Научная статья на тему 'Basis of realistic methodology in translation studies'

Basis of realistic methodology in translation studies Текст научной статьи по специальности «Языкознание и литературоведение»

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Ключевые слова
UNITé DE TRADUCTION / THéORISATION RéALISTE / TRADUCTOLOGIE / CORPUS

Аннотация научной статьи по языкознанию и литературоведению, автор научной работы — Балляр М.

Translatology has been defined as the scientific study of translation. In order to carry out this program the present paper proposes to study translation from the translators' productions, in other words the study of translation corpora, as the best basis for an objective observation of the process. This approach supposes the implementation of specific tools for the observation and analysis of the translation process: the unit of translation and comparative textual analysis as a device to trace back to the translator's choices and motives. Such an approach involves as well the taking into account of multiple translations and the re-enactment of the process by the researcher himself as a participant in a collective act of comprehension and rewriting. This kind of approach should eventually lead to a qualified estimation of the share and weight of the individual, the collective and the unconscious in the accomplishment of the act of translating; it should also allow a related exploration of the limits of the predictability (in terms of deduction) of the process and integrate, within the inevitable portion of imprevisibility, an analysis of its sometimes (apparent) erratic nature.

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Translatology has been defined as the scientific study of translation. In order to carry out this program the present paper proposes to study translation from the translators' productions, in other words the study of translation corpora, as the best basis for an objective observation of the process. This approach supposes the implementation of specific tools for the observation and analysis of the translation process: the unit of translation and comparative textual analysis as a device to trace back to the translator's choices and motives. Such an approach involves as well the taking into account of multiple translations and the re-enactment of the process by the researcher himself as a participant in a collective act of comprehension and rewriting. This kind of approach should eventually lead to a qualified estimation of the share and weight of the individual, the collective and the unconscious in the accomplishment of the act of translating; it should also allow a related exploration of the limits of the predictability (in terms of deduction) of the process and integrate, within the inevitable portion of imprevisibility, an analysis of its sometimes (apparent) erratic nature.

Текст научной работы на тему «Basis of realistic methodology in translation studies»

M. Ballard

ÉLÉMENTS POUR UNE MÉTHODOLOGIE

RÉALISTE EN TRADUCTOLOGIE

La traductologie a été définie comme l'étude scientifique de la traduction. Afin de mener à bien ce programme, on propose d'étudier la traduction à partir des productions des traducteurs; ceci signifie la pratique d'études sur corpus, seules capables de fournir une base objective pour l'observation. Cette démarche suppose l'établissement d'outils d'observation et d'analyse: il s'agit de l'unité de traduction et de l'analyse textuelle comparée comme moyen d'accès aux décisions du traducteur. Cette démarche suppose la prise en compte de traductions multiples et le redéploiement de l'acte par le traductologue lui-même comme participant à un acte collectif de comprehension et de réécriture. Cette démarche devrait déboucher sur la mise en évidence de ce qui relève de l'individuel et du collectif ou de l'inconscient dans l'effec-tuation de l'acte de traduction; elle devrait également permettre d'explorer les limites de la déductibilité de l'acte, sa prévisibilité ainsi que sa part d'imprévisibilité et de fantaisie.

Mots-clés/Ключевые слова: traductologie, corpus, unité de traduction, théorisation réaliste.

Mon introduction sera partagée en deux points. Tout d'abord l'évocation brève de manières d'envisager la traduction et la traductologie qui me permettront d'esquisser par défaut ce que j'entends par 'méthodologie réaliste en traductologie'. Puis l'évocation d'un cadre général fondé sur la nature de la traduction, permettant de situer la manière dont j'envisage cette méthodologie.

Une part non négligeable de ce qui s'est écrit sur la traduction repose sur des approches idéalistes, normatives ou exogènes (j'entends par là des approches qui nous détournent du travail du traducteur).

La conception idéaliste de la traduction est perceptible tout au cours de son histoire dans les métaphores de la dégradation qui ont été utilisées pendant des siècles pour parler d'elle ou la décrire. Une telle conception révèle une appréhension erronée de la nature des langues et de leurs différences; elle débouche sur l'idée que la traduction est impossible, même si ce n'est pas dit pas ouvertement; elle se manifeste souvent par le désir que la traduction ait la même apparence qu'un original.

Les conceptions normatives découlent de la dualité linguistique sous-jacente à la traduction et d'une estimation de ce qu'est une bonne traduction. Une tendance, incarnée en France par Antoine Berman, estime qu'il faut amener le lecteur à goûter la langue étrangère via la

М. Балляр

К ОСНОВАНИЯМ РЕАЛИСТИЧЕСКОЙ

МЕТОДОЛОГИИ В НАУКЕ О ПЕРЕВОДЕ

Translatology has been defined as the scientific study of translation. In order to carry out this program the present paper proposes to study translation from the translators' productions, in other words the study of translation corpora, as the best basis for an objective observation of the process. This approach supposes the implementation of specific tools for the observation and analysis of the translation process: the unit of translation and comparative textual analysis as a device to trace back to the translator's choices and motives. Such an approach involves as well the taking into account of multiple translations and the re-enactment of the process by the researcher himself as a participant in a collective act of comprehension and rewriting. This kind of approach should eventually lead to a qualified estimation of the share and weight of the individual, the collective and the unconscious in the accomplishment of the act of translating; it should also allow a related exploration of the limits of the predictability (in terms of deduction) of the process and integrate, within the inevitable portion of imprevisibility, an analysis of its sometimes (apparent) erratic nature.

Mots-clés/Ключевые слова: traductologie, corpus, unité de traduction, théorisation réaliste.

Хотелось бы осветить два вопроса. Прежде всего краткий обзор способов изучения перевода и взглядов на перевод, что позволит мне обозначить содержание понятия "реалистическая методология в науке о переводе". Затем очертить область исследования, основываясь на самой сущности перевода, что позволит мне выбрать способ описания данной методологии.

В основе немалой части того, что написано о переводе, лежат идеалистические, нормативные или экзогенные (внешние по отношению к переводческой деятельности) подходы.

Идеалистическая концепция во всей истории перевода просматривается сквозь унизительные метафоры, в которых его представляли на протяжении столетий. Для этой концепции характерно ошибочное восприятие природы языков и их различий. В итоге она сводится к идее о невозможности перевода, даже если об этом и не говорится, во всяком случае открыто. Она часто проявляется в желании, чтобы перевод походил на оригинал.

Нормативные концепции основываются на идее о языковой двойственности, присущей переводу, и на представлении о том, что есть хороший перевод. Во Франции одно из направлений этой концепции, восходящее к работам Антуана Бермана, пола-

4 ВМУ, теория перевода, № 1

traduction et s'efforcer de rendre la relation des formes à l'effet du texte. L'autre, incarnée en France, et au-delà, par la Théorie interprétative (de l'ESIT) prône une réexpression du texte qui se détache des formes de départ.

Les conceptions exogènes se sont en partie développées sous l'effet d'une réaction contre l'emprise linguistique et les insuffisances d'une vision de la traduction gérée par cette science; par réalisme aussi, on a vu se développer un autre corps de doctrines qui se détachent des textes et des opérations pour ne plus s'interesser qu'aux conditions d'apparition ou de réception de la traduction et nous faire perdre de vue que la traduction est une opération motivée par l'existence de langues différentes.

A force d'avoir rejeté 'la linguistique' on rejette 'le linguistique' ou en tout cas la matière sur laquelle le traducteur travaille: au coeur de la traduction il y a le travail du traducteur et celui-ci porte sur des langues, des textes. C'est ce travail du traducteur, rattaché aux paramètres sociolinguistiques qui le génèrent ou l'enserrent, qui me semble, de façon naturelle, être un objet d'étude central pour la traductologie.

La traduction est un acte dont les modes d'existence sont variables selon les cultures, les commanditaires et les exécutants. On peut en proposer une définition générale qui serait d'être la reproduction d'un texte à l'aide d'une autre langue que celle avec laquelle il a été produit; cette reproduction est un acte dont la visée, à l'origine, était l'identité, notion à laquelle on a substitué celle d'équivalence, qui permet d'intégrer dans la préservation de la ressemblance les aménagements liés aux différences linguistiques et à la dynamique de réécriture d'un texte avec un matériau différent pour un public différent.

Il est nécessaire de prendre en compte la matière servant de support à la traduction, parce que la traduction, comme l'écriture (comme la sculpture avec ses modelages préparatories) est un travail sur un matériau spécifique: les langues. Mais cela ne signifie pas que la traduction est simplement une opération sur les langues en tant que telles, elle concerne le discours produit à l'aide des langues; la traduction est un phénomène portant sur les textes et c'est la nature du texte, sa lecture, son ècriture, qu'il faut faire intervenir dans l'analyse. Cette finalitè textuelle de la traduction pose les limites de l'approche linguistique et de l'apprentissage des langues via la traduction.

гает, что необходимо дать возможность читателю при помощи перевода почувствовать иностранный язык и постараться передать отношения между языковыми формами, сохранив ощущение единства текста. Другое направление, представленное во Франции и за ее пределами "интерпретативной теорией" (Е81Т)1, ставит во главу угла переформулирование текста на языке перевода с отказом от форм языка оригинала.

Экзогенные концепции развиваются отчасти под влиянием негативной реакции на засилье лингвистики и недостаточность взглядов на перевод лишь сквозь призму этой науки. Кроме того, переводческая практика породила ряд теорий, которые уходят от текста и операций над ним, обращая внимание лишь на условия возникновения и восприятие текста перевода, заставляя нас забыть, что перевод — это деятельность, предопределяемая существованием разных языков.

Отбросив лингвистику, отбрасывают и "лингвистическое" или, во всяком случае, объект, над которым работает переводчик: в основе перевода переводческая деятельность — работа с языками и текстами. Именно эта деятельность переводчика, предопределяемая социолингвистическими факторами, которые ее порождают или ограничивают, как мне кажется, естественным образом, оказывается основным объектом науки о переводе.

Перевод является актом, способы существования которого разнятся в зависимости от культур, заказчиков и исполнителей. Можно предложить общее определение перевода как воспроизведение текста при помощи другого языка, т.е. отличного от того, на котором он был написан. Это воспроизведение есть акт, целью которого изначально был поиск идентичности. Понятие идентичности было заменено понятием эквивалентности, что позволило расширить рамки представлений о сохранении подобия при внесении изменений, связанных с различием языков и с динамикой перевыражения текста иными средствами и для иной публики.

Необходимо учитывать характер материала, с которым работает переводчик. Ведь перевод, как и письмо вообще (подобно моделировке скульптура), предполагает особый материал — языки. Но это не означает, что перевод связан с языками как таковыми; переводчик обращается к речи, порождаемой с помощью языка; перевод — это работа с текстом. Именно природу текста, его прочтение и написание следует сделать объектом анализа. Эта текстологическая направленность переводческой

1 Е81Т Высшая школа устных и письменных переводчиков в Университете Париж III — Новая Сорбонна. (Прим. ред.)

Perdre de vue ce cadre général pour décrire la traduction à des fins scientifiques, didactiques ou professionnelles, c'est s'exposer au risque de produire une vision déformée de l'objet d'étude. Dans ce schéma global, la sphère limbique et la sphère d'influences et de patrons, sont des sphères communes à d'autres activités que la traduction; c'est dans la sphère phénoménologique que se manifeste la spécificité de la traduction avec ses realias, c'est done elle qu'il faut prendre pour base d'étude du phénomène en sachant qu'il va falloir faire intervenir les autres sphères dans l'étude du phénomène, mais comme éléments constituants et non comme éléments centraux.

Eléments pour une analytique de la traduction

Le texte traduit, qui, d'extérieur et pour le lecteur moyen, se donne comme un texte à lire, au même titre qu'un texte rédigé dans sa langue est en réalité un texte stratifié qui renferme, pour le chercheur (et pour certains lecteurs critiques), les traces du travail du traducteur. Ce travail est fait d'une série d'opérations qui commence par la lecture et interprétation d'un texte origine et qui se poursuit avec des opérations de transfert linguistique et culturel auxquelles se mêlent ou succèdent des opérations de négotiation et d'aménagement; il convient enfin d'y adjoindre des opérations d'écriture et de créativité plus ou moins poussées.

Ce sont les traces de ce travail que le traductologue va devoir identifier et interpréter; il se pose en effet un problème d'identification car ces traces sont un observable qui se donne de façon plus ou moins directe: les différentes opérations ne sont pas identifiables forcément dans l'ordre où elles ont été effectuées et requièrent un travail d'observation et d'analyse qui vise à les reconstituer par déduction. Le travail du traducteur peut se décomposer en unités qui constituent des unités de traduction, mais en surface l'observable en traduction est constitué d'une mosaïque de ressemblances et de différences dont les composantes, les faces signifiantes, s'organisent en schémas d'équivalence.

Le premier niveau d'observation se situe donc à celui de l'identification de schémas d'équivalence:

L'unité de traduction se présente sur le plan matériel de l'observable sous la forme d'un schéma d'équivalence entre une forme de départ appelée base

деятельности устанавливает границы лингвистического подхода, а также обучения языкам посредством перевода.

Не принимать во внимание эту общую область исследования для описания перевода в научных, дидактических и профессиональных целях означало бы подвергнуться риску дать искаженное представление об изучаемом объекте. В общей схеме исследования лимбическая сфера, а также сфера внешних воздействий и стереотипов являются общими для переводческой деятельности, как и для всякой другой человеческой деятельности. Специфика перевода со всеми его реалиями проявляется в сфере феноменологической. Поэтому именно эту сферу и следует принять за основу при изучении данного явления, не забывая и о других сферах, которые оказываются, однако, не главными, а лишь составляющими элементами.

Основы анализа перевода

Переведенный текст, который на первый взгляд для обычного читателя является обычным текстом для чтения, как и текст, написанный на его родном языке, для исследователя (и для отдельных критически настроенных читателей) представляет собой многоуровневый текст, который несет в себе следы работы переводчика. Эта работа состоит из ряда действий, первыми из которых являются чтение и понимание исходного текста. Затем следует операция лингвистического и культурного переноса. Они сопровождаются поиском вариантов и необходимыми исправлениями. К этому следует добавить более или менее развёрнутые действия по порождению текста и его творческому осмыслению.

Результат именно этой работы должен выявить и объяснить исследователь перевода. Перед ним действительно стоит проблема распознавания, так как эти результаты наблюдаемы в большей или меньшей степени. Различные действия переводчика выявляются не обязательно в том порядке, в котором они осуществлялись в процессе перевода, и требуют от исследователя наблюдения и анализа в целях их воссоздания методом дедукции. Работу переводчика можно разложить на единицы, которые представляют собой единицы перевода, но внешне наблюдаемое в переводе предстает как мозаика из сходств и различий, составные части которой — значимые грани — образуют схемы эквивалентности.

Таким образом, первый уровень наблюдения — это уровень выявления схем эквивалентности:

"Единица перевода предстает как нечто материальное, наблюдаемое, как некая схема эквивалентности между исходной формой, назы-

et une forme d'arrivée appelée aboutissement, étant entendu que ces éléments ne peuvent se concevoir sans contextualization et qu'ils peuvent, l'un comme l'autre, connaître une représentation zéro (Ballard, 2003: 76).

Il y a des unités perceptibles de prime abord dans la-mise en regard des deux textes; elles se situent au niveau de la syntagmatique et constituent des blocs unis par une stratégie de traduction. De ce point de vue on oppose les segments à traduction directe (traduction littérale) et les segments à traduction indirecte (ou oblique), c'est la perception visuelle d'un changement de mode d'équivalence qui permet de fixer les limites des unités de traduction au niveau de la syntagmatiques et d'en identifier d'autres. J'illustrerai ce point avec le début de la traduction d'une nouvelle de Joyce effectuée par Du Pasquier.

North Richmond Street, being blind, was a quiet street except at the hour when the Christian Brothers' School set the boys free. An uninhabited house of two storeys stood at the blind end, detached from its neighbours in a square ground. The other houses of the street, conscious of decent lives within them, gazed at one another with brown imperturbable faces.

The former tenant of our house, a priest, had died in the back drawing-room. Air, musty from having been long enclosed, hung in all the rooms, and the waste room behind the kitchen was littered with old useless papers. Among these I found a few paper-covered books, the pages of which were curled and damp: The Abbot, by Walter Scott, The Devout Communicant, and The Memoirs of Vidocq. I liked the last best because its leaves were yellow. The wild garden behind the house contained a central apple-tree and a few straggling bushes, under one of which I found the late tenant's rusty bicy-clepump. He had been a very charitable priest; in his will he had left all his money to institutions and the furniture of his house to his sister (J. Joycei: 27).

NORTH RICHMOND STREET, finissant en impasse, était une rue tranquille, sauf à l'heure où les garçons sortaient de l'école chrétienne des frères. Une maison à deux étages, inhabitée, s'élevait au bout de l'impasse, séparée de ses voisines par un tertre carré. Les autres maisons de la rue, qui avaient conscience des vies décentes qu'elles abritaient, se regardaient, l'une l'autre avec des visages bruns imperturbables.

Le locataire qui nous avait précédés, un prêtre, était mort dans le salon du fond. Il flottait un air de moisi dans toutes les pièces fermées depuis longtemps, et la chambre de débarras, derrière la cuisine, était jonchée de vieilles paperasses inutiles. Je découvris dans le tas quelques livres brochés aux pages humides et repliées: L'Abbé de Walter Scott, Le Dévot Communiant et les Mémoires de Vidocq. Ce dernier était mon préféré à cause de ses feuilles jaunies. Le jardin à l'abandon derrière la maison comportait un pommier au milieu et quelques buissons épars; et sous l'un d'eux, je découvris la pompe à bicyclette, toute rouillée, du dernier habitant. C'était un prêtre très charitable; il avait laissé par testament tout son argent auxbonnes oeuvres et son mobilier à sa sœur (H. du Pasquier: 51).

J'ai mis en gras, les éléments qui ne sont pas traduits de facon directe et l'on se rend compte qu'en plus des segments supérieurs que

ваемой базой, и переводной, называемой результатом; при этом оба элемента не могут рассматриваться вне контекста, но могут, как тот так и другой, иметь нулевое выражение" (Ballard, 2003: 76).

Есть единицы перевода, заметные с первого взгляда при сопоставлении двух текстов. Эти единицы расположены на синтагматическом уровне и образуют группы, объединённые стратегией перевода. С этой точки зрения существует оппозиция частей прямого (литературного) перевода и частей перевода непрямого (косвенного). Именно визуальное восприятие изменения формы эквивалентности позволяет установить границы одних единиц перевода на синтагматическом уровне и определить другие. Я проиллюстрирую данное положение фрагментом перевода дю Паскье новеллы Джеймса Джойса.

North Richmond Street, being blind, was a quit street except at the hour when the Cristian Brothers' School set the boys free. An uninhabited house of two storeys stood at the blind end, detached from its neighbours in a square ground. The other houses of the street, conscious of decent lives within them, gazed at one another with brown imperturbable faces.

The former tenant of our house, a priest, had died in the back drawing-room. Air, musty from having been long enclosed, hung in all the rooms, and the waste room behind the kitchen was littered with old useless papers. Among these I found a few paper-covered books, the pages of which were curled and damp: The Abbot, by Walter Scott, The Devout Communicant, and The Memoirs of Vidocq. I liked the last best because its leaves were yellow. The wild garden behind the house contained a central apple-tree and a few straggling bushes, under one of which I found the late tenant's rusty bicy-clepump. He had been a very charitable priest; in his wil he had left all his money to institutions and the furniture of his house to his sister (J. Joyce: 27).

NORTH RICHMOND STREET, finissant en impasse, était une rue tranquille, sauf à l'heure où les garçons sortaient de l'école chrétienne des frères. Une maison à deux étages, inhabitée, s'élevait au bout de l'impasse, séparée de ses voisines par un tertre carré. Les autres maisons de la rue, qui avaient conscience des vies décentes qu'elles abritaient, se regardaient, l'une l'autre avec des visages bruns imperturbables.

Le locataire qui nous avait précédés, un prêtre, était mort dans le salon du fond. Il flottait un air de moisi dans toutes les pièces fermées depuis longtemps, et la chambre de débarras, derrière la cuisisne, était jonchée de vieilles paperasses inutiles. Je découvris dans le tas quelques livres brochés aux pages humides et repliées: L'Abbé de Walter Scott, Le Dévot Communiant et les Mémoires de Vidocq. Ce dernier était mon préféré à cause de ses feuilles jaunies. Le jardin à l'abandon derrière la maison comportait un pommier au milieu et quelques buissons épars; et sous l'un d'eux, je découvris la pompe à bicyclette, toute rouillée, du dernier habitant. C'était un prêtre très charitable; il avait laissé par testament tout son argent aux bonnes oeuvres et son mobilier à sa sœure. (H. du Pasquier: 51).

Я выделил жирным шрифтом элементы, которые не переводятся прямо. Можно убедиться, что помимо элементов высших

sont les phrases et les propositions, il ó a des constituants tels que les syntagmes et des signes qui ne sont pas traduits de façon directe c'est-à-dire à l'aide d'une forme de même nature. Si l'on veut structurer l'observation de la traduction à ce stade, on peut utiliser une hiérarchie qui va des relations interphrastiques au signe.

Dans la traduction de cet extrait, on constate peu de transformations au niveau interphrastique: la seule chose notable étant la dépronomina-lisation du connecteur anaphorique these dans among these traduit par "dans le tas".

Au niveau phrastique et propositionnel, on peut observer des restructurations propositionnelles qui impliquent un changement de sujet comme par exemple I liked the last best traduit par "Ce dernier était mon préféré"; et puis des transformations de relatives: the pages of which were curled and damp traduit par: "aux pages humides et repliées". Au niveau des petites unités, signes et syntagmes, on constate que les solutions adoptées font apparaître leur capacité à générer des propositions: l'adjectif conscious (of decent lives) est traduit par "qui avaient conscience des vies décentes" et le syntagme prépositionnel within them par: "qu'elles abritaient". Ces constats permettent d'esquisser l'important travail qui s'effectue en traduction autour du signe et que l'on a eu tendance à occulter sous prétexte de récuser le mot comme unité de traduction. Il est un important travail autour du signe tant du point de vue de l'interprétation que de la reformulation et je voudrais continuer de l'illustrer en faisant intervenir une autre composante capitale de la traduction, celle de variante.

Une théorisation réaliste se doit d'intégrer la notion de variante. Sa prise en compte intègre la présence du traducteur et pose les limites d'une approche purement linguistique de la traduction ainsi que celles des théorisations injonctives (il y a des traducteurs qui traduisent de façon littérale et d'autres non, ce n'est pas sur un critère de littéralité ou non que l'on peut estimer ou rejeter leur travail; lorsque mes étudiants me demandent la raison pour laquelle je rejette parfois leur traduction ils essaient d'en trouver la cause en disant: 'c'est trop littéral?, ce qui ne résoud rien). Lorsque l'on compare plusieurs traductions, la coïncidence des reformulations est rassurante sur le plan de l'exactitude de la traduction; dès l'Antiquité, avec la traduction de la Septante la ressemblance des textes traduits garantit la validité de la traduction. La divergence pose des problèmes d'interprétation et sème le trouble quant à la nature et la qualité de la traduction; sur le plan positif, elle peut être envisagée comme un constituant inéluctable de la traduction, qui la place dans le paradigme ouvert de la retraduction. De toute façon, il faut in-

уровней языка, которыми являются фразы и предложения, есть и такие компоненты, как синтагмы и знаки, которые не переводятся прямо, т.е. при помощи форм того же порядка. Если мы хотим структурировать исследование перевода на данном этапе, мы можем использовать иерархию, на вершине которой — межфразовые отношения, а внизу — знаки.

В переводе этого отрывка мы не видим больших изменений на межфразовом уровне: единственная заметная деталь — это замена местоимения these, выступающего в функции анафорического коннектора, в конструкции among these словосочетанием dans le tas.

На уровне фраз и предложений заметны изменения их структуры, которые предполагают замену подлежащего. Например, I liked the last best было переведено как Ce dernier était mon préféré. Есть также изменения в определительных конструкциях: the pages of which were curled and damp переводится как aux pages humides et repliées. На уровне малых единиц, т.е. знаков и синтагм, можно видеть, что принятые переводчиком решения показывают способность этих единиц порождать предложения: прилагательное conscious (of decent live) переводится как qui avaient conscience des vies décentes, а предложная синтагма 'within them' переводится как qu'elles abritaient. Эти факты позволяют наметить важную работу, которая осуществляется в переводе на уровне знака и о которой часто не хотят говорить, отвергая слово как единицу перевода. Работа со знаком важна как для понимания, так и для перевыражения текста; и хотелось бы далее продемонстрировать это на примерах с привлечением другой важнейшей составляющей перевода, а именно варианта.

Реалистичная теория перевода должна включать понятие варианта. Учет этого фактора предполагает присутствие переводчика и намечает границы как собственно лингвистического подхода к переводу, так и предписывающих теорий (одни переводчики переводят буквально, другие нет, и необязательно на основании критерия буквальности следует принимать или отвергать их работу. Мои студенты спрашивают у меня, почему я иногда не принимаю их перевод, они сами пытаются объяснить это, говоря: "Слишком буквально?" Но причина в другом). Когда мы сравниваем несколько переводов, совпадение форм выражения подтверждает правильность перевода; начиная с древних времён, с перевода Септуагинты, сходство переведенных текстов свидетельствует о точности перевода. Расхождение же порождает проблему истолкования и вызывает споры о природе и качестве перевода; однако в положительном ключе оно может расцениваться в качестве постоянной составля-

tégrer la variante d'un point de vue critique en traductologie; je commencerai de l'illustrer avec une seconde traduction du texte de Joyce par Aubert.

North Richmond Street, se terminant en cul-de-sac, était une rue tranquille sauf à l'heure où les Frères des Écoles chrétiennes lâchaient leurs élèves. Une maison de deux étages inhabitée se dressait au fond de l'impasse, isolée de ses voisines, au milieu d'un terrain carré. Les autres maisons de la rue, très conscientes d'abriter des existences respectables, se regardaient fixement, le visage brun et impassible.

Le précédent locataire de notre maison, un prêtre, était mort dans le salon de derrière. Une odeur particulière de moisi et de renfermé flottait dans toutes les pièces et, derrière la cuisine, le débarras était jonché de vieux journaux sans usage. C'est au milieu de ceux-ci que je découvris quelques livres à la couverture de papier, aux pages gondolées et humides: L'Abbé, de Walter Scott, La Communion Dévote et Les Memoires de Vidocq. Ce dernier était mon préféré, à cause de ses pages jaunes. Le jardin inculte qui s'étendait derrière la maison avait en son centre un pommier et quelques buissons en déroute; sous l'un de ceux-ci, je découvris la pompe à bicyclette rouillée du locataire décédé. Ce prêtre s'était toujours montré très charitable; dans son testament il avait laissé tout son argent à des institutions, et le mobilier de sa maison à sa sœur (J. Aubert: 71—72).

On constate que les unités dégagées par l'observation de la première traduction sont confirmées et que viennent s'ajouter d'autres unités non perceptibles dans la première mais que la différence de la seconde permet d'identifier.

Je parlerai d'abord des unités confirmées. Je ferai deux commentaires généralisants à leur propos. Tout d'abord le fait que si l'on observe les deux unités obliques ou l'on a des signes transformés en relatives dans la première traduction, on constate que le second traducteur arrive à traduire de façon plus littérale, plus serrée: "Les autres maisons de la rue, très conscientes d'abriter des existences respectables, se regardaient fixement, le visage brun et impassible". Par contre les relatives traduites de façon oblique par le premier traducteur le sont également par le second; dans les deux cas on a transformation d'une relative en SP et de l'autre en indépendante par segmentation; cette confirmation d'une opération de transformation par deux personnes différentes pourrait bien être la manifestation d'une tendance stylistique du français ou l'on éviterait d'utiliser les relatifs composés jugés trop lourds.

Si l'on considère les unités différentielles identifiables à partir de la différence de la seconde traduction, elles sont de petite taille mais

ющей перевода, которая способствует появлению новых переводов. Во всяком случае, понятие варианта должно быть введено в науку о переводе как категория критики; я проиллюстрирую это положение примером другого перевода текста Дж. Джойса, выполненного Обером.

North Richmond Street, se terminant en cul-de-sac, était une rue tranquille sauf à l'heure où les Frères des Ecoles chrétiennes lâchaient leurs élèves. Une maison de deux étages inhabitée se dressait au fond de l'impasse, isolée de ses voisines, au milieu d'un terrain carré. Les autres maisons de la rue, très conscientes d'abriter des exisences respectables, se regardaient fixement, le visage brun et impassible.

Le précédent locataire de notre maison, un prêtre, était mort dans le salon de derrière. Une odeur particulière de moisi et de renfermé flottait dans toutes les pièces et, derrière la cuisine, le débarras était jonché de vieux journaux sans usage. C'est au milieu de ceux-ci que je découvris quelques livres à la couverture de papier, aux pages gondolées et humides: L'Abbé, de Walter Scott, La Communion Dévote et Les Mémoires de Vidocq. Ce dernier était mon préféré, à cause de ses pages jaunes. Le jardin inculte qui s'étendait derrière la maison avait en son centre un pommier et quelques buissons en déroute; sous l'un de ceux-ci, je découvris la pompe à bicyclette rouillée du locataire décédé. Ce prêtre s'était toujours montré très charitable; dans son testament il avaot laissé tout son argent à des institutions, et le mobilier de sa maison à sa sœur (J. Aubert: 71—72).

Очевидно, что единицы перевода, выявленные при исследовании первого перевода, подтверждаются, но добавляются также и другие единицы, которые позволяет различить только текст второго перевода.

Сначала рассмотрим единицы, которые повторились. На их счёт я сделаю два обобщающих комментария. Прежде всего в первом переводе две единицы, являющиеся результатом косвенного перевода, представляют собой определительные конструкции, в то время как второй перевод данных единиц более дословный и более сжатый: "Les autres maisons de la rue, très conscientes d'abriter des exisences respectables, se regardaient fixement, le visage brun et impassible". Однако относительные конструкции, переведенные косвенным способом первым переводчиком, также переведены и вторым. В обоих случаях мы наблюдаем трансформацию одной относительной конструкции в придаточное предложение, а другой — в независимое предложение путем сегментации. Это повторение переводческого приёма двумя различными переводчиками, вероятно, представляет собой проявление определённой стилистической тенденции во французском языке, когда избегают использовать сложные определения, считая их слишком тяжёлыми.

Если обращаться к единицам перевода, выявленным при помощи сравнения первого и второго перевода, то можно отметить,

intéressantes car elles révèlent un double travail d'interprétation et de reformulation au niveau du signe.

Je parlerai d'abord d'interprétation. La traduction de "detached from its neighbours in a square ground" par "isolée de ses voisines, au milieu d'un terrain carré" fait apparaître des écarts interprétatifs dans la première traduction "séparée de ses voisines par un tertre carré", dans la traduction de Pasquier, le terrain est devenu un tertre, ce qui n'est pas la même chose et la maison est séparée et non pas isolée, la disposition des lieux est modifiée.

En outre, la comparaison des traductions révèle un travail qui améliore la reformulation de certains termes: 'respectable' est plus juste que 'décente', qui est un anglicisme; "se regardaient fixement" est plus précis que "se regardaient". Ce travail comparatif qui ouvre la reformulation du texte à des possibles est fait à l'aide de traductions multiples publiées lorsqu'elles existent mais en cas d'inexistence, c'est au traduc-tologue d'envisager d'autres solutions que celle offerte par la traduction qu'il étudie. La notion de contexte est un autre élément majeur à intégrer dans une théorisation réaliste et l'observation révèle que ce paramètre est polymorphe et qu'il joue des rôles parfois insoupçonnes ou négligés à des niveaux divers. J'en illustrerai deux aspects, répartis entre compréhension et reformulation.

Le contexte de production est constitue par un ensemble d'éléments communs à l'auteur et au lecteur d'origine qui peut être, par exemple, leur culture; certains éléments peuvent être nommés de façon explicite dans le texte et d'autres n'apparaissent que de façon implicite dans des indices à décoder si l'on veut fournir une interprétation correcte du texte. En voici une illustration:

Up rolled the blind; the window went up with a jerk; a whity-greyish light filled the room (Mansfield: 206).

Pour percevoir le sens de ce début de paragraphe, il faut avoir présent à l'esprit le fait qu'en Angleterre et dans de nombreux pays anglo-saxons on a des fenêtres a guillotine. Deux traductions consultées laissent paraître des actes de lecture différents:

Le store roule en haut, la croisée s'ouvre avec une secousse; une lumière d'un gris blanchâtre se répand dans la chambre (Delamain: 191).

Relevée, la jalousie, soulevée, la fenétre, dans un hoquet; une lumière d'un gris blanchâtre emplit la chambre (Merle: 207).

что они не большого размера, но представляют собой интерес, так как показывают двойную работу по интерпретации и подбору эквивалентов на уровне знака.

Начнем с интерпретации. Перевод фразы detached from its neighbours in a square ground как "isolée de ses voisines, au milieu d'un terrain carré" выявляет в первом переводе несоответствие в интерпретации: "séparée de ses voisines par un tertre carré". В переводе Паскье участок земли становится холмом, что не одно и то же, а дом оказывается отделенным холмом от соседей, а не стоящим посреди квадратного участка земли, т.е. расположение объектов относительно друг друга изменено.

Кроме того, сравнение переводов выявляет работу по улучшению подбора эквивалентов для некоторых слов: 'respectable' представляется более верным, чем англицизм 'décente'; "se regardaient fixement" — более точным, чем просто "se regardaient". Эта сопоставительная работа, раскрывающая преобразование текста в пределах возможного, выполняется на материале нескольких опубликованных переводов, если таковые существуют. В случае же их отсутствия исследователь перевода сам находит и рассматривает иные решения, отличные от тех, что предложены единственным переводом. Понятие контекста является другим важным элементом реалистической теории. Наблюдения вскрывают, что этому параметру присущ полиморфизм и что он выполняет на разных уровнях функции, которые иногда либо не замечают, либо игнорируют. Я проиллюстрирую два аспекта этого явления — на уровне понимания и на уровне порождения текста перевода.

Контекст произведения состоит из целого комплекса общих для автора и читателя оригинального произведения элементов, который может представлять собой, например, их культуру. Одни элементы могут быть выражены в тексте эксплицитно, другие же представлены имплицитно в косвенных знаках, которые необходимо расшифровать, если мы хотим правильно интерпретировать текст. Рассмотрим следующий пример:

Up rolled the blind; the window went up with a jerk; a whity-greyish light filled the room (Mansfield: 206).

Чтобы понять смысл начала этого абзаца, необходимо помнить о том, что в Англии, как и в большинстве англосаксонских стран, есть опускные окна. Два приведенных ниже перевода позволяют обнаружить примеры различного прочтения этого фрагмента:

Le store roule en haut, la croisée s'ouvre avec une secousse; une lumière d'un gris blanchâtre se répend dans la chambré (Delamain: 191).

Relevée, la jalousie, soulevée, la fenêtre, dans un hoquet; une lumière d'un gris blanchâtre emplit la chambre (Merle: 207).

Delamain hyperonymise le segment: "the window went up with a jerk" en utilisant le verbe "s'ouvre"; on ne perçoit plus le mouvement qui est présent dans le texte anglais et par voie de conséquence: la forme de la fenêtre, caractéristique d'une civilisation, elle utilise d'ailleurs le mot 'croisée' qui renvoie aux fenêtres de type français. Magali Merle s'efforce davantage de préserver le mouvement.

Une approche réaliste de la traduction amène d'ailleurs à modérer les déclarations selon lesquelles le contexte donne le sens; l'aide du contexte textuel est parfois nulle. Le contexte peut ne pas suffire à désam-biguïser la polysémie d'un terme:

He had dined at seven, alone with his mother and sister, and had lingered afterward over a cigar in the gothic library with glazed black-walnut bookcases andfinial-lopped chairs (E. Wharton in: Chartier et al., 1998).

Le mot glazed peut ici être interprété comme signifiant 'verni, lustré, satiné' ou 'vitré'; on peut donc comprendre qu'il s'agit de 'bibliothèques vitrées'ou de bibliothèques dont le bois est 'verni, ciré' ou 'patiné'.

Le contexte peut aussi agir comme une force qui pousse le traducteur à utiliser des termes qui ne constituent pas les équivalents attestés de certains signes du texte. J'en donnerai deux exemples.

[contexte: Tom Ripley et sa femme Héloïse reçoivent un allemand, Eric Lanz]

Eric Lanz seemed to admire Heloise and to be trying to put his best foot forward for her (Highsmith: 96).

Eric Lanz semblait admirer Héloise, et s'évertuer à faire bonne impression sur elle (Delahaye: 139).

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L'élément en gras (base d'une unité de traduction) est une expression idiomatique, le sens est de l'ordre du figuré, il n'est pas fait de l'addition directe du sens des constituants de l'expression. On répondra à l'objection de l'opacité de ce type de configuration qu'elle est éclairée par le contexte, et de fait cet exemple illustre le fait que l'éclairage va au-delà de la langue. Si l'on consulte les dictionnaires, qui fournissent les sens enregistrés par l'usage, on trouve:

to put one's best foot forward (do one's best): faire de son mieux; (hurry) se dépêcher (Hachette-Oxford);

put your best foot forward: to make a great effort to do sth, especially if it is difficult or you are feeling tired (OALD).

В переводе Деламен во фрагменте "the window went up with a jerk" использован гипероним — глагол "s'ouvre"; мы уже не видим движения окна, описанного в английском тексте, и как следствие этого и формы окна, свойственной определенной культуре. Более того, в переводе используется слово "croisée", которое отсылает нас к образу окна французского типа. Магали Мерль все же пытается сохранить информацию о типе движения окна.

Реалистичный подход к переводу позволяет умерить пафос заявлений о том, что смысл рождается лишь в контексте. Иногда контекст произведения не способен помочь нам в понимании смысла. Он оказывается недостаточным, чтобы устранить двусмысленность многозначного выражения:

He had dined at seven, alone with his mother and sister, and had lingered afterward over a cigar in the gothic library with glazed black-walnut bookcases andfinial-topped chairs (E. Wharton in: Chartier et al., 1998).

В данном контексте слово glazed может быть понято двояко — как "verni, lustré, satiné" либо как "vitré"; поэтому можно представить, что речь идет о "застекленных книжных шкафах" либо о книжных шкафах из "лакированного, вощёного" или "старого" дерева.

Контекст может также выступать в качестве силы, побуждающей переводчика использовать слова, не являющиеся эквивалентами знаков исходного текста. Приведу два примера:

[контекст: Том Рипли и его жена Элоиза принимают у себя немца, Эрика Ланца]

Eric Lanz seemed to admire Heloise and to be trying to put his best foot forward for her (Highsmith, 1980: 96).

Eric Lanz semblait admirer Héloise, et s'évertuer à faire bonne impression sur elle (Delahaye: 139).

Этот выделенный жирным шрифтом фрагмент (исходная единица перевода) — идиоматическое выражение, переносное значение которого не является простой суммой значения его составляющих. На замечание о том, что данное выражение туманно, могут ответить, что смысл его проясняется контекстом, и фактически этот пример показывает, что прояснение смысла происходит за пределами языка. Если мы заглянем в словари, фиксирующие принятые узусом смыслы, мы обнаружим следующее:

to put one's best foot forward (do one best): faire de son mieux; (hurry) se dépêcher (Hachette-Oxford)2.

put your best foot 'forward: to make a great effort to do sth, especially if it is difficult or you are feeling tired (OALD)3.

2 To put one's best foot forward (do one best) — стараться изо всех сил; (hurry) торопиться, спешить.

3 Put your best foot 'forward — предпринять большое усилие, чтобы сделать что-то, особенно если это тяжело или если вы чувствуете себя уставшим.

La traduction permet dans ce cas d'appréhender le fait que le langage n'est pas quelque chose de figé, même dans le domaine des expressions dites figées; Patricia Highsmith a exprimé un sens dérivé, que le traducteur a perçu et réexprimé en se dégageant ou en ne tenant pas compte de l'usage intralinguistique d'une part et en écoutant la pression du contexte et sa propre créativité en matière de reformulation et non ce que disent les dictionnaires.

Le second est emprunté au célèbre roman d'Orwell. Dans son effort pour reconstituer le passé occulté du pays où il vit, Winston Smith, le héros de 1984, se retrouve un jour devant la boutique de brocante ou il avait acheté le cahier sur lequel il a entrepris de rédiger son journal. Il entre dans le magasin et au cours de la conversation qu'il a avec le vieux brocanteur, celui-ci vient a se souvenir d'une chanson où il est question de l'église Saint-Martin:

'Where was St Martin 's?' said Winston.

'St Martin 's? That's still standing. It's in Victory Square, alongside the picture gallery. A building with a kind of triangular porch and pillars in front, and a big flight of steps (Orwell: 82—83).

— Où était Saint-Martin? demanda Winston.'

— L'église de Saint-Martin? Elle est encore debout. C'est au square de la Victoire, contigu à la galerie de peinture; un édifice qui a une sorte de porche triangulaire, des piliers en avant et un escalier monumental (Audiberti: 142—143).

L'ensemble du contexte: le fait qu'il s'agit d'une église et que l'on en decrit les marches, fait que l'on éprouve des difficultés à traduire 'big' par 'grand', ce terme semble bien plat, alors que 'monumental' dont le dictionnaire dit qu'il signifies "qui a un caractère de grandeur majestueuse" convient tout à fait à ce contexte. Orwell n'a pas écrit 'monumental' diront certains; d'accord mais que l'adjectif 'big' suffise en anglais ou qu'il y ait sous-écriture, "grand" ne semble pas convenir en français dans ce contexte. Et pourtant la traduction d'Audiberti est critiquable dans la mesure où celui qui parle est un vieux brocanteur, le style relève d'un registre oral simple, 'monumental' introduit des connotations qui relèvent plutôt de la langue écrite voire soutenue, ce vieux brocanteur est-il si instruit pour utiliser un terme pareil? Il ó a conflit entre la taille du monument qui suscite l'utilisation de 'monumental' et le degré supposé d'instruction du brocanteur, ce qui est censé être son registre de langue naturel.

Перевод позволяет осознать тот факт, что даже применительно к выражениям, называемым устойчивыми, человеческая речь не является застывшим и устойчивым образованием; Патриция Хайсмит в своем тексте выразила один дополнительный смысл, который переводчик заметил и воспроизвел, с одной стороны, отстранившись или не придавая значения внутриязыковому употреблению, а с другой — подчиняясь требованиям контекста и доверяя не тому, что подсказывают словари, а своему собственному творческому чутью в области перефразирования.

Второй отрывок заимствован из известного романа Оруэлла. Силясь воссоздать темное прошлое страны, где он живет, Вин-стон Смит, герой «1984», как-то раз оказывается перед лавкой старьевщика, где он когда-то купил тетрадь, в которой позже вел дневник. Он входит в лавку и затевает разговор со старьевщиком. Хозяин лавки вспоминает песенку, где поется о церкви св. Мартина:

"Where was St Martin's?" said Winston.

'St Martin's? That's still standing. It's in Victory Square, alongside the picture gallery. A building with a kind of triangular porch and pillards in front, and a big flight of steps?' (Orwell, 1961: 82—83).

— Où était Saint-Martin? demanda Winston.

— L'église de Saint-Martin? Elle est encore debout. C'est au square de la Victoire, contigu à la galerie de peinture; un édifice qui a une sorte de porche triangulaire, des piliers en avant et un escalier monumental (Audiberti: 142—143).

По поводу контекста в целом: тот факт, что речь идет о церкви, где описываются ее ступени, уже вызывает сомнения в возможности передачи прилагательного "big" французским прилагательным "grand": слишком обыденным кажется это слово, в то время как "monumental"4, согласно словарю, означает "qui a un caractère de grandeur majestueuse"5, что более уместно в данном контексте. Но ведь Оруэлл не написал monumental, — скажут некоторые; согласен, но даже если употребление прилагательного "big" оправданно в английском языке или если есть какой-то подтекст, которым продиктовано его использование, то слово "grand" во французском переводе вряд ли подходит в этом случае. И тем не менее перевод Одиберти можно поставить под сомнение, учитывая, что говорящий — пожилой старьевщик и что его речь принадлежит простой разговорной, в то время как "monumental" принадлежит скорее письменной, даже возвышенной, речи. Настолько ли образован этот пожилой старьевщик, чтобы украшать свою речь подобным словом? Таким образом, здесь наблюдается некое несоответствие между

4 Монументальный.

5 Имеющий величественный вид.

5 ВМУ, теория перевода, № 1

Une partie de la traduction se joue autour de la traduction littérale et des équivalences linguistiques. Elle est l'occasion de percevoir que certaines structures se correspondent de langue à langue mais aussi l'occasion de percevoir les limites de ces correspondances; Certaines relèvent des tendances des discours comme par exemple le fait que l'on utilise plus facilement le passif en anglais qu'en français, mais d'autres limites d'utilisation relèvent davantage de l'écriture et des choix personnels du traducteur. Prenons par exemple le cas de la proposition relative, elle existe dans les deux langues mais il y a des cas où on ne traduira pas une relative anglaise par une relative en français pour des raisons stylistiques, nous en avons eu l'illustration avec le premier exemple (le texte de Joyce) où deux relatives étaient traitées respectivement par la commutation avec un SP et la segmentation.

Si l'on essaie de systématiser les traductions obliques de la relative anglaise en français, on se rend compte qu'elles suivent deux schèmas principaux qui sont la commutation dans le paradigme de l'expansion du nom et la transformation de la relation interpropositionnelle. Mais une observation réaliste d'un corpus de traductions offrant ce type de traduction permet de constater qu'il ne s'agit pas d'actes mécaniques mais de solutions motivées dont on peut s'efforcer de retrouver les raisons dans le texte ou ailleurs. J'illustrerai ce type de recherche avec deux traductions d'un extrait de Katherine Mansfield.

And then in the rocky gateway the shepherd himself appeared. He was a lean, upright old man, in a frieze coat that was covered with a web of tiny drops, velvet trousers tied under the knee, and a wideawake with a folded blue handkerchief round the brim [Mansfield: 14).

Puis, dans l'orifice encadré de rochers, parut le berger lui-même. C'etait un vieil homme maigre et droit, vêtu d'une veste de bure que couvrait un réseau de gouttelettes menues, de pantalons de velours attachés sous le genou, et d'un grand feutre avec un mouchoir bleu plié et noué autour du bord (M. Du-proix: 210).

Puis, dans la voûte rocheuse, s'encadra le berger en personne. C'était un vieil homme maigre et droit, vêtu d'une veste de ratine quadrillée d'un réseau de fines gouttelettes, d'un pantalon de velours attaché sous le genou, et coiffé d'un grand feutre avec un mouchoir bleu plié autour du bord, (Merle: 15).

величием здания, которым обусловлено использование слова 'monumental', и предполагаемым уровнем образования старого торговца, которому и должна соответствовать его речь.

Отчасти перевод дословен и опирается на языковые соответствия. Этот фрагмент дает нам возможность понять, что в разных языках есть такие языковые структуры, которые соответствуют друг другу, но одновременно он дает почувствовать и границы этих соответствий. Использование некоторых из них зависит от языковых тенденций, как, например, более частое использование пассива в английском языке по сравнению с французским, но другие возможные тенденции употребления в большей степени обязаны индивидуальному авторскому стилю и личному выбору переводчика. Рассмотрим, например, придаточное определительное предложение. Оно представлено в обоих языках, но есть случаи, когда мы не станем переводить английское придаточное определительное предложение французским из-за стилистических соображений, пример чего мы наблюдали в первом тексте (у Джойса), где два придаточных определительных были переданы соответственно в одном случае с помощью придаточных предложений, а в другом — путем сегментации.

Если мы попытаемся как-то систематизировать косвенные способы перевода английских определительных на французский язык, мы поймем, что способы их передачи следуют двум основным моделям, одна из которых идет по пути коммутации в смысле расширения группы имени существительного, а другая видоизменяет связи между предложениями. Но рассмотрение с реалистических позиций корпуса текстов, переведённых подобным образом, позволяет констатировать, что речь идет не о механических действиях, а об обоснованных решениях, причины которых мы можем попытаться найти в самом тексте или вне его. Я проиллюстрирую это наблюдение с помощью двух переводов отрывка из книги Катрин Мансфилд.

And then in the rocky gateway the shepherd himself appeared. He was a lean, upright old man, in a frieze coat that was covered with a web of tiny drops, velvet trousers tied under the knee, and a wideawake with a folded blue handkerchief round the brim (Mansfield: 14).

Puis, dans l'orifice encadré de rochers, parut le berger lui-meme. C'était un vieil homme maigre et droit, vêtu d'une veste de bure que couvrait un réseau de gouttelettes menues, de pantalons de velours attachés sous le genou, et d'un grand feutre avec un mouchoir bleu plié et noué autour du bord (M. Du-proix: 210).

Puis, dans la voûte rocheuse, s'encadra le berger en personne. C'était un vieil homme maigre et droit, vêtu d'une veste de ratine quadrillée d'un réseau de fines gouttelettes, d'un pantalon de velours attaché sous le genou, et coiffé d'un grand feutre avec un mouchoir bleu plié autour du bord (Merle: 15).

La première traductrice, Marthe Duproix a conservé la relative, la seconde l'à transformée en participiale. Qu'est-ce qui, finalement, a justifié ou a pu motiver la traduction de Magali Merle: on peut penser qu'elle homogénéise ainsi les compléments de cette série descriptive: tous les noms sont expansés à l'aide de participiales ("vêtu, quadrillé, coiffé"); on a ainsi une plus grande fluidité alors que la relative conservée par Marthe Duproix arrête la lecture. Le souci de faciliter la lecture tant sur le plan des groupes sonores que de la structuration apparaît également dans le fait que Magali Merle répète sous forme hyponymisée, (selon les lois de la collocation) avec "coiffé", le séman-tisme de in, rendu une première fois à l'aide de "vêtu", la coordination utilisée par Duproix ("et d'un grand feutre") est trop éloignée du premier terme. Tout se joue ici au niveau du style, de l'homogénéité, de la logique et de la clarté.

Prenons maintenant un autre cas de traduction double autour d'une relative:

[Il s'agit d'enfants qui ont reçu en cadeau une maison de poupée et qui veulent en parler à leurs amis; l'aînée se réserve ce droit]

There was nothing to answer. Isabel was bossy, but she was always right, and Lottie and Kezia knew too well the powers that went with being eldest. They brushed through the thick buttercups at the road edge and said nothing (Mansfield: 170).

Il n'y avait rien à répondre. Isabel était autoritaire, mais elle avait toujours raison, et Lottie et Kezia n'ignoraient rien des pouvoirs inhérents à la qualité d'aînée. Sans un mot, elles poursuivirent leur marche légère au bord de la route à travers les épaisses touffes de boutons d'or (Merle: 171).

Il n'y avait rien à répondre à cela. Isabel était autoritaire mais elle avait toujours raison, Lottie et Kezia, connaissant trop bien la valeur du droit d'aînesse, foulaient en silence les épaisses touffes de boutons d'or qui bordaient la route (Faguer: 424).

Si l'on prend le point de vue de Magali Merle, on peut dire qu'elle crée une UT de traduction oblique à partir de la relative, c'est le début de cette proposition qu'elle fait commuter selon les lois de la para phrase dans le paradigme de l'expansion. Marguerite Faguer fonctionne différemment: elle élargit la base de l'UT dans laquelle elle travaille; sa paraphrase s'effectue à partir de la phrase coordonnée (Kezia knew too well the powers that went with beins eldest) qu'elle transforme en une participiale exprimant la cause et qu'elle intègre à la phrase suivante; le détail de la paraphrase comporte des aménagements lexicaux qui se rattachent à l'utilisation de clichés (la valeur du droit d'aînesse).

Первая переводчица, Марта Дюпруа, сохранила придаточное определительное, другая преобразовала его в причастный оборот. Что же в конечном итоге определило или могло стать причиной создания такого перевода, как у Магали Мерль? Так она унифицирует все дополнения этого описательного ряда: все группы имен существительных расширены за счет добавления причастных форм ("vêtu, quadrifillé, coiffé"); таким образом, перевод Мерль создает ощущение гораздо большей текучести и плавности, тогда как придаточное определительное, сохраненное Мартой Дюпруа, как бы приостанавливает чтение. Стремление облегчить процесс чтения как в плане создания благозвучных звуковых комлексов, так и в области структурирования текста проявляется также и в том, что Магали Мерль (согласно законам согласования) точно передает при помощи гипонимов, например используя слово "coiffé", семантику английского in, в первый раз переведенного при помощи слова "vêtu"; соответствие, найденное Дюпруа ("et d'un grand feutre"), слишком далеко отстоит от первоначального английского варианта. Здесь все тонко обыгрывается на уровне стиля, единообразия, логики и ясности.

Теперь рассмотрим другой случай двойного перевода придаточного определительного:

[Речь идет о детях, которые получили в подарок кукольный дом и хотят рассказать об этом своим друзьям; старшая оставляет это право за собой.]

There was nothing to answer. Isabel was bossy, but she was always right, and Lottie and Kezia knew too well the powers that went with being eldest. They brushed through the thick buttercups at the road edge and said nothing (Mansfield: 170).

Il n'y avait rien à répondre. Isabel était autoritaire, mais elle avait toujours raison, et Lottie et Kezia n'ignoraient rien des pouvoirs inhérents à la qualite d'aînée. Sans un mot, elles poursuivirent leur marche légère au bord de la route à travers les épaisses touffes de boutons d'or (Merle: 171).

Il n'y avait rien à répondre à cela. Isabel était autoritaire mais elle avait toujours raison, Lottie et Kezia, connaissant trop bien la valeur du droit d'aînesse, foulaient en silence les épaisses touffes de boutons d'or qui bordaient la route (Faguer: 424).

Если согласиться с решением Магали Мерль, то можно утверждать, что она создает единицу косвенного перевода для передачи придаточного определительного; она меняет начало предложения путем его развития согласно законам перефразирования. Маргарет Фаге поступает иначе: она расширяет границы той единицы перевода, с которой работает; ее перефразирование заключается в преобразовании сочинительной конструкции (Kezia knew too well the powers that went with being eldest) в причастный оборот, обозначающий причину действия, о котором говорится в следующей фразе. Отчасти парафраза претерпевает и лекси-

Nous avons là véritablement un exemple de traducteur créatif, dont le travail, même s'il est commentable, nous renvoie au caractère imprévisible de la réécriture et par là même a la variabilité de l'UT.

La traductologie ne peut relever d'une seule étude linguistique car elle fait sans cesse intervenir l'interprétation dans la génération des paraphrases du texte de départ: le lecteur-écrivain qu'est le traducteur est sans cesse en train de découper des unités de lecture qu'il transcrit de façon plus ou moins globale en suivant plus ou moins les découpages du texte de départ et en intégrant sans cesse des aménagements pour construire le texte d'arrivée. Le traducteur ne suit pas forcément la syntaxe du texte de façon minutieuse et pointilleuse; il paraphrase parfois des segments qui traversent ou dépassent la syntaxe du texte de départ. La traductologie relève parfois d'une herméneutique de l'écriture.

Une traductologie réaliste se doit d'intégrer la notion de créativité et d'en explorer les implications. Il y a plusieurs types de créativité, selon qu'elle s'exerce dans le cadre large d'une réécriture du texte qui vise à le modifier en profondeur pour en faire une adaptation ou un texte dérivé, ou dans le cadre plus stricte d'une réécriture contrôlée déduite de façon identifiable à partir des formes de départ. La créativité spo-radique peut apparaître au niveau des segments de texte ou de signes; on peut la définir comme un mode de reformulation original qui n'emprunte pas les voies des équivalences préétablies par les dictionnaires pour les signes et expressions (cet écart de l'équivalence établie pouvant aller, nous l'avons vu jusqu'à l'insertion ou l'effacement du signe) ou les équivalences déductibles de façon analytique ou métaopération-nelle pour les segments syntaxiques. On peut distinguer plusieurs types de créativité selon qu'elle est délibérée, instinctive, alternative ou nécessaire.

Certains traducteurs, d'instinct ou par goût, aiment traduire de façon créative en se détachant des formes de départ, d'autres le font sous influence, parce qu'on le leur a enseigné dans une école de traducteur. Ce que je vais examiner d'abord c'est le cas où la mise en perspective de cette créativité délibérée révèle qu'elle est alternative c'est-à-dire qu'elle pourrait être concurrencée par une traduction littérale ou indirecte déductible.

ческие трансформации, заключающиеся в использовании клише (la valeur du droit d'aînesse). Перед нами истинный пример переводчика-творца, работа которого, даже если и не бесспорна, показывает нам не только непредсказуемый характер переработки текста, но и вариативность единицы перевода.

Наука о переводе не может зависеть только лишь от лингвистического исследования, поскольку [при переводе] необходимо истолкование для перефразирования исходного текста: читатель-писатель, которым является переводчик, находится в постоянном процессе бесконечного перекраивания единиц чтения, которые он передает более или менее общим способом, следуя, в большей или меньшей мере, первоначальным очертаниям исходного текста и непрерывно изменяя его для построения окончательного варианта перевода. Переводчик не обязательно кропотливо и педантично копирует синтаксис исходного текста; он иногда перефразирует части, которые идут вразрез или выходят за рамки синтаксической структуры исходного текста. Наука о переводе исходит иногда из герменевтики писательства.

Реалистическая наука о переводе должна включать понятие творческого метода, а также изучение последствий его применения. Можно различать несколько творческих методов, в зависимости от того, идет ли речь о смелой переработке исходного текста с внесением глубинных изменений с целью адаптации или создания нового текста по мотивам оригинала либо о более осторожной переработке, предполагающей постоянную сверку с оригиналом, которая распознается при обращении к формам исходного текста. Творческий метод может проявляться спорадически на уровне отдельных частей текста или знаков; мы можем определить его как способ оригинального перевыражения, при котором переводчик не идет по пути поиска эквивалентов ни среди единиц, предлагаемых словарями для отдельных слов и выражений (отход от словарного эквивалента может достигать, как мы видели выше, изъятия либо добавления знака), ни среди единиц, выводимых аналитическим либо метаоперационнным путем, когда речь идет о синтаксических конструкциях. Творческий метод может быть обдуманным, инстинктивным, альтернативным или обязательным.

Одни переводчики любят переводить в творческой манере, отходя от исходных форм, руководствуясь собственным вкусом либо интуицией, другие делают это потому, что их так научили в переводческих школах. В первую очередь я хотел бы обратиться к тому случаю, когда рассмотрение обдуманного творческого метода обнаруживает, что он на самом деле является альтернативным, иначе говоря, он мог бы быть заменен как буквальным переводом, так и косвенным, выводимым логическим путем.

[Alice vient de parler de chat à la souris.] The Mouse gave a sudden leap out of the water, and seemed to quiver all over with fright. 'Oh, I beg your pardon.' cried Alice hastily, afraid that she had hurt the poor animal's feelings. 'I quite forgot you didn't like cats' (L. Carroll: 15).

La souris fit un bond hors de 1'eau et frissonna d'épouvante. "Oh! pardon, s'écria Alice, désolée d'avoir effrayé la pauvre bête, j'oubliais que vous n'aimiez pas les chats" (Bay: 34).

La Souris bondit brusquement hors de l'eau, et il sembla que tout son corps frissonnait d'épouvante. "Oh, je te demande pardon! s'écria aussitôt Alice, craignant d'avoir froissé la pauvre bête. J'avais complètement oublié que tu n'aimais pas les chats (Parisot: 105).

La Souris bondit brusquement hors de l'eau, et parut frissonner de terreur du museau a là queue.

— Oh, excuse-moi, je t'en prie! s'écria vivement Alice, craignant d'avoir froissé la pauvre bête. J'avais complètement oublié que tu n'aimais pas les chats (J. Papy: 37).

La comparaison de trois traductions de cet extrait d'Alice est instructive, elle laisse paraître des traitements très différents du texte. Si l'on considère la manière dont est décrit le tremblement de la souris, on constate que Carroll utilise la locution adverbiale 'all over'; Bay escamote cette information, ceux qui voudront prendre sa défense diront que ce détail est implicite (si la souris tremble, c'est forcément dans sa totalité); Parisot restructure la proposition et introduit le "corps" comme sujet grammatical; Papy se montre très créatif puisqu'il substitue à l'adverbe de Carroll et au 'corps' de Parisot une description physique du parcours du tremblement, "du museau à la queue", qui a un effet comique parce qu'elle est la déformation de l'expression 'de la tête au pied' adaptée au monde animal.

Certains critiqueront sans doute cette traduction au nom de l'exactitude (si l'auteur n'a pas utilisé un expression idiomatique aménagée, le traducteur ne doit pas en ajouter) mais on peut la défendre au nom du genre auquel elle s'applique: il s'agit d'un conte pour enfants qui est parcouru par l'humour de l'auteur, ce clin d'œil ajouté par le traducteur est d'un bon effet et s'inscrit dans la créativité ouverte par le genre.

De plus, si l'on revient sur un autre détail mis en évidence par la traduction de Bay, l'absence d'équivalent' pour le verbe 'seem' peut

[Алиса только что говорила с мышью о коте] The Mouse gave a sudden leap out of the water, and seemed to quiver all over with fright. "Oh, I beg your pardon". Cried Alice hastily, afraid that she had hurt the poor animaisfeelings. 'Iquiteforgotyou didn't like cats' (L. Carroll: 15).

La Souris fit un bond hors de l'eau et frissonna d'épouvante." Oh! pardon, s'écria Alice, désolée d'avoir effrayé la pauvre bête, j'oubliais que vous n'aimez pas les chats" (Bay 1984: 34).

La Souris bondit brusquement hors de l'eau, et il sembla que tout son corps frissonnait d'épouvante. "Oh, je te demande pardon! s'écria aussitôt Alice, craignant d'avoir froissé la pauvre bête. J'avais complètement oublié que tu n'aimais pas les chats" (Parisot: 105).

La Souris bondit brusquement hors de l'eau, et parut frissonner de terreur du museau à la queue.

— Oh, excuse-moi, je t'en prie! — s'écria vivement Alice, craignant d'avoir froissé la pauvre bête. J'avais complètement oublié que tu n'aimais pas les chats (J. Papy, 1961: 37).

Сравнение трех переводов этого отрывка из "Алисы в Стране чудес" очень поучительно, поскольку позволяет продемонстрировать существование весьма разных подходов в обращении с текстом. Если рассматриваем способы, с помощью которых описана мышиная дрожь, то отмечаем, что Кэрролл использует наречное выражение 'all over'; Бэи пропускает эту информацию, те, кто захочет встать на его защиту, скажут, что этот нюанс значения выражен имплицитно (если мышь дрожит, то, конечно же, всем телом); Паризо перестраивает предложение и вводит "le corps"6 в качестве подлежащего; Папи демонстрирует очень творческий подход, поскольку заменяет наречие Кэрролла и форму "corps" у Паризо описанием физического процесса пробе-гания дрожи "du museau à la queue"7, что создает комический эффект, потому что это описание, по сути, трансформация выражения "de la tête au pied"8, адаптированное к животному миру.

Некоторые, возможно, раскритикуют этот перевод во имя точности (ведь, если автор не использовал подходящее к данной ситуации идиоматическое выражение, переводчик не должен его добавлять), но мы можем встать на его защиту, руководствуясь особенностями жанра переводимого текста. Речь идет о сказке для детей, которая насквозь пронизана юмором автора, и это шутливое добавление переводчика производит прекрасный эффект и вписывается в открытую самим жанром возможность для творческих решений.

Далее рассмотрим другую деталь, обратившись к переводу Бэи. Отсутствие эквивалента для глагола "seem" может быть рас-

6 Тело.

7 От морды до хвоста.

8 С головы до ног.

être considérée comme préjudiciable car la traduction de Bay nous donne le fait pour certain, or ceci est un conte fantastique ou l'héroïne perd ses repères, rien n'est assuré, elle est dans un monde instable et il est naturel qu'elle soit parcourue par le doute, on pourrait même proposer une variante qui introduit un rythme plus lent pour la voix du narrateur: 'et l'on aurait dit que tout son corps frissonnait de terreur'. C'est une écriture qui se poursuit dans la langue d'arrivée, au même titre qu'un auteur s'autotraduisant pourrait le faire.

Enfin, il y a des cas où la créativité s'avère nécessaire parce que la traduction littérale va donner une solution inacceptable pour des raisons linguistiques ou stylistiques:

Only half the house — the two bedrooms and his study — was mosquito proofed. The other half, consisting of an airy dining/sitting room, kitchen and pantry, was fronted by the usual wide verandah upon which he now damply paced (W. Boyd: 63).

Les dictionnaires unilingues (OALD et Longman) même s'ils enregistrent 'damply' ne sont guère explicites sur l'utilisation de ce terme en anglais: aucune définition dans les deux cas, aucun exemple dans le Longman; par contre Y OALD donne un exemple, qui est intéressant pour le traductologue: 'the blouse clung damply to her skin'. Tout d'abord il indique que la collocation de cet adverbe avec un verbe fait partie de la norme anglaise et n'est pas comme on pourrait le croire en traduisant l'exemple ci-dessus totalement une figure de style personnelle créée par l'auteur.

Si l'on consulte les dictionnaires de traduction on constate qu'ils ne sont pas très utiles pour résoudre le problème, mais les solutions qu'ils proposent sont intéressantes pour en percevoir la portée: le Harrap donne 'humidement' et le Robert&Collins un sens plus abstrait "sans enthousiasme, mollement".

Il est évident que le calque de cette construction est impossible en français: *"son corsage lui collait à la peau humidement" *"il arpentait/marchait humidement".

D'instinct, pour l'exemple du dictionnaire, un français dira plutôt: "son corsage collait à sa peau mouillée" on repart à la source d'une formulation qui pour un français apparaît comme une hypallage. Cette identification permet curieusement de baliser le travail créatif du traducteur comme une forme de retour à la norme: il s'agit de retrouver le support premier ou logique de la qualité exprimée par l'adverbe; dans le cas de l'exemple tiré de Boyd, nous avons trouvé deux traductions qui réattribuent le fait d'être mouillé à son support: "les pieds":

ценено как ошибочное, так как в этом переводе неопределенное становится определенным. А ведь это фантастическая сказка, где героиня утрачивает связь с реальностью, где нет ничего определенного. Она оказывается в зыбком мире и, естественно, постоянно пребывает в сомнениях. Можно было бы даже предложить вариант перевода, где голос рассказчика звучал бы более медленно: "et l'on aurait dit que son corps frissonnait de terreur"9. Речь идет о творческой переработке на языке перевода, подобной той, какую предпринял бы автор, если бы переводил себя сам.

Наконец, есть случаи, где применение творческого метода необходимо, потому что дословный перевод даст решение, недопустимое по лингвистическим или стилистическим соображениям:

Only half the house the two bedrooms and his study — was mosquito proofed. The other half, consisting of an airy dining/sitting room, kitchen and pantry, was fronted by the usual wide verandah upon which he now damply paced (W. Boyd: 63).

Все одноязычные словари (OALD и Longman), даже если в них и есть слово 'damply', ничего не говорят о том, как оно употребляется в английском языке: ни в том ни в другом словаре нет словарной статьи, Логман вообще не дает примеров, а OALD дает только один пример, который весьма интересен для исследователей перевода: "the blouse clung damply to her skin". Прежде всего он указывает на то, что сочетание этого наречия с глаголом не выходит за рамки языковой нормы английского языка и не является, как мы могли бы подумать при переводе вышеуказанного примера, целиком и полностью авторской стилистической фигурой, созданной писателем.

Если мы посмотрим в двуязычные словари, мы поймем, что для разрешения этой проблемы польза в них невелика, но варианты перевода, которые они предлагают, весьма интересны c точки зрения широты их использования в речи: в словаре Harrap дается вариант "humidement", а в словаре Robert&Collins более абстрактное значение "sans enthousiasme, mollement".

Совершенно очевидно, что калькирование этой конструкции с английского во французском языке невозможно: *"son corsage lui collait à la peau humidement" — *"il arpentait/marchait humidement".

Взглянув на этот пример из словаря, француз скорее всего интуитивно скажет: "son corsage collait à sa peau mouillée", и мы снова возвращаемся к идее об одном интересном способе формулирования мыслей, который для француза возникает как фигура гипаллаги. Этот факт, к удивлению, позволяет проследить творческий подход переводчика, проявляющийся в возврате к норме: следовало найти первичного или логического носителя

9 "И, похоже, ее тело дрожало от страха".

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Une moitié seulement de la maison — les deux chambres et son bureau — étaient éqjuipées de moustiquaires. L'autre moitié, était composée d'un salon — salle à manger spacieux, d'une cuisine et d'un office, et donnait en façade, sur la galerie large qu'on trouve dans la région, et qu'il arpentait maintenant, les pieds trempés (Rapport de Jury de CAPES d'anglais).

Le reste — un large salon, une salle à manger, la cuisine et l'office — donnait sur la traditionnelle véranda où il posait à présent des pieds dégoulinants (Besse: 78).

Cette identification de la figure comme voie d'accès à l'élucidation d'actes créatifs nous amène à percevoir les langues dites étrangères et les discours que l'on peut construire avec elles comme moins cloisonnés, moins opaques à l'analyse et à la déduction qu'on ne pourrait le croire. Il y a dans la notion de figure un champ ouvert à la réflexion sur la traduction comme manière de détourner les façons de dire, pour revenir à une norme ou alors, suivant en cela les conseils des adeptes de l'exotisation de la langue, comme un moyen de la forcer à dire autrement pour la rapprocher de l'autre.

La traductologie que je viens d'esquisser peut paraître déboucher sur un tableau angoissant pour ceux qui sont en quête de certitudes et de recettes. Je l'ai intitulée 'réaliste' parce qu'elle part de la réalité de la traduction, c'est-à-dire des objets produits par les traducteurs, pour essayer de remonter aux actes qui ont présidé à ces productions. Il n'est guère surprenant que partant d'un objet aux composantes multiples et hétérogènes on aboutisse à une cartographie (ou une théorisa-tion) déroutante où se mêlent les doutes et les certitudes: le prévisible et l'imprévisible. La traduction est faite de formes à interpréter et à construire, elle dépend pour son effectuation d'un agent humain en partie soumis aux contraintes des codes linguistiques et libre dans une certaine mesure de les enfreindre, libre aussi de construire et d'interpréter. Il y a une part de prévisible dans les langues et dans la confrontation de systèmes (et donc une part de systématisation possible) mais il ne faut pas oublier la part de potentiel non exploité dans les choix et le figement que représente la construction du texte: les langues sont comme des organismes sans cesse prêts à renaître et à solliciter la créativité et la subjectivité du traducteur. La traductologie alors n'est pas un double d'une hypothétique machine à traduire, même si elle peut baliser des champs de possibles, il faut plutôt l'envisager comme un moyen de parler de la traduction et de l'explorer dans sa complexité, ses paradoxes et ses limites, or ces simples objectifs peuvent sans

признака, выраженного наречием. Для отрывка из Бойда мы нашли два перевода, где признак "быть промокшим" связан со своим носителем — "ногами":

Une moitié seulement de la maison — les deux chambers et son bureau — étaient équipées de moustiquaires. L'autre moitié, était composée d'un salon — salle à manger spacieux, d'une cuisine et d'un office, et donnait en facade, sur la galerie large qu'on trouve dans la région, et qu'il arpentait maintenant, les pieds trempés (Rapport de Jury de CAPES d'anglais).

Le reste — un large salon, une sale à manger, la cuisune et l'office — donnait sur la véranda où il posait à présent des pieds dégoulinants (Besse: 78).

Нам удалось обнаружить использование переводчиком стилистической фигуры в качестве творческого приема. Это приводит нас к пониманию того, что называется иностранными языками и дискурсами, которые могут создаваться на основе этих языков и оказываются менее ограниченными, менее туманными для анализа и для логических построений, чем можно было бы себе представить. В понятии фигуры есть некое открытое поле для размышлений о переводе как способе изменения образа выражения. Можно либо следовать нормам переводящего языка, либо, напротив, как предлагают сторонники экзотизации языка, совершать насилие над переводящим языком, заставляя звучать его как язык "чужого".

Наука о переводе, основы которой я попытался наметить, может предстать в виде пугающей картины для тех, кто стремится к однозначности и ищет готовые рецепты. Я назвал ее "реалистичной", потому что она идет от реальности перевода, т.е. от продукта деятельности переводчиков к тем действиям, которые предопределили появление этого продукта. Неудивительно, что, идя от цельного объекта, включающего многочисленные и разнородные элементы, мы приходим к некой запутанной "картографии" (или к теории), где смешиваются сомнения и уверенность, т.е. прогнозируемое и непредвиденное. Перевод создается из форм, которые нужно понять и воссоздать, он зависит от человеческого фактора, который, с одной стороны, подчинен правилам языкового кода, а с другой — свободен в некоторой степени их нарушать, т.е. свободен создавать и интерпретировать. С одной стороны, как в самих языках, так и в сопоставлении языковых систем есть нечто предсказуемое (что дает возможность частичной систематизации). Но, с другой стороны, не следует забывать о том, что есть еще некий потенциал архитектуры текста, не раскрытый в выбранных переводчиком формах или клишированных конструкциях. Языки напоминают бесконечно перерождающиеся живые организмы, готовые преобразовывать и развивать творческую манеру и индивидуальный подход пере-

doute être utiles au traducteur pour lui-même, pour avoir une meilleure conscience de ce qu'il fait (et donc être utile dans le cadre d'une formation) mais aussi dans les rapports que le traducteur entretient avec le monde pour dialoguer, se défendre et justifier ses choix s'il le souhaite.

Перевод H. Татарчук Научная редакция О.И. Костиковой

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водчика. Таким образом, наука о переводе не является простой копией некой переводческой машины, даже если эта наука способна очертить границы возможного в переводе. Необходимо рассматривать ее скорее как способ рассуждать о переводе и исследовать это явление во всей его сложности, со всеми парадоксами и ограничениями. Ведь достижение этих простых целей могло бы быть полезно и самому переводчику, для того чтобы лучше осознавать собственные действия (а значит, и для обучения переводу). Оно полезно и для осознания отношений переводчика с окружающим миром, для ведения с ним диалога, для защиты и, если нужно, оправдания своего выбора.

Перевод Н. Татарчук Научная редакция О.И. Костиковой

Список литературы

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6 BMY, Teopaa nepeBOäa, № 1

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