Научная статья на тему 'De la distinction du nom et du verbe dans les langues ouraliennes et dans les langues indo-européennes'

De la distinction du nom et du verbe dans les langues ouraliennes et dans les langues indo-européennes Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Текст научной работы на тему «De la distinction du nom et du verbe dans les langues ouraliennes et dans les langues indo-européennes»

DE LA DISTINCTION DU NOM ET DU VERBE DANS LES LANGUES OURALIENNES ET DANS LES LANGUES INDO-EUROPÉENNES

[Paris, 1984]

I. Objections à l'hypothèse d'un « nom-verbe » indifférencié en ouralien

Toutes les langues finno-ougriennes connaissent la distinction du nom et du verbe. Beaucoup de linguistes (C. Bárczi, G. Mészoly, J. Berrár, L. Hakulinen, P. Siro) estiment cependant qu'il n'en était pas de même en finno-ougrien commun, qu'il s'agit là d'une innovation : à l'appui de cette hypothèse ils citent les arguments suivants :

A. Les noms et les verbes ne sont pas phonétiquement distincts.

B. Certains suffixes de dérivation peuvent être construits aussi bien sur des radicaux nominaux que sur des radicaux verbaux.

C. Le système des semi-propositions (constructions participiales et autres) serait caractéristique du finno-ougrien alors que celui des propositions subordonnées introduites par une conjonction de subordination résulterait, dans les langues finno-ougriennes attestées, d'une influence indo-européenne.

D. Nombre de formes verbales personnelles sont d'origine manifestement nominale.

E. L'« air de famille » présenté dans la plupart des langues finno-ougriennes par les marques de possessivation d'une part et certaines désinences personnelles de l'autre serait la preuve que les formes personnelles du verbe ne seraient étymologiquement que des noms possessivés.

Revenons sur ces différents points.

A. Dans son Esquisse de la langue finnoise (Paris, 1949, p. 41 ). A. Sauvageot commence le sous-chapitre qu'il consacre aux parties du discours en résumant comme suit l'opinion de ses prédécesseurs : « Les procédés d'agglutination et d'adjonction qui viennent d'être analysés valent en gros pour tous les mots de la langue finnoise, noms ou verbes. Rien dans la structure phonologique d'un mot ne distingue le verbe du nom. Tous les mots ont même structure pour ce qui est de leurs thèmes et les procédés par lesquels ces thèmes sont élargis varient selon la nature du thème, non selon qu'il s'agit d'un verbe ou d'un nom ». Suit une mise en parallèle des formes nominales joen, jokea, joet, jokia (respectivement génitif singulier, partitif singulier, nominatif / accusatif pluriel et partitif pluriel de joki « rivière ») et des formes verbales luen, luet, lukea, luki (1ère personne du singulier du présent, 2ème personne du singulier du présent, 1er infinitif et 3ème personne du singulier du prétérit du verbe signifiant « lire »). « C'est seulement la nature des suffixes qui varie d'un cas à l'autre », précise encore A. Sauvageot.

О РАЗЛИЧЕНИИ ИМЕНИ СУЩЕСТВИТЕЛЬНОГО И ГЛАГОЛА В УРАЛЬСКИХ И ИНДОЕВРОПЕЙСКИХ ЯЗЫКАХ

[Париж, 1984]

I. Возражения против гипотезы о недифференцированное™

«существительного-глагола» в уральском языке-основе

Все финно-угорские языки различают имя существительное и глагол. Тем не менее некоторые лингвисты (C. Bârczi, G. Meszoly, J. Berrâr, L. Hakulinen, P. Siro) считают, что в общем финно-угорском языке этого различия не было, что речь здесь идет о нововведении. В защиту этой гипотезы они приводят следующие аргументы:

A. Существительные и глаголы не различаются фонетически.

Б. Некоторые деривационные суффиксы могут присоединяться как к именным, так и к глагольным корням.

B. Для финно-угорских языков характерна система полупредложений (причастные конструкции и др.), тогда как система придаточных предложений с подчинительным союзом в финно-угорских языках является результатом индоевропейского влияния.

Г. Многие личные формы глагола имеют очевидное именное происхождение.

Д. «Семейное сходство», представленное в большинстве финно-угорских языков признаками притяжательности, с одной стороны, и некоторыми личными флексиями - с другой, служат доказательством того, что личные формы глагола этимологически происходят от притяжательных существительных.

Остановимся подробнее на каждом пункте.

А. В своем «Очерке о финском языке» (Esquisse de la langue finnoise. Paris, 1949, р. 41) в начале подраздела, посвященного частям речи, О. Соважо излагает позицию своих предшественников: «Средства агглютинации и присоединения, которые мы только что проанализировали, подходят в целом для всех слов финского языка, существительных или глаголов. Ничто в фонологической структуре слова не отличает глагол от существительного. Все слова имеют одну и ту же структуру в том, что касается их основ, а средства, с помощью которых эти основы увеличиваются, варьируются в зависимости от их характера, а не от того, идет ли речь о глаголе или о существительном». Далее следует сопоставление именных форм joen, jokea, joet, jokia (соответственно, генитив единственного числа, партитив единственного числа, номинатив / аккузатив множественного числа и партитив множественного числа слова joki «река») и глагольных форм luen, luet, lukea, luki (1-е лицо единственного числа настоящего времени, 2-е лицо единственного числа настоящего времени, 1-й инфинитив и 3-е лицо единственного числа прошедшего времени глагола «читать»). «Только характер суффиксов меняется от одного случая к другому», - уточняет О. Соважо.

Cette opinion, hâtons-nous de préciser que ce dernier ne la partage manifestement plus, si tant est qu'il l'ait jamais entièrement faite sienne. Rendant compte d'un article de L. Benko et des objections faites à ce dernier par P. Hajdu, il concluait en 1972 : « Sans doute on se complaît à imaginer qu'il a existé dans l'évolution de nos idiomes un stade où les mots ne se différenciaient pas encore selon les " parties du discours " telles que nous les entendons, mais c'est une vue de l'imagination et rien ne nous autorise à prendre pour point de départ de la comparaison entre les langues ouraliennes une structure analogue à celle que présentent sous nos yeux des langues du type polynésien, par exemple » (Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, t. 66, 2, 1972) (t. LXVI, paru en 1972, fasc. 2, p. 236).

Remarquons tout d'abord que dans les exemples cités ci-dessus, le thème coïncide avec le radical. Or, en français non plus, rien, dans leur structure phonologique, ne permet de distinguer un radical nominal d'un radical verbal. C'est seulement leur place et leur fonction dans la phrase qui permettent d'établir une différence entre « rond » et « romps », « mouche » et « mouche », « sa marche » et « ça marche ». En anglais, fire est un nom dans the fire « le feu », et un verbe dans to fire « faire feu ». Les mêmes alternances affectent en français les noms et les verbes : « chien » / « chenil », « tiens » / « tenir ».

S'agissant de thèmes élargis au moyen d'un suffixe, l'indifférenciation est en finnois beaucoup moins absolue qu'il n'y paraît. Un mot tel que hyvyys « bonté » ou vapaus « liberté » ne saurait être un verbe ni même un adjectif : il n'existe pas en finnois de forme verbale ou adjectivale terminée par VVs, et aucun verbe ou adjectif ne présente un thème vocalique en -Vvte- analogue à celui de hyvyyte-, vapaute-. Il n'existe pas non plus de formes verbales terminées par -r ou -l comme le sont par exemple manner « terre ferme », « continent » ou askel « pas ». (De même, dans la série pronominale, les formes partitives mita, keta, jota, sita sont des pronoms dans leur morphologie même : seuls les pronoms présent en finnois des radicaux monosyllabiques terminés par une voyelle brève ; la variante -ta / -ta de la marque du partitif ne figure après voyelle brève, du moins dans la langue actuelle, que construite sur ces mêmes radicaux pronominaux.) La structure phonologique de certains mots trahit donc bien, même en finnois, leur appartenance à une classe fonctionnelle déterminée.

B. Deuxième argument : la possibilité de construire certains suffixes tant sur des radicaux verbaux que sur des radicaux nominaux. Cette « particularité », maintes fois soulignée par les linguistes notamment hongrois et finlandais, est résumée comme suit par A. Sauvageot, à la page 41 de son Esquisse de la langue finnoise : « Rien... ne signale à l'oreille ou à l'oeil, quand on les prend isolément, que des mots comme vakeva « fort » et lihava « gras » sont des adjectifs dérivés de noms, alors que lukeva « lisant» et antava « donnant » sont des participes présents dérivés de verbes ».

Поспешим уточнить, что, судя по всему, он больше не придерживается этого мнения, а, возможно, никогда и не поддерживал его полностью. В 1972 г., опираясь на статью Л. Бенко и возражения, предъявленные ему со стороны П. Хайду, он делает вывод: «Нам, безусловно, нравится думать, что в процессе эволюции наших языков существовала стадия, на которой слова еще не разделялись на «части речи» так, как мы их понимаем, но это лишь спекуляции и нельзя брать за точку отсчета в сопоставлении уральских языков структуру, аналогичную структуре языков, например полинезийской группы» (Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, t. 66,2, 1972) (t. LXVI, 1972, fasc. 2, p. 236).

Заметим для начала, что в вышеперечисленных примерах основа совпадает с корнем. Фонологическая структура французского языка, однако, также не позволяет отличить именной корень от глагольного. Только место и функция слов в предложении дают возможность обозначить разницу между «rond» и «romps», «mouche» и «mouche», «sa marche» и «ça marche». В английском языке fire - это существительное в the fire («огонь») и глагол в to fire («поджигать»). Во французском языке такие же чередования характерны для существительных и глаголов: «chien / chenil», «tiens / tenir».

Поскольку речь идет об основах, увеличенных с помощью суффикса, недифференцированность в финском языке вовсе не такая полная, как могло бы показаться. Такие слова, как hyvyys «доброта» или vapaus «свобода», не могли бы быть ни глаголом, ни даже прилагательным: в финском языке не существует глагольной или адъективной формы, которая бы заканчивалась на -VVs, и никакой глагол или прилагательное не демонстрируют вокалической основы -Vvte-, аналогичной основам hyvyyte-, vapaute-. Не существует также и глагольных форм, заканчивающихся на -r или -l, как, например, manner «материк», «континент» или askel «шаг». (К тому же в местоименном ряду партитивные формы mita, keta, jota, sita - это местоимения в полном смысле этого слова: в финском языке только местоимения представляют собой односложные корни, заканчивающиеся кратким гласным звуком; вариант -ta / -ta признака партитива появляется после краткой гласной, по крайней мере в современном языке, только если он построен на тех же местоименных корнях.) Таким образом, фонологическая структура некоторых слов отлично показывает, даже в финском языке, их принадлежность к определенному функциональному классу.

Б. Второй аргумент: возможность присоединения некоторых суффиксов как к глагольным, так и к именным корням. Эта «особенность», много раз упомянутая лингвистами, особенно венгерскими и финскими, представлена Соважо, на с. 41 его «Очерка о финском языке»: «Ничто не сигнализирует нашему слуху или зрению, если брать их по отдельности, что такие слова, как vakeva «сильный» и lihava «тучный», являются прилагательными, образованными от существительных, тогда как lukeva «читающий» и antava «дающий» - это причастия настоящего времени, образованные от глаголов».

En va-t-il donc bien différemment en latin, où, à côté des participes passés amatus « aimé », deletus «détruit », etc..., on peut aligner des dénominatifs tels que barbatus « barbu », parmatus « armé d'une parme », fistulatus « muni de tuyaux ». La même ambiguïté des dérivés en -tu- se retrouve en balte et en slave : vieux slave bradatu, lituanien barzdotas « barbu », en face des participes vieux slave mytu « lavé », lituanien laikytas « tenu » et en germanique : anglais bearded « barbu », blue-eyed « aux yeux bleus », en face de learned « appris », « apprenais », participe passé et prétérit de to learn. Dès les formes les plus anciennes de l'indo-européen le suffixe -to a servi à la dérivation aussi bien des dénominatifs que des déverbatifs. En français, peuvent de la même façon être construits sur des thèmes nominaux ou verbaux :

- le suffixe -ure dans chevelure, denture... et dans brûlure, piqûre...

- le suffixe -eux dans courageux, peureux... et dans boiteux, onduleux...

- le suffixe -asse / -ace dans rosace, dans fadasse et dans lavasse...

- le suffixe -able dans blâmable, mais aussi dans cyclable...

C. On tire souvent argument de la multiplicité des formes nominales du verbe dans les langues finno-ougriennes pour en conclure, comme l'écrit par exemple A. Sauvageot à la page 12 de L'élaboration de la langue finnoise (Paris, 1973), que « la langue originelle n'a pas connu la subordination dans l'acceptation où nous l'entendons et elle a ignoré la proposition relative ».

Or, prenons l'exemple du finnois qui, avec ses nombreuses constructions « infinitives » et participiales notamment, passe à juste titre pour une langue finno-ougrienne où le système des semi-propositions (lauseenvastike) verbo-nominales est particulièrement développé, et comparons-le à une langue aussi indubitablement indoeuropéenne que le latin. Que constatons-nous, si ce n'est qu'il n'est guère de constructions verbo-nominales finnoises qui ne puissent être rendues par une construction nominale ou verbo-nominale latine. Qu'on en juge d'après le tableau suivant des constructions finnoises accompagnées de leur équivalent latin :

Не так уж отличается в этом смысле латинский язык, где наряду с причастиями прошедшего времени amatus «любимый», deletus «разрушенный» и др. можно выделить такие отыменные слова, как barbatus «бородатый», parmatus «вооруженный щитом», fistulatus «трубчатый». Ту же двузначность производных слов с -tu- можно найти в балтийских, славянских (старославянское брадатъ, литовское barzdotas «бородатый» против старославянского причастия мытъ «мытый» и литовского laikytas «поддерживаемый») и в германских языках (английское bearded «бородатый», blue-eyed «голубоглазый» против learned «выученный», «учил» - причастия прошедшего времени и прошедшего времени глагола to learn). С самых древних индоевропейских форм суффикс -to служил для деривации как отыменных, так и отглагольных слов. Во французском языке к именной и глагольной основе таким же образом могут быть присоединены:

- суффикс -ure в chevelure («шевелюра»), denture («зубы»)... и в brûlure («ожог»),piqûre («укол»).

- суффикс -eux в courageux («смелый»), peureux («пугливый»). и в boiteux («хромой»), onduleux («волнистый»).

- суффикс -asse / -ace в rosace («роза [витража]»), fadasse («безвкусный»)

и в lavasse («проливной дождь», «бурда»).

- суффикс -able в blâmable («достойный порицания»), но также и в cyclable («для велосипедной езды»)...

В. Как пишет О. Соважо на с. 12 своей книги «Становление финского языка» (L'élaboration de la langue finnoise. Paris, 1973), из многообразия именных форм глагола в финно-угорских языках часто делается вывод, что «первоначальный язык не знал ни подчиненности в том виде, в каком мы ее понимаем, ни относительных предложений».

Возьмем, к примеру, финский язык, который с его множественными «инфинитивными» и особенно причастными конструкциями полноправно называется финно-угорским языком с чрезвычайно развитой системой глагольно-именных полупредложений. Сравним его с латинским языком, который, бесспорно, также принадлежит к индоевропейской группе. Мы приходим к выводу, что нет почти ни одной финской глагольно-именной конструкции, которая не могла бы быть передана именной или глагольно-именной латинской конструкцией. Обратим внимание на таблицу, содержащую финские конструкции и их латинские эквиваленты:

INFINITIFS Finnois

Latin

1er infinitif

Hân halusi tutustua seutuun Kirja on hyvâ lukea

2ème infinitif

Suden saapuessa, lampaat juoksevat karkuun

Poika tulee laulaen

Syotâessâ

Lâhtiessâni olin kirjoittanut sinulle

3ème infinitif

Tulen leikkimaàn

Kehotan sinua lukemaan

Valmis taistelemaan

Halukas lukemaan

Nyt vangit rukoilemaan jumalia

Esti minua kirjoittamasta

Lukemalla oppii

Kâskemâttâni

Kenraalin kâskemâttâ

4ème infinitif Lukemisen halu On lukeminen Inhoamme valehtelemista

CONSTRUCTIONS PARTICIPIALES Finnois

Lintujen lennosta ennostettuaan4, Romulus perusti Rooman Toivon tulevani

Kreikkalaiset sanovat Homeroksen olleen sokea

Luettava kirja Karthago on havitettava Nyt on juotava

NOMINATIF / PARTITIF ABSOLU Finnois

Roomalaiset kukistivat Gallian Caesar sotapâallikkonâan

Regiones cognoscere volebat Liber est jucundus lectu

Adveniente lupo, oves discurrunt Puer venit canens Inter cenandum Proficiscens scripseram ad te

Venio lusum Hortor te ad legendum Paratus ad dimicandum Cupidus legendi Tunc captivi deos precari Deterruit me a scribendo Legendo fies doctus Injussu meo Injussu imperatoris

Cupiditas legendi Est legendum A mentiendo abhorreamus

Latin

Romulus Romam auspicato1 condidit

Spero me venturum esse

Graeci dicunt Homerum caecum fuisse

Liber legendus Delenda est Carthago Nunc est bibendum

Latin

Romani, Caesare duce, Galliam subegerunt

4 Les constructions sont ici d'autant plus comparables que le partitif finnois est historiquement, comme l'ablatif latin, un cas séparatif.

ИНФИНИТИВЫ

Финский язык

Латинский язык

1-й инфинитив

Hân halusi tutustua seutuun

Kirja on hyvä lukea

lampaat juoksevat

2-й инфинитив Suden saapuessa, karkuun

Poika tulee laulaen Syötäessä

Lähtiessäni olin kirjoittanut sinulle

3-й инфинитив Tulen leikkimään Kehotan sinua lukemaan Valmis taistelemaan Halukas lukemaan

Nyt vangit rukoilemaan jumalia Esti minua kirjoittamasta Lukemalla oppii Käskemättäni Kenraalin käskemättä

Regiones cognoscere volebat Liber est jucundus lectu

Adveniente lupo, oves discurrunt Puer venit canens Inter cenandum Proficiscens scripseram ad te

Venio lusum Hortor te ad legendum Paratus ad dimicandum Cupidus legendi Tunc captive deos precari Deterruit me a scribendo Legendo fies doctus Injussu meo Injussu imperatoris

4-й инфинитив Lukemisen halu On lukeminen Inhoamme valehtelemista

ПРИЧАСТНЫЕ КОНСТРУКЦИИ Финский язык

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Lintujen lennosta ennostettuaan4, Romulus perusti Rooman Toivon tulevani

Kreikkalaiset sanovat Homeroksen olleen sokea

Luettava kirja Karthago on havitettava Nyt on juotava

Cupiditas legendi Est legendum A mentiendo abhorreamus

Латинский язык

Romulus Romam auspicato1 condidit

Spero me venturum esse

Graeci dicunt Homerum caecum fuisse

Liber legendus Delenda est Carthago Nunc est bibendum

АБСОЛЮТНЫЙ НОМИНАТИВ / ПАРТИТИВ Финский язык Латинский язык

Gallian Caesar

Roomalaiset kukistivat sotapäällikkönään

Romani, subegerunt

Caesare duce,

Galliam

4 Эти конструкции тем более сопоставимы, учитывая то, что исторически финский партитив является отделительным падежом, так же, как и латинский аблатив.

Le latin, avec son infinitif, son gérondif, son supin, son adjectif verbal en -ndus et ses participes ne le cède vraiment en rien au finnois.

On ne manquera sans doute pas de nous faire observer que, si toutes les langues finno-ougriennes utilisent la subordination, celle-ci est en revanche presque absente des langues samoyèdes qui lui préfèrent les constructions verbo-nominales. Mais quelles preuves avons-nous que les langues samoyèdes - dont la conjugaison n'est du reste pas moins riche que celle d'autres langues - soient plus proches du modèle ouralien que les langues finno-ougriennes ? Ce qui nous frappe, c'est que les langues ouraliennes connues présentent des systèmes verbaux et verbo-nominaux typologiquement très proches de ceux des langues non-ouraliennes situées dans la même aire géographique. Les Samoyèdes du Sud ont été fortement turkisés. Ceux du Nord ont subi dans leur culture et dans leur langue l'influence des populations paléoasiatiques auxquelles ils se sont manifestement mélangés. On a relevé un grand nombre de concordances lexicales entre le samoyède d'une part, l'eskimo, le tchouktche et le koryak de l'autre. Or, le verbe samoyède, comme A. Sauvageot l'a du reste plusieurs fois signalé, rappelle beaucoup celui des langues paléosibériennes. Que les Samoyèdes n'aient pas développé une culture aussi évoluée que celles des Finno-ougriens ne signifie pas que leurs langues soient pour autant restées plus archaïques.

D. Quatrième argument : le système de la flexion verbale se serait constitué tardivement en finno-ougrien à la suite d'un processus que Géza Bárczi, à la page 61 de sa «Biographie de la langue hongroise » (A magyar nyelv életrajza. Budapest, 1963) appelle la « verbification des noms verbaux » (igenevek igésülése), formule, soit dit en passant, quelque peu ambiguë puisque le terme « nom verbal » semble admettre l'existence antérieure sinon d'un verbe du moins d'une « verbalité » dont on prétend par ailleurs dénoncer l'ancienneté.

D'un auteur à 1'autre, des nuances importantes méritent d'être soulignées.

La position la plus radicale est celle adoptée notamment par le Finlandais L. Hakulinen qui, dans son ouvrage capital « Structure et Evolution de la Langue finnoise » (Suomen kielen rakenne ja kehitys. Helsinki, 196p.), écrit (§ 31, pp. 5960) : « De même que l'existence d'un nominatif présuppose celle d'un non-nominatif, de même, s'agissant du verbe, la classe morphologique des formes non finies (infiniittisten muotojen luokka) n'est-elle apparue qu'au moment où est apparue celle des formes finies, le présent n'est-il apparu qu'avec le non-présent, 1' "indicatif' qu' avec le "non-indicatif ", l' "actif' qu'avec le "passif'. Mais ce qui vaut pour la naissance des catégories flexionnelles s'applique également à la naissance des parties du discours. Aurait-il pu en effet y avoir des noms avant qu'il y ait clairement des "non-noms", autrement dit, selon la plus grande vraisemblance, des verbes ? La diversification des parties du discours s'est donc produite de pair avec le développement des flexions nominale et verbale ».

Латинский язык с его инфинитивом, герундием, супином, отглагольным прилагательным на -ndus и причастиями ни в чем на самом деле не уступает финскому языку.

Нельзя не заметить, что если все финно-угорские языки используют подчинение, то в самодийских языках, которые предпочитают ему гла-гольно-именные конструкции, оно почти отсутствует. Но есть ли у нас доказательства того, что самодийские языки, в которых система спряжений не менее сложная, чем в других языках, ближе к уральской модели, чем финно-угорские языки? Поражает тот факт, что глагольные и глагольно-именные системы известных уральских языков оказываются типологически очень близкими к системам неуральских языков, распространенных в этой же географической зоне. Южные самодийцы подверглись мощному влиянию тюрков. Северные самодийцы испытали в своей культуре и своем языке влияние палеоазиатских народов, с которыми они, очевидно, смешались. Было выявлено большое количество лексических соответствий между самодийскими языками, с одной стороны, и эскимосским, чукотским и корякским - с другой. Между тем самодийский глагол, об этом не раз говорил О. Соважо, очень напоминает глагол палеосибирских языков. Тем не менее тот факт, что самодийцы не обладают такой же развитой культурой, как финно-угры, не означает, что их языки остались более архаичными.

Г. Четвертый аргумент: система глагольных флексий в финно-угорских языках образовалась поздно, в результате процесса, который Геза Барци называет «вербализацией отглагольных существительных» (igenevek igésulése) на с. 61 «Биографии венгерского языка» (A magyar nyelv életrajza, Budapest, 1963). Эта формулировка, кстати, довольно двусмысленна, так как термин «отглагольное существительное» предполагает наличие предшествующего глагола или, по крайней мере, некую «вербальность», раннее существование которой при этом отрицается.

Следует подчеркнуть важные нюансы, рассматриваемые в работах разных авторов.

Самую радикальную позицию занимает финский исследователь Л. Хакулинен, который в своей главной работе «Развитие и структура финского языка» (Suomen kielen rakenne ja kehitys, Helsinki, 1968) пишет следующее (§ 31, с. 59-60): «Так же, как существование номинатива предполагает существование не-номинатива, у глагола морфологический класс неличных форм (infiniittisten muotojen luokka) появился лишь с появлением личных форм. А настоящее время появилось только тогда, когда возникли другие формы времени не-настоящего, «индикатив» вместе с «не-индикативом», а «актив» с «пассивом». Но то, что касается возникновения флективных категорий, распространяется также и на появление частей речи. Могли ли, в самом деле, появиться существительные до того, как четко обозначились «не-существительные», то есть, скорее всего, глаголы? Диверсификация частей речи, таким образом, произошла одновременно с развитием именных и глагольных флексий».

Cette opinion s'appuie sur une idée curieuse, mais qui revient souvent sous la plume des théoriciens du finno-ougrien : celle selon laquelle la langue-mère n'aurait pu être qu'une langue plus « primitive » que les langues-filles, les langues modernes étant l'aboutissement d'un processus régulier d'élaboration dont le point de départ aurait été un état de langage antérieur à l'apparition du mot, et dans lequel le même grognement ou borborygme destiné à dénoter un jour la notion de poisson n'aurait encore signifié, selon la situation, que « voilà un poisson » ou « ça mord » ou « j'ai faim », par exemple. Quel que soit le bien-fondé de ces considérations sur l'origine du langage, il nous semble absurde d'imaginer un seul instant que le finno-ougrien, ou même l'ouralien commun, ait pu ressembler à ce code animal et les allusions rapides aux langues des Tasmaniens ou des Zoulous témoignent d'un curieux préjugé : l'extrême complexité des langues aborigènes d'Australie, la sophistication d'un système comme celui des classes nominales dans les langues bantoues suffisent à nous rappeler que l'hominisation ne date pas d'hier ; il n'est pas pensable que des populations aux structures sociales et religieuses très complexes n'aient disposé, plusieurs dizaines de milliers d'années après l'apparition de l'homo sapiens, que d'un catalogue de cris analogues à ceux des primates.

Aussi est-ce sous une forme plus nuancée que A. Sauvageot présente cette théorie, par exemple dans son article « Genèse de la conjugaison hongroise » (EFO XII, pp. 137-138) : «... il est souvent affirmé que les verbes des langues ouraliennes ont pour origine des formes 'nominales'. C'est ce qu'enseignait mon maître finlandais E.N. Setala. Pour lui, le thème verbal avait été élargi d'un suffixe dérivatif nominal, lequel avait été à son tour affecté d'une suffixation marquant la relation subjectale, cette dernière marque étant fournie par le pronom personnel, sauf à la 3ème personne où le nom déverbatif était employé nu au singulier et affecté de la seule marque du pluriel à la 3ème personne du pluriel. (...) L'emploi du terme 'forme nominale' ou encore de 'nom' pour désigner la base verbale ou plus exactement la base sur laquelle a été édifié le paradigme verbal est également erroné. Il ne saurait être question de 'nom' dans une langue qui ne connaît pas de 'verbe'. Tout au plus peut-on parler de mot indifféremment utilisé dans les fonctions nominales et dans les fonctions prédicatives. Or il est un trait caractéristique des langues ouraliennes de type archaïque dont il a été rarement fait mention dans les travaux récents sur la conjugaison hongroise, c'est que tout mot isolé, dont le sens intrinsèque s'y prête, peut être émis, selon un certain débit, en fonction d'un prédicat dépendant d'un sujet implicite de 3ème personne du singulier si le mot ne porte pas de marque de pluriel et de 3ème personne du pluriel, si cette marque est présente ».

Это мнение опирается на одну любопытную идею, которая часто звучит в работах исследователей финно-угроведов. Согласно этой идее, праязыком мог быть только язык более «примитивный» по сравнению с дочерними языками; современные языки являются результатом непрерывного процесса развития, отправной точкой которого стал язык в стадии, предшествующей возникновению слова, в котором одно и то же рычание и урчание, предназначенное однажды для обозначения понятия рыбы, означало только, в зависимости от ситуации, «вот рыба» или «клюет» или, например, «хочу есть». На чем бы ни были основаны эти размышления о происхождении речи, нам кажется абсурдом хотя бы на секунду представить, что прото-финно-угорский или сам уральский язык-основа походили на код животных. Примеры языков тасманийцев и зулусов свидетельствуют о странном предубеждении: необычайной сложности языки австралийских аборигенов и совершенство таких систем, как именные классы в языках банту, достаточно, чтобы напомнить, что антропогенез произошел далеко не вчера; трудно представить, что народы, обладающие крайне сложными социальными и религиозными структурами, десятки тысяч лет спустя после появления homo sapiens пользовались лишь набором криков, аналогичных крикам приматов.

В менее категоричной форме эту теорию представляет О. Соважо в своей статье «Процесс образования спряжения в венгерском языке» (Genèse de la conjugaison hongroise, EFO XII, p. 137-138): «.часто утверждается, что глаголы в уральских языках происходят от «именных» форм. Именно этому учил меня мой финский преподаватель Э. Н. Сетяля. По его мнению, глагольная основа расширялась с помощью именного дериваци -онного суффикса, который, в свою очередь, был затронут суффиксацией, характерной для субъектных отношений, выражающихся с помощью личного местоимения, исключая 3 -е лицо, где отглагольное существительное использовалось строго в единственном числе и было отмечено признаком множественного числа только в 3-м лице множественного числа. (...) Использование терминов «именная форма» или «существительное» для обозначения глагольной основы или, точнее, основы, на которой строится глагольная парадигма, также ошибочно. В языке, не знающем «глагола», не может быть «существительного». Самое большее, о чем можно говорить, так это о слове, которое одинаково используется в именной и преди -кативной функциях. Итак, характерный признак древних уральских языков, который редко упоминается в недавних работах о венгерском спряжении, заключается в том, что любое отдельное слово, подходящее по смыслу, может быть использовано в функции предиката, зависимого от имплицитного подлежащего в 3-м лице единственного числа (если это слово не несет в себе признака множественного числа) и в 3-м лице множественного числа (если этот признак присутствует)».

Quant à Bârczi lui-même, voici, presque in extenso, en quels termes il décrit ce processus de « verbification » du nom : « Un trait caractéristique du finno-ougrien commun fut que les noms verbaux, en se transformant en formes verbales à désinences personnelles, sont devenus parties de la conjugaison et ont servi à l'expression du temps et du mode. Le prédicat nominal qui, aujourd'hui encore, reste fréquent dans des phrases telles que a hàz nagy (« la maison est grande »), bàtyàm katona (« mon frère aîné est soldat ») était un trait caractéristique du finno-ougrien commun, et cet héritage, qui remontait aux temps les plus ancestraux, faisait encore effet à l'époque de la communauté finno-ougrienne en ce sens que, à la place d'un prédicat verbal on utilisait souvent un prédicat de caractère nominal, autrement dit, verbo-nominal (igenévi àllitmàny), de la même façon que si aujourd'hui nous disions par exemple o làtô (« lui/elle voyant »), ou o làtàs (aL) (« lui / elle (sa) vue ») au lieu de o làt (« il / elle voit »). Ces noms verbaux, avec l'expansion de la prédication verbale, fournirent des formes diverses de la conjugaison. Telle est par exemple l'origine de la désinence -â / -é du passé narratif ( làtà « il / le / vit », nézé « il / le / regarda ») ou du -j de l'impératif (vàrj ! « attends ! »). Ce processus de développement s'est répété plus tard au cours de l'existence propre du hongrois, du fait que l'héritage linguistique finno-ougrien était encore très vivace à l'époque du proto-hongrois. C'est ainsi que le thème du passé accompli est pour notre actuelle conscience linguistique encore assez clairement identique au nom verbal adjectival du temps passé / ce que nous appelons en français le participe passé / : vàrt unnep « une fête attendue », unnepet vàrt « il attendait une fête », a làtott jelenet « la scène vue », egy jelenetet làtott « il a vu une scène ». La formation de ce temps verbal ne fait pas partie des événements les plus anciens de l'existence propre de la langue hongroise, du moins eut-elle lieu dès l'èpoque du proto-hongrois. Son rôle demeura assez longtemps plus circonscrit qu'aujourd'hui, limité qu'il était par la présence des autres temps du passé - làtà, làt vala ».

À la différence de L. Hakulinen qui nie purement et simplement que le verbe en tant que tel ait existé en ouralien. Bârczi, notons-le, use d'une formulation moins radicale. Il n'affirme pas nettement que tout le système du verbe dans les langues finno-ougriennes modernes soit nécessairement d'origine nominale. Il ne dit pas clairement le contraire non plus, il est vrai. Du moins considère-t-il comme caractéristique de cette famille linguistique la tendance à la verbalisation des formes nominales. C'est ce dernier point que nous voulons contester.

Rappelons d'abord que la prédication nominale, présentée par Bârczi -et beaucoup d'autres - comme typiquement finno-ougrienne était largement utilisée dans les langues indo-européennes anciennes. Ainsi [...] en vieux perse : mana pita Vistaspa « mon père est Vistaspa » ; en latin : haec admirabilia « ces choses-là sont admirables » (exemples cités par Meillet, Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes p. 356), etc...

Что касается Барци, то он описывает процесс «вербализации» существительного следующим образом: «Характерной чертой финно-угорского языка-основы было то, что отглагольные существительные, превращаясь в глагольные формы с личными окончаниями, могли спрягаться и служили для выражения времени и наклонения. Именной предикат, который и сегодня часто встречается в таких фразах, как a hâz nagy («дом большой»), bâtyâm katona («мой старший брат - солдат»), был характерной чертой финно-угорского языка-основы. Это наследие глубокой древности играло свою роль во времена финно-угорской общности в том смысле, что вместо глагольного предиката часто использовался именной, а точнее, глагольно-именной (igenévi âllitmâny). Это как если бы мы сегодня говорили о lâto («он / она - видящий / видящая») или о lâtâs (aL) («он видение») вместо о lât («он / она видит»). Эти отглагольные существительные с распространением глагольной предикации обеспечили развитие различных форм спряжения. Например, такова природа окончания -â / -é прошедшего повествовательного времени (lâtâ «он / его / увидел», nézé «он / на него / смотрел») или повелительного наклонения (vârj! «подожди!»). Позже, уже во времена существования собственно венгерского языка, этот процесс развития повторился, так как в эпоху прото-венгерского языка финно-угорское лингвистическое наследие все еще играло большую роль. Так, например, основа прошедшего завершенного времени для нашего современного лингвистического сознания все еще идентична отглагольному адъективному существительному прошедшего времени (то, что во французском языке называется причастием прошедшего времени participe passé): vârt unnep «ожидаемый праздник», unnepet vârt «он ждал праздника», a lâtott jelenet «увиденная сцена», egy jelenetet lâtott «он увидел сцену». Образование этого глагольного времени не входит в число древнейших событий в существовании собственно венгерского языка, хотя оно и началось в эпоху прото-венгерского языка. Долгое время оно играло не такую значительную роль, как сегодня, так как было ограничено наличием других прошедших времен - lâtâ, lât vala».

В отличие от Л. Хакулинена, который полностью отрицает существование глагола как такового в уральском языке-основе, Барци, заметим, использует менее радикальную формулировку. Он не настаивает на том, что все глагольные системы современных финно-угорских языков имеют именное происхождение. Следует, однако, отметить, что он не утверждает и обратное. По меньшей мере, он считает тенденцию вербализации именных форм характерной чертой этой языковой семьи. Именно эту гипотезу мы и хотели бы оспорить.

Для начала вспомним, что именная предикация, представленная Барци и многими другими явлением типично финно-угорским, широко использовалась в древних индоевропейских языках. Так, [...] на древнеперсидском: mana pita Vistaspa «мой отец - Vistaspa»; на латыни: haec admirabilia «эти вещи - восхитительны» (примеры приведены из «Введения в сравнительное изучение индоевропейских языков» Мейе, с. 356 -Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes) и т. д.

En russe, la prédication nominale a un emploi beaucoup plus étendu qu'en hongrois, puisqu'elle est utilisée à toutes les personnes du présent et pas seulement à la 3ème. Quoi d'étonnant du reste à ce que des langues tirent parti d'un degré zéro du verbe être qui s'inscrit dans le paradigme de celui-ci tout comme l'absence de suffixation casuelle par exemple s'inscrit, comme désinence zéro, dans le paradigme des cas ? Notons enfin que toutes les langues finno-ougriennes ne connaissent pas la prédication nominale : le finnois, pour ne citer que lui, l'ignore, ou du moins ne la connaît pas plus que le français.

L'origine commune de l'actuel passé du hongrois - celui que Bârczi appelle « passé accompli » (befejezett mûlt ido) pour le distinguer de l'ancien et aujourd'hui désuet « passé narratif » (elbeszélo mûlt ido) - et du participe passé ne nous convainc pas davantage. La plupart des langues européennes parlées en Europe ont développé, à côté d'une ou plusieurs plus anciennes formes « simples » du passé (prétérit, aoriste, parfait, imparfait), une ou plusieurs formes de passé composé - composé d'un participe passé et d'un verbe auxiliaire, « être » ou « avoir », lorsque ce dernier verbe (verbe d'état ainsi que l'a montré Benveniste5) existe. En français parlé, le passé composé a pratiquement remplacé le passé simple. Dans les langues slaves, ce sont tous les anciens temps du passé (aoriste, parfait) qui ont été éliminés : le russe ou le polonais n'ont plus qu'un seul temps du passé ; il s'est constitué à partir de l'ancien participe passé actif. Le russe ja zdal « j'ai attendu, j'attendis, j'attendais » signifie exactement « je (suis) ayant attendu », ce qui correspond tout à fait au finnois mina olen odottanut à cette différence près que le russe utilisant la phrase nominale, on a dans ja zdal le degré zéro du verbe être. C'est parce qu'il est constitué d'un participe que le passé russe s'accorde en genre : ona zdala « elle a attendu ». En polonais, langue où la prédication nominale n'existe plus, la forme nue de l'ancien participe fonctionne seulement comme troisième personne : czekat « il attendait », czekata « elle attendait », etc... Aux autres personnes, le polonais a développé un système de désinences personnelles qui, à quelques détails près, sont les mêmes que celles du présent. Ces desinences sont-elles le résidu de pronoms postposés ? Sont-elles le vestige du verbe postposé ? Dans quelle mesure sont-elles analogiques des désinences du présent ? Autant de questions auxquelles il serait trop long de répondre ici6.

5 Cf. : « être » et « avoir » dans leurs fonctions linguistiques in Problèmes de linguistique générale, Paris 1966, p. 187.

6 L'autonomie de la désinence personnelle se manifeste dans la liberté qu'à conservée la langue littéraire de déplacer exceptionnellement cette désinence du verbe sur l'objet. Ainsi dans ce vers, écrit vers 1950 par Léopold Staff : Cziowiekam kochai i przyrodç, « j'aimais l'être humain et la nature » (Cziowieka : accusatif de cziowiek « être humain » ; -m : je ; kochai : thème passé de kochac « aimer »). En polonais courant : kochaiem cziowieka.

В русском языке именная предикация используется гораздо шире, чем в венгерском, так как она употребляется не только в 3-м лице, но и в других лицах в настоящем времени. Впрочем, что удивительного в том, что языки используют нулевую степень глагола «быть», которая вписывается в парадигму этого глагола, так же, как и отсутствие падежной суффиксации вписывается в качестве нулевого окончания в парадигму падежа? Отметим, наконец, что не все финно-угорские языки используют именную предикацию, к примеру, финский ее не использует или использует, по крайней мере, не больше, чем французский.

Общее происхождение современного прошедшего времени в венгерском языке - того, который Барци называет «завершенным» (befejezett múlt ido), чтобы отличить его от прежнего, устаревшего «повествовательного» (elbeszélo múlt ido), - и причастия прошедшего времени больше не кажется нам убедительным. Большинство европейских языков развились, имея в своем составе одну или несколько более древних «простых» форм прошедшего времени (претерит, аорист, перфект, имперфект), одну или несколько форм сложного прошедшего времени, состоящего из причастия прошедшего времени и вспомогательного глагола, «быть» или «иметь», когда этот последний (глагол состояния, как показал Бенвенист)5 присутствует в языке. В разговорном французском языке сложное прошедшее время (passé composé) практически заменило форму простого прошедшего (passé simple). В славянских языках были вытеснены все древние формы прошедшего времени (аорист, перфект): в русском и польском языках осталось лишь одно прошедшее время, оно образовалось на основе бывшего активного причастия прошедшего времени. Русское я ждал означает «я - ждавший», что полностью соответствует финскому mina olen odottanut. Разница лишь в том, что, хотя русский язык и использует именную конструкцию, в словосочетании я ждал глагол «быть» отсутствует. Именно потому, что русское прошедшее время состоит из причастия, оно согласуется в роде: она ждала. В польском языке, в котором именная предикация больше не существует, «чистая» форма древнего причастия используется только как 3-е лицо: czekai «он ждал», czekaia «она ждала» и т. д. Для других лиц польский язык развил систему личных окончаний, которые, отличаясь лишь в некоторых деталях, совпадают с окончаниями настоящего времени. Не являются ли эти окончания остатком постпозитивных местоимений? Не являются ли они пережитком постпозитивного глагола? В какой степени они аналогичны окончаниям настоящего времени? Ответы на все эти вопросы трудно изложить в рамках одной статьи6.

5 Ср. : «быть» и «иметь» в их лингвистических функциях в «Проблемах общей лингвистики» (Problèmes de linguistique générale. Paris, 1966, p. 187).

6 Самостоятельность личного окончания проявляется в сохранившейся в литературном языке свободе переставлять в виде исключения это окончание с глагола на объект. Так, в стихотворении, написанном в 1950 г. Леопольдом Стаффом, читаем: Cziowiekam kochai i przyrodç «Я любил человека и природу» (Czlowieka: аккузатив cziowiek «человек»; -m: я; kochai: основа прошедшего времени для kochac «любить»). В разговорном польском: kochaiem czlowieka.

Ce qui nous importe, c'est que le passé du polonais moderne s'est constitué selon un modèle qui nous semble tout à fait applicable au hongrois : vârt, comme le russe zdal, comme le polonais czekat, comme le finnois on odottanut signifie étymologiquement « (il est) ayant attendu ». De même en français, je suis venu ne signifie-t-il pas « je suis étant venu » ? Rien, on le voit, de « typiquement finno-ougrien » !

La comparaison peut même être poussée plus loin : la polyvalence du déverbatif hongrois en -t ne ressemble-t-elle pas étrangement à celle des formes françaises construites avec les suffixes remontant au suffixe *-to de l'indo-européen ? En hongrois, le même suffixe -t se rencontre non seulement dans le participe passé, et par voie de conséquence dans les formes personnelles du passé, mais aussi dans des noms verbaux tels que gondolat « pensée », tudat « conscience » , irat « écrit », szeretet « affection, amour ». De même en français, écrit, venue, arrivée, chevauchée et aussi - empruntés à l'occitan ou au latin - cavalcade, salade, légat, mandat etc... Ce nom verbal n'existe parfois en hongrois que possessivé ou marqué d'une désinence casuelle : valaki kozeledtére « à l'approche de quelqu'un », kutyafuttâban « en vitesse », « entre deux portes » (litt. : dans un couru de chien). De même en français des locutions telles que à l'insu de..., au débotté, etc... A valaminek a lâttâra correspond très exactement au vu de...

De la même façon, on cite souvent la 3ème personne du présent finnois comme exemple de nom verbal devenu forme personnelle. Il est vrai que kirjoittavat dans he kirjoittavat « ils écrivent » est bien identique au pluriel du participe présent actif kirjoittava « écrivant », lequel, au singulier, a bien abouti à (han) kirjoittaa « (il) écrit » après être passé par une forme intermédiaire kirjoittavi. Mais les présents composés ne manquent pas dans les langues indo-européennes et le présent progressif anglais he is writing est formé sur le même modèle, à la copule près. Tout au plus peut-on en déduire que la forme finnoise a dû se fixer dans sa fonction de 3ème personne du présent à une époque où la prédication nominale était encore habituelle. Cette utilisation du participe présent actif semble même une innovation du fennique. Dans les autres langues finno-ougriennes, la 3ème personne du présent ne repose pas sur une forme comparable. Il n'est pas du tout exclu que ce présent « composé » ait éliminé une autre forme de présent, plus ancienne. Que savons-nous de l'histoire d'une langue dont les plus anciens monuments ne sont pas antérieurs au XVIe siècle ?

Важно то, что прошедшее время современного польского языка образовалось согласно модели, которую, на наш взгляд, можно вполне применить к венгерскому: värt, как и русское ждал, польское czekal и финское on odottanut, этимологически означает (il est) ayant attendu. То же самое во французском: je suis venu не означает ли je suis étant venu? Ничего, как видим, «типично финно-угорского» !

Можно продолжить сравнение: не походит ли странным образом поливалентность венгерских отглагольных форм на -t на поливалентность французских форм, построенных с помощью суффиксов, восходящих к суффиксу *-to праиндоевропейского языка? В венгерском языке тот же суффикс -t встречается не только в причастии прошедшего времени и, следовательно, в его личных формах, но и в таких отглагольных существительных, как gondolat «мышление», tudat «сознание», irat «писание», szeretet «привязанность, любовь». Во французском это écrit, venue, arrivée, chevauchée, а также заимствованные из окситанского или латинского cavalcade, salade, légat, mandat и т. д. Такое отглагольное существительное существует в венгерском языке, иногда только обладая признаком притяжательности или падежным окончанием: valaki kôzeledtére «при приближении кого-либо», kutyafuttäban «по-быстрому», «мимоходом». Что касается французского языка, это такие выражения, как à l'insu de..., au débotté и т. д. Выражению valaminek a lättära точно соответствует au vu de...

Точно так же 3-е лицо настоящего времени в финском языке часто называют примером того, как отглагольное существительное перешло в личную форму. Действительно, kirjoittavat в словосочетании he kirjoittavat «они пишут» почти идентично форме множественного числа активного причастия настоящего времени kirjoittava «пишущий», а в единственном числе превращается в (hän) kirjoittaa «(он) пишет», пройдя через промежуточную форму kirjoittavi. Но в индоевропейских языках часто встречаются сложные настоящие времена, английское настоящее длительное he is writing основано по той же модели, за исключением связки. По крайней мере, можно сделать вывод о том, что финская форма должна была установиться в функции 3-го лица настоящего времени в то время, когда именная предикация была еще обычным делом. Такое использование активного причастия настоящего времени кажется даже нововведением прибалтийско-финских языков. В других финно-угорских языках 3-е лицо настоящего времени не строится на сопоставимой форме. Совсем не исключено, что это «сложное» настоящее время вытеснило другую форму настоящего, более древнюю. Что мы на самом деле знаем об истории языка, самые древние памятники которого датируются не ранее чем XVI веком?

Contrairement à l'opinion généralement admise, l'enrichissement de la conjugaison par le moyen de la verbification de formes verbo-nominales n'est pas du tout caractéristique du finno-ougrien. Le même processus s'observe largement dans les langues indo-européennes. Sur une longue période, nous assistons dans ces dernières à une sorte de renouvellement cyclique du système verbal, à une relève des formes simples purement verbales par des formes prédicatives composées verbo-nominales (ou simplement nominales quand le verbe auxiliaire apparaît au degré zéro). En français, les nombreuses formes composées du verbe ont remplacé les anciennes formes simples du latin. J'ai aimé achève sous nos yeux de remplacer j'aimai, « passé simple » issu directement du parfait latin amavi. Mais les formes composées verbo-nominales tendent à devenir des formes simples purement verbales. Nous en avons montré un exemple avec le passé du polonais ; un exemple encore plus net nous en est fourni par le futur français : le futur composé, qui avait éliminé le futur simple du latin, est devenu à son tour un futur simple (je travailler-ai, tu travailler-as.) en français moderne.

Dès lors, la question suivante mérite d'être posée : les formes purement verbales ne seraient-elles pas toujours, en dernière analyse, d'origine verbo-nominale, voire nominale ? En latin, toutes les formes de l'actif sont des formes simples. Pourtant, les latinistes reconnaissent dans le suffixe thématique -ba- de l'imparfait (ama-ba-m, fle-ba-m..) ainsi que dans le suffixe thématique servant à former le futur des verbes de la 1ère et de la 2ème conjugaisons (amabo, amabis, flebo, flebis...) le résidu du verbe d'existence indo-européen *bhu-, que nous retrouvons en latin même dans fui et dans fio, mais aussi dans le vieux slave byti « être » et dans l'allemand (ich) bin, (du) bist. Au risque d'encourir la foudre des latinistes, nous ne pouvons nous empêcher de constater que les terminaisons du plus-que-parfait et du futur antérieur ressemblent bien curieusement aux formes de l'imparfait et du futur de verbe être :

amav-eram eram

amav-eras eras

amav-erat erat

amav-eramus eramus

amav-eratis eratis

amav-erunt erant

amav-ero ero

amav-eris eris

amav-erit erit

amav-erimus erimus

amav-eritis eritis

amav-erint erunt

Вопреки распространенному мнению, обогащение системы спряжения средствами вербализации глагольно-именных форм вовсе не является характеристикой только лишь финно-угорских языков. Тот же процесс наблюдается и в индоевропейских языках. В течение долгого времени мы являемся свидетелями своего рода цикличного обновления глагольной системы, замены простых чисто глагольных форм сложными глагольно-именными предикативными формами (или просто именными, когда вспомогательный глагол отсутствует). Во французском языке многие сложные формы глагола заняли место древних латинских простых форм. J'ai aimé на наших глазах заменило форму j'aimai, «простое прошедшее время», прямо происшедшее от латинского перфекта amavi. Но сложные глагольно-именные формы имеют тенденцию становиться простыми, чисто глагольными формами. Мы показали это на примере прошедшего времени в польском языке; еще более показательным примером является французское будущее время: сложное будущее время, которое вытеснило латинскую форму простого будущего, стало в свою очередь простым будущим futur simple (je travailler-ai, tu travailler-as.. ) в современном французском языке.

Таким образом, возникает следующий вопрос: не имеют ли чисто глагольные формы, в конечном счете, глагольно-именное и даже именное происхождение? В латыни все формы активного залога являются простыми. Латинисты, однако, считают тематический суффикс -ba- имперфекта (ama-ba-m, fle-ba-m...), так же, как и тематический суффикс, который служит для образования будущего времени глаголов 1 и 2 спряжения (amabo, amabis, flebo, flebis...), остатком глагола bhu- индоевропейского происхождения, который мы находим в латыни даже в fui и fio, а также в старославянском быти «быть» и в немецком (ich) bin, (du) bist. Рискуя навлечь на себя гнев латинистов, мы не можем не заметить, что окончания плюсквамперфекта и будущего предшествующего времени удивительно похожи на формы имперфекта и будущего времени глагола «быть»:

amav-eram eram

amav-eras eras

amav-erat erat

amav-eramus eramus

amav-eratis eratis

amav-erunt erant

amav-ero ero

amav-eris eris

amav-erit erit

amav-erimus erimus

amav-eritis eritis

amav-erint erunt

Ce rapprochement ne nous incite-t-il pas à comprendre amaveram « j'avais aimé » comme signifiant « j'étais ayant aimé », ce qui correspondrait terme pour terme au finnois olin rakastanut ? De même amavero « j'aurai aimé » n'équivaut-il pas à « je serai ayant aimé » ? L'indicatif latin ne comprendrait alors que deux temps simples, le présent et le parfait, ce qui correspond très exactement à la situation du finnois dont les seuls temps simples sont le présent et le prétérit. C'était aussi naguère encore la situation du hongrois qui, à côté de plusieurs temps composés pour la plupart tombés aujourd'hui en désuétude, ne disposait que de deux temps simples : le présent et l'ancien passé dit narratif qui, à côté du passé en -t se définissait bien comme un prétérit par rapport à un passé composé au sens qu'ont ces derniers termes dans la grammaire des langues germaniques ou du finnois par exemple.

Cette hypothèse, nous le savons bien, va à l'encontre de la tradition et ne manquera pas de faire sourciller les latinistes. L'examen des formes du subjonctif du perfectum latin ne fait pourtant que renforcer notre impression première. Le plus-que-parfait amavissem etc... a une finale qui ressemble elle-aussi étrangement à l'imparfait du subjonctif du verbe être essem etc... , parallélisme que nous retrouvons entre la finale du subjonctif parfait amaverim, amaveris... et les formes du présent du subjonctif du verbe être sim, sit, etc... - étant entendu que le -r de amaverim repose de toutes les façons sur un -s- et que le -e- peut être analogique de celui de l'imparfait de l'indicatif amaveram. Quant à l'infinitif parfait amavisse, il est évidemment tentant d'y retrouver l'infinitif esse du verbe être : « avoir aimé », n'est-ce-pas tout aussi bien « être ayant aimé » ?

Le thème du perfectum est-il en latin d'origine participiale ? Ce n'est pas, on le sait, la thèse communément admise. Il n'empêche que le participe parfait était en indo-européen caractérisé à l'actif par un double suffixe: -we / ol- et -we / os-(voir à ce sujet Meillet et Vendryes, Traité de grammaire comparée des langues classiques, § 504, p. 337), dont la distribution passablement compliquée donne à penser qu'il s'agit vraisemblablement de deux morphèmes originellement composés. De là à identifier le -v- de amavi avec le premier constituant de ce double suffixe, il y a un pas qu'il serait probablement imprudent de franchir. À titre d'hypothèse, le rapprochement ne peut pas non plus être entièrement écarté. Bien entendu, il resterait de toutes les façons à rendre compte des formes qui en latin ne comportent pas de -v-, celles par exemple de cëpi, de cecim.

Quoi qu'il en soit de cette dernière hypothèse, il n'en reste pas moins certain que le système verbal du hongrois ou du finnois se retrouve grosso modo dans de nombreuses langues indo-européennes ; il n'est ni plus riche ni moins riche ; l'enrichissement de la conjugaison, voire le remplacement de temps simples proprement « verbaux » plus anciens par des temps composés d'un auxiliaire - disons même d'un verbe d'état - et d'un nom verbal s'y produit de la même manière.

Не заставляет ли это сравнение понимать amaveram «j'avais aimé» как «j'étais ayant aimé», что в точности соответствовало бы финскому olin rakastanut? Таким же образом, не равноценно ли amavero «j'aurai aimé» форме «je serai ayant aimé»? Латинское изъявительное наклонение включало бы в таком случае только два простых времени - настоящее время и перфект, что точно соответствует ситуации в финском языке, единственными простыми временами которого являются настоящее время и претерит. Еще недавно это относилось и к венгерскому языку, в котором, помимо нескольких сложных времен, большинство из которых уже вышло из употребления, было всего два простых времени: настоящее и древнее, так называемое повествовательное, прошедшее время. По сравнению с прошедшим временем на -t оно определялось как претерит относительно сложного прошедшего в том смысле, который несут эти термины в грамматике германских языков или, например, финского языка.

Как мы уже знаем, эта гипотеза идет наперекор традиции и не может не вызывать недовольство латинистов. Тем не менее, изучение форм сослагательного наклонения латинского перфекта только усиливает наше первое впечатление. Конечный слог плюсквамперфекта amavissem и т. д. также странным образом походит на имперфект сослагательного наклонения глагола «быть» essem и т. д., соответствие наблюдается между последними буквами перфекта сослагательного наклонения amaverim, amaveris... и формами настоящего времени сослагательного наклонения глагола «быть» sim, sit и т. д., - если учесть, что -r в amaverim в любом случае произошло от -s-и что -e- может быть аналогично -e- в имперфекте изъвительного наклонения amaveram. Что касается перфектного инфинитива amavisse, то заманчиво было бы найти в нем инфинитив esse глагола «быть»: «avoir aimé» это то же самое, что «être ayant aimé», не так ли?

Имеет ли основа латинского перфекта причастную природу? Это положение, как нам известно, не является общепринятым. Тем не менее в праиндоевропейском языке перфектное причастие характеризовалось в действительном залоге двойным суффиксом: -we / О- et -we / os-(см.: Мейе и Вандриес. Исследование по сравнительной грамматике классических языков - Traité de grammaire comparée des langues classiques, § 504, с. 337), достаточно сложная дистрибуция которого заставляет задуматься о том, что речь, вероятно, идет о двух первоначально сложных морфемах. Исходя из этого, отождествлять -v- в amavi с первой составляющей этого двойного суффикса, возможно, было бы опрометчиво. Но в качестве гипотезы это сравнение также не может быть полностью исключено. Разумеется, необходимо было бы в любом случае принимать во внимание формы, которые в латинском языке не содержат -v-, такие, как, например, cëpi, cecini.

Ce dernier point nous rappelle la manière dont les post- ou prépositions, elles-mêmes issues de lexèmes, doublent puis remplacent des désinences casuelles devenues trop ténues, pour ensuite s'agglutiner à leur tour et s'user elles-aussi peu à peu. Il nous rappelle aussi comment les pronoms conjoints s'affaiblissent en désinences personnelles ou en suffixes de possessivation qui, devenant eux-aussi trop ténus, doivent un jour à leur tour être renforcés par les formes fortes du pronom auquel elles remontent, formes fortes qui, en un cycle infini d'autoregéneration, vont à leur tour évincer les désinences vieillies et devenir désinences. Nous allons bientôt revenir sur ce dernier processus.

E. Venons-en au dernier argument : la ressemblance entre suffixes possessifs et désinences personnelles, celle que nous observons en hongrois entre les formes nominales et verbales :

kalapom « mon chapeau » vârom « je l'attends »

kalapod « ton chapeau » vârod « tu l'attends »

kalapja « son chapeau » vârja « il / elle l'attend »

kalapunk « notre chapeau » vârunk « nous attendons »

kalapotok « votre chapeau » vârtok « vous attendez »

kalapjuk « leur chapeau » vârjâk « ils / elles le / la / les attendent »

et de même en finnois7

tule-n « je viens » tule-ni « mon feu »

tule-t « tu viens » tule-si (< *tule-ti) « ton feu »

tule-mme « nous venons » tule-mme « notre feu »

tule-tte « vous venez » tule-nne « votre feu » (< *tule-nte-k)

L'explication classique, que nous avons rencontrée plus haut sous la plume de Géza Bârczi et qui, en français, a été exposée à plusieurs reprises par A. Sauvageot (par exemple, dans EFO XII) et par Jean Perrot (par exemple, dans EFO XV) est que var-om « je l'attends » aurait signifié primitivement « mon attente », que tulen « je viens » aurait signifié « ma venue ». Certains théoriciens vont jusqu'à parler de « possessivation » du verbe.

7 Pour l'histoire des suffixes possessifs finnois, voir : L. Hakulinen. Suomen kielen rakenne ja kehitys. 3ème édition, § 50, p. 95.

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Можно по-разному относиться к этой последней гипотезе, тем не менее ясно то, что глагольная система венгерского или финского языков в общих чертах сопоставима с системами многих индоевропейских языков, она не богаче и не беднее. Обогащение системы спряжения и даже замена более древних простых, чисто «глагольных» времен формами, включающими вспомогательный глагол, например, глагол состояния и отглагольное существительное, в них реализуются теми же способами.

Последнее напоминает нам о том, как предлоги и послелоги, сами происшедшие от лексем, дублируют, а затем и заменяют ослабевшие падежные окончания для того, чтобы стать, в свою очередь, частью слова и постепенно также утратить свое значение. Это напоминает и то, как слитные местоимения перестают играть роль в личных окончаниях или притяжательных суффиксах, которые, став слишком слабыми, нуждаются в укреплении сильными формами местоимений, к которым они восходят. Речь идет о формах, которые в бесконечном цикле саморегенерации, в свою очередь, вытеснят устаревшие окончания и займут их место. К данному процессу мы еще вернемся.

Д. Перейдем к последнему аргументу - сходству между притяжательными суффиксами и личными окончаниями, которое мы наблюдаем в венгерском языке между именными и глагольными формами:

kalapom «моя шапка» várom «я его / ее жду»

kalapod «твоя шапка» várod «ты его ждешь»

kalapja «его шапка» várja «он / она его / ее ждет»

kalapunk «наша шапка» várunk «мы ждем»

kalapotok «ваша шапка» vártok «вы ждете»

kalapjuk «их шапка» várják «они его / ее / их ждут»

у

и то же самое в финском языке

tule-n tule-t tule-mme tule-tte

«я прихожу» «ты приходишь» «мы приходим» «вы приходите»

tule-ni «мой огонь»

tule-si (< *tule-ti) «твой огонь»

tule-mme «наш огонь»

tule-nne «ваш огонь» (< *tule-nte-k)

Классическое объяснение, которое мы привели выше, принадлежит перу Гезы Барци, оно неоднократно было представлено на французском языке О. Соважо (например, в ББО XII) и Жаном Перро (например, в ББО XV). Заключается оно в том, что var-om «я его жду» могло первоначально означать «мое ожидание», а ШЫп «я прихожу» - «мой приход». Некоторые теоретики говорят даже о «притяжательности» глагола.

7 Об истории финских притяжательных суффиксов см.: L. Hakulinen. Suomen kielen rakenne ja kehitys. 3ème édition, § 50, p. 95.

Nous ferons d'abord trois remarques.

1. Dans aucune langue, il n'y a parallélisme pour l'ensemble des paradigmes. En hongrois, non seulement il faudrait expliquer pourquoi des formes telles que kalapjuk et vârjâk se seraient dissociées, mais il y a plus grave : les formes verbales que nous avons citées pour les besoins de la cause relèvent les unes (vârom, vârod, vârja, vârjâk) de la conjugaison objective, les autres (vârunk, vârtok), de la conjugaison subjective. Il reste de toutes façons à rendre compte de formes telles que vârok « j'attends », vârsz « tu attends », vârjuk « nous le/la/les attendons ».

2. Les mêmes théoriciens qui affirment l'indistinction ancienne du nom et du verbe expliquent le -sz de la 2ème personne du singulier de la conjugaison subjective comme un avatar du suffixe thématique -sz, celui-là même que l'on rencontre dans des verbes tels que vesz « il prend », alszik « il dort », oregszik « il vieillit », ancienne marque de présent qui aurait changé de fonction. N'y a-t-il pas inconséquence à admettre l'existence d'une catégorie temporelle morphologiquement marquée et à nier l'existence du verbe. S'il y a temps, n'est-ce pas qu'il y a verbe ?

3. De la même façon, n'y a-t-il pas verbe dès lors qu'il y a mode ? Or tout le monde semble d'accord pour retrouver dans les langues très éloignées les unes des autres de très anciennes marques modales. Ainsi, A. Sauvageot qui à la page 86 de son Elaboration de la langue finnoise écrit : « Quant au potentiel, il a été exprimé au moyen du suffixe -ne- qui se retrouve en tchéremisse, en hongrois, en vogoul, et même en samoyède ». On a voulu, il est vrai, identifier certains suffixes modaux à des suffixes de dérivation servant à construire des dénominatifs. Ainsi le -k de l'impératif (représenté en mordve par -k, en finnois par l'occlusive glottale, en hongrois par -j ) a-t-il été rapproché du suffixe -k qui sous la forme de l'occlusive glottale, se rencontre en finnois à la fin de mots tels que huone « chambre », sade « pluie », kirje « lettre », etc... Ce rapprochement est cependant tout a fait gratuit : on ne voit vraiment pas pourquoi ce suffixe aurait été particulièrement prédisposé à exprimer l'imperatif. L'hypothèse nous semble d'autant plus hasardeuse que ce suffixe sert en finnois à former notamment des déverbatifs (ainsi sade < sata-a « il pleut »).

Сделаем для начала три замечания.

1. Ни в одном языке не существует параллелизма для всей совокупности парадигм. Что касается венгерского языка, стоит объяснить не только, почему такие формы, как kalapjuk и varjak, разделились, но и кое-что более важное: одни из глагольных форм, которые мы здесь приводили, принадлежат к объектному спряжению (varom, varod, varja, varjak), а другие -к субъектному (varunk, vartok). В любом случае необходимо учитывать такие формы, как varok «я жду», varsz «ты ждешь», varjuk «мы его / ее / их ждем».

2. Те же исследователи, утверждающие древнюю недифференциро-ванность существительного и глагола, объясняют -sz 2-го лица единственного числа субъектного спряжения трансформацией тематического суффикса -sz, того, что мы встречаем в таких глаголах, как vesz «берет», alszik «спит», oregszik «стареет», - бывший признак настоящего времени, изменивший функцию. Есть некоторая непоследовательность в признании существования морфологически маркированной временной категории и отрицании существования глагола. Если есть время, есть и глагол, не так ли?

3. Таким же образом, если существует наклонение, то есть и гла -гол. Все, казалось бы, сходятся в том, что в очень далеких друг от друга языках присутствуют древние признаки модальности. Так, О. Соважо пишет на с. 86 своей работы «Становление финского языка» (Elaboration de la langue finnoise): «Если говорить об условном наклонении, то оно выражалось посредством суффикса -ne-, который мы находим в марий-ском, венгерском, мансийском и даже в самодийских языках». Действи -тельно, хотелось бы соотнести некоторые модальные суффиксы с деривационными, служившими для образования отыменных глаголов. Так, -к повелительного наклонения (представленный в мордовском как -к, в финском - глоттальным взрывным звуком, в венгерском - как -j) соотносился с суффиксом -к, который в виде глоттального взрывного звука встреча -ется в конце таких финских слов, как huone «комната», sade «дождь», kirje «письмо» и др. Это сопоставление, тем не менее, не имеет основа -ний: не вполне понятно, почему этот суффикс был бы каким-то особенным образом предрасположен к выражению императива. Данная гипотеза кажется еще более необдуманной, если вспомнить, что этот суффикс служит в финском языке для образования, в частности, отглагольных форм (так, sade < sata-a «идет дождь»).

II. Du renouvellement cyclique des marques de possessivation du nom et des

désinences du verbe à partir des pronoms personnels

C'est ici qu'il convient de se demander comment les choses se passent quand une langue se constitue ou se reconstitue

A. un système de marques de possessivation

B. un système de désinences personnelles.

A. Origine des marques de possessivation

Le finnois, selon un processus qui a déjà abouti en estonien, est en train de perdre sous nos yeux son système de suffixes possessifs qui tendent de plus en plus -naturellement, selon les niveaux de langues - à être renforcés puis remplacés par les pronoms correspondants antéposés au génitif. Taloni « ma maison » est d'abord renforcé en minun taloni « ma maison à moi », « la mienne de maison », puis l'emploi de minun devient automatique et l'on aboutit dans la langue familière à minun talo - ou plus exactement à mun talo. C'est dès lors le pronom et lui seul qui assume la fonction possessivante.

Mais une marque de possessivation est-elle jamais autre chose qu'un pronom conjoint plus ou moins « agglutiné » ?

En indo-européen aussi, comme l'écrivaient Meillet et Vendryes, les possessifs sont tirés par divers procédés des formes de pronoms personnels (Meillet et Vendryes, Traité de grammaire comparée des langues classiques, p. 509). En latin, c'est le génitif du pronom qui indique la relation possessive à la 3ème personne : domus ejus, eorum domus « sa maison », « leur maison » quand le possesseur n'est pas le sujet de la phrase. Aux autres personnes, ainsi qu'à la 3ème personne quand le possesseur est sujet, la relation possessive est exprimée par un adjectif directement formé sur le pronom : meus (< me), tuus (< te), noster (< nos), voster (< vos). Or, si les langues romanes d'Europe ont conservé et même développé les adjectifs possessifs hérités du latin, il n'en est pas de même des créoles d'Amérique ou de l'Océan Indien. Par quoi ces langues nouvelles auraient-elles pu les remplacer sinon par ce dont eux-mêmes étaient issus, nous voulons dire par les pronoms ? « Mari mama-nu » (Marie maman nous) « Marie est notre mère », s'écriait Jean-Paul II le 9 mars 1983 à la fin de l'homélie qu'il prononçait à Port-au-Prince. Prédication nominale, possessivation marquée par un pronom postposé - le créole haïtien serait-il une langue finno-ougrienne ?

Personne d'ailleurs ne le contestera : les suffixes possessifs sont clairement, dans les langues finno-ougriennes, le résidu d'anciens pronoms postposés qui se sont agglutinés.

II. О циклическом обновлении признаков притяжательности существительного и глагольных окончаний на основе личных местоимений

Здесь необходимо задаться вопросом: каким образом язык строит или перестраивает

А. систему признаков притяжательности; Б. систему личных окончаний?

А. Происхождение признаков притяжательности

На наших глазах финский язык (вслед за эстонским) теряет свою систему притяжательных суффиксов, которые все больше склонны естественным образом, согласно стилистическим уровням языков, усиливаться, а затем заменяться соответствующими предшествующими местоимениями в родительном падеже. Taloni «ma maison» (мой дом) сначала усилился до minun taloni «ma maison à moi», «la mienne de maison», затем местоимение minun стало употребляться автоматически и, в итоге, в разговорном языке превратилось в minun talo или, точнее, mun talo. Отныне притяжательную функцию выполняет исключительно местоимение.

Но может ли признак притяжательности быть чем-либо иным, кроме как в большей или меньшей степени «агглютинированным» слитным местоимением?

Так же и в индоевропейском языке-основе, как писали Мейе и Вандриес, притяжательные слова образовывались различными способами из форм личных местоимений (Мейе, Вандриес. «Исследование по сравнительной грамматике классических языков» - Traité de grammaire comparée des langues classiques, p. 509). В латинском языке именно местоимение в генитиве указывает на притяжательность в 3-м лице: domus ejus, eorum domus «его дом», «их дом», когда владелец не выступает в роли субъекта фразы. В других лицах, так же, как и в 3-м лице, когда владелец является субъектом фразы, притяжательность выражается посредством прилагательного, сформированного непосредственно на основе местоимения: meus (< me), tuus (< te), noster (< nos), voster (< vos). Однако, если романские языки Европы сохранили и даже развили притяжательные прилагательные, унаследованные от латыни, то в креольских языках Америки или Индийского океана ситуация совсем иная. Чем еще новые языки могли их заменить, если не тем, от чего эти самые притяжательные прилагательные произошли - мы имеем в виду местоимения? «Mari mama-nu» (Мария мама мы) «Мария - наша мать», -воскликнул Иоанн-Павел II 9 марта 1983 г. в конце проповеди, которую он произносил в Порт-о Пренсе. Именная предикация, притяжательность, выраженная местоимением в постпозиции, - уж не является ли гаитянский креольский язык финно-угорским?

Никто, впрочем, не оспаривает тот факт, что притяжательные суффиксы в финно-угорских языках это то, что осталось от древних местоимений, находившихся в постпозиции, подвергшихся агглютинации.

Au passage, notons tout de même ce que personne ne semble avoir remarqué : ces pronoms postposés - qu'il se soit agi de pronoms non marqués (type maman nous) de pronoms fléchis (type maman à /de moi), ou, ce qui est peu vraisemblable, d'adjectifs pronominaux (type maman mienne) - déterminaient nécessairement le nom auquel ils étaient postposés. Or, voilà qui bouscule quelque peu une autre idée reçue : celle, défendue par tous les théoriciens, selon laquelle la langue mère aurait été caractérisée par la rigueur de l'ordre déterminant-déterminé.

B. Origine des désinences verbales ; l'exemple du français, du danois, du créole

La quasi-totalité des désinences latines ont disparu du français actuel, compte non tenu bien entendu des survivances orthographiques. Les formes amo, amas, amat, amant se sont confondues, ou plutôt se seraient confondues si l'emploi devenu obligatoire du pronom sujet n'avait fini par remplacer les anciennes désinences, permettant ainsi de distinguer entre / zsm /, / tyem /, / ilem /, / elem /, / ilzem /, / elzem /. Nous continuons à dire que je, tu... sont des pronoms et à les détacher dans l'orthographe, mais nous pourrions tout aussi bien les appeler désinences et les rattacher dans l'écriture. A la troisième personne, l'emploi du pronom / désinence n'est obligatoire qu'en l'absence d'un sujet nominal, ce qui tend à être la situation en finnois. Restent, il est vrai, les terminaisons -ons et -ez des 1ère et 2ème personnes du pluriel. Encore convient-il de remarquer que dans la langue parlée on aime se substitue le plus souvent à nous aimons, de telle sorte que la 2ème personne du pluriel vous aimez reste la seule à être marquée par ce qu'il faut bien appeler une désinence personnelle discontinue. De même en anglais où, à l'exception de l' -s de 3ème personne du présent, toutes les terminaisons anciennes ont disparu au profit des pronoms antéposés. En danois, ou dans l'anglais parlé aux Etats-Unis, l'évolution a abouti à l'effacement total des anciennes désinences. Il en est de même dans les créoles du français, ainsi à la Martinique, où je parle, tu parles, etc., se traduira par : / mw'è ka pale / (transcrit aussi : moin ka palé), / u ka pale / (transcrit aussi : ou ka palé), / li ka pale /, / nu ka pale /, / zot ka pale / (zot < nous autres), / yo ka pale / (ka, issu probablement de qu'a, fonctionnant en créole comme marque de présent).

Ce qui nous intéresse ici, c'est que lorsque des désinences personnelles, trop usées par l'érosion phonétique, s'amuissent, elles sont d'abord renforcées, puis remplacées par les pronoms personnels. Le processus de réfection est exactement le même que celui que nous avons vu à l'oeuvre dans le cas des marques de possessivation.

Мимоходом отметим то, на что никто, похоже, не обращает внимания: эти местоимения - идет ли речь о немаркированных (типа maman nous), флективных (типа maman à / de moi) местоимениях или, что маловероятно, о местоименных прилагательных (типа maman mienne) - неизбежно определяли существительное, в постпозиции к которому они находились. Это некоторым образом опровергает другое распространенное утверждение, защищаемое многими теоретиками, согласно которому праязык характеризовался строгостью порядка определяющего и определяемого.

Б. Происхождение глагольных окончаний на примерах французского, датского и креольских языков

Из современного французского языка исчезли почти все латинские окончания, если не учитывать, разумеется, орфографические пережитки. Формы amo, amas, amat, amant смешались или, скорее, смешались бы, если бы ставшее обязательным употребление субъектного местоимения не заменило древние окончания, дав, таким образом, возможность различать / zsm /, / tyem /, / ilem /, / elem /, / ilzem /, / elzem /. Мы продолжаем называть je (я), tu (ты) местоимениями и отделяем их в орфографии, но мы могли бы с таким же успехом назвать их флексиями и вновь присоединять в написании. В 3-м лице употребление местоимения / флексии обязательно только в случае отсутствия именного субъекта, что характерно для финского языка. Остаются, правда, окончания -ons и -ez 1-го и 2-го лица множественного числа. Следует также заметить, что в разговорном языке on aime (мы любим) чаще всего заменяет форму nous aimons, так что 2-е лицо множественного числа vous aimez (вы любите) остается единственной формой, маркированной личной раздельной флексией. Так же и в английском, где, за исключением -s 3-го лица настоящего времени, все древние окончания исчезли, на смену им пришли местоимения в препозиции. В датском языке или в разговорном американском английском эта эволюция завершилась полным исчезновением древних окончаний. Та же ситуация и в креольских языках, происшедших от французского: так, на Мартинике je parle, tu parles и т. д. будет переводиться как / mw'è ka pale / (транскрибируется также: moin ka palé), u ka pale / (транскрибируется также: u ka palé), / li ka pale /, / nu ka pale /, / zot ka pale / (zot < nous autres), /yo ka pale / (ka, происшедший, вероятно, от qu'a, является в креольских языках признаком настоящего времени).

Нас здесь интересует то, что когда слишком «изношенные» в результате фонетических изменений личные окончания становятся непроизносимыми, они сначала усиливаются, а затем заменяются личными местоимениями. Это тот же самый процесс перестройки, который мы видели в случае признаков притяжательности.

Ce processus est-il vraiment une innovation du français, du danois, du créole ... ? Ne s'agirait-il pas plutôt d'un processus permanent de renouvellement cyclique ? Si nous reconnaissons que les désinences personnelles ne sont sémantiquement que des pronoms, mais des pronoms conjoints, réduits, « agglutinés », n'est-il pas dans l'ordre des choses que ces pronoms usés soient cycliquement remplacés par les formes restées plus consistantes des pronoms disjoints ?

C'est ici que nous voudrions citer, pour l'appliquer au problème du verbe, ce que Jean Haudry écrivait naguère dans son étude intitulée La « syntaxe des désinences » en indo-européen (BSLP tome LXXV. fasc. 1. 1980. pp. 131-166) : « Comme l'a montré C. Meinhof, les morphèmes flexionnels admettent deux origines : ce sont soit d'anciens lexèmes qui ont perdu une part de leur contenu lexical pour devenir des indicateurs de fonction, soit d'anciens phonèmes ou groupes de phonèmes détachés ; c'est par exemple le cas des divers redoublements, de plusieurs phonèmes de pluriel en allemand, etc... Mais ce second type d'évolution ne se manifeste que dans le renouvellement formel de morphèmes ou de catégories préexistantes. Seule la grammaticalisation de lexèmes peut donner naissance à de nouveaux morphèmes ou à de nouvelles catégories ; en morpho-syntaxe non plus, il n'y a pas de génération spontanée ».

Ce qui est vrai des désinences « casuelles » l'est aussi, s'agissant du verbe, des désinences personnelles. Mais quels sont les lexèmes dont la grammaticalisation peut fournir les morphèmes constituant ces désinences - sinon les pronoms ?

Dans les langues finno-ougriennes, les désinences personnelles du verbe s'expliquent presque toujours comme des formes réduites du pronom.

Prenons tout d'abord l'exemple du hongrois ; considérons l'ensemble des formes du présent du verbe vâr « il attend » :

conjugaison subjective vâr-o-k vâr-sz

vâr vâr-unk vâr-to-k vâr-nak

conjugaison objective vâr-o-m vâr-o-d vâr-ja vâr-juk vâr-jâ-to-k vâr-jâ-k

et rappelons quelles sont les formes des pronoms personnels de 1ère et de 2ème personne du singulier et du pluriel :

hongrois én (mais cf. vogoul am) te

mi (dial. mik) ti (dial. tik)

finnois mina sina (< *tina)

me te

oudmourt mon ton

mi ti

mari mij / myn tij / tyn

me / ma te / ti

Действительно ли данный процесс присущ исключительно французскому, датскому и креольскому языкам?... Не идет ли здесь речь, скорее, о постоянном процессе циклического обновления? Если мы признаем, что личные окончания семантически являются местоимениями, но местоимениями слитными, редуцированными, «агглютинированными», не естественно ли то, что эти «изношенные» местоимения циклически замещаются более самодостаточными формами раздельных местоимений?

Применительно к проблеме глагола хотелось бы процитировать Жана Одри, автора «Синтаксиса окончаний» в праиндоевропейском языке» (La «syntaxe des désinences» en indo-européen, BSLP т. LXXV. fasc. 1. 1980, p. 131-166): «Как показал К. Майнхоф, флексионные морфемы могут иметь два источника происхождения: это либо древние лексемы, потерявшие часть своего лексического значения, для того чтобы стать указателями функции, либо древние фонемы или группы отдельных фонем. Это относится, например, к различным удвоениям, нескольким фонемам множественного числа в немецком языке и т. д. Но второй тип эволюции проявляется только во внешнем обновлении морфем или ранее существовавших категорий. Только грамматикализация лексем может породить новые морфемы или новые категории; в морфо-синтаксисе также не может быть никакого спонтанного образования».

То, что верно для «падежных» окончаний, относится также и к личным окончаниям глагола. Но если отбросить местоимения, то грамматикализация каких лексем может создать морфемы, составляющие эти окончания?

В финно-угорских языках личные окончания глагола почти всегда понимаются как редуцированные формы местоимения.

Возьмем для начала пример из венгерского языка, рассмотрев совокупность форм настоящего времени глагола vàr «он ждет»:

субъектное спряжение объектное спряжение

Вспомним формы личных местоимений 1-го и 2-го лица в единственном и множественном числе:

vâr-o-k vâr-sz

vâr-o-m vâr-o-d vâr-ja vâr-juk vâr-jâ-to-k vâr-jâ-k

vâr

vâr-unk vâr-to-k vâr-nak

венгерский én (но ср. с манс. am) te

mi (диал. mik) ti (диал. tik)

финский mina sina (< *tina) me te

удмуртский мон тон ми тй

марийский мый/мын тый/тын ме / ма те / ти

De la comparaison de ces différentes formes il ressort qu'il existe un rapport morphologique entre - pour chaque personne - le pronom du singulier et celui du pluriel. Dans une partie du domaine, ce sont les formes du singulier qui semblent marquées par un élément - peut-être un ancien suffixe singulatif ? - -n, ou -nV. En finnois, les formes me et te du pluriel se terminent étymologiquement par une occlusive glottale - non indiquée par l'orthographe - issue elle-même d'un ancien *-k. Peut-être s'agissait-il d'une marque de duel - un duel en -k existe en same (lapon) et en mansi (vogoul) - à moins qu'il ne s'agisse d'une marque de pluriel, mais le pluriel est en finnois marqué par un -t (probablement la marque ancienne de pluriel en finno-ougrien), et le pluriel en -k qui existe en hongrois d'une part en lapon de l'autre, semble une innovation récente introduite séparément dans ces deux langues. Du moins pouvons-nous affirmer que l'ancienne marque finale des pronoms finnois me et te est une marque de « non singulier ». Il apparaît surtout que les formes du singulier et du pluriel sont construites sur un thème unique qui est mV- à la 1ère personne et tV- à la seconde.

Revenons maintenant au tableau du présent hongrois. Nous remarquons d'abord que toutes les formes du pluriel y sont terminées par -k. C'est à la deuxième personne du pluriel que les choses apparaissent avec le plus de clarté: dans vâr-to-k, le référent au sujet -tok s'analyse comme le pronom de deuxième personne tV augmenté de la marque du pluriel -k. Dans vâr-jâ-to-k « vous l'attendez », le coaffixe -ja- qui fait référence à l'objet défini ne peut guère être qu'un ancien pronom objet « grammaticalisé », le modèle initial nous étant d'ailleurs fourni par le français vous l'attendez. De la même manière, la première personne du pluriel apparaît en vieux hongrois avec une désinence -muk /-muk dans laquelle on reconnaît aisément le thème pronominal de la première personne augmenté de la marque du pluriel.

À la 3ème personne du singulier de la conjugaison subjective, le sujet est caractérisé par la désinence zéro. On ne s'étonne donc pas de ne trouver, à la forme objective correspondante, que la marque de référence à l'objet, le même suffixe -ja que nous avons vu dans vàrjâtok. La 3ème personne du pluriel de la conjugaison objective ne se distingue de la forme correspondante du singulier que par la présence du suffixe -k indiquant la pluralité du sujet.

Venons-en maintenant aux 1ère et 2ème personnes du singulier.

Dans les formes objectives varom et varod, les suffixes -m et -d sont des morphèmes synthétiques qui indiquent tout à la fois la personne du sujet et le caractère « défini » de l'objet. Il n'est guère douteux que le -m de 1ère personne et le -d de 2ème personne remontent respectivement aux m- et t- initiaux des pronoms correspondants. Non seulement la logique du système, mais également des considérations d'ordre phonétique nous poussent à penser qu'ils recouvrent également un ancien pronom objet. Un -m- simple aurait dû en effet passer à -v-, comme ce fut le cas pour le hongrois név « nom », en face du finnois nimi. Un -t-simple aurait dû passer à -z-, ainsi que dans le hongrois szâz « cent », kéz « main », en face de finnois sata, kate-. Il y a donc lieu de penser que ce -m et ce -t font partie d'un groupe consonantique C + m, C + t.

Сопоставление этих форм показывает, что существует морфологическая связь между местоимением в единственном числе и местоимением во множественном для каждого лица. Некоторые формы единственного числа, по-видимому, маркированы элементом -n или -nV, возможно, древним суффиксом единственного числа. В финском языке формы me и te множественного числа этимологически заканчиваются глоттальным взрывным звуком (не выраженным в орфографии), который произошел от древнего *-k. Возможно, речь идет о признаке двойственного числа (это явление с маркером -k существует в саамском и мансийском языках), если только это не признак множественного числа. Но множественное число в финском языке, обозначенное маркером -t (возможно древним признаком множественного числа в финно-угорском языке-основе), а в венгерском и саамском языках с помощью -k, кажется недавним нововведением, вошедшим в эти два языка независимо друг от друга. По крайней мере, мы можем утверждать, что древний конечный признак финских местоимений me и te является признаком «не единственного» числа. Представляется очевидным, что формы единственного и множественного числа построены на единой основе: mV - в 1-м лице et tV - во 2-м.

Вернемся к таблице настоящего времени в венгерском языке. Заметим для начала, что все формы множественного числа в ней заканчиваются на -k. Яснее всего ситуация представляется в форме 2-го лица множественного числа: в vár-to-k референт субъекта -tok понимается как местоимение 2-го лица tV с добавлением признака множественного числа -k. В vár-já-to-k «вы его ждете» коаффикс -ja-, который отсылает к определенному объекту, может быть только древним «грамматикализованным» объектным местоимением, аналогичную структуру представляет французская форма vous l'attendez (вы его ждете). Таким же образом форма 1-го лица множественного числа появляется в старовенгерском с окончанием -muk / -mük, в котором легко можно узнать местоименную основу 1 -го лица с добавлением признака множественного числа.

В 3-м лице единственного числа субъектного спряжения субъект характеризуется нулевым окончанием. Неудивительно, что в соответствующей объектной форме мы находим только признак отсылки к объекту - тот же суффикс -ja, который мы встречали в várjátok. Форма 3-го лица множественного числа объектного спряжения отличается от соответствующей формы единственного числа только наличием суффикса -k, указывающего на множественность субъекта.

Перейдем к формам 1 -го и 2-го лица единственного числа.

В объектных формах várom и várod суффиксы -m и -d являются синтетическими морфемами, которые одновременно обозначают лицо субъекта и «определенный» характер объекта. Практически не вызывает сомнений то, что -m 1-го лица и -d 2-го лица восходят к начальным буквам m- и t-соответствующих местоимений. Не только логика системы, но и замечания фонетического порядка заставляют думать, что в их число входит и древнее объектное местоимение. Простое m- должно было перейти в -v-, как это случилось с венгерским név «имя», наряду с финским nimi. Простое -t- должно было перейти в -z-, как в венгерском száz «сто», kéz «рука», наряду с финскими sata, kate-. Таким образом, есть основание думать, что эти -m и -t входят в консонантную группу C + m, C + t.

Sur l'identité du pronom objet ainsi grammaticalisé, il serait aventureux de rien affirmer. A titre d'hypothèse, indiquons tout de même qu'il nous semble permis de penser soit à l'ancien démonstratif az/ez < *at/et, soit à un pronom de 3ème personne du type Vn, peut-être celui-là même que nous retrouvons dans le pronom de politesse on du hongrois moderne. Une autre trace de ce dernier pronom pourrait être le -n qui apparaît :

a) à la 3ème personne du singulier de l'impératif de la conjugaison subjective ( vârjon « qu'il attende ! ») ;

b) à la 3ème personne des verbes irréguliers jon et van ;

c) dans la marque -nak/nek de 3ème personne du pluriel, le parallélisme entre singulier et pluriel s'étendant alors à la 3ème personne.

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N'échapperaient à notre explication que les formes vârok et vârsz .

En finnois, l'origine pronominale des désinences est plus évidente encore. Les pronoms pluriels me et te se retrouvent dans tulemme et tulette, dans lesquels on explique la géminée en admettant que le thème verbal a en fait été élargi d'une marque *- y - de présent, explication dont A. Sauvageot a montré la fragilité. Mais quelle que soit la nature de cet élargissement, sa présence ne fait guère de doute et permet de comprendre pourquoi le pronom ancien se présente sous des formes différentes dans tulen « je viens », tulet « tu viens », et dans tuleni « mon feu », tulesi « ton feu ».

Que les pronoms personnels disjoints soient devenus désinences personnelles ne signifie cependant pas qu'il n'y avait pas de désinence auparavant. Cela peut tout aussi bien signifier que - comme cela peut être observé dans le passage du latin au français - les anciennes désinences, pronoms conjoints réduits, étaient usées et qu'il avait fallu les remplacer, ou plutôt les restaurer sous leur forme pleine.

N'en aurait-il pas été de même en indo-européen ?

8 Le -sz de vârsz pourrait être, comme on l'a suggéré, une ancienne marque de présent, encore repérable dans les verbes polythématiques (oregszik, torekszik, alszik, lesz...), qui aurait changé de fonction ; le -l de olvasol, torodol pourrait résulter d'une ancienne alternance t ou d/l (cf. finnois ytime- / nominatif ydin / hongrois velo « moelle ») ; quant au -k de vârok, deux hypothèses, aussi fragiles et invérifiables l'une que l'autre, viennent à l'esprit : on peut le rapprocher soit de la marque du présent ordinairement symbolisée par *-y-, que l'on identifie notamment dans le présent finnois, soit de l'élément guttural qui se trouve dans le hongrois engem (et), accusatif de en, dont -m est de toute évidence la marque de possessivation (cf. 2ème personne du singulier : nom. te, acc. tégedet). Il faudrait dans ce cas admettre que le g de tégedet est analogique de celui de la 1ère personne, ce qui n'est guère satisfaisant. Affirmation qui me semble aujourd'hui trop péremptoire. Nous ne savons pas ce que pouvait avoir été le sort des occlusives (p, t, k) au-delà de la deuxième syllable. (JLM, 2013).

Было бы рискованно утверждать что-либо о природе грамматикализованного таким образом объектного местоимения. Тем не менее в качестве гипотезы отметим, что нам кажется возможным считать его либо древним указательным az / ez < *at / et, либо местоимением 3-го лица типа Vn, возможно, тем же, которое мы находим в местоимении - форме вежливости on в современном венгерском языке. Другим остаточным явлением этого последнего местоимения может быть -n, появляющееся:

а) в 3-м лице единственного числа повелительного наклонения субъектного спряжения (varjon «пусть он подождет!»);

б) в 3-м лице неправильных глаголов jon и van;

в) в признаке 3-го лица множественного числа -nak /nek, параллелизм между единственным и множественным числом распространяется, таким образом, и на 3 -е лицо.

Уделим также внимание формам varok и varsz8 .

В финском языке местоименная природа окончаний еще более очевидна. Местоимения множественного числа me и te мы обнаруживаем в tulemme et tulette, в которых удвоение согласных объясняется тем, что глагольная основа была расширена с помощью признака настоящего времени *-у-. Несостоятельность этого утверждения показал О. Соважо. Но какой бы ни была природа этого расширения, факт его существования бесспорен и дает нам возможность понять, почему древнее местоимение предстает в разных формах в tulen «я прихожу», tulet «ты приходишь» и в tuleni «мой огонь», tulesi «твой огонь».

То, что раздельные личные местоимения стали личными окончаниями, вовсе не означает, что раньше окончания не было вообще. Это может также означать, как это случилось при переходе от латыни к французскому языку, что древние окончания, редуцированные слитные местоимения «износились» и их следовало заменить или, скорее, восстановить в их полной форме. Не случилось ли то же самое и в праиндоевропейском языке?

8 -sz в varsz могло быть древним признаком настоящего времени, все еще определимым в многоосновных глаголах (öregszik, törekszik, alszik, lesz...) и изменившим свою функцию; -l в olvasol, törodöl могло появиться в результате древнего чередования t или d/l (ср. финское ytime- / номинативydin / венгерское velö «костный мозг»); что касается -k в varok, то в голову приходят две одинаково шаткие и не поддающиеся проверке гипотезы: его можно приблизить либо к признаку настоящего времени, обычно обозначаемому *-у-, который мы находим в настоящем времени финского языка, либо к гуттуральному элементу, который мы находим в венгерском engem (et), аккузативе en, где -m является признаком притяжательности (ср. 2-е лицо единственного числа: ном. te, акк. tegedet). В этом случае следовало бы признать, что g в tegedet аналогично g в 1-м лице, что не совсем приемлемо. Утверждение, которое представляется мне сегодня однозначным. Мы не знаем, какова была судьба взрывных согласных (p, t, k) за пределами второго слога (Прим. Ж.-М. Моро, 2013).

C. De l'origine des désinences en indo-européen

La première difficulté à laquelle nous nous heurtons lorsque nous tentons de mettre en évidence un processus semblable en indo-européen tient au fait que, comme l'écrivait déjà Meillet (Intr. p. 332), « les formes de pronoms personnels diffèrent trop d'une langue à l'autre pour qu'on puisse restituer l'état indo-européen ».

Pourtant le même Meillet, aux pages 147-148 du même ouvrage écrivait aussi : « De ce que les trois parties du mot indo-européen forment une unité et ne sont pas séparables autrement que par analyse scientifique, il ne résulte pas qu'elles n'aient pas été, dans un passé plus ou moins lointain, trois mots indépendants les uns des autres. La ressemblance de la désinence -mi des premières personnes du singulier du type athématique à l'actif, grec eip.i sanskrit asmi, vieux slave jesmi avec le pronom personnel de première personne du singulier grec p.e, sanscrit mam, vieux slave ma "moi" (à l'accusatif) a suggéré l'idée que la désinence -mi serait un ancien pronom. Mais comme cette désinence est à peu près la seule dont la ressemblance avec le pronom soit frappante, la coïncidence peut être forfuite. Et puisqu'en tous cas, l'hypothèse échappe à la vérification, elle est négligeable ».

Sans doute le projet de Meillet justifiait-il sa prudence. Le pronom personnel de première personne du singulier n'est pourtant pas le seul à présenter une ressemblance avec la désinence correspondante.

Sans prétendre débrouiller ici un écheveau qui a d'ores et déjà donné bien du fil à retordre aux indo-européanistes, contentons-nous de rappeler, pour les soumettre à la lumière de l'exemple ouralien, quelques coïncidences :

a) le pronom personnel de première personne du pluriel, vieux slave my, lituanien mes (acc. mus), vieux prussien mes, arménien mekh [...] présente pour le moins un air de famille avec la désinence du latin ama-mus « nous aimons », du sanskrit bhara-mas « nous portons », du gotique nimam « nous prenons » ; pronom et désinence, qui ont au moins l'élément -m en commun avec le pronom et la désinence du singulier. Faut-il dès lors supposer qu'à un stade très archaïque de l'indo-européen il y a eu, comme cela semble probable en ouralien, un rapport morphologique entre les pronoms de première personne du singulier et du pluriel ?

В. О происхождении окончаний в праиндоевропейском языке

Первая сложность, с которой мы сталкиваемся в попытке выявить сходный процесс в праиндоевропейском языке, заключается в том, что, как писал Мейе (Intr., p. 332), «формы личных местоимений слишком отличаются друг от друга в разных языках, чтобы мы смогли восстановить их праиндоевропейское состояние».

Однако тот же Мейе на с. 147-148 той же работы писал: «Из того, что три части праиндоевропейского слова образуют единство и разделяются только при помощи научного анализа, не следует, что они не были когда-то в более или менее далеком прошлом тремя независимыми словами. Схожесть окончания -mi 1-го лица единственного числа неправильного типа в активе в греческом ещ, санкскритском asmi, старославянском есмь с личным местоимением 1-го лица единственного числа, в греческом це, санскритском mam, старославянском мл (в аккузативе) наводит на мысль о том, что окончание -mi является древним местоимением. Но поскольку это практически единственное окончание, удивительно схожее с местоимением, это может быть и случайным совпадением. И поскольку в любом случае эту гипотезу невозможно проверить, ею вполне можно пренебречь».

Осторожность заявлений Мейе, несомненно, обоснована. Однако сходство с соответствующим окончанием имеет не только личное местоимение 1-го лица единственного числа.

Не претендуя на разрешение проблемы, о которой уже давно спорят исследователи индоевропейских языков, мы лишь напомним о нескольких совпадениях, чтобы применить их затем к уральскому языку-основе:

а) личное местоимение 1 -го лица множественного числа -старославянское мы, литовское mes (акк. mus), старопрусское mes, армянское mekh - представляет некоторое семейное сходство с окончанием латинского ama-mus «мы любим», санскритского bhara-mas «мы носим», готского nimam «мы берем»; местоимение и окончание, которые имеют, по крайней мере, один общий элемент -m с местоимением и окончанием в единственном числе. Следует ли таким образом предположить, что на очень ранней стадии развития праиндоевропейского языка существовала морфологическая связь между местоимениями 1 -го лица в единственном и множественном числе, как это представляется вероятным в прауральском языке?

b) à la deuxième personne du pluriel on trouve : sanskrit -tha/-ta, gâthique -ea / -ta, hittite teni (rapproché par Meillet du type védique en -thana), latin -tis, vieux slave -te, lituanien -te. Ces désinences, certes, ne rappellent en rien les formes du pronom personnel correspondant. A la lumière du parallélisme existant en ouralien entre les formes du singulier et celles du pluriel, on peut cependant se demander s'il n'y aurait pas lieu de supposer un rapport morphologique entre cet ensemble de désinences et celle de la deuxième personne du singulier (grec -s, sanskrit -si, latin -s, vieux slave -s / -si, gotique -s) dont le s pourrait résulter d'une palatalisation archaïque devant i. Il faudrait alors, comme en ouralien, rapprocher les désinences de deuxième personne du singulier et du pluriel du pronom personnel de deuxième personne du singulier (mais non du pluriel comme en ouralien), dont le radical était *tew- / *tw- / *t- (cf. : Meillet. Introduction...., p. 334)9;

c) à la 3ème personne, il n'y a pas en indo-européen de pronom personnel autre que le réfléchi. En revanche nous avons un démonstratif anaphorique dont les thèmes des formes autres que le nominatif singulier sont les suivants : masculin-neutre : sanskrit ta-, dorique to-, gotique pa- ; féminin : sanskrit ta-, dorique ta-, gotique po-, toutes formes dont on est tenté de rapprocher le t- du -t marquant la troisième personne du singulier et du pluriel : latin amat « il aime », amant « ils aiment », vieux russe vezeti « il mène (un char) », vezuti « ils mènent (une voiture)» (vieux slave : vezotu) sanskrit bharati « il porte», bharanti « ils portent», hittite kuenzi « il frappe », kunanzi « ils frappent» ...

d) à la première personne du duel, il y a une correspondance évidente entre le pronom vieux slave -v'e, lituanien ve-(du), gâthique va, védique vam (-*va-am), v. anglais wi-(t), et les désinences sanskrit -vah / -va, avestique -vahi / va, vieux slave -v 'e, lituanien -va;

e) la désinence de deuxième personne du duel présente dans sanskrit -thah / -tam, grec tov, gotique -ts, lituanien -ta, vieux slave -ta une dentale qui incite à rapprocher cette désinence des désinences de deuxième personne du pluriel et du singulier, ainsi que du pronom de deuxième personne du singulier mentionnés ci-dessus.

Il ressort de tout ceci, qu'il n'est pas tout à fait vrai que « la désinence -mi des premières personnes du singulier du type athématique à l'actif » soit « la seule dont la ressemblance avec un pronom soit frappante ». A la lumière de ce que nous avons constaté en ouralien, il nous semble douteux qu'un tel ensemble de coïncidences, même si chacune prise isolément ne constitue qu'une présomption, puisse être entièrement fortuit.

9 Cf. : Meillet. Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes, p. 334.

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б) во 2-м лице множественного числа мы находим: санскритское -tha / -ta, гатское -ea / -ta, хеттское teni (сопоставляемое Мейе с ведийской моделью на -thana), латинское -tis, старославянское -te, литовское -te. Эти окончания, разумеется, ни в чем не напоминают формы соответствующего личного местоимения. В свете существующего в уральском языке-основе параллелизма между формами единственного и множественного числа возникает вопрос о том, нет ли оснований предполагать морфологическую связь между этими окончаниями и окончанием 2-го лица единственного числа (греческое -s, санскритское -si, латинское -s, старославянское -s / -si, готское -s), в котором s могла быть результатом древней палатализации перед i. Следовало бы, таким образом, как и в прауральском, сопоставить окончания 2-го лица единственного и множественного числа с личным местоимением 2-го лица единственного числа (но не множественного числа, как в прауральском), корнем которого был *tew-/ *tw-/ *t- (Meillet, Introduction..., p. 334)9;

в) для 3-го лица в индоевропейском языке-основе существовало только возвратное личное местоимение. И напротив, мы находим указательное анафорическое местоимение, которое в разных падежных формах, кроме единственного числа, имеет следующие основы: в мужском и среднем роде санскритское ta-, дорийское to-, готское pa-; в женском роде санскритское ta-, дорийское ta-, готское po-, все формы, с которыми связан соблазн сопоставить t- с -t, являющееся признаком 3-го лица единственного и множественного числа: латинское amat «он любит», amant «они любят», древнерусское везеть «он везет (повозку)», везуть «они везут (коляску)» (старославянское: везлтъ), санскритское bharati «он несет», bharanti «они несут», хеттское kuenzi «он бьет», kunanzi «они бьют»...

г) в 1-м лице двойственного числа существует очевидное соответствие между старославянским местоимением -v 'e, литовским ve-(du), гатским va, ведийским vam (-*va-am), древнеанглийским wi-(t) и санскритским окончанием -vah /-va, авестийским -vahi / va, старославянским -v'e, литовским -va;

д) окончание 2-го лица двойственного числа имеет в санскритском -thah / -tam, греческом -tov, готском -ts, литовском -ta, старославянском -ta зубной звук, который побуждает нас к сопоставлению этого окончания с окончаниями 2-го лица множественного и единственного числа, так же, как и с местоимением 2-го лица единственного числа, упомянутыми выше.

Из всего этого следует, что не совсем верно утверждать, что «окончание -mi 1-го лица единственного числа неправильного типа в активе» является «единственным окончанием, удивительно схожим с местоимением». В свете приведенных констатаций в уральском языке-основе нам кажется сомнительным, что такое количество совпадений полностью случайно, даже если каждое отдельно взятое совпадение является лишь предположением.

9 Ср.: Meillet. Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes, p. 334.

Remarque sur l '« air de famille » des pronoms ouraliens et indo-européens

On sait que depuis longtemps les linguistes ont été frappés par les ressemblances entre les pronoms personnels ouraliens et les pronoms personnels indo-européens :

1ère personne du singulier : finnois mina, mordve mon, oudmourte mon, etc... / vieux russe gén.-acc. m'en'e dat. mune, latin me, allemand mich, etc...

2ème personne du singulier : finnois sina (< *tina), mordve ton, oudmourte ton, hongrois te / latin tu, vieux russe ty, allemand du, etc...

1ère personne du pluriel : finnois me (<*mek ), mordve min, oudmourte mi, hongrois mi / vieux russe my, arménien mekh, etc...

A la 2ème personne du pluriel, il n y a pas de ressemblances entre les pronoms des deux familles linguistiques, mais le pronom ouralien, dont nous avons vu qu'il était en rapport formel avec le pronom de deuxième personne du singulier présente une ressemblance non seulement avec le pronom indo-européen de 2ème personne du singulier, mais aussi avec la désinence -tha / -ta du sanskrit, -te du vieux slave et du lituanien, -tis du latin, etc... Les pronoms interrogatifs et démonstratifs présentent également des traits communs.

Les tenants d'une parenté genétique entre l'ouralien (1'ouralo-altaïque) et l'indo-européen ont naturellement tiré de ces ressemblances un argument en faveur de leur thèse. Notre intention n'est pas de reprendre ici ce débat. Nous n'ignorons pas que des ressemblances comparables ont été relevées dans les familles de langues les plus diverses et les plus éloignées géographiquement; nous admettons fort bien qu'au tout début de 1'acquisition du langage les premières oppositions phonémiques réalisées par le jeune enfant 1'amènent à opposer le toi au moi, comme elles 1'amènent à opposer tata /papa au mama issu du mouvement buccal réalisé pour téter le sein maternel.

Cette précaution étant prise, il n'en est pas moins vrai que les pronoms, ainsi que les désinences - possessives du nom ou personnelles du verbe -, qui ne sont que des « pro-noms » réduits, présentent une particularité remarquable : la tendance à s'autorégénérer. D'une part les formes atones réduites sont remplacées par des formes pleines (comme nous l'avons vu à propos du remplacement progressif des suffixes possessifs par le pronom antéposé en fennique, ou encore à propos du remplacement des désinences latines par les pronoms français) ; d'autre part, deviennent pronoms des noms possessivés dont la marque de possessivation n'est elle-même qu'un ancien pronom. C'est le cas en hongrois du pronom réfléchi magam, magad, forme possessivée de mag « graine » dont nous avons montré ailleurs qu'il était comparable à ce pronom familier qu'est en français ma pomme ;

Замечание о «семейном сходстве» уральских и индоевропейских местоимений

Известно, что уже долгое время лингвистов поражает сходство между личными местоимениями в уральских и индоевропейских языках:

1-е лицо единственного числа: финское minä, мордовское мон, удмуртское мон и т. д. / древнерусское ген.-акк. мене, дат. мънп, латинское me, немецкое mich и т. д.

2-е лицо единственного числа: финское sinä (< *tinä), мордовское тон, удмуртское тон, венгерское te / латинское tu, древнерусское ты, немецкое du и т. д.

1-е лицо множественного числа: финское me (<*mek), мордовское минь, удмуртское ми, венгерское mi / древнерусское мы, армянское mekh и т. д.

Во 2-м лице множественного числа между местоимениями двух языковых семей нет сходства, однако уральское местоимение, которое, как мы видели, связано с местоимением 2-го лица единственного числа, имеет сходство не только с индоевропейским местоимением 2-го лица единственного числа, но и с санскритским окончанием -tha / -ta, старославянским и литовским -te, латинским -tis и т. д. Вопросительные и указательные местоимения также обладают общими чертами.

Приверженцы гипотезы о генетическом родстве между прауральским (урало-алтайским) и праиндоевропейским языками, конечно же, извлекли из этих сходств аргумент в защиту своей идеи. Возобновление этой дискуссии не входит в наши намерения. Нам хорошо известно, что подобные сходства были выявлены в самых разных и географически удаленных друг от друга языковых семьях. Мы вполне допускаем, что в самом начале освоения речи маленький ребенок, реализовывая первые фонемные оппозиции, противопоставляет «ты» и «я» так же, как слова тата / папа и мама, которые обязаны своим происхождением движениям губ при сосании материнской груди.

Проявляя осторожность в выводах, мы все же убедились в том, что местоимения, так же, как и окончания, притяжательные в случае существи -тельного или личные в случае глагола, которые представляют собой всего лишь редуцированные «место-имения», обладают замечательной особенностью: тенденцией к саморегенерации. С одной стороны, безудар -ные редуцированные формы заменяются полными формами (как мы это видели в случае постепенной замены притяжательных суффиксов место -имением в препозиции в прибалтийско-финских языках или в случае замены латинских окончаний французскими местоимениями); с другой стороны, в местоимения превращаются существительные, обладающие признаком притяжательности, который сам является древним местоимением. Так случилось в венгерском языке с возвратным местоимением magam, magad, формой, происшедшей от mag «зерно» с добавлением признака притяжательности, формой, которая, как мы показали ранее, сравнима с разговорным местоимением во французском языке ma pomme.

c'était le cas en vieux français du mot cors employé avec l'adjectif possessif : « Mes cors meismes(-moi-même) tendi ton paveillon » (Charroi de Nîmes, v. 218). De cette tendance doit résulter, à longue échéance, une permanence relative des formes prises par les pronoms. Dans l'hypothèse - simple hypothèse, répétons-le - d'une parenté génétique entre l'ouralien et l'indo-européen, l'air de famille des pronoms pourrait s'expliquer par la stabilité formelle particulière à cette partie du discours.

CONCLUSION

Etant donné :

a) que le remplacement des formes verbales « simples » par des formes composées associant dérivé verbo-nominal et verbe auxiliaire n'est pas une spécialité de l'ouralien, mais se manifeste tout aussi bien en indo-européen ;

b) que l'abondance des formes verbo-nominales, réputée caractéristique de certaines langues ouraliennes comme le finnois, n'est pas supérieure à celle que nous constatons dans bien des langues indo-européennes, à commencer par les langues classiques ;

c) que, s'agissant des langues ouraliennes, l'hypothèse d'une agglutination des pronoms personnels - au nom d'une part et au verbe de l'autre - permet de rendre compte de la constitution (ou de la reconstitution) tant du système des désinences personnelles du verbe que du système des suffixes possessifs du nom, et que du même coup cette hypothèse permet de rendre compte des ressemblances morphologiques constatées entre ces deux systèmes et rend par conséquent inutile l'hypothèse d'une «possessivation » du verbe ;

étant donné tout cela, nous ne voyons aucune raison décisive d'imaginer que les langues ouraliennes aient jamais connu une distinction des parties du discours radicalement différente de celle qui existe dans les langues indo-européennes.

De cette constatation, il découle que le reproche adressé à certains des premiers théoriciens des grammaires finno-ougriennes, et notamment de la grammaire finnoise, d'avoir servilement utilisé les catégories des langues indo-européennes, est en partie injustifié et certainement injuste : s'il est vrai que sur certains points leur terminologie est inadéquate ou imparfaite (que l'on songe, en finnois, à la dénomination impropre du « passif » ou aux prétendues catégories du « total » et du « partiel »), sur d'autres points on peut presque regretter qu'ils n'aient pas davantage utilisé la terminologie des grammaires classiques : des termes comme ceux de gérondif ou de supin sont très commodes par exemple quand il s'agit de faire comprendre à des élèves latinistes - ou slavisants - ce que sont en finnois le 2ème infinitif ou l'illatif du 3ème.

Так случилось и в старофранцузском языке со словом cors, которое употреблялось с притяжательным прилагательным: «Mes cors meismes (-moi-même) tendi ton paveillon» (Нимская телега, v. 218). Результатом этой долгосрочной тенденции является относительное постоянство форм местоимений. В гипотезе генетического родства между уральским языком и индоевропейским языком-основой (повторим, простой гипотезе) семейное сходство местоимений могло бы объясняться определенной стабильностью, свойственной этой части речи.

ЗАКЛЮЧЕНИЕ

Итак, мы учли, что:

а) замена «простых» глагольных форм сложными, объединяющими глагольно-именной дериват и вспомогательный глагол, не является особенностью уральских языков, но ярко проявляется и в праиндо-европейских языках;

б) глагольно-именных форм, считающихся особенностью некоторых уральских языков, как, например, финского, нет больше, чем во многих индоевропейских языках, начиная с классических;

в) когда речь идет об уральских языках, гипотеза агглютинации личных местоимений к существительному и к глаголу дает возможность учитывать построение (или перестройку) как системы личных окончаний глагола, так и системы притяжательных суффиксов существительного, и данная гипотеза позволяет учитывать морфологические сходства между этими двумя системами, в результате чего отпадает необходимость в гипотезе о «притяжательности» глагола.

Принимая во внимание все вышесказанное, мы не видим ни одной серьезной причины полагать, что дифференциация частей речи в ураль -ских языках радикально отличалась от данного явления в индо-европейских языках.

Из этого следует, что упрек в адрес первых исследователей грамматики финно-угорских языков и, в частности, грамматики финского языка в том, что они просто использовали категории индоевропейских языков, частично необоснован и определенно несправедлив. Если в чем-то их терминология не вполне адекватна или несовершенна (в финском языке это касается неправильного наименования «пассива» или так называемых категорий «целого» и «части»), то в остальном можно даже сожалеть о том, что они не использовали терминологию классических грамматик; например, такие термины, как герундий или супин, очень удобно использовать, когда необходимо объяснить ученикам-латинистам или славистам, что такое в финском языке 2-й инфинитив или иллатив 3-го инфинитива.

Si nous nous imposons de faire de la linguistique contrastive en refusant toute perspective diachronique, nous risquons d'achopper sur des divergences en apparence irréductibles, d'en arriver à imaginer des structures mentales inconciliables avec les nôtres, comme lorsque nous cherchons à concevoir un « verbe possessivé », ou encore un univers d'où la distinction du sujet et de l'objet, de l'agent et du patient - c'est-à-dire le principe même de causalité - serait exclue.

En effet, la distinction des partie du discours est liée à celle des fonctions syntaxiques. S'il y a verbe (transitif), il y a objet, ce qui est une autre histoire.

Reste à constater que le modèle linguistique ouralien - ou du moins finno-ougrien - n'est peut-être pas tout compte fait, aussi irréductiblement différent de l'indo-européen qu'on veut bien nous le dire.

Il serait, bien entendu, aventureux de tirer argument de ces convergences typologique pour conclure à une parenté génétique du finno-ougrien et de l'indo-européen. Comme l'a bien montré Aulis Joki10, les locuteurs du finno-ougrien commun étaient déjà en contact avec des Indo-Européens, et leur langue a pu et dû s'en ressentir. Le finnois et le hongrois, auxquels nous avons prêté ici une attention particulière appartiennent à l'aire européenne et portent trace de nombreuses influences typologiques exercées par les langues indo-européennes voisines. Qu'en était-il en ouralien ? Qu'en était-il en ouralo-altaïque, si ouralo-altaique il y a ? La réponse à ces questions constituerait de toutes les façons un préalable obligatoire à toute tentative de rapprochement génétique du finno-ougrien et de l'indo-européen.

10 Cf. : Aulis Joki. Uralier und Indogermanen. Helsinki, 1973.

100

Отказавшись от использования диахронической перспективы в контрастивной лингвистике, мы столкнемся с неразрешимыми противоречиями. Мы начнем разрабатывать некие искусственные структуры, несовместимые с существующими, что происходит, когда мы пытаемся придумать так называемый «притяжательный глагол» или какой-либо другой универсум, который исключал бы различие между субъектом и объектом действия, то есть сам принцип причинности.

На самом деле разделение частей речи связано с разделением синтаксических функций. Если существует глагол (переходный), то существует и объект, но это уже совсем другая тема.

Остается констатировать, что уральская или, по крайней мере, финно-угорская лингвистическая модель в конечном счете не так уж и отличается от индоевропейской, как нам пытаются это доказать.

Разумеется, было бы рискованно искать в этих типологических совпадениях доказательство генетического родства финно-угорских и индоевропейских языков. Как это показал Аулис Йоки10, носители прото-финно-угорского языка находились в контакте с индоевропейцами, и это могло и должно было оказать влияние на их язык. Финский и венгерский языки, которым мы уделили особое внимание в этой статье, принадлежат к европейскому ареалу и содержат следы влияния множества соседних индоевропейских языков. Как дело обстояло с уральским языком-основой? Что происходило с урало-алтайским языком, если он вообще существовал? Как бы то ни было, ответить на эти вопросы было бы необходимо при любой попытке генетического сближения уральских и индоевропейских языков.

Перевели Е. Алексеева и Н. Пронина, 2013

10 См.: АиИб .Ток! ПгаНег ипёIndogermanen. ИеЫпЫ, 1973.

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