formule signifie qu'il y a deux variantes de ce modèle N+A=N et A+N=N. Dans les deux cas, le patron c'est le nom, l'adjectif est l'épithète, indépendamment de sa position par rapport au nom et dans notre matériel cela n'a aucune importance. Ce modèle est assez productif. Il a donné 73 nouveaux composés qui sont entrés dans le dictionnaire de 1977 et 17 mots non admis.Parmi les premiers, on trouve des termes scientifiques : agrobiologie, agrochimie,

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électrophysiologie, ethnomusicologie, ethnopsychiatrie, ethnopsychologie, sociobiologie, sociolinguistique ; termes techniques: électrovanne, épluche-légumes; le lexique de la vie quotidienne des siècles différents : belle-doche, belle-famille, nu-pied (au lieu de pied-nu - remarque des éditeurs), haute forme, petit-four.

Certains constituants - composants potentiels des mots composés manifestent une activité dérivationnelle élevée, par exemple euro: eurocrédit, eurodéputé, eurodevise, eurodollar, euromarché, euroobligation, eurosignal.

15 mots composés non inclus dans le dictionnaire de 1997 sont pour la plupart des mots désignant des phénomènes de la vie quotidienne : fourche-fière, blanc manteau(x), mort-gage,menu-vair, belle-petite-fille, corbleu.

N+A=A. Il y à 18 composés nouveaux construits d'après ce modèle qui sont entrés dans le dictionnaire de 1997.Il n'y a pas de mots non admis.Presque tous sont des termes: (alphanumérique, colorectal glycérophtalique, immunodépressif, sacro-iliaque, séronégatif, séropositif, immunotolérant et d'autres).

V+N=N. Ce modèle est très productif (71mots nouveaux plus 39 composés non admis). Dans la plupart des cas, selon Mitterand, le nom est le complément du verbe senti comme une forme figée de la 3-ème personne de l'indicatif présent. 59 composés datent du XXe siècle.Ce sont les mots qui désignent des objets de la vie quotidienne : amuse-bouche, cache-cœur, chauffe-biberon, chauffe-eau, chauffe-assiettes, coupe-ongle, croque-madame, lave-linge, pince-jupe, porte-bébé, presse-agrumes, protège-nez, protège-slip, repose-bras, repose-tête, sèche-mains,vide-tourie. Il y a aussi des mots techniques : cache-prise, essuie-phare, lance-engins, lance-missiles, lève-glace, lève-vitre, passe-bande (de fréquence), porte-conteneurs, porte-hélicoptères.

Parmi les composés non admis il y a 4 mots du XXe siècle : garde-place, ouvre -gants, ramasse-monnaie, varheure (var+heure). 15 mots sont du XIXe siècle. Ils désignent des détails différents de la vie courante qui ont perdu leur actualité : brisebise, chauffe-plats, couvre-nuque, essuie-plume, garde-frein, porte-carnier, porte-baïonette, pousse-cailloux (arg.militaire), serre-nez, taille-racines, tire-feu, tire-sou (vx), tire-feuille, vide-gousset (vx ou plaisant), cache-corset (ancien).

Parmi les mots des périodes précédantes, on peut citer quelques noms d'instruments et appareils sortis de l'usage ou reçus des noms nouveaux : chauffe-pieds, tranchelard, bacul, boute-selle, tournebride.

V+Adv=N Ce modèle est peu productif. Nous n'avons révélé que 10 nouveaux composés : couche-tard, couche-tôt, lève-tard, lève-tôt, mèle-tout, passe-haut, passebas, rentre-dedant, sèche-cheveux, sèche-linge, sent-bon, vide-vite.

25 composés sont construits d'après quelques modèles improductifs, par exemple: V+V=N: sacquebute, touche-touche, laisser-faire; V+Pn=N: essuie-tout.

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Conclusion

1. L'analyse d'un grand corpus lexical permet de constater un mouvement actif du vocabulaire du français moderne sous l'effet des différents processus qu'on appelle aujourd'hui synergétiques.

2. Au cours de la période étudiée le français s' est enrichi d'un nombre considérable d'unités lexicales.Il s'est renouvelé de 20% si l'on s'en tient au chiffre de 60000 mots donné par les rédacteurs du Nouveau Petit Robert dans la préface. Cela prouve que la dérivation française ne se dégrade pas mais au contraire prend de l'ampleur.

3. En ce qui concerne la composition qui est l'objet de notre analyse, sur le plan quantitatif elle cède à la suffixation et à la préfixation mais elle reste un procédé vivant et effectif de l'enrichissement du vocabulaire du français moderne.

Bibliographie:

1. Думбревяну. Очерк по теории словосложения. Кишинев: Штиинца, 1980. -111 с.

2. Пиотровский Р.Г., Билан В.Н., Боркун М.Н. Методы анализа и синтеза текста: учеб. пособие для институтов и факультетов иностранных языков. Минск: Вышэйшая школа,1985. -222 с.

3. Халифман Э.А., Макеева Т.С., Раевская О.В. Словообразование в современном французском языке: учеб. пособие. М.: Высшая школа,1983. -128 с.

4. Чекалина Е.М.,Ушакова Т.М. Лексикология французского языка: учеб. пособие. Изд-во СПб университета,1998. -236 с.

5. Чинчлей.Г.С.Очерки по деривации в современном французском языке. Кишинев: Штиинца, 1991. -119. с.

6. Dubois J. Etude sur la dérivation sufïixale en français moderne et contemporain. Essais d'interprétation des mouvements observés dans le domaine de la morphologie des mots construits.?.: Larousse,1962. -307 p.

7. Dubois J. ,Guilbert L.,Mitterand H.,Pignon J. Le mouvement général du vocabulaire français de 1949 à 1960 d'après un dictionnaire d'usage.// Français moderne.- 1960.-N2 (2).- P.86-106.

8. Guilbert L. La créativité lexicale. P.: Larousse Université,1975. -285 p.

9. Lehmann A.,Martin-Berthet F.Introduction à la lexicologie. Sémantique et morphologie.?.: Nathan, 1998.- 201 p.

10. Mitterand H. Les mots français.P.:P.U.F.,1968. - 128 p.

11. Saussure F. de. De l'essence double du langage.// Ecrits de linguistique générale.Texte établi et édité par Simon Bouquet et Rudolf Engler avec la collaboration d'Antoinette Weil. ?. : Gallimard. 2002. -353 p.

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