Научная статья на тему 'Introduction'

Introduction Текст научной статьи по специальности «История и археология»

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Текст научной работы на тему «Introduction»

ISSN 2500-0926

Proslogion: Studies in Medieval and Early Modern Social History and Culture / Ed. By H. Daussy, V. Chichkine; Editor-in-chief A. Y. Prokopiev. Saint-Petersburg: PRAVO, 2016. Vol. 1(13): Politique et religion dans la France du XVIe siècle — 342 p.

The Editorial board

Editor-in-chief — Andrey Y. Prokopiev (Doctor of History, Professor, St. Petersburg State University, Russia) Vladimir V. Chichkine (Doctor of History, Associate Professor, St. Petersburg State University, Russia) Galina E. Lebedeva (Doctor of History, Professor,

St. Petersburg State University, Russia) Gleb A. Schmidt (Université de Lorraine, France) Zinaida A. Lurie (St. Petersburg State University, Russia) David Potter (Doctor of History, University of Kent, UK) Tatiana Debbagi-Baranova (Doctor of History, University of Paris — Sorbonne IV, France) Matthieu Gellard (Doctor of History, University of Paris — Sorbonne IV, France) Susan Richter (Doctor of History, head of the department of Early Modern history, Ruprecht-Karl University, Heidelberg, Germany)

The Editorial council

Igor' P. Medvedev (Corresponding Member of the Russian Academy of Sciences,

Doctor of History, Russia) Pavel Y. Ouvarov (Corresponding Member of the Russian Academy of Sciences, Doctor of History, Professor, head of the history of the Western Middle Ages Institute of World History, Russia) Alexandre I. Filyushkin (Doctor of History, professor, St. Petersburg State University, Russia) Sergey V. Kondratyev (Doctor of History, professor, Tyumen State University, Russia) Mark Greengrass (Professor, Doctor of History, University of Sheffield, UK) Eliane Viennot (Professor, Doctor of Literature, University of Saint-Etienne, France) Norbert Angermann (Professor, Doctor of History, University of Hamburg, Germany)

The almanac continues the yearbook "Studies in Medieval and Early Modern Social History and Culture", that is published since 1996, under new title. This special volume contents articles on the French Wars of Religion and Reformation. The almanac is indexed in the system "Russian Science Citation Index" (elibrary.ru).

http://proslogion.in/

© The authors of papers, 2016 © A. Y. Prokopiev, editor-in-chief, 2016 © H. Daussy, V. V. Shishkin (Chichkine), 2016 © Eropean heritage foundaition, 2016

INTRODUCTION

C'est il y a plus de 450 ans, à la charnière des décennies 1550 et 1560 que l'affrontement armé entre catholiques et protestants français connu sous le nom de «guerres de religion» a débuté. Ces guerres civiles, qui se sont déroulées sur une période longue de presque quarante ans entrecoupée de périodes de paix plus ou moins longues, ont été marquées par l'intensité d'un combat qui a revêtu une double dimension politique et religieuse. Au terme de troubles destructeurs pour le royaume de France qui en est ressorti exsangue sur le plan économique, la solution politique procurée par l'instauration d'un régime de tolérance civile a favorisé, de manière paradoxale, le renforcement du pouvoir royal qui a progressé de manière notable sur la voie de l'exercice permanent d'une puissance absolue qui, avant les guerres civiles, n'était encore que dérogatoire.

Ainsi, l'une des particularités de ce conflit aux origines confessionnelles est sa politisation progressive, en grande partie initiée par les théoriciens huguenots, mais aussi sa forte dimension internationale liée à l'insertion de cet affrontement dans le cadre plus vaste d'une lutte engagée entre deux blocs formés à l'échelle européennes. Aux puissances catholiques déterminées à extirper l'hérésie s'opposent ainsi les États dont les princes se sont convertis à la Réforme et les minorités calvinistes puissantes de la France et des Pays-Bas. Cette internationalisation des guerres civiles française s'est matérialisée par l'intervention dans le royaume de troupes étrangères venues au secours de l'un ou l'autre des deux camps, mais aussi par l'envoi de soutien financier.

Cette période particulièrement troublée peut être découpée en trois phases successives, la première s'ouvre avec l'apparition au grand jour des Églises réformées de France et leurs conséquences en matière de crispation entre la majorité catholique et une minorité réformée dont la puissance semble s'accroître constamment, notamment en raison des conversions massives de l'élite de la noblesse au calvinisme entre 1558 et 1560. Si le commencement des guerres de religion est

© Hugues Daussy, Vladimir Chichkine, 2016

traditionnellement fixé au massacre de Vassy, perpétré par les soldats du duc de Guise sur les réformés le 1er mars 1562, l'affrontement a en réalité commencé bien plus tôt, dès 1559 dans certains provinces où des incidents militaires ont opposé de manière précoce les partisans des deux partis confessionnels. Au cours de cette première phase, les réformés français, baptisés huguenots à partir de la conjuration d'Amboise, ont d'abord espéré convertir le royaume et remporter la victoire, mais ils ont dû rapidement se résigner à rechercher l'octroi, par la monarchie, d'un statut légal qui aurait instauré dans le royaume la coexistence confessionnelle pacifique. Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II et mère des jeunes François II et Charles IX, qui se sont rapidement succédés sur le trône de France, a joué un rôle important dans la recherche de la paix. Mais le caractère irréductible des divergences théologiques et la détermination des catholiques intransigeants à éradiquer l'hérésie ont fini par anéantir ses efforts successifs, la haine entre les maisons de Guise et de Châtillon, dont le chef, l'amiral de Coligny, était suspecté d'avoir commandité l'assassinat du duc François de Guise en 1563, a aussi largement contribué à exacerber l'hostilité réciproque entre les deux camps. L'ultime tentative de conciliation, qui a consisté à marier Marguerite de Valois et Henri de Navarre, s'est finalement soldée par une catastrophe, puisque le 24 août 1572 le massacre de la Saint-Barthélemy entraîne la mort de 3 000 huguenots à Paris, dont Coligny et la plupart des chefs de la noblesse réformée. Longtemps demeuré mystérieux, le processus qui a conduit le roi à ordonner l'exécution d'un nombre limité de chefs huguenots est désormais bien connu. A la suite d'un attentat perpétré sur la personne de Coligny le 22 août 1572, à l'instigation des Guise, les chefs militaires réformés présents dans la capitale ont demandé justice au roi avec une telle véhémence que Charles IX, pour prévenir une sédition, a décidé de les faire exécuter. Le massacre de la population réformée par les Parisiens, pour la plupart passionnément catholiques, relève d'une logique d'entraînement mais n'est pas imputable au roi qui a tenté, sans succès, d'y mettre un terme. Quoi qu'il en soit, cet épisode tragique clôture dans le sang la première phase des guerres civiles.

Après la Saint-Barthélemy, s'ouvre une période marquée par une politisation toujours plus grande des guerres civiles, avec d'abord l'expression d'une radicalisation de la pensée politique huguenote

Introduction

consécutive à la Saint-Barthélemy à travers la publication des écrits monarchomaques. Puis ce sont les problématiques liées à la faveur royale qui suscitent une véritable révolte d'une partie de la noblesse contre l'influence excessive exercée sur le roi par les favoris étrangers. Un parti des Malcontents, qui rassemble, cas unique au cours des guerres de religion, nobles catholiques et nobles réformés, se forme ainsi et finit par l'emporter sur le parti du roi. Mais très vite la fracture confessionnelle reprend le dessus et les partis se reforment dans leur configuration initiale. L'issue du conflit demeure indécise, car aucun des deux camps ne réussit à prendre l'ascendant sur l'autre.

La mort du duc d'Anjou, François, qui disparaît le 10 juin 1584, frappé par la maladie, condamne la dynastie des Valois à l'extinction car Henri III semble alors hors d'espoir d'avoir une descendance. Le chef de la maison de Bourbon, le roi Henri de Navarre, devient ainsi le légitime héritier du trône. Cette perspective de voir régner un protestant, qui est de surcroit le chef du parti huguenot en sa qualité de premier prince du sang, suscite une violente réaction de la part des chefs de la mouvance catholique intransigeante qui décident de fonder la Ligue. Dirigée par les Guise et leur vaste et puissante parenté, ce parti force le roi à déclarer le roi de Navarre déchu de ses droits à la couronne et une huitième et dernière guerre de religion débute. Elle voit d'abord se dérouler un très intense affrontement polémique entre les défenseurs de la légitimité des droits du roi de Navarre en vertu de la loi salique et indépendamment de la religion et les défenseurs les plus ardents du catholicisme. Puis en décembre 1588, après l'exécution des Guise sur l'ordre d'Henri III, qui voulait ainsi reprendre la main, l'affrontement se radicalise encore et les ligueurs, qui ont pris le contrôle de Paris, n'hésitent pas à appeler au régicide contre un prince que l'on accuse d'avoir pris le parti de l'hérésie. L'appel est entendu et Henri III est assassiné le 1er août 1589. Le roi de Navarre, qui lui succède sous le nom d'Henri IV, est ainsi un roi de France calviniste, mais afin de reconquérir son royaume en grande partie aux mains des ligueurs, il doit se convertir au catholicisme, ce qu'il fait le 25 juillet 1593. L'ultime phase des guerres est occupée par deux entreprises majeures : la pacification du royaume par la soumission des ligueurs auxquels de nombreux avantages sont octroyés afin qu'ils acceptent de poser les armes et la conclusion de la paix religieuse qui devient effective le 30 avril 1598 avec la signature

de ledit de Nantes, rédigé au terme d'un long processus de négociation engagé entre le roi et ses sujets réformés.

Ce livre, œuvre commune des historiens français et russes spécialistes de cette période des guerres de religion, est le fruit des travaux qui ont été présentés lors du colloque international organisé à Saint-Pétersbourg les 14 et 15 mai 2012 par la Bibliothèque Nationale de Russie (Saint-Pétersbourg) et l'Institut de l'Histoire universelle de l'Académie des Sciences Russe (Moscou). Cette manifestation a été dédiée à la mémoire d'Aleksandra Lublinskaya (1902-1980), historienne russe qui a organisé l'étude systématique des documents portant sur l'histoire du XVIe siècle français conservés dans les archives et les bibliothèques de Russie.

Les différents contributeurs ont axé les études ici réunies sur les acquis les plus récents de la recherche sur les guerres de religion, s'ef-forçant de présenter de nouvelles approches de problèmes anciens, sur la base soit de nouvelles sources soit de nouvelles interprétations. L'exploitation d'une partie des documents inédits conservés en Russie a servi de base à plusieurs de ces études novatrices qui permettent de reconsidérer la périodisation des guerres civiles et d'en éclairer toute une série d'aspects encore méconnus. Organisées selon un plan thématique, ces contributions forment l'armature d'un véritable livre que les éditeurs sont heureux d'offrir à l'appréciation du public.

PARTIE 1

SOURCES ET DOCUMENTS NOUVEAUX

Pavel Ouvarov

A LA VEILLE DES GRANDS BOULEVERSEMENTS: L'ÉPÎTRE ENVOYÉE AU ROY HENRI SECOND PAR L'ÉVÊQUE DE NEVERS

La date du début des guerres de Religion reste une question à débattre — de même, d'ailleurs, que celle de leur fin1. L'importance que revêtent les documents faisant la lumière sur la brève période comprise entre la fin des guerres d'Italie et le commencement officiel des guerres de Religion n'en est que plus grande, la publication de nouveaux documents (y compris de ceux qui sont conservés dans les bibliothèques de Saint-Pétersbourg) s'accompagne d'une nouvelle lecture ou attribution de pièces déjà connues. Parmi ces textes-là, figure une lettre rédigée au début de 1559 et conservée à la bibliothèque parisienne Sainte-Geneviève.

Le manuscrit, intitulé Cinquante Traités de paix, alliances et confédérations faicts entre les Rois de France, d'Espaigne, d'Angleterre, d'Ecosse et d'autres, commencements en l'année 1195 avec autres pièces curieuses contenues en la table suivante"1, comprend une sélection de copies de nombreux documents recopiés de la même main et datant de la fin du XVIIe ou de la première moitié du XVIIIe siècle. Selon l'ex-libris, le manuscrit serait parvenu à l'abbaye et aurait été relié en 1753, au plus tard.

Parmi «d'autres pièces curieuses», sans compter de nombreux traités internationaux bien connus, on trouve aussi plusieurs textes jusqu'ici inédits, dont le prolixe Epitre envoyé au roy Henri Second par l'évêsque deNevers" daté de mai 1559 et qui couvre les pages de 339 à 370 du manuscrit.

1 Holt, M. P. The French wars of religion, 1562-1629. Cambridge, 2005.

2 Cinquante Traités de paix, alliances et confédérationsfaicts entre les Rois de France, d'Espaigne, d'Angleterre, d'Ecosse et d'autres, commencements en l'année 1195 avec autres pièces curieuses contenues en la table suivante (Paris. Bibliothèque Sainte-Geneviève. Ms 793. F. 177-196).

3 «Epitre envoyé au roy Henri Second par l'evesque de Nevers» / Epître en may mil cinq cent cinquante neuf dans: Cinquante Traités de paix. F. 339-370.

© Pavel Ouvarov, 2016

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